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Le retour du Journal de Bord

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Le retour du Journal de Bord Empty Le retour du Journal de Bord

Message  David Mer 11 Nov - 14:29

"Oh non!" diront les anciens; "Quoi?" diront les nouveaux. En gros, le Journal de Bord est la continuité d'un truc commencé l'an dernier et qui est maintenant perdu quelque part dans les méandres du web: c'est une section où j'utilise tous mes talents (d'écrivain, de philosophe, d'historien et surtout de débile léger) pour revenir sur mon ressenti des derniers cours et exposer les diverses réflexions sur le ninjutsu qui me traversent la tête.

Comme il est très tard, ou plutôt très tôt, je vais donc commencer là où j'avais laissé mon journal l'an dernier et raconter brièvement mon expérience de ninjutsu pendant l'été.

Cet été, j'étais à Montréal et je m'étais promis de garder la forme et de poursuivre le ninjutsu avec deux collègues de Jean-François et Virginie: Manolo et Esther. Malheureusement, malgré toute la bonne volonté du monde, je n'aurai assisté qu'à deux cours cet été. Au début, mes raisons étaient bonnes, mais la paresse a tôt fait de reprendre possession de mon corps et j'ai préféré me la couler douce que de travailler. Même ma routine de musculation que j'avais entreprise l'an dernier, je l'ai suivie de moins en moins souvent.

Enfin, le but ici n'est pas de décrire à quel point j'aurais dû mieux faire, mais plutôt de revenir sur ce qui a été fait. Les deux cours se sont passés en plein air, au Parc Jarry à Montréal, l'un sous un soleil très chaleureux, la sueur dégoulinant dans les yeux et entouré de mouches et moustiques de toutes sortes; et l'autre sous la pluie battante, voire même orageuse, et froide.

J'ai bien aimé l'enseignement des deux sensei: il était assez différent de celui de Jean-François et Virginie et, par conséquent, complémentaire. Je crois que c'est un pré-avant-goût du Japon, c'est-à-dire les mêmes techniques vues par différents maîtres. Ceci dit, loin de moi l'idée de juger des professeurs (Jean-François, Manolo, Esther et Virginie), j'ai aimé l'enseignement des quatre, pour différentes raisons.

Ce qui m'a surtout marqué lors de ces cours c'est qu'on avait travaillé les goho sur des frappes (sans blocage, seulement après esquive) et comme je n'avais jamais vu ça auparavant, ça m'avait beaucoup impressionné. D'ailleurs la technique diffère qu'il y ait saisie ou frappe. Le cours d'aujourd'hui m'a un peu rappelé ce cours-là.

L'autre truc qui m'avait marqué c'est qu'on avait utilisé les arbres (et les branches de sapin) pour aveugler, étrangler et maîtriser uke. Bref, l'utilisation de l'environnement à son meilleur, un peu comme Ben avait mentionné à mon tori lundi dernier.

Étrangement, je crois que les deux semaines passées sur le banc à vous regarder pratiquer m'ont aussi été très utiles... Je suis un intellectuel irrécupérable, alors il est important pour moi de parfois prendre du recul, d'étudier et analyser ce que les autres font et, pardonnez-moi l'expression, "d'intellectualiser" le mouvement. Un peu comme les athlètes qui visualisent avant une grande compétition. Réfléchir avant de revenir sur le tatami m'a, comment dirais-je, permis de moins avoir à réfléchir une fois sur le tatami... Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire. De plus, je dois avouer que j'ai vu de très belles choses sur le tatami, des trucs qui m'inspirent et qui m'encouragent à poursuivre: d'une "poésie" jusqu'à une "simplicité" terriblement efficace.

Enfin, je crois que mon niveau est meilleur que l'an dernier: je me sens plus à l'aise avec la plupart des goggyo et goho. Je sais que je suis très très loin du niveau des ceintures noires, mais je ne me compare pas à eux: je veux simplement être meilleur qu'hier et moins bon que demain... au moins je sais que je continue à avancer!

