Mercredi 20 janvier 2009

retour de cours, le "tahen jutsu" (l'art du déplacement) c'est une redécouverte avec les formes statique/linéaire/courbe/spirale/et "le tout mélangé". Cela m'a fait pensé au "gogyo" avec comme parallèle, courbe "sui", linéaire "ka", spirale "fu", statique "chi", "le tout mélangé" "ku". Une multitude de possibilité s'offre à nous en ce qui concerne le déplacement, l'idée qu'on aurait pas assez d'une vie pour tous les faires (les déplacements possibles...).

Concernant le pouvoir de guérison et les exercices enseignés. Cela m'a fait remonter quelques cours de "chi gong" au niveau des sensations, des visualisations, de l'esprit de la pratique, et des gestes (imposition des mains...) ! En rentrant chez moi je me suis dit : "on est gâté", un super moment qui recharge les "batteries"... merci !

A bientôt.

soit, nous acceptons les fautes d'orthographes, mais pas pour les noms en japonais....cela est inadmissible...

Ce cours était très enrichissant en effet ....

Jean-François et les ceintures noires avaient des points à régler en début de cours, et c'est Benjamin qui a conduit l'échauffement de sa propre initiative. Merci à toi! J'ai trouvé cela enrichissant : nous étions entre débutants et pratiquants plus expérimentés, en petit comité, et j'ai ressenti une vraie solidarité, ainsi que du sérieux. C'est grisant de voir que, à l'inverse de la vie de tous les jours, lorsque le "chef" n'est pas là, on reste consciencieux et attentifs, investis. Nous sommes tous ici pour une raison précise, sincère... on ne joue pas.
Une fois Jean-François de retour, il a demandé à quelques-uns si la découverte et la pratique du Ninjutsu leur plaisait et correspondait à ce qu'ils recherchaient. Voici mon point de vue. J'ai deux choses principales à dire.
- J'ai trouvé dans la pratique et dans l'enseignement du Bunjinkan ce que je cherchais, moi aussi : une activité tant physique que spirituelle (sans aller non plus trop vite et trop loin dans le mystique et les "pouvoirs"), une rigueur et une discipline qui me correspondent. Oui, ce coté qui peut paraître parfois austère et exigeant me convient. On ne nous offre pas un monde merveilleux ou tout est facile et accessible à tous, il faut travailler dur et s'obstiner dans la recherche. J'ai très vite compris que cela me conviendrait vraiment. Ca a été un tournant radical (et peut-être trop d'ailleurs ... prendre des risques et y croire ! Oser vis à vis de soi-même).
- J'ai trouvé également ce que je ne cherchais pas! Toutes mes prétentions, mon égo, mes croyances, mes pensées qui tournent en rond... Tout cela se trouve régulièrement bousculé et remis en cause, radicalement. Je cherchais à me faire "violence", à évoluer dans la douleur et l'obstination, à devenir un guerrier qui peut se défendre et frapper. Mais comme je me trompais ! C'est très difficile à expliquer, mais j'ai l'impression qu'avoir trouvé ce que je "cherchais" a en fait révélé autre chose : ce dont j'avais besoin, ce que mon être profond réclamait vraiment. C'est confus, mais vécu de l'intérieur. J'ai comme l'idée de m'être trouvé moi-même, ou plutôt rencontré (en me perdant). Sortir d'une longue agonie. Et là, la grande question : que vais-je devenir ? Un être meilleur : j'y aspire. J'y vois comme un lien très fort avec l'équilibre instable de Shizen no kamae (une activité intense dans une forme immobile, naturelle : tout est caché mais si présent). J'ai comme l'impression que la vie m'a apporté quelque chose de très important : un chemin, une voie qui se dessine. D'autant que tous mes sujets et centres d'intérêts semblent converger vers l'unité, la vérité, l'expérience et la pensée ... c'est impressionnant ! Il n'y a pas de hasard dans notre monde, j'en suis désormais persuadé.

"Plus on donne et plus on reçoit" comme l'a rappelé Jean-François.
Mais n'allez pas donner uniquement pour recevoir, car ce n'est plus donner, mais manipuler et attendre une contrepartie ! Donner de l'amour à tous, donner sans compter... gambate !

