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Message  Guillaume Lun 29 Mar - 12:00

Salut,

Je viens de vivre des semaines particulièrement éprouvantes qui se sont terminées par un coup de barre monstrueux ces derniers jours, d’où mon absence de ce soir.
Comme chaque chose ne se fait pas complètement par hasard, j’en ai profité pour terminer le post que je voulais écrire depuis début mars.
Je vous préviens tout de suite, ce n’est pas le plus sympa et le plus drôle dont je suis capable, mais il est des moments où on ne veut pas l’être… Pas seulement en tout cas.
Volontairement, ce post diffère des rapports de cours. Ceci dit, ce n’est pas parce qu’il ne fait qu’évoquer le ninjutsu que le lien est superficiel et je souhaitais réellement exposer les points qui suivent. Pourquoi ce qui est vrai sur les tatamis ne le serait pas sur l’asphalte, le gazon ou le béton ?

Bonne lecture


Vie et mort
La frontière entre la vie et la mort est parfois infiniment faible : un centimètre, une seconde, une envie, un « instinct »,… Il s’en faut parfois d’un rien pour que les choses ne soient différentes. C’est souvent ce qu’on se dit, n’est-ce-pas ? Et on aimerait pouvoir corriger l’instant, la distance, le mouvement d’humeur ou encore sa nature. Mais on ne le peut pas. Et les choses ne seront pas différentes. On aura beau se réveiller tous les matins et espérer changer le passé, ça ne fonctionnera pas. Ce n’est pas comme ça que ça marche.
Ce point me rappelle une des phrases que Jean-François a prononcées lors du premier stage de l’année. Grosso modo, cela donnait : « il y a des choses sur lesquelles vous pouvez agir et d’autres sur lesquelles vous ne pouvez pas. Mettez tout en œuvre pour influencer les premières, ne dispersez pas votre énergie à réfléchir aux secondes ! » Désolé pour la paraphrase. Mais je pense que l’idée est à peu près là.
Il y a peu, dans des circonstances particulières, j’ai entendu la phrase suivante : « Mon Dieu, donne moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d'accepter celles que je ne peux pas changer, et la sagesse de distinguer entre les deux. » J’en connais au moins un qui aura reconnu la patte de Marc Aurèle (empereur romain et philosophe stoïque… ah non, stoïcien (c’est pas pareil ??? non, je plaisante)). lol!
Comme beaucoup de notions "opposées" (yin - yang, vide - plein, et pourquoi pas uke - tori...), contrairement à ce que l’on pourrait penser, elles ne sont pas opposées mais intimement liées.
Ainsi, prendre conscience de la mort permet, de manière un peu paradoxale, de prendre conscience de la vie.


Guerre et paix
A la pause du stage de sabre de l’an passé, Jean-François m’avait parlé des notions de guerre et de paix. Vous connaissez le vieil adage : « si tu veux la paix, prépare-toi à la guerre ». Je vous parlais de paradoxe, on est en plein dedans. scratch
En temps de paix, on peut pratiquer autant que l’on veut, s’entrainer en faisant abdos, pompes, musculation des orteils et étirements des lobes de l’oreille mais le seul test réel reste (malheureusement) la guerre.
Comprenez bien ce que je dis, je ne dis pas de relancer la mode de la bagarre générale dans le cinéma pour vérifier qu’on a bien les gogyos en soi. Evil or Very Mad . Je ne crois d’ailleurs pas que ce soit là l’esprit du budo.
Ce que je dis d’ailleurs concerne le ninjustu et son prolongement au quotidien : rien ne vaut l’expérience. Il est clairement des expériences dont on se passerait ou dont on aimerait se passer, mais on ne peut pas. Et se dire et redire qu’on n’aurait préféré ne pas les vivre n’apporte rien ! Autant faire avec.