Finalement, je voudrais remercier Arnaud qui, à chaque fois que je pratique avec lui, me fait prendre conscience d'un tas de petits détails qui m'échappent: amélioration de mes torsions et immobilisations, de mes déplacements, de mes frappes (sui no kata est ma bête noire, mais un jour j'y arriverai!) et je trouve toujours très intéressant d'avoir un bon retour sur ma pratique. Bref, merci!

Et, pour les nouveaux, je sais que je suis très énervant avec les petits détails que je vous donne, mais sachez que j'essaie d'être le sempai (et le tori/uke) que j'aime avoir. Maintenant, si vous n'aimez pas, eh bien, vous êtes pris pour m'endurer!

C'est tout (et selon moi, c'est déjà bien assez!) pour cette semaine, à lundi!
David
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Message  David Jeu 19 Nov - 1:02

Je voudrais commencer mon post de cette semaine en médisant de Basile: vous avez vu comment il est bruyant quand il souffre? C'est insupportable! Et en plus, c'est mérité, parce qu'il est cruel et sadique! Razz

Mais non, je blague! J'aime bien Basile, mais pour faire une longue histoire courte, je lui avais dit que je parlais en mal de lui dans mes posts. Alors n'ayez crainte, je n'insulte pas les gens sur le forum (et ailleurs non plus).

Bon, revenons maintenant aux choses sérieuses!

La douleur et la pratique
Je tiens à aborder ce sujet, parce que beaucoup de pratiquants, kohai mais aussi quelques sempai, hésitent à effectuer de vraies frappes ou à aller au bout de leurs torsions sur uke et, à l'inverse, reculent ou esquivent quand vient le temps de recevoir la frappe de tori.

Je crois que la douleur est quelque chose de formateur. D'abord parce qu'en tant qu'uke, il faut permettre à tori de finir son mouvement et reculer avant de recevoir la frappe empêche son partenaire de bien travailler. Il faut donc être courageux et se tenir en position, ne réagir qu'à ce que uke fait ou envoie comme impulsion. On ne *doit* pas anticiper nos réactions "parce que le mouvement montré va comme ci puis comme ça et que tori va frapper ici", c'est contre-productif! Un coup parti, jetons nous tout de suite au sol avant d'attaquer, puisque toutes les techniques se terminent ainsi!

Ensuite la douleur enseigne parce que ressentir la douleur nous permet de savoir quel est l'effet que l'on recherche sur uke. Un partenaire qui nous fait mal nous montre comment faire à notre tour. C'est en se faisant frapper et tordre qu'on découvre comment le faire à notre tour.

Finalement, parce qu'en ressentant la douleur, on peut mieux classer les douleurs: un ura gyaku (comme celui que m'a fait Arnaud la semaine dernière) est beaucoup plus douloureux qu'un blocage. Au final, on réalise que ce qu'on croyait faire mal n'est pas si douloureux et que notre mental (la crainte de la douleur) donne beaucoup plus de force dans la frappe de son adversaire que la frappe elle-même déploie. Bref, petit à petit, on s'habitue à de plus faibles douleurs au fur et à mesure qu'on en ressent de plus vives.

Ceci dit, je ne suis pas non plus partisan du "on se défonce la gueule comme des brutes assoiffées de sang"! La précision est plus importante que la force: si la frappe ou la torsion est manquée, soit la douleur est nulle soit elle est hautement dangereuse (une torsion manquée peut disloquer une articulation, ne l'oubliez jamais!).

Tout ceci pour dire que lundi, j'ai pratiqué avec Guillaume le jumonji no kata et il m'a littéralement démoli! Et moi, j'ai eu peur de lui faire mal alors je me suis retenu un peu, au final, c'est moi qui ai souffert, au sens propre comme au figuré: en me retenant dans ma pratique, je me suis empêché d'apprendre tout ce que j'aurais pu apprendre . . .

Réfléchir, c'est mal, surtout quand on improvise!
En fait, sur le tatami, il ne faut pas réfléchir. Durant la première semaine ou deux, j'avais réussi à ne pas trop penser, mais depuis les deux derniers cours (et surtout celui d'hier) je pense tout le temps! Résultat: ma pratique a énormément souffert, j'ai douté de mes capacités et j'ai concrétisé mes doutes.

