Un héritage inestimable :

Bon je suis tombé par hazard sur un autre blog bien intéressant à propos d'un pratiquant Québécois de Bunjinkan Ninjutsu (il n'y a pas besoin de traduire c'est en français déjà).
http://web.mac.com/bernardgreg/Blog_Bujinkan_Qu%C3%A9bec/Blog/Blog.html

J'ai lu les passages et textes qui m'interessaient, je postes sur le forum directement, cela apporte des informations ou simplement des sources de motivations en plus.

Hésitez pas à poster d'autres textes de ce même blog ou d'autres blogs.

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L'enseignement O Kuden


Traditionnellement, les maîtres d'arts martiaux ont toujours été assez réticents d'enseigner leurs secrets à tous et chacun. On a qu'à regarder des styles comme le katori shinto où l'on retrouve des katas étudiants et des variations de ces katas dites professeurs.


Il est tout à fait normal et même rassurant que ces vieux maîtres fassent une sélection de ce qu'ils enseignent et à qui ils l'enseignent. De nos jours, on peut retrouver des livres d'arts martiaux expliquant les bases d'à peu près tous les styles d'arts martiaux qui existent. Dans ces livres, on y apprend les bases mécaniques simples, on y apprend les chorégraphies des techniques. Mais est-ce suffisant pour devenir un art martialiste accompli? Dans ces livres, on retrouve une bonne description mécanique des katas, mais il manque toujours le petit quelque chose qui fait que la technique peut devenir efficace en situation réelle.


Hatsumi sensei nous a souvent répété que les katas écris dans les denshos sont pour les enfants. Les denshos sont un outil de base permettant d'assurer la transmission des techniques de génération en génération. Ces denshos sont souvent considéré comme étant sacré et pour plusieurs personnes, ils sont la voie authentique du budo. Soke a souvent fait allusion du niveau des enfants, car les denshos sont préprogrammé, ils n'enseignent que l'alphabet de base. Ils ne contiennent pas l'aspect humain d'un combat. Ils ne peuvent exprimer l'utilisation des émotions et sont d'autant plus, incapables d'utiliser le plein potentiel qui fait la force d'un combattant, son humanité. Volontairement, les denshos sont bridés. Si un ennemi s'empare des précieux parchemins, il ne peut atteindre qu'un niveau de base. De cette façon, le maître se protégeait d'un élève un peu trop ambitieux qui aurait eu l'idée de s'emparer des techniques et peut-être de tenter de battre le maître en duel afin de se faire une réputation.



Afin d'amener les étudiants à dépasser ce niveau de base, les vieux maîtres utilisaient une transmission orale du savoir qui se dit « kuden » en japonais. Cette transmission n'était probablement jamais très directe, mentalité asiatique oblige. Elle devait se faire par des indices, des mots clefs laissés ici et là par le maître. Lorsque l'élève est prêt, le maître ou la connaissance se montre à lui. Hatsumi sensei nous offre une multitude de clefs, et ce, par divers moyens de transmission. Ce n'est peut-être pas un hasard que la série de vidéos filmés dans le dojo s'appelle kuden. Il nous offre également des livres qui se révèlent fabuleux lorsqu'on prend le temps de décortiquer ses messages. On a qu’à regarder dans son dernier livre, les différents niveaux de kihon happo qu’il nous offre. Oui nous avons besoin de bons dictionnaires pour voir les différentes interprétations des kanjis qu'il nous donne. Oui nous devons recouper l'information pour extraire certains messages. Mais c'est le travail que nous avons à faire si nous voulons avoir accès à l'information de plus haut niveau.



Les katas ne sont pas toujours ce qu'ils paraissent être. Oguri sensei m'a déjà expliqué un jour que les katas du shinden fudo ryu cachait une école de kyusho. Il m'a démontré certains de ces points en fonction du nom des katas. Inutile de vous dire qu'après ça, on ne voit plus ce ryu de la même manière. Il a dit les noms des katas étaient très souvent la clef pour bien comprendre les katas. Les kanjis ont évolué énormément avec le temps. Si on ne dispose pas des outils nécessaires pour aller chercher les significations anciennes, on risque parfois de passer à côté de détails intéressants.



L'aspect okuden c'est également la maîtrise des kukan, une façon subtile d'utiliser certains déplacements parfois étranges. C'est aussi de comprendre la psychologie humaine afin de l'utiliser en combat. La manipulation psychologique en combat est une arme redoutable. L'aspect okuden c'est ce qui nous permet de continuer de nous améliorer et de devenir un meilleur combattant en vieillissant. Dans les compétitions de beaucoup d'arts martiaux, il y a des catégories 35 ans et plus, car ces combattants ne sont plus de calibre contre les jeunes coqs dans la vingtaine. L'enseignement okuden permet d'affronter sans souci ces jeunes guerriers, qui n'ont généralement qu'à offrir de la vitesse et de la force physique.



Bref, tout ça pour dire qu'Hatsumi sensei nous offre continuellement cet enseignement okuden. C'est à nous que revient la responsabilité d'être prêt pour comprendre cet enseignement. Il est toujours disponible lorsque j’ai des questions. Et même si ses réponses peuvent sembler parfois un peu étrange, ça finit toujours par aiguillonner sur le bon chemin.