Mercredi 7 Septembre :

On a commencé par les Ukemi, avec cette fois ci , avec un Ukemi en Suwari (à genoux) et "bondissant", ça m'a fait penser aux Katas de Katori Shinto Ryu !
Un des points importants a été d'essayer d'oublier le soi disant obstacle qu'est le "Banc" avant de sauter par dessus.
Disons le banc me préoccupait moins après avoir raté mes premières chutes et avoir mal roulé sur l'épaule, ce que je voulais éviter c'était
plutôt de ne pas trop tricher, je pensais à un moment à me relever droit et ensuite sauter pour effectuer la roulade.
En fait je me suis put être limité sur l'exercice en ne pas testant peut être le fait de se relever bien haut en impulsion, car je n'ai pas encore saisi le mouvement de saut .
Une grande leçon de Bouddhisme : oublier un peu le banc que l'on considère un obstacle et essayer de se dépasser.
Je dirais peut être voir le banc comme un tremplin pour améliorer son saut ?
C'est que ce matin que j'ai compris cela comme une grande leçon pour le Ninjutsu par rapport aux obstacles que peuvent être les technique, notre mental, Uke si il y a opposition. Et donc dans la vie considérer certains "obstacles" comme tremplins quand c'est possible ?
On a travaillé au Boken et le Bô avec des enchainements presque Kyojitsu !
Quand Jean François montre les techniques , même menaçantes, sur le tatami on ne voit que la technique.
Sur une technique de Bô quand on le fait tourner face à Uke puis encore mais cette fois ci en avançant et ne menace, je sais pas si c'est mon imagination quand Jean François l'a fait, mais à un moment donné visuellement j'ai vu comme quelque chose de dangereux et menaçant , disons une situation "pas facile" pour Uke (En toute cas c'était l'effet à travailler avec Uke).
En travaillant avec Uke , j'ai pas hésiter à faire juste quelques petits mouvements quand c'était nécessaire par exemple, montrer que je pouvais riposter sur une ouverture qui se présentait trop à moi et que je n'avais aucun effort ou déplacement à faire pour la saisir . C'est ça aussi je crois aider Tori en tant que Uke.
Une chose bien aussi, les saluts m'ont parru bien "pêchus" si on peut dire, même s'il y a eu quelques décalages.

Un mouvement au sabre montré par Virginie: la posture "d'attente", défensive est très forte. C'est Haso No Kamae, ou une autre posture, cela n'a pas d'importance. La posture est une posture "traditionnelle", dans le sens où elle montre la franche opposition de tori face à uke. Je trouve qu'elle stimule l'attaque de uke, qu'elle appelle au combat. Deux combattants, face à face, égal à égal, en tous cas dans l'apparence, qui émettent une certaine "pression" autour d'eux. Quand uke attaque, il n'y a plus rien, tout disparait. Tout n'était qu'illusion? Virginie avance tranquillement sur le côté pour couper uke très naturellement, en même temps qu'elle marche, le corps coupe. il n' y a plus d'attaque et d'opposition. Ensuite, elle passe son chemin, continue, revient pour finir uke. Face à Laurianne quand nous faisions ce mouvement, j'ai cherché d'abord ce contraste, entre l'attente en force, puis le relâchement après la coupe de uke. Mais je restais focalisée sur uke, comme si Laurianne restait le point unique de ma concentration, avant, pendant, et après le mouvement surtout. Tandis ce que Virginie, elle, englobait tout, tout ce qui à autour d'elle. Sa présence était sur uke, mais aussi partout autour. Elle n'avait pas besoin de le regarder. J'ai ensuite essayé de ne plus regarder Laurianne, de couper mais en imaginant que le danger vient de tout côté autour de moi, et pas seulement d'elle. Mais ma marche n'était plus naturelle. J'étais aux "aguets", et pliées sur mes jambes. Acquérir cette conscience de l'environnement, tout en restant naturel, ne rien émettre de "dangereux", de "combatif", alors que l'on tue, c'est assez impressionnant. Ca fait même un peu peur.
Mouvement de Jean-François: sur attaque fudo ken, esquive à 45° et blocage, avancer sur uke et shuto. Sur ce mouvement, Jean-François esquive à 45°, et tout son corps, sa présence, se tourne vers l'arrière à 45°. Il y a un état de latence, où l'on ne sait pas ce qui se passe dans sa tête, il n' y a pas d'intention émise. Cela porte à confusion uke. L'épaule de Jean-François reste toujours de face. Elle protège, fait rempart. Le temps peut être ralenti à volonté. Jean-François semble maître du temps de son propre mouvement. Lorsqu'il se retourne vers uke, c'est une puissance infernale qui déboule…, et qui repart, et qui revient… Le mouvement s'enchaîne sans que uke ne sache où donner de la tête. Mais même quand Jean-François se détourne pour partir de l'attaque, sa présence reste complète sur uke. Il n' y a pas de temps morts, ou d'espace morts. Tout est plein. Réaliser ce mouvement m'a paru infernal, plus par le fait que j'étais prise par mon mental. "Arrêtez de penser, et commencez à réfléchir". C'était pour moi vraiment le thème central. "Le ninjutsu est un art intelligent". Ce mouvement, comme beaucoup d'autre, l'illustre très bien.