C'est psychologique, quand on réfléchit sur le tatami, c'est qu'on a pas confiance en son corps, en ses capacités. Et quand on n'a pas confiance en soi dans tel ou tel domaine, généralement on confirme notre doute, comme si notre esprit voulait se prouver qu'on a raison de ne pas avoir confiance... Enfin, je sais que ce n'est pas clair, mais pour l'instant c'est la meilleure manière que j'ai de formuler.

Bref, j'ai eu de la difficulté à suivre pendant tout le cours d'hier. Les mouvements semblaient si simples, et si compliqués, et en plus, il faut appliquer une petite touche personnelle.

Au moins, sur les techniques de base, je doute beaucoup moins, je m'arrête beaucoup moins et je réussis un peu mieux que l'an dernier. À ce rythme de progression, je devrais atteindre la ceinture noire de façon posthume!

Voilà, à lundi!
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Message  Thomas Jeu 19 Nov - 1:59

David,

Merci pour ces réflexions qui, bien que ce soit la pratique et le travail qui priment, permettent tout de même de comprendre certaines choses : le conditionnement, la préparation mentale du pratiquant. Car il faut selon moi se préparer à ne pas penser, à ne pas chercher à reproduire une forme, à ne pas parler, à réagir en fonction de Uke, etc... surtout au début (après, j'imagine que cela vient "presque" tout seul). Il faut aussi se préparer à écouter, voir, etc. En gros, faire le vide pour mieux se remplir à nouveau.
Ah, oui, et se préparer à souffrir (aime souffrir Twisted Evil ).

J'avais lu je ne sais plus où qu'il fallait environ trois semaines d'apprentissage pour qu'une habitude, un réflexe s'installe en nous et commence à devenir un automatisme (acceptation par le subconscient). Et compte tenu de deux cours par semaine, la compréhension et l'appropriation de chaque technique ou mouvement évolue sans cesse. Tel jour nous remarquons un détail sur le placement, un autre sur la frappe, etc. Nos connaissances vivent et évoluent avec nous. Je trouve ça très intéressant de tenter d'en apprendre plus sur moi grâce à la pratique. On se rend compte que l'on est absolument nul, ridicule, etc (tout ce que vous voulez) mais que ce n'est pas (trop) grave (encore), car nous avons la possibilité de devenir meilleur. Mais c'est là aussi où il ne faut pas trop penser et se retrousser les manches. Le corps ne réfléchit pas, lui !

Pour finir, je voulais juste rajouter que j'ai partagé la difficulté de suivre hier lors de ce cours très riche et émouvant (retour du japon), mais qu'en même temps je me suis senti plus à l'aise, en confiance lors des attaques de Uke. Ne sachant pas du tout ce qui allait advenir ou de comment je pourrais bloquer et contorsionner Uke, la première intention s'enclenchait presque toute seule. C'était une sensation étonnante Suspect

A lundi !

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Message  yannick Jeu 19 Nov - 8:46

On se rend compte que l'on est absolument nul, ridicule, etc (tout ce que vous voulez) mais que ce n'est pas (trop) grave (encore), car nous avons la possibilité de devenir meilleur

C'est intéressant ce que tu dis thomas, car en tant que "nouveau", nous avions encore moins "d'éventails" techniques et de pratique pour pouvoir reproduire ce que démontrait Jean François et les ceintures noires.
A ce moment la, plutôt que de reproduire maladroitement ce qu'ils nous montraient, je me suis dit qu'il fallait mieux développer ce que nous connaissions déja (attention, je ne dit pas "ce qu'on sait faire") et ce que nous ont bien enseignés les ceintures noires ces dernieres semaines, afin de l'adapter face a notre Uke/Tori.
Cette notion d'adaptation est à mon sens, un des points importants de la pratique, et quand Jean François, nous a cité Nagato Senseï ("Si la technique ne passe pas, vous n'avez qu'a frapper!...."), je me suis dit que j'étais sur la bonne voie (...ou pas...)
La dominante des démonstrations étaient surtout basées sur notre mouvement et notre réaction physique/mentale face à notre Uke/Tori.
Curieusement, cela ramène aux concepts de "pleins/vides, reculer pour mieux sauter, yin/yang", et je pense qu'il y a la quelque chose a creuser pour notre pratique....
Je peux me tromper, mais notre professeur nous a dit lundi qu'il était bon de se tromper....comme quoi Wink

