stage du 31/01/2009

Retour de stage, nous avons abordé les 16 armes naturelles (ou cachés) ainsi que la 17ème arme.

L'importance d'être détendu (physiquement / mentalement) dans le rôle de "uke", et dans celui de "tori". Pour cela, la lenteur joue un rôle bénéfique car elle évite que l'on se précipite dans nos frappes, du coup on gagne en précision (en puissance parfois...).

C'est parfois difficile de faire mal et d'avoir mal (la peur... quand on solicite trop son mental ?) lors d'un travail sur les frappes. Accepter d'avoir de la douleur, et d'en donner... il me semble qu'il n'y a pas de plaisir à effectuer ce travail (même si parfois on s'amuse). Par contre, ce travail sur la douleur (dû aux frappes) nous permet de fortifier notre corps (moelle osseuse, chemise de fer...), ce qui est plutot positif.

En ce qui concerne le travail en profondeur afin d'éviter de travailler trop en surface. A mon sens, c'est délicat (subtile...) à aborder. La peur de blésser, de faire mal à l'autre, ou d'avoir mal c'est difficille à dépasser (aller au delà...). Cela dit avec de l'expérience, et de la pratique on accepte mieux le travail. La surface serait la douleur, et la profondeur le vide peut être ?

"l'intention dans le coup donne l'intension dans le "ku", cela m'a fait penser au " comment " on fait les choses (les frappes en locurence)... l'idée d'aller au delà de la forme.

D'autre part, la 17ème arme est vraiment impressionnante (fantastique)...
on peut remarquer que c'est pas un jeu (la famille des 16 armes naturelles), c'est peut être ça le jeu ?

Merci pour ce stage qui fût très instructif, à bientôt.

raph a écrit:C'est parfois difficile de faire mal et d'avoir mal (la peur... quand on solicite trop son mental ?) lors d'un travail sur les frappes. Accepter d'avoir de la douleur, et d'en donner... il me semble qu'il n'y a pas de plaisir à effectuer ce travail (même si parfois on s'amuse). Par contre, ce travail sur la douleur (dû aux frappes) nous permet de fortifier notre corps (moelle osseuse, chemise de fer...), ce qui est plutot positif.

En ce qui concerne le travail en profondeur afin d'éviter de travailler trop en surface. A mon sens, c'est délicat (subtile...) à aborder. La peur de blésser, de faire mal à l'autre, ou d'avoir mal c'est difficille à dépasser (aller au delà...). Cela dit avec de l'expérience, et de la pratique on accepte mieux le travail. La surface serait la douleur, et la profondeur le vide peut être ?

Je veux rebondir rapidement sur la notion de douleur dont tu parles (ici et dans d'autres posts). Je crois que je commence à être reconnu comme quelqu'un qui fait mal quand on pratique. De plus en plus j'essaie de ne pas m'arrêter à qui est mon uke et comment il réagirait si je faisais le mouvement complet, sans retenue (mais sans tenter de défoncer sa tronche non plus). Je crois que c'est une notion de respect au sein du Dojo de pratiquer à fond; c'est, selon moi, signe que je considère uke à sa juste valeur et en plus c'est formateur: si je rate mon blocage, je le saurai beaucoup mieux que si je fais semblant de bloquer et que je rate mon "semblant de blocage".

Jusqu'à tout récemment, je faisais exception avec les femmes, parce que je suis un gentleman, mais en voyant Jean-François frapper sur les femmes du groupe (et pas seulement les ceintures noires) pour les habituer à la douleur (en effet, on ne peut pas s'habituer à la douleur si on n'en ressent jamais) j'ai réalisé que, par respect pour elles aussi, je dois pratiquer à fond. Bien sûr, je vais rechercher la limite qu'uke est prêt(e) à accepter (je ne frapperais pas avec la même intensité sur Amine ou Benjamin ou Julio ou Isabelle, par exemple). Il s'agit d'un accord tacite, je rend ce qu'uke me donne, plus je sais qu'il donne, plus je serai tenté de le rendre (sans haine et sans esprit de vengeance), et, bizarrement, plus mon uke sait faire mal et accepter la douleur, plus je le respecte. Je tiens à le re-préciser, je ne cherche pas à blesser uke, seulement à aller au bout du mouvement.