J'ai été le Uke de Virginie lorsqu'elle a fait son mouvement au sabre. Elle l'a fait de 2 façons différentes. 2 fois de cette façon là : comme tu dis Jade, elle était pleine, peut-être même en opposition pour me garder à distance; puis elle ne l'était plus! Elle s'est "vidée" pour me laisser entrer, elle a déclenché mon attaque.
Je pense que c'est une sensation que l'on a tous déjà sentie mais pas consciemment. C'est le moment où on sent que Tori a un temps d'avance sur Uke mais on ne comprends pas pourquoi ni comment. On ne voit que l'effet, la technique mais on ne comprend pas forcément le phénomène.
Lorsque j'étais face à Virginie, il y avait de la tension. Nous étions toutes les 2 en Kamae, je devais l'attaquer mais je ne pouvais pas le faire tant qu'elle était pleine. Donc pour que j'y parvienne, elle a décidé de s'ouvrir (créer une ouverture mentale) et mon corps était comme aspiré. On ne le contrôle pas, c'est le corps qui se jette dans le guet-apens.
Une fois que le corps répond au vide créé, il attaque (car tel est l'idée de départ et il faut l'avoir en tête pour réellement attaquer), Tori a "gagné" son avance sur Uke et il peut désormais le couper. Peu importe ce que fait Tori d'ailleurs, Uke est en retard. Uke est dans l'accomplissement de son action (attaquer, il se jette dans le futur) alors que Tori est dans le présent donc toutes les possibilités s'offre à lui.
C'est comme cela que je l'ai ressentis. D'ailleurs le plus étrange, c'est qu'à ce moment là, l'esprit comprend ce qui arrive mais le corps continue l'action. C'est-à-dire que mon esprit comprend qu'il est en retard, qu'il perd du temps et qu'il va perdre alors que mon corps reste accroché à l'action à accomplir. Il se créé une dissociation assez surprenante....et on se rends compte qu'il est trop tard, même notre esprit ne peux plus nous sauver!

Je me dis qu'il faudrait être assez fort pour réunifier l'esprit et le corps. D'où ne pas s'attacher à l'action, ne pas laisser son corps finir l'action. Au moment où l'esprit comprend qu'il a été leurrer, il devrait se détacher de cette fausse information et de nouveau agir, et non plus réagir.
En gros, une fois que l'on comprend que l'on est piégé, est-il possible de "rebondir" sur le principe de Hanpa? (faire la moitié de l'action). Ca parait compliqué..mais je me demande. Je vais m'arrêter là et y réfléchir....

Bonne fin de week-end à tous!

merci d'avoir répondu les filles...

Merci d'avoir répondue Ilona! Je vois plus clairement ce que moi même je voulais exprimer, et surtout, de par ton ressenti, tu me fais réfléchir plus loin à ce que cela implique. Cela semble effectivement difficile d'échapper à cette manipulation mentale auquel le corps obéit de manière instinctive... C'est un niveau très supérieur déjà...