A suivre

yannick

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Message  David Ven 27 Nov - 5:56

Thomas a écrit:J'avais lu je ne sais plus où qu'il fallait environ trois semaines d'apprentissage pour qu'une habitude, un réflexe s'installe en nous et commence à devenir un automatisme (acceptation par le subconscient). Et compte tenu de deux cours par semaine, la compréhension et l'appropriation de chaque technique ou mouvement évolue sans cesse. Tel jour nous remarquons un détail sur le placement, un autre sur la frappe, etc. Nos connaissances vivent et évoluent avec nous. Je trouve ça très intéressant de tenter d'en apprendre plus sur moi grâce à la pratique. On se rend compte que l'on est absolument nul, ridicule, etc (tout ce que vous voulez) mais que ce n'est pas (trop) grave (encore), car nous avons la possibilité de devenir meilleur. Mais c'est là aussi où il ne faut pas trop penser et se retrousser les manches. Le corps ne réfléchit pas, lui !
J'ai longtemps cru et affirmé que j'étais nul, mais je ne crois pas qu'il est constructif de dire qu'on est nul. Je suis nul si je me compare à mes sempai (et aussi à quelques uns de mes kohai), mais mes sempai eux-mêmes sont nuls si on les compare aux ceintures noires, qui eux sont nuls si on les compare à Jean-François et Virginie, qui eux-mêmes (je présume) sont nuls si on les compare à Hatsumi, et on peut se demander si Hatsumi Sensei lui-même serait nul face à Takamatsu Sensei... Doit-on en déduire que nous sommes tous nuls? Non, je ne crois pas. Je crois que nous avons tous un niveau atteint et les attentes de nos maîtres dépendent de notre niveau. Souvenez-vous du cours de lundi dernier, quand nous avons roulé devant Jean-François: un ancien ne pouvait se permettre la même erreur qu'un nouveau, parce que le niveau n'est pas le même. Maintenant, est-ce une excuse pour s'asseoir sur notre manque de talent? Certainement pas! Comme tu l'as dit, nous avons la possibilité de devenir meilleur, et il faut saisir cette opportunité. Je l'ai dit et je le répète (je crois que c'est mon nouveau mantra cette année): L'important c'est d'être meilleur qu'hier et moins bon que demain!

Thomas a écrit:Pour finir, je voulais juste rajouter que j'ai partagé la difficulté de suivre hier lors de ce cours très riche et émouvant (retour du japon), mais qu'en même temps je me suis senti plus à l'aise, en confiance lors des attaques de Uke. Ne sachant pas du tout ce qui allait advenir ou de comment je pourrais bloquer et contorsionner Uke, la première intention s'enclenchait presque toute seule. C'était une sensation étonnante
Tu es chanceux! Je n'en étais pas là lors de ce cours: mon mental exerce une trop grande influence sur ma pratique et après quelques mouvements sans issue, j'abandonnais la recherche... Ceci dit, j'essaie de m'ouvrir de plus en plus l'esprit, de ne pas me limiter à mon uke et à la technique montrée, mais de voir les possibilités offertes. Ça risque de me demander beaucoup de temps et de travail!

yannick a écrit:A ce moment la, plutôt que de reproduire maladroitement ce qu'ils nous montraient, je me suis dit qu'il fallait mieux développer ce que nous connaissions déja (attention, je ne dit pas "ce qu'on sait faire") et ce que nous ont bien enseignés les ceintures noires ces dernieres semaines, afin de l'adapter face a notre Uke/Tori.
Cette notion d'adaptation est à mon sens, un des points importants de la pratique, et quand Jean François, nous a cité Nagato Senseï ("Si la technique ne passe pas, vous n'avez qu'a frapper!...."), je me suis dit que j'étais sur la bonne voie (...ou pas...)
Je crois que tu as saisi ce cours mieux que je n'ai pu le faire! Contrairement à moi, tu es resté dans l'idée de la technique et non pas dans la technique elle-même... Évidemment, avec le cours de lundi ("agir dans la réaction d'uke"), la notion d'adaptation est primordiale à la pratique, bien vu!