Ce qui compte
Il est certains jours où, en se levant, on comprend que rien ne sera plus jamais comme avant. Je ne pense pas que l’on change du jour au lendemain : peu d’entre nous, en tout cas, car cela demande une force de caractère extraordinaire. En revanche, il est plus fréquent qu’un événement extérieur brutal ne nous aide à réaliser que le schéma dans lequel nous nous complaisions n’est pas vrai. Plus vrai. Un peu comme si on se forçait à se tenir droit, raide comme un piquet au milieu d’une cohue invraisemblable (vous voyez à quelle kamae je fais allusion ?). scratch
Les moments durs, vraiment durs j’entends, vous font réaliser ce qui compte et ce qui ne compte pas. Une sorte de révélateur, en quelque sorte. Un révélateur qui peut blesser par la violence de l’image qu’il renvoie. En bien ou en mal…
Ces moments, qu’on le veuille ou non, incitent à faire un bilan. De soi, des siens, des circonstances… Si c’était à refaire ? Est-on ce que l’on imaginait ? Le regrette-t’on ? Qu’est ce qui compte réellement ?
Autant de questions qui fusent, et dont on se dit parfois que les réponses importent peu et par conséquent que les questions étaient inutiles. A toutes ces questions, la maxime de Marc Aurèle (en dehors du « mon dieu ») me semble parfaitement appropriée.


Les vieux démons
Le révélateur que j’évoquais quelques lignes plus haut, s’il vous permet de réaliser ce qui compte, fait aussi ressurgir, chez vous et chez les autres, les vieux démons : peur de mourir, peur de vivre, peur de blesser, peur d’être blessé, peur d’abandonner les siens, peur de les perdre,… Twisted Evil
Tout est imaginable. Nous avons tous les nôtres, façonnés par notre histoire propre, alimentés par notre égo. Beaucoup pensent être en mesure de les vaincre sans mal : des acteurs de films X, pour reprendre une métaphore filée!!! Filée, j'ai dit!!!! A mon avis, rares sont ceux qui parviennent à faire disparaître ou à éliminer leurs démons ! A vrai dire, j’espère sincèrement qu’ils existent.
Des circonstances favorables peuvent nous aider à les ignorer, mais un jour ou l’autre (voire au quotidien), il risque de falloir les affronter.
En revanche, des circonstances défavorables forceront à faire face à la situation, et accessoirement à ses démons. Cette étape est à mon avis particulièrement difficile. Qui a dit derrière son écran que c’est dans l’inconfort qu’on évolue ???
Puis-je vous recommander de voir « The Hit » de S. FREARS sur le sujet ?


Tout est unique
Je lis parfois sur le forum que l’"on répète les mouvements". A mon sens (alimenté par mon expérience et en particulier par ce qui a fait écrire le premier paragraphe), il s’agit là d’un simple abus de langage. On ne répète rien. Pour répéter, il faudrait reproduire un mouvement dans des conditions identiques.
Lorsque l’on pratique seul, on peut se donner l’impression que l’on « répète », mais ça ne me semble pas être le cas. De mauvaise humeur, de bonne humeur, fatigué, en pleine forme,… autant de facteurs qui font que l’on est différent à tout moment. Et c’est pire à deux : prenez un petit uke, un grand uke, un uke masculin, un uke féminin, multipliez par l’humeur et la forme du moment, rajoutez à cela la manière dont vous réalisez le mouvement donnera un aperçu du nombre de scenarii possibles à chaque seconde. Certains pensent encore que l’on répète ? A ceux-là, je vais apporter un argument imparable pour leur démontrer qu’ils ont tort. Quand vous pratiquez à deux, ce moment est unique. Ne serait-ce que parce que vous êtes tous les deux vivants : ce qui paraît une évidence aujourd’hui peut demain être tout simplement impossible. Qui sait ?
Ainsi, que ce soit les kamae, les gogyos, les ken ou quoi que ce soit d’autre, je pense sincèrement que nous ne répétons jamais les mouvements. Nous nous exerçons.
Les répéter sous-entendrait que nous les maîtrisons. Je ne crois pas que ce soit le cas. Et puis, entre nous, quand on dit de quelque chose que c’est « répétitif », ce n’est jamais bon signe !
D'ailleurs, pour revenir sur l'exemple des films X, c'est ça qui est génial (je sais, cela prête à confusion). Plus sérieusement, c'est le fait que nous risquons de foirer et qu'il nous faudra trouver quelque chose pour improviser et s'en sortir qui rend le jeu (le je?) intéressant, non? Et c’est ça qui est génial. On ne répète rien, on fait. Vous voyez la nuance ? (Je suis pas sûr d'avoir été bien clair sur ce coup-là).


