rapport lundi 13 septembre 2010

A ce cours, j’ai compris à quel point l’intention est importante dans la frappe, plus importante que la frappe elle-même. Pourtant je le savais déjà. Je me demandais pourquoi mes attaques me semblaient si machinales, c’est peut être à cause de ce manque de conviction ou d’intention. J’ai aussi senti que c’est important de bouger jambes et bras (sur la rampe de lancement) en même temps lors de l’attaque fudo ken. Ca me semble bête parce que c’est un détail que l’on apprend quand on débute. Mais j’ai l’impression que quand je suis uke, je me jette dans l’attaque, aveuglément, à mon propre péril, et je me penche en avant et lance mon bras avant mes jambes.
J’ai aussi eu l’impression pendant ce cours que tout est « simple », qu’il suffit d’être (la blague ! j’en suis encore très loin !) Les mouvements de Laurianne et Ilona étaient magnifiques. Elles sont marrantes quand elles s’amusent toutes les deux, et pourtant c’est un jeu très sérieux. En fait, quand je les regarde toutes les deux, je me dis qu’elles sont vivantes, elles vivent leurs mouvements. Et comme elles sont en osmose, leur mouvement ressemble à une jolie fleur meurtrière. C’est vraiment le mot clef : vivre. En oubliant le mental, l’égo. Je ne sais pas si on peut sentir le destin quand l’on est dans cet état là, mais les choses se font d’elles mêmes. Dans un présent où tout se fait naturellement. J’ai commencé le ninjutsu quand j’avais 16ans, et je ne pensais pas que ça allait m’ammener là, à faire ce genre de constatations. Je me rappelle quand j’ai commencé, Jean-François avait posé la question « qui parmis vous sais que dans 40 ans il fera encore du ninjutsu ?». Parce qu’en fait dans 40ans, le ninjustu sera encore là lui. Il est immuable mais il empreinte toutes les formes. C’est comme les principes et les connaissances. Les principes ne changent pas, il faut les comprendre, mais les connaissances sont multiples et variées. On ne peut pas toutes les connaître.
Quand à la fin du deuxième cours, Virginie et Jean-François ont fait ensemble des mouvements, Virginie a projeté Jean-François, et elle est ensuite restée en garde, présente, et très puissante. J’ai eu à ce moment l’image qu’elle était ancrée dans la Terre, encore plus que dans les mouvements précédents. Comme si ces jambes s’enfonçaient dans le sol.
J’ai besoin de trouver de la douceur, féminine peut-être. Je n’arrive plus à frapper autant qu’avant, je n’ai plus autant envie de mettre du dakken dans mes mouvements. Je me retrouve enfin petit à petit plus femme que jeune fille. J’ai plus envie de jouer avec des principes, et je me rends compte qu’il faut plus de courage pour essayer d’expérimenter et d’assumer ces principes qui sont là devant moi.
J’ai noté la remarque : « ne bougez pas les branches d’abord, bougez plus les feuilles ». Le mouvement sur lequel on travaillait : tori esquive en ichimanji, puis rentre en chassant le bras de uke, puis en faisant soit shuki ken à la gorge, soit omote gyaku, soit ura gyaku. Ca semblait simple au début puis pas tant que ça en fait. C’est difficile de garder le plein et la présence pendant toute l’évolution du mouvement.
Enfin, le saki test, parce que c’est le plus vif dans mon esprit. C’est fou, mais en fait j’ai beaucoup aimé, parce que ça m’a calmé d’un seul coup. Moi qui passe mon temps à cogiter, je dois dire qu’après le saki test, j’étais très tranquille. J’avais peur au moment où j’ai compris ce qui allait se dérouler. Après coup, je me suis sentie bien. Pendant, j’ai eu des moments de doutes, puis apparemment c’est passé. C’est très soulageant. Ca centre un saki test.

bonne journée!

On a débuté le cours par les échauffements, ça a été un dur retour à la réalité au niveau physique après des vacances !
Idem avec les Goho , je pensais bien les connaitre avec les super vidéos du site, mais je me suis trompé en beauté , comme
me l'a montré Virginie sur la saisie de la main qui devait se faire sur la tranche de la main; alors que je persistais
à essayer de le faire en saisissant la main en entier.

J'essaie de mettre moins de contractions dans les attaques et d'aller plus lentement. Du coup j'ai l'impression d'avoir moins de conviction , de ne pas faire sentir autant le danger à Uke. Mais c'est la voie à suivre pas contracté et pas mou , être entre les deux.
Si j'y vais en contraction c'est pour me sentir supérieur à Uke, pour montrer que je suis plus fort alors que ce n'est pas le cas au final et puis Uke doit perdre face à Tori.
Il faut peut être penser en allant moins vite à faire une attaque très dangereuse qui toucherait vraiment Uke pour de bon ! C'est une voie à travailler si on espère arriver à développer des intentions sans qu'il y ait forcément le mouvement.
J'ai aussi essayé un peu plus en tant que Uke, de voir et sentir ce que Tori fait en essayant de moins me laisser égarer par le mental.

Ensuite Jean François nous a rappellé et démontré certains principes de stratégie en Ninjutsu comme le fait que l'attaque soit cachée (comme la main qui glisse le long du Bô pour finir par attaquer Uke). On nous a aussi montré le principe de tendre des pièges à Uke qui croira que le prochain mouvement est sa victoire alors que c'est un piège ou aussi l'effet de peur à la façon de Nagato Sensei une fois que Uke a commencé lancer son attaque.

On nous a aussi rappellé que l'on doit développer nos qualités et capacités, chacun a ses propres mouvements et façon de faire par rapport aux principes (Waza) avec son propre physique et feeling ! On eu le droit à ce propos à une explication qui montrait que chaque ninja était affecté à un domaine dans lequel il était le meilleur comme les experts de l'eau ou du feu.

Enfin on a eu le droit à d'impressionnantes démonstration de la part des ceintures noires, c'était des
mouvements dans l'instant adaptés aux réactions de Uke , c'était fluide , beau et pourtant très efficaces.
C'est ça aussi savoir être vide sans penser à rien ni à quelque image de soi.

Comme on nous l'a souvent répété le travail nous appartient pas le résultat, chaque heure de plus est un pas de plus en avant
(surtout quand on pense qu'il faut en gros 10 000 heures pour espèrer devenir un expert dans un domaine ) !



Gambatte.

Merci pour ces 2 posts intéressants!
Après le sakki test de Jade, je lui ai dit: "tu vois, c'est facile". Alors que pas du tout bien sûr! elle me rappelait moi lorsque je doutais alors que je savais reconnaitre l'intention. Mes doutes ne m'ont jamais quitté, même le jour J au Japon. Donc je ne sais pas si Jade arrêtera de douter, mais cela fait partie du "jeu". Je pense que tu reconnaitras de plus en plus cette intention que chaque personne émet inconsciemment...après lorsqu'on sait l'émettre il faut apprendre à ne plus émettre. Est-ce que Laurianne et moi en sommes là?
Le jour J, tes doutes se dissiperont...mais peut-être que d'autres apparaitront....