Ceci dit, je ne veux pas revenir sur cette notion d'agir dans la réaction d'uke: c'est un concept que je crois comprendre au niveau abstrait et théorique, mais tant que je ne l'aurai pas expérimenté (atteint, si vous préférez) dans la pratique, je ne pourrai jamais vraiment savoir si mon idée est bonne ou non. Je pourrais faire une longue parenthèse philosophique, mais je ne veux pas trop vous embêter. Disons simplement que Guillaume résume bien ma pensée lorsqu'il dit:
Guillaume a écrit:Vous connaissez tous le jeu d’échecs ? Eh bien la phrase « Agir dans la réaction d’uke » me fait penser à ce jeu.

La torsion et le bâton
Dans le cours de lundi, ce qui m'a le plus marqué c'est la simplification du ura gyakku que nous a montrée Jean-François. Je me borne toujours à la technique et je n'ai pas essayé d'approfondir l'étude de cette torsion, mais quand j'ai vu Jean-François effectuer ura gyakku non sur le coude mais sur l'avant-bras, ou alors en mettant la pression non sur le bras, mais sur le poignet, il y a eu un immense déclic dans ma tête, un déclic d'une logique dont la simplicité est telle que je n'aurais pas pu la découvrir par moi-même (plus c'est simple, plus c'est compliqué!). C'est le principe-même du levier! En fait, ura gyakku est un levier dont on bloque une extrémité: plus on bloque près du point d'appui (le poignet), plus la réaction sera vive!

Dans le même flash d'illumination, j'ai eu à l'instant cette image du stage "Ten Chi Jin" de l'an dernier (ou était-ce lors d'un cours suivant ce stage?) où Jean-François avait couché un bâton sur le sol. Il avait alors dit (je paraphrase): "Supposons que je veuille déplacer cette extrémité de 45 degrés vers la gauche, soit je saisi l'extrémité et la déplace de 45 degrés, soit je saisis l'autre extrémité et je l'incline lentement jusqu'à ce que l'autre bout soit là où je le veux. C'est plus simple et ça demande moins d'énergie." C'est, je crois, exactement le même principe qu'ils nous a montré pour ura gyakku: pourquoi s'efforcer de mettre la pression sur le coude quand je peux être encore plus efficace sur le poignet ou l'avant-bras?

Le retour des roulades
Cette semaine, nous sommes revenus aux roulades: cruel et pénible retour, surtout après un été de paresse!! Pour faire une longue histoire courte, à Montréal, au Parc Jarry (nommé en l'honneur de Raoul Jarry, conseiller municipal qui a porté ce projet de parc, pour répondre à une question posée avant un cours), lors des deux cours auxquels j'ai assisté, les roulades des nouveaux étaient, et de loin!, meilleures que les miennes. Certes, Manolo et Esther m'ont donné des conseils, mais dans ma paresse légendaire, je n'ai su prendre le temps de les mettre en pratique. Honte à moi!

Dans ces circonstances, je dois faire avec ce que j'ai: les souvenirs vagues que mon corps a gardé des roulades et les conseils qu'on m'a donné et qu'on me donne encore. J'imagine qu'il me faudra encore quelques cours à roulades avant de revenir au niveau que j'avais l'an dernier (qui n'était d'ailleurs pas très bon)... Et Virginie avait raison quand elle me disait que je me retenais pour ne pas rouler dans la pratique. Rouler seul, en ligne droite, à son propre rythme et dans un environnement qu'on contrôle n'est pas exactement pareil à rouler quand on est retenu ou tordu par un uke, qu'on doit s'élancer à sa discrétion, tout en ayant conscience de ne pas blesser ses voisins de pratique et en évitant de ne pas se blesser soi-même! J'ai probablement une peur inconsciente de la chute quand je n'en contrôle pas tous les paramètres... Ceci dit, j'y travaille aussi... Que de travail, que de travail!!

