lundi 6 septembre

Rapport du Lundi 6 septembre 2010

Ce qui m’a le plus marqué sur ce cours, c’est nagare : les informations coulent comme de l’eau. Avec Laurianne, j’essayais de transmettre des informations mais j’avais l’impression d’être dépassée.
A l’attaque d’entrée de uke, je donne une information mais j’ai du mal à agir dans sa réaction, comme si je ne voyais pas le lien logique qui me liait à uke. Le déplacement natural que uke m’offre à faire ne me saute pas aux yeux. C’est, je pense, parce que je pense mentalement à mes mouvements, donc le cerveau parasite mon action. Donc souvent, je ne fais que m’arrêter pour attendre que uke réattaque ; c’est comme un enchaînement de j’esquive, je bloque, puis je relâche la tension, uke rentre à nouveau, je rebloque, etc.., mais sans pour autant que uke s’embrouille lui-même. Laurianne restait toujours aussi stable à chaque attaque.
Je voudrais prendre encore beaucoup plus mon temps, le ralentir, pour pouvoir faire ce cheminement d’émettre des informations, puis d’en recevoir. A la fin des mouvements, j’étais submergée par les informations qu’émettait Laurianne en temps qu’uke, je ne pouvais plus envoyer quoi quence soit, je réfléchissais.
J’ai beaucoup aimé la phrase « il faut recevoir pleinement uke, ne jamais le rejeter ». Dans la vie de tous les jours aussi, il faut accepter tous les événement, même désagréable qui arrive sur nous. Pourtant, ce n’est pas tout le temps si évident, souvent je me braque face à mon uke.

Dure reprise, ou jean françois comme le fait un bon enseignant, nous met le nez dedans.
Nous pratiquons un art de guerre, et on est là a chercher du plaisir et à chercher un "feeling" là ou ce n'est pas la question.
C'est fou comme en deux mois de temps on peut s'éloigner et laisser aller notre mental et notre ego, dans des lieus qui nous éloignent de la pratique.
La pratique c'est la réalité, le réel, du réalisme; on ne peut pas découvrir des principes, et même plus, on nous donne des principes et on les polluent avec des filtres que l'on met dessus.
Nous étions pour la plupart dans une sorte de gaieté puéril qui nous a perdu, et c'est notre faute.
Pour ma part je me suis vue face à un trait de ma personne, à me poser des questions qui n'ont pas lieu d'être et à ne pas aller au bout des choses.
Je dois affirmer quelque chose alors que j'attend qu'on me laisse la place pour le faire; alors que personne ne le fera, c'est évident.
Jean françois impose sans imposer, lorsqu'il fait c'est évident, ça ne peut être autrement, avec une intensité qui me dépasse largement.
La réalité, la vie sont là à chaque instant face à lui puisqu'il nous impose de regarder les choses en face, chose que nous devrions faire par nous même.
La réalité n'est pas forcément belle, et la vie c'est aussi la mort, et quand on est face à lui ça crève les yeux, et ça rend chaque mouvement magnifique.

Nous avons démarré avec des échauffements, et des exercices de musculations.

Les "gogyo" en groupe (quinconce) puis à deux. Importance d'exécuter les "kata" avec unité, de corps (forme de corps) et d'esprit (esprit de l'élément). L'idée que l'esprit de l'élément soutient la forme afin de l'exprimer pleinement. Cela dit, pour un même élément il y a une multitude de forme et d'esprit. Peut être que les conditions donnent l'esprit de la forme ?

Les "ukemi", avec une roulade en départ "starting block". Cela me fais penser aux compétitions d'athlétisme, que l'on pourrait comparer à l'utilisation d'une roulade dans un combat. Partir trop tôt, la course est annulé, et partir trop tard, la course à de forte chance d'être perdu. On nous a dit qu'il était nécessaire de rouler naturellement, l'idée de ne pas chercher à faire jolie (rouler sans ego ?). Importance de "faire ce que l'on ne sait pas faire" (impossible n'est pas français ?)... ce n'est pas évident quand on veut faire la roulade que l'on nous montre alors qu'il faut rouler naturellement.

Les "go ho", avec l'esprit des "happo aruki". Cela nous permet d'aborder le "taihen jutsu" qui s'avère être un art complexe malgré le fait que nous sachions nous déplacer, à notre façons, dans différentes directions et de différentes façons (marcher, courir...). Du coup, ce qui me parait évident ne l'est pas !

Le principe "nagare", pour souligner l'importance de la communication, et de l'état de présence. Ce principe nous permet d'aborder l'émission et la réception d'information (émetteur, récepteur). Ce principe nous a été présenté avec une anecdote concernant l'arrivé d'un cavalier "samouraï" cherchant une personne dans un village "ninja".
Par hasard, une recherche m'a amener à découvrir les concepts d' "univers holographique", et de "super hologramme" (Bohm, Aspect, Pribram, Puthoff...). Ces concepts abordent l'aspect communication (connexion...) d'un point vu qui me semble proche des principes que l'on aborde dans la pratique au "dojo" (avec notamment le cinquième élément, l'énergie zéro point...).