Le travail énergétique m'a toujours attiré. J'ai vécu hier une expérience concrète et convaincante... il ne reste plus qu'à libérer et déboucher les canaux, vider/charger, vivre la conscience ... le TAO

Merci à vous d'avoir joué la pratique avec sincérité.
C'était inatendu pour moi aussi de me trouver à cette place, et bien évidemment formateur. (je passerais sous silence mes difficultés à compter ichi ni san yon go). Je dois avouer que la pression était présente, et que je me suis retrouvé dans un état de concentration différent de celui habituel, puisque je ressentait mais ne pensait plus, je n'étais plus dans la correction de mon geste face à un model montré, mais dans la restition du geste le plus naturel possible.
Par moment j'ai éprouvé pas mal de difficulté à gérer la distance, surtout en étant en face de vous, mes mouvements étaient en miroir et il fallait éviter la collision en avançant, mais la majorité du temps j'étais porté par vous. Un peu comme si j'étais une locomotive suivit de wagon, sauf que vous répondiez en direct. Faire parti d'un train qui démarre et qui s'arrête en une fraction de seconde c'est vraiment puissant comme sensation !

Donc merci encore d'avoir suivi avec bonne volonté, j'ai le sentiment d'avoir plus reçu que je n'ai donné.

Nous avons fait un échauffement de bases, puis les gogyo, j'ai essai de faire passer quelques choses que j'ai assimilées (à tord ou à raison, mais il y a surement quelque chose à en tirer même si ce sont des erreurs) :

* chi no kata en cherchant la force dans le pied arrière, en lâchant les muscles de la hanche avant pour pousser au maximum vers l'avant
* sui no kata (la forme de sui avec une rotation à 90° de l'angle de départ au moment de la frappe)
* ka, avec le temps de retard qui permet l'absorption de l'attaque, le recul du pied avant en arrière du second permet de lancer un shuto explosif
* ku : le kyôjitsu (la feinte de frappe) pour ouvrir le corps de uke, le coup de pied rentre, rester stable sur la jambe arrière (c'est un icho no kamae) pour pouvoir retomber avec le shuto - ou changer le mouvement et partir sur autre chose si besoin était)

Jean François m'a posé la question de ce que j'avais trouvé dans le ninjutsu, une des choses qui me marquent le plus est l'utilisation des déplacement. Dans l'école que j'ai pratiqué auparavant, une des pédagogie traditionnelle est la suivante :

*travail en statique,
*en linéaire (avant-arrière, puis les 4 directions cardinales, + 4 les obliques, + haut bas + les obliques avec hauts bas ...)
*en circulaire
*du circulaire vers la sphère ou vers la spirale
*de la sphère vers la spirale en volume et mouvement : le mouvement du yin et du yang à visualiser dans l'espace (la représentation connue n'étant qu'une photo en 2d du mouvement)
* "et autre chose encore", et "au delà", ou le "monde des possibles" : la combinaisons des mouvements et des non-mouvements

Pédagogie que je ne remet pas en cause, mais qui me parait malheureusement inadaptée à un apprentissage "loisirs". Puisque la quantité de travail à fournir pour maîtriser suffisamment le linéaire prend alors des années, et il est alors difficile d'atteindre l'efficacité dans le mouvement (sauf pour ceux qui travaillent beaucoup, ils y en a !).

Jean François à alors décliné Omote gyaku dans toutes ces formes de déplacement.

J'ai beaucoup aimé l'aspect libératoire de la sphère, puisqu'en me concentrant sur le mouvement, je n'était plus focalisé sur la technique. La plus efficace technique que j'ai faite était d'ailleurs un ura gyaku que je n'avais absolument pas prémédité, mais le mouvement avait placé uke dans la bonne position.
(...)

Un sincère et grand MERCI à Jean François senseï, pour sa façon de nous transmettre et nous montrer "la voie".

Le rappel sur le "Tao" était passionnant et m'a rappelé des souvenirs livresques, que j'ai milles fois mieux saisi "en pratique" hier soir.

Pour le "travail énergetique" comme l'a bien nommé Thomas (a défaut de lui trouver un nom), c'était captivant, et comme je suis plutôt du genre cartésien, il m'a été difficile de saisir "en pratique" les concepts pourtant bien expliqués par Jean François Senseï.