Le travail sur soi
Les anciens le savent, j'associe une grande valeur philosophique à la pratique du ninjutsu. La pratique n'est pas qu'un ensemble de techniques sur le tatami, c'est aussi une série de valeurs morales, de pensées philosophiques, de travail sur mes défauts. Bref, je relie souvent le ninjutsu à mon développement personnel, non pas qu'ils soient indissociables (je peux m'améliorer comme individu sans ninjutsu, et je peux assister à un cours sans pour autant progresser sur le plan individuel), mais parce qu'ils sont étroitement liés. Enfin, tout ceci pour dire que j'ai retrouvé des défauts que je croyais plus ou moins effacés de ma personnalité, à mon grand désarroi!

Je ne veux pas trop entrer dans les détails parce qu'il s'agit de quelque chose d'assez personnel et dont je ne suis pas particulièrement fier, mais je dois travailler sur ma tempérance, mon humilité (je suis un être de chair et d'orgueil), mon calme intérieur et mon contrôle émotif. Il y a des points positifs, mais je suis loin du niveau que je souhaite atteindre! Aaaaarrrrgh!

Sur ce, à lundi!
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Le retour du Journal de Bord Empty Petit cadeau de Noël

Message  David Sam 26 Déc - 4:03

You will never find time for anything. If you want time you must make it.
(Vous ne trouverez jamais de temps pour faire quoi que ce soit. Si vous voulez du temps, vous devez le créer.)

Charles Buxton

Don't say you don't have enough time. You have exactly the same number of hours per day that were given to Helen Keller, Pasteur, Michaelangelo, Mother Teresa, Leonardo da Vinci, Thomas Jefferson, and Albert Einstein.
(Ne dites pas que vous n'avez pas assez de temps. Vous avez exactement le même nombre d'heures par jour qui ont été données à Hellen Keller, Pasteur, Michelangélo, Mère Thérésa, Léonard de Vinci, Thomas Jefferson et Albert Einstein.)

H. Jackson Brown

J'ai réalisé qu'en ne prenant pas le temps d'écrire sur le forum, je ne trouverais pas le temps d'écrire sur le forum. Je ne crois pas que je vais revenir à deux longs posts par semaine comme l'an dernier, mais je vais essayer d'être plus assidu que lors des dernières semaines.

Bon, il y a quelques thèmes que je voulais aborder, alors je commence tout de suite!

Les formes japonaises
Lors du stage, nous avons vu les formes japonaises des goggyos et des gohos. Ces formes sont intéressantes, certes, mais je ne peux m'empêcher de penser à l'an dernier, quand Jean-François nous avait montré les goggyos beaucoup plus carrés. J'étais tombé amoureux de ces nouvelles formes et quelques uns de mes sempai et beaucoup de mes kohai également: ces formes étant plus carrées, elles étaient plus facile à réaliser.

Or, un jour, Ben écrivit sur le forum que les nouvelles formes étaient intéressantes à ses yeux, mais qu'elles n'étaient ni plus ni moins que les mêmes goggyos, avec certaines variantes. C'est exactement mon sentiment actuellement avec les nouvelles formes japonaises: elles sont intéressantes, mais ça ne reste que les mêmes techniques avec certaines variantes.

D'abord, pour les goggyos montrés lors du stage, travailler bas n'est pas une nouveauté. Les goggyos sont tous presqu'identiques aux formes "classiques" (occidentales) de l'an dernier, à quelques exceptions près:
- sui no kata a été modifié pour qu'uke lance une seconde attaque, ce qui le rend un peu plus facile à mes yeux, même si sui no kata est toujours une cause de panique pour moi, surtout le shuto (mon shuto ressemble le plus souvent à un happa ken!)
- ka no kata a été très légèrement modifié lors du stage pour que tori aligne ses épaules en face d'uke avant de déployer son shuto.
- ku no kata a perdu son shuto en finale (hourra! Wink )

Ensuite, les gohos ont plus changé que les goggyos, mais pas tant que ça, quand on y pense bien.
- L'omote gyakku a perdu son pivot trois fois sur quatre
- la pression de l'ura gyakku se fait maintenant sous le coude plutôt que sur le coude
- l'ura-omote est un ura suivi d'un omote (duh!)
- musha dori se termine avec un coup de pied sur le jarret (ou autour de)
- musso dori se fait en deux mouvements (reculer (et armer) -avancer) plutôt qu'en trois (avancer, armer, avancer)
- ganseki nage reste ganseki nage, avec la variante intéressante (mais pas nouvelle) de le faire en ura ou en omote

Le seul commentaire négatif que je trouve à dire à propos de ces formes japonaises c'est que je m'ennuie du ura gyakku "occidental", c'était mon favori avec musha dori. Pour le reste, c'est intéressant, mais il n'y a rien de révolutionnaire. Ce sont les nouvelles formes des techniques déjà vues.