L'histoire des clans "koga" et "iga" à été aborder afin d'illustrer une anecdote concernant une question sur la tradition enseigné au sein du "bujinkan".

Le "han bo" dans le corps à corps. Importance du principe "ken tai ichi jo", afin d'oublier l'arme (éviter de focaliser dessus). L'idée d'être l'arme et pas avec l'arme. L'exercice, où l'on fait de la corde avec un "han bo" (et vis versa), m'a surpris, cela offre de nouvelle piste à explorer dans la pratique des armes.

Des "kata", l'un avec "take ori" + une technique en "shime waza". Et l'autre avec "soki ken" + "keri" + une technique en "torite waza". A la suite de nos expérimentations on nous à fait constaté que nous faisions de la mélasse (trop de politesse dans un art de guerre). On nous a énoncé l'importance d'être déterminer dans la pratique, de tout donner, ainsi que de tout recevoir (le lien avec "uke", avec soi même... se donner entièrement, être entier). La frontière entre bien faire et vouloir faire bien est difficile à appréhender dans la pratique.

"dojo rei".

Merci, et à bientôt.

Raphaël.

Après un été dense, j’ai repris la pratique du ninjutsu au dojo le lundi 6. On ne peut pas vraiment dire que je me sois laissé aller cet été, j’ai recommencé à courir régulièrement, j’ai un peu pratiqué avec Zoumana pour rafraichir nos notes du stage long de l’an dernier, noté quelques idées (sur les écoles,…). Mais bon, l’ambiance du dojo est quand même réellement différente. J’ai donc eu droit à ma première pratique « noire ». En cours d'année dernière, je me souviens que Jean-François nous avait dit que chaque fois nous partions nuls en "fin" d'année, et revenions pire en septembre. J'allais donc pouvoir le vérifier.

Le choc :
Le moins que je puisse dire, c’est que ce premier cours 2010/2011 n’a pas été comme je l’attendais.
Forme des mauvais jours, je me sentais lourd, j’étais maladroit, je pensais plus que jamais. Un concentré de ce qu’il ne faut pas faire. Que du bonheur !!! De la mélasse comme dit Raphael.
A l'opposé de nagare et de l’information qui "coule".
Je me suis bêtement mis la pression et le résultat est que je m’envoyais tellement de messages que j’étais carrément inaptes à recevoir ceux qu’uke aurait pu me transmettre.
En formation professionnelle la semaine dernière, on me faisait remarquer l'importance de "connaître la bulle du client", savoir à quoi il est prêt, à quoi il n’est pas prêt… Et surtout le laisser agir. Bref, tout cela me rappelle le 90 – 10 vu l'an dernier.

La reprise :
Je n'aime pas ce mot. Définitivement. NON ! Ce n’est pas une reprise. Le début, la fin,… C’est loin des concepts ninjutsu. Un combat n'est jamais fini: le croire c'est baisser sa garde, ou pire... c'est parfois le perdre.
On peut ne pas pratiquer mais on n’a pas le droit d’arrêter. Ou plutôt si, mais une seule fois.
Voir le ninjutsu en « arrêtant » en fin d’année scolaire crée un manque. Manque qui se transforme en enthousiasme à la « reprise ». Et si cet enthousiasme n’est pas en soi une mauvaise chose, il le devient lorsqu’il se mue en empressement, … en gaieté puérile comme dit Laurianne ! Des jeux d’enfants. Bien loin de l’art de la guerre qu’est le ninjutsu.
En somme, il faut parvenir à distinguer le waza du kata. Le fond de la forme. Il est possible de ne pas pratiquer physiquement mais il doit être nécessaire de continuer de songer aux principes.
Ne pas travailler en « continu », c’est afficher ostensiblement que les notions de début et de fin existent. Que la pratique ne fait donc pas partie de notre vie.
Je ne dis pas qu’il faut s’entrainer aux shutos en se baladant sur les champs elysés, mais garder en tête les principes fondamentaux de ce que nous faisons me semble essentiel. Et ce à tout moment !
OK, on ouvre et on ferme les mondes (cf mon prochain post). Mais la base de tout ce que nous faisons, c’est nous. Le but, on le sait, c’est d’afficher le vrai nous. Pour y parvenir, il faut poncer, poncer et encore poncer. Et plus on avance (en âge, dans la pratique ou dans la vie), plus c’est dur.

Enfin comme d'autres ont pu l'être, moi aussi à ce cours j’ai été battu par un de mes démons. Mais ça, je reviendrai dessus dans le post du cours du 08/09/10.

Gambatte!