Pourquoi on vient ?
Plusieurs fois, il nous a été recommandé de songer au pourquoi on vient au ninjutsu.
Je savais déjà depuis longtemps pourquoi je suis venu la première fois : par hasard (même si depuis peu, j’avoue que cette notion me semble avoir perdu de son sens).
Sur la question du pourquoi je reste, les évènements récents m’ont fait découvrir un début de réponse. Parce que ce que je vois des notions, j’en entends d’autres et qu'enfin j'en pratique certaines qui m’aident, non pas à combattre mes démons, mais au moins à les apercevoir. Et je sens que ce n’est pas là la seule aide que je peux « attraper ». Cela prendra du temps, beaucoup de temps mais je suis patient

Rome ne s’est pas faite en un jour.



A mercredi.

Guillaume

Guillaume

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Message  Thomas Lun 29 Mar - 23:07

Guillaume,

Permets-moi de tenter une connexion avec tes réflexions vraiment lumineuses et sincères et qui font voler en éclats les idées reçues, les illusions. Je dis peut-être cela car les coups de barre et les renversements dans la vie peuvent arriver à tout moment, et à chacun. Je me suis d'ailleurs souvent dit qu'il était nécessaire (voire indispensable) de vivre ces 'épreuves'. Mieux 'mourir' pour 'renaître'. Mais comme tu l'as fait remarqué si justement, derrière un écran, tout est vérité simple et illusoire. Quelle prétention parfois... Et quand cela arrive vraiment, qu'on le vit en soi, dans son corps et dans son âme, là, tout est bien plus ... je ne sais pas, il n'y a pas de mot (peut-être un sentiment, une impression : mélancolie infinie et dépassement des choses : on est vraiment conscient de ne rien comprendre ou savoir : comme une errance. Sans parler de toutes les horreurs qui peuvent arriver, la violence principalement).

Jean-François nous a beaucoup parlé ces derniers temps de conscience, de mental, d'égo. Et nous avons tous sans doute tenté une première réflexion, une approche. "Comment rejoindre la conscience absolue et universelle, comment se brancher à l'instant et ne pas écouter le mental", etc. Mais tout cela ne s'active pas. Il n'y a rien à faire. Il n'y a rien à comprendre. Pourtant, cela peut s'activer, peut s'enclencher. Je pense que chacun héberge en lui une intuition, une conviction, une foi (personnellement cela ne me dérange pas de parler de Dieu, à condition de ne pas s'enfermer dans un dogme religieux ... enfin, là n'est pas le sujet). Et les épreuves de la vie, de NOS vies, bonnes comme mauvaises, peuvent influer sur cette conscience. A cet instant, accepter implique quelque chose de sur-humain presque.

Cela m'est très difficile d'expliquer. Mais saches qu'à la lecture de ton message, une vague impressionnante m'a saisie, illustrant que ce que chacun vit de son côté, dans son "coin", et bien les autres le partage, l'éprouve aussi, de manière similaire et différente à la fois. Je pourrai te donner plus de détail, mais cela ne servirait à rien ici. Merci de ton partage, c'est vraiment précieux et vrai !

Pour conclure, je voudrais vous faire part de mon propre parcours. Qu'est-ce qui m'a amené au Dojo? Le hasard? Au début, oui, je me suis dit cela. Mais depuis septembre, plus rien ne vaut, ne perdure, tout est bouleversé (et ce chaque jour). Le hasard je n'y crois plus. Le monde est fait de vibrations, d'énergies et d'opérateurs (+, -, x, /), d'agents. La vie nous guide et demande à ce que l'on accepte notre destin. Tout cela pour dire qu'aujourd'hui je prends pleinement conscience que si j'ai pu rejoindre le groupe et participer, c'est parce que j'en avait besoin, parce que j'avais besoin d'être sauvé en un sens, parce que cela fait partie intégrante d'un processus. Comme un devoir vis à vis de moi-même, et de vous aussi. C'est prétentieux, mais depuis, j'ai l'impression d'avoir vécu plusieurs vies. Je ne souhaite plus m'accrocher autant aux choses pour tout partager (facile à dire ... gambatte).

Je vous souhaite à tous de vivre, de vous connecter. Et merci.