La posture, le mental

Depuis le stage, je travaille plus bas, mais je sentais bien que quelque chose n'était pas normal. Je sentais que mon ichimonji n'était pas très bon. J'ai découvert lundi que "pas très bon" est plutôt un euphémisme! Basile est venu corriger mon ichimonji à plusieurs reprises et j'étais tellement ébranlé que je n'arrivais plus à rien faire correctement. Nirina m'a même dit de mettre mon mental de côté lors du 2è cours. Depuis lundi, je suis obnubilé par mon ichimonji, il me hante: soit je travaille bas et ma posture est très mauvaise, soit je travaille bien mais ma posture est très haute. Et ce n'est pas une question de douleur musculaire, enfin ce n'est pas ça que je ressens.

J'étais tellement affecté que j'ai même songé à demander à Jean-François de revenir au 9è kyu, parce que visiblement je ne mérite pas le 8è, je ne sais même pas faire un ichimonji potable! Or, en tant qu'élève, je ne sais pas si j'ai le droit de refuser une promotion de mon sensei...

Enfin, tout ça pour dire que ça m'a affecté au point de monopoliser mon mental et qu'une fois le mental bien allumé, je n'ai pas réussi à rien faire correctement.

Avec qui pratiquer?

Jusqu'au stage, j'ai surtout pratiqué avec les nouveaux, parce qu'une règle du Dojo veut qu'on ne laisse pas pratiquer deux ceintures blanches ensemble et malheureusement peu de ceintures vertes se "sacrifient" pour faire respecter cette règle. Enfin, je ne dis pas ça pour critiquer mes sempai et kohai, j'ai découvert que j'arrivais quand même à pratiquer et à m'améliorer en prenant un nouveau comme partenaire. Pendant plusieurs semaines, j'ai tenté du mieux que j'ai pu d'enseigner aux nouveaux les "secrets" (enfin, le peu de secrets que j'ai découverts) des goggyos et gohos.

En fait, ce que j'ai trouvé enrichissant c'était que je voulais que mes partenaires travaillent mieux, alors je leur donnais des conseils sur comment effectuer telle ou telle technique. Évidemment, ce qui est délicat, c'est que non seulement je dois effectuer la même technique que je leur montre, mais je dois surtout la réussir, pour qu'ils comprennent bien pourquoi je les corrige, que je les corrige non par arrogance de ma part, mais pour les aider. Évidemment, je n'ai pas toujours réussi (peut-être même pas souvent... qui sait?), mais il y avait quelque chose à apprendre en travaillant avec les nouveaux, quelque chose qu'on ne retrouve pas souvent à travailler avec des gens de son niveau.

Et puis, plus récemment, je me suis remis à travailler avec ceux que j'appelle affectueusement mes égaux. Ce sont 4 ou 5 sempai et/ou kohai qui sont à peu près de mon niveau, avec qui je suis à l'aise et avec qui je sais que la règle sempai-kohai s'applique plus ou moins: notre but en pratiquant ensemble est de découvrir les mécanismes de la technique montrée et le kohai peut corriger son sempai si ce dernier hésite ou fait une erreur (personnellement, je tiens à préciser que je me laisse même corriger par un nouveau quand sa remarque est fondée, même si c'est contraire à l'éthique du tatami: SHIKIN HARAMITSU DAIKO MYO). Notre but n'est pas de se faire mal, mais on ne se fait pas de cadeau: on s'efforce à ce que les frappes soient précises et fortes; les torsions, efficaces; etc.

Je dois avouer que travailler avec des gens de mon niveau est drôlement bénéfique aussi: j'ai un meilleur retour sur ma pratique, j'ai aussi une meilleure idée de l'objectif recherché. Bref, je crois que pratiquer avec les nouveaux me fait surtout travailler la forme, tandis que pratiquer avec les anciens me fait plutôt travailler le fond, et je crois qu'il faut un peu des deux pour s'améliorer de façon équilibrée.

