Retour sur le mois de décembre

J’ai passé une partie de la soirée sur le cd du stage. Ca me permet de me rafraîchir un peu la mémoire et de poster tout ce que je n’ai pas pris le temps de poster en décembre. Désolé donc si ça part un peu dans tous les sens.

Avant toute chose, mes félicitations pour la pochette. Vraiment sympa !!!

Le stage
Passons aux choses sérieuses. Le stage a été pour nous tous l’occasion de revoir et de voir les bases. Je sais que cette expression ne s’écrit pas habituellement dans ce sens-là mais c’est bien là une démarche volontaire. De revoir car on les travaille en permanence, et de voir car leur forme, plus japonaise, était nouvelle pour moi.

Décembre
Lors du mois de décembre, comme prévu, nous avons poursuivi notre pratique des bases. En particulier, nous avons réalisé à plusieurs reprises les goggyos sous la nouvelle forme vue au stage. Pour être en mesure de bien les réaliser, il n’y pas de secret. Ou plutôt si, il y a deux secrets : pratiquer et pratiquer bas.
Sans décrire précisément ces nouvelles formes (depuis le temps qu’on les fait !!!), je souhaitais revenir sur quelques points très généraux. Impressions et ressentis. J’ai essayé d’ordonner tout ça mais le tout n’est surement pas à prendre en l’état… Je vous laisse plutôt en juger.
Ces nouvelles formes sont nouvelles ( jusque là, tout va bien) et elles viennent compléter ce que nous avons pratiqué jusque maintenant. Elles ne sont en aucun cas en contradiction avec celles que nous réalisions jusqu’alors ! Exemple : ce n’est pas parce que l’on n’attache pas d’importance au blocage que l’on en attachera jamais plus…
Attention, le raisonnement précédent est à manier avec précaution (et jugeote) : il est clair que ce n’est pas parce qu’on ne nous dira pas, la prochaine fois, de travailler bas, qu’on est en droit de ne pas le faire.

Autre observation plus terre à terre
Un lundi, Basile m’a rappelé de vieux souvenirs concernant des cours de physique que j’ai eus il y a plusieurs années. Au passage, j’avoue que ce souvenir est d’autant plus étonnant que le point qui m’est revenu ne m’est pas particulièrement utile au quotidien, et que par conséquent il était très profondément enfoui.
Lorsque Basile nous a montré fu no kata, il a insisté sur un tas de points importants : la conscience, les kamae, la continuité entre les kamae, le fait de revenir en posture, et enfin le fait de revenir en shizen no kamae. Le fait de ne jamais se relâcher, en somme. Pas de début, pas de fin. Une continuité.
Lorsque Basile s’est mis en posture jumonji no kamae, j’ai donc vu mes cours de mécanique sur les ressorts. En effet, en décomposant le mouvement :
[list][*]avec le blocage, c’est comme s’il se compressait
[list][*]puis il se détend lors du goggyo

• il finit par se comprimer de nouveau à la fin… en jumonji no kamae.

La métaphore du ressort présente l’avantage d’avoir un autre point commun : pas de force !
Ce souvenir là m’a lui même rappelé un autre souvenir, plus récent et lié au ninjutsu, celui-là : l’impression que j’ai eu sur le shizen no kamae l’an dernier. Je n’étais pas là au stage l’an dernier où il a été travaillé mais de ce que j’en ai retenu, le but est de trouver une position d’équilibre instable. Equilibre parce que sinon on finit par terre et instable car on est prêt à bouger dans tous les sens : à s’adapter à l’environnement et à le faire sien.

La conscience
Cela fait déjà un bout de temps que j’envisageais d’écrire sur le sujet. J’ai vu des posts dessus et comme on pratique en essayant de faire preuve de conscience, il me semblait donc légitime d’en toucher deux mots.
La conscience est primordiale, il me semble, à tout moment.
Conscient de son corps lors de l’échauffement.
Conscient de ses faits et gestes dans le cadre de le règle sempai – kohai.
Conscient ne serait-ce que de sa position sur les tatamis (air frais).
Conscient des codes et des règles écrits.
Conscient de ceux qui ne le sont pas.
Sur l’aspect conscience, il me semble qu’il y a énormément à apprendre. Le jeudi par exemple, lorsque nous pratiquons même avec des boken, il est vital de garder à l’esprit que ces armes pourraient tuer ! Il ne s’agit bien sûr pas de dramatiser mais juste d’avoir conscience de ce qui pourrait se passer (empaler le voisin,…).
Idem quand on pratique. S’il y a du monde, cela ne doit pas influencer notre pratique, nous ne devons pas nous focaliser sur ce point. Mais nous devons être capable de l’intégrer, d’en tenir compte et même éventuellement de nous en servir !
Cette conscience de soi, conscience du voisin, des autres, de la salle,… est à avoir (pour le moment) du début à la fin du cours. Au moins pour le moment! Après, en pratiquant, il me semble que les notions de début et de fin s'estomperont d’elles-mêmes.



A suivre (très prochainement)

Merci guillaume pour ton post très clair!!! cela fait plaisir de lire un bon texte

Oui merci pour ce post Guillaume qui est très instructif !

Pour la conscience, j'ai essayé aujourd'hui d'avoir la conscience de ce que je pensais , la conscience de savoir si je marchais rapidement ou lentement.
Cela revient à s'observer en même temps que ce qui nous entoure et cela permet de se corriger; car sans cette conscience on se laisse plus aller à ses propres automatismes.
Le plus dur est de faire l'effort de la garder pendant un certain temps et de ne pas trop "se mettre la pression" , sinon on ne serait pas assez détendu et ce ne serait pas la même qualité de conscience.

Très intéressant Guillaume, merci!

Je veux aussi glisser un mot sur la conscience. On dirait que la conscience va et vient sans crier gare: je suis conscient de mon corps et, à un moment, j'arrête de l'être, que ce soit au dojo ou en dehors. J'ai beau me concentrer à être conscient, dès qu'il y a diversion, ma conscience part en fumée...

S'il y a un point positif à noter, c'est que la conscience, ça se travaille comme le reste: je suis généralement plus conscient de mon corps, de mon environnement, etc, que je ne l'étais à pareille date l'an dernier. Bref, je crois que pour être conscient, il ne suffit que d'être conscient de plus en plus souvent...