Thomas

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Date d'inscription : 22/10/2009
Localisation : Paris

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Message  Admin Mer 31 Mar - 20:50

Merci à tout les deux pour vos posts!!!!
enfin des posts intelligents!!!!
et merci de vous mettre autant à nue...

Admin
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Messages : 77
Date d'inscription : 16/10/2009

https://bujinkan-paris.forumactif.com

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Message  Amine Lun 5 Avr - 9:48

Merci pour ces posts. Ils font écho.

Guillaume tu as l'écriture limpide.

Travaillez bien !
Amine

Amine

Messages : 4
Date d'inscription : 10/01/2010

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Message  David Mer 21 Avr - 3:09

Évidemment, je ne pouvais m'empêcher de participer tôt ou tard à cette discussion! Désolé si j'entre dans un délire philosophique, mais j'adore cette forme de gymnastique intellectuelle!

Guillaume (mais je réponds aussi à Thomas),

Tu apportes une réflexion intéressante à propos du passé: on ne peut pas le changer. (Petite parenthèse, je viens de remarquer après réflexion sur ton post que ceux qui croient en l'auto-détermination regardent les millions de possibilités du futur, la capacité à changer de voie à n'importe quel instant et se disent qu'il y a une infinité de voies devant eux dont celle qu'ils choisiront, alors que ceux qui croient à la pré-destination regardent l'unicité du passé et l'impossibilité de le changer et se disent qu'il n'y a qu'une voie possible: celle qu'on franchit au jour le jour). Pourquoi j'ai ouvert cette parenthèse? Parce qu'il existe un passé et un futur pour une raison (et je ne parle pas de causes mathématiques ou physiques quantiques, mais morales), le fait qu'on ne puisse pas changer le passé est formateur: l'expérience vécue est et reste inchangée. L'intangibilité du futur, sa "probabilité" (probabilité qu'il existe, et qu'il soit bel et bien comme on se l'imagine), c'est un peu la direction qu'on peut et veut donner à nos vies. Il ne reste que le présent, la chaîne qui lie l'apprentissage du passé avec la probabilité du futur.

Tu parlais de Marc Aurèle, il a écrit (était-ce lui ou Épictète? Je ne me souviens plus et je n'ai pas la citation exacte, mais ça donnait quelque chose qui ressemblait à ce qui suit): "On vit un très court instant dans un très petit espace." Et quand on y pense, c'est très vrai: on vit une seconde, dans un mètre cube. Tout ce qui précède est perdu, ce n'est pas "vie", c'est "souvenirs" ; tout ce qui suit est hypothétique, ce n'est pas "vie", c'est "espoirs/craintes". Et, pour lier avec ce que Jean-François disait, l'auteur de la citation précédente continuait en disant: "Pourquoi alors embarrasser notre présent avec les peines du passé et les craintes du futur?"

Pour éviter de polluer notre présent avec le passé, je citerai le Dalaï-Lama: "Oublie l'échec, souviens-toi de la leçon." Pour ce qui est du futur, Sénèque dit que pour éviter d'être malheureux dans notre appréhension du futur, aussi bien s'imaginer que la situation qui nous fait peur se déroulera parfaitement; au moins, tant qu'on y parvient, notre présent n'est pas affecté par notre crainte du futur. Personnellement, en regardant en arrière, j'ai remarqué que tout ce qui m'a causé une grande peine dans le passé s'est produit pour que j'évite une plus grande peine encore ou pour en tirer une leçon importante, comme tu le dis si bien dans le chapitre "Ce qui compte". Et si on ne tire pas la leçon de l'échec, il ne reste que l'échec, tout comme une fleur pousse plus aisément sur du fumier, sans fleur il ne reste que le fumier. D'ailleurs, je suis devenu qui je suis non seulement grâce à mes joies passées, mais à mes peines passées aussi.