Je me suis posé la question de savoir si j'étais capable de faire ce(s) travail(aux), comment et de quelle façon y arriver, et quel état d'esprit adopter?
Jean François nous à dit de ne pas penser à faire l'exercice, de ne pas chercher une finalité, de simplement "faire".
Mais que devions nous faire alors?
vider notre esprit et nos pensées?
mais sans volonté de faire l'exercice, comment "avancer", comment "aboutir"?
Lorsque j'ai travaillé sur l'imposition des mains et la notion de bien être, j'ai imaginé et visualisé "l'énergie", comme l'avait décrite Nirin, "une vague". A ce moment la j'ai essayé de la visualiser dans le corps de mon Tori/Uke, et Jean François à alors préconisé de ne pas nous concentrer la dessus, et laisser les choses se faire (je paraphrase, désolé)...Et la , j'etais perdu, que devons nous penser a ce moment la?, et je me suis demandé ce que notre maître pensait lui, lorsqu'il nous a montré sa pratique?(et j'ai falli lui demander)

Et la sans trop me tromper, j'imagine Jean François sourire et me dire "continue à chercher!"

Bref, je ne sais pas si j'ai été très clair, mais c'est a peu près ce qui m'est passé (et se passe souvent) par la tête hier soir. Je ne suis pourtant pas du genre à intellectualiser notre pratique et notre discipline, je pense qu'elle doit se vivre, tout simplement (et avec générosité!!!), mais sur un enseignement aussi riche que celui d'hier (et des deux dernières semaines), je pense qu'il y a matière à réflexion et à discourir.

Je conclurais sur une des choses qui m'a frappé par son évidence hier, lorsque Jean François a résumé le cours.
"Une fois que vous avez acquis le mouvement, votre déplacement, et votre force, c'est la que vous pourrez utiliser l'énergie que je vous ai montré lors du cours"
Je me suis alors dit que toute cette combinaison, ce "tout" rendait Jean François vraiment redoutable, car a mon avis, lier tout cet arsenal avec "coeur" et "générosité" est certainement le plus difficile à réaliser.
Du moins pour que cela nous vienne "naturellement"

Bon, pour arriver à cet état de fait, la route va être longue....

Salut,

Je profite de ce qui s'est passé mercredi - cad ce n'est pas une ceinture noire ni Jean François qui a fait le cours, pour rappeler une chose ou deux.
Tout d'abord merci à toi Ben d'avoir pris les choses en main, c'est normalement le rôle du Sempai et tu as su assumer ce rôle. Bravo a toi d'avoir de l'avoir vu et surtout d'avoir assumé ce rôle.
Maintenant, je vous rappelle que tous, quelque soit votre place dans le dojo - même le dernier arrive, vous devez être capable de faire de même, et a chaque cours. Vous ne pouvez pas rester passifs tout le temps et vous avez le devoir de partager votre connaissance. Posez vous la question : si un catastrophe arrivait et que j'étais la seule personne au monde a connaitre le Ninjutsu, qu'est-ce que je pourrai transmettre ? C'est vrai que c'est confortable de se laisser porter par le cours, mais si un jour cela s'arrête, que ferez vous ? L'enseignement que nous recevons et une chance énorme, et elle nous donne également une responsabilité énorme elle aussi, a chacun d'entre nous.
Chaque cours peut être votre dernier. L'avez vous pris au sérieux ? Vous rappelez vous du nom de la technique qui a été montrée ? Vous pourrez peut être demander a quelqu'un plus tard... mais cette occasion ne se présente plus jamais ? Alors la connaissance est perdue à jamais. A qui la faute ?

Ce message s'adresse surtout aux nouveaux(elles) arrivant(e)s, un peu aux anciens non ceinture noire (encore que...) , pour que vous preniez conscience, si ce n'est pas déjà fait, que les choses peuvent bouger très vite dans la vie comme dans le dojo. Il n'y a pas d'évolution dans le confort, en tout cas ca, ,je n'y crois pas.
Prenez du plaisir en pratiquant parce que c'est important, mais ne perdez jamais de vue que tout ceci est très sérieux.

Nirina