Et puis j'ai été surpris lors du stage, quand Jean-François avait demandé d'enchaîner les fudo ken sur uke, Thomas, mon tori/uke m'avait dit que je ne ressentais pas la douleur, ce qui est faux. Je la ressens bel et bien, mais certaines douleurs ne sont plus assez vives pour éveiller une réaction chez moi, j'y ai été habitué... À moins que mon système nerveux ne soit devenu trop paresseux pour transmettre certains signaux...

Pratique à fond, ça fait mal, mais c'est une douleur saine!

La douleur que l'on donne et la douleur que l'on reçoit deviennent toujours à un moment donné de la pratique un problème , une appréhension, de la peur.

Pour ma part j'ai connu ces moments et je les connaitrais encore, ce n'est pas parce qu'on a compris quelque chose à un moment donné qu'on a tout compris.
Tout ce que tu viens de dire raphael est lié: vitesse, douleur, peur.

Quand on prend son temps, on peut prendre le temps de"cadrer sa frappe" de la placer et au delà de ça une frappe lente sera plus puissante.
Quand on prend son temps on est détendu donc on voit plus de choses des ouvertures qu'on laisse , qu'on voit et on peut ainsi les combler par des postures ou de la conscience.

Si tu vois un trou que tu laisse, tu peut le laisser ouvert mais comme tu en a pris connaissance, tu peux réagir si uke tente d'entrer.
Ou bien tu peux corriger ta posture pour fermer l'ouverture.

Il faut apprendre à regarder chaque instant, en profiter, qu'il soit beau ou pas, qu'il soit fait de peur , de douleur.
Qu'on le veuille ou non ils existent et toute notre volonté à faire quelque chose n'y changera rien.
La réalité est là et il faut l'accepter pour se changer parce qu'elle restera la même malgrés toute notre volonté.

Le stage a été très riche en technique typiquement Ninjutsu avec beaucoup de travail sur les points
vitaux et des techniques de l'ours !
La frappe sur les points vitaux , paradoxalement a amené du Chi on aurait dit !
C'est comme réveiller l'énergie vitale, la nuit après le stage j'étais plus actif intérieurement et j'ai moins dormi.

Jean François (Maître) nous a montré les techniques de l'Ours qui provoquaient sur Uke une peur effroyable, il n'y avait aucune colère , rancune ou agressivité : il se laissait guider par le mouvement, c'était naturel de combattre et c'était lui ou l'adversaire dans un vrai duel !

On a eu l'expliction du dieu protecteur de pratiquants d'arts martiaux et sur le poing qui brise l'illusion.
Enfin on a eu exceptionnellement la démonstration du Kiai paralysant (j'avais lu que Soke Hatsumi l'avait fait lors d'un entraînement au Hombu Dojo).

On a eu également la démonstration de la force à distance ce qui me fait penser à une anecdote :
J'ai acheté un livre sur le Chi mais très basique avec peu de pages et très pratique à la FNAC ,
la caissière plustôt agée d'origine asiatique, me regarde et me dis :
"vous pratiquez ?"
Je dis non : "Non pas celui là"
Elle a dû sentir que je stressais en présence de trop de monde ,
et elle me dit : "Il faut respirer trois fois profondément et bien bloquer la respiration avant d'expirer" !
Après elle m'a dit qu'elle ne pratiquait plus suite à un accident, mais quand elle pratiquait la
force sortait de sa main tout en me montrant le geste.
On ne fait jamais attention , mais on est des fois sans le savoir en face de vrais pratiquants d'arts martiaux de toutes sortes.

C'est pas pour dire que je vises à arriver à de tels niveaux, si déjà j'arrives à un peu de vide, ce sera énorme

Ca me fait penser à l'état d'esprit !
Je n'avais jamais fait attention, mais c'est important.
Je crois avec Uke , pour arriver à une harmonie, l'état d'esprit ne doit pas être combat !
On doit peut être en plus penser arts martiaux , ou se comparer, ou intérieurement se dire
je suis meilleur en ça ou ça ! Il faut peut être chercher un état d'esprit neutre , ne plus
voire le schéma attaquant défenseur quand Uke lance une attaque.
Etre neutre ou vide, ça veut dire aussi peut être se détacher de tous nos schémas mentaux, c'est dur quand c'est des pensées réflexe.
Je dis peut être et si ça se peut c'est faux car je viens de débuter et parce que ; comme Jean François
l'a dit je joues pour l'instant encore dans "le bac à sable" !

Je trouve ça très juste ce que tu dis sur la douleur David!