Et puis, j'en suis venu à la conclusion que tout ce qui m'est arrivé (et, par extension, tout ce qui m'arrive et m'arrivera), arrive pour une bonne raison et au bon moment. La bonne raison, souvent je ne la réalise pas sur le coup, parfois des années plus tard, parfois jamais, mais elle est bel et bien là. Le bon moment, il est aussi parfait: plus tôt et je n'aurais pas su surmonter l'épreuve, plus tard et je n'aurais pas pu tirer la leçon au bon moment... Un peu comme dans le deuxième film The Matrix Reloaded (La Matrice Rechargée?), quand les trois héros quittent le Mérovingien en n'ayant pu obtenir de lui ce qu'ils voulaient. Ils se demandent: "Peut-être qu'on a fait quelque chose qu'il ne fallait pas? Ou alors pas fait quelque chose?" Et Morphéus de répondre: "Non, tout ce qui est arrivé est arrivé et n'aurait pu arriver d'aucune autre manière. Comment le sais-je? Nous sommes toujours en vie." (Désolé pour la parenthèse cinéma hollywoodien, mais je trouve que ça reflète parfaitement l'idée que j'en suis venu à me faire sur le sujet).

Si c’était à refaire ? Est-on ce que l’on imaginait ? Le regrette-t’on ? Qu’est ce qui compte réellement ?
Autant de questions qui fusent, et dont on se dit parfois que les réponses importent peu et par conséquent que les questions étaient inutiles.
Je crois obstinément que les questions ne sont jamais inutiles, elles servent à assimiler les leçons. Par contre, rechercher obstinément une réponse à ces questions n'est pas toujours constructif...

Confidence pour confidence, il y a environ 10 ans, j'étais un cas de paranoïa (je suis très sérieux quand je dis cela, quand je prenais le métro, je m'imaginais que les étrangers me connaissaient et riaient de moi, et en public, j'étais complètement figé, terrorisé), puis au fil des années cette peur s'est transformée en haine de la foule et des étrangers, cette haine est plus récemment devenue un inconfort, un malaise. Est-ce que je saurai me débarrasser de ce démon une fois pour toute? Est-ce que je saurai développer une relation normale avec l'étranger et la foule? Je n'en sais rien, mais ça ne m'empêche pas de continuer à y travailler lentement, à mon rythme.

Ceci dit, on n'évolue pas que dans l'inconfort (et je réponds aussi à Thomas)... J'en appelle à l'antiquité:

Polybe, Histoire, XXIX, 20, a écrit:[Paul Émile disait que] ce qui distinguait les communs mortels des sages, c'était que les uns s'instruisaient par leurs propres malheurs et les autres par ceux du prochain.
Cette phrase est pleine de vérité, même si je dois avouer que j'ai toujours énormément plus "progressé" suite à des "catastrophes" que dans le confort de mon salon... il m'est arrivé de progresser sans inconfort, mais j'avoue avoir été beaucoup plus chanceux que sage! Ceci dit, ce sont les périodes d'inconfort qui mettent notre progression à l'épreuve: on n'estime pas qu'un général est le meilleur tant qu'il n'a pas remporté de victoire contre toute attente, dans des circonstances extrêmes, pas plus qu'on peut savoir qu'on a progressé dans la bonne direction tant que nous n'avons pas vécu de retournement du sort... Pas nécessairement besoin de mourir pour renaître, mais une fois mort, soit on reste mort, soit on essaie de se relever de ses cendres. En fait, les épreuves nous forcent à nous adapter, alors que le confort demande plus de travail volontaire...

Je saute la suite pour aller directement au "Pourquoi on vient". À prime abord, je suis venu au cours parce qu'on m'avait fait des menaces à Montréal et j'avais pris peur: je ne savais pas me battre (est-ce que je sais me battre maintenant? Il faudrait tester pour savoir, mais je suis beaucoup plus à l'aise avec l'idée, si je devais le faire) et je suis resté l'an dernier pour l'exercice tant physique qu'intellectuel (les techniques et les réflexions de Jean-François), il y avait aussi quelque chose que je commençais à sentir mais que je ne pouvais pas vraiment cerner. Cette année, je suis revenu en espérant trouver la même chose et j'ai été déçu dans mon attente... mais pas dans les faits! Cette année, je reviens parce que ce que je sentais, c'était ma confiance en moi qui revenait sincèrement (pas un vil orgueil qui remplit le vide de la confiance), pour la première fois depuis que j'ai 6 ans (oui, l'école fut dévastatrice pour moi!). L'an prochain, je compte revenir pour la même raison que cette année, en sachant très bien (et en espérant aussi un peu) y trouver autre chose encore... Quel est l'aboutissement final? Je ne le sais pas, mais moi aussi, je deviens patient... Rome ne s'est pas faite en un jour! Wink

Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Gambatte!
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