Le stage

Je voulais finalement revenir rapidement sur le stage lui-même. Je n'aurai qu'une seule chose à dire à propos du stage et je vais plutôt en parler avec les mots d'un autre. Il n'y aura (peut-être) que Jean-François qui comprendra exactement ce que je veux dire, parce que j'ai commencé à prendre pour acquis qu'il me connaît mieux que moi-même et qu'il ne fait ou dit jamais rien au hasard, mais que tout est prémédité. Je vais vous servir une citation d'Épictète (bien entendu!), mon philosophe préféré. Le passage est plutôt long, je vous avertis, mais c'est exactement à ça que j'ai pensé en revenant chez moi ce jour-là... enfin, plutôt après environ une heure de réflexion.

Épictète, Le Manuel, XXV, 3-5 a écrit:
Voyons, combien se vend la laitue? Supposons que ce soit une obole. Quand quelqu'un a de la laitue en donnant son obole et que toi tu n'en as pas en ne donnant pas la tienne, ne crois pas être moins favorisé que celui qui en a. S'il a sa laitue, toi, tu as ton obole que tu n'as pas donnée. Il en va de même ici. Quelqu'un ne t'a pas convié à son banquet? C'est que tu n'as pas payé le prix auquel il vend son repas; il le vend au prix de la flatterie, il le vend pour des soins. Paye le prix auquel il vend, si tu y trouves un avantage; mais si tu veux à la fois ne pas payer et recevoir, tu es insatiable et stupide. N'as-tu donc rien à la place du repas? Oui, tu as quelque chose, tu as de ne pas avoir loué qui tu ne voulais pas, tu as de ne pas essuyer les insolences des esclaves qui gardent sa porte.

Vous comprendrez évidemment que je ne parle pas de banquet, ni de flatterie. Je dis que tout a un prix et qu'il faut payer le prix pour obtenir ce que l'on veut. Même vouloir s'améliorer a un prix. Et Jean-François m'a fait payer ce prix lors du stage. Plus d'une fois même, mais je crois qu'en ce qui me concerne, je devrai le payer à de nombreux autres reprises si je souhaite vraiment me débarrasser de ce que je veux.

Vous ne comprenez pas? Tant mieux! Razz

Alors, en guise de conclusion, je veux vous souhaiter de BONNES FÊTES (et pas des joyeux anniversaires! Wink ). C'était mon petit cadeau pour le groupe en général et pour Jean-François en particulier. santa Je sais, je suis radin, je n'ai donné que 4 heures de ma journée...
David
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Le retour du Journal de Bord Empty Re: Le retour du Journal de Bord

Message  lauri Dim 27 Déc - 2:00

Je ne peux pas te laisser dire de tels horreurs david, bien que tu ai le courage de tes opinions.

C'est une véritable offense au travail de jean françois dans la réparation de ce stage et en général.

Si tu crois que la différence entre les gogyos d'avant et ceux que nous avons vus pendant le stage, ce situe juste au niveau d'un déplacement, de l'endroit ou tu pose ta mains, ou encore la disparition d'une frappe à un moment ou à un autre, c'est que tu ne comprend rien à rien.
Ne dit on pas qu'il ne faut pas s'attacher à la forme?
En plus tu étais là mercredi soir lorsque jean-françois nous a parlés de la forme et du fait qu'elle est bonne aujourd'hui mais ne le sera pas demain, comme celles d'hier étaient bonnes mais ne le sont plus aujourd'hui.
La forme est là pour que nous lui donnions tout ce que nous avons, pour ensuite peut être tendre vers l'esprit de cette même forme.
Mais si tu ne t'abandonne pas à elle,qu'elle soit bonne ou mauvaise, tu n'ira nul part.
On se fiche de savoir si la forme est bonne, elle l'est si tu crois qu'elle l'est au moment ou tu la fais.
Pour ma part j'ai toute confiance et même au delà, dans le travail de jean françois et celui qu'il nous fait faire.
Effectivement il voit en nous ce que bien souvent nous ne sommes pas capable de voir nous même, et c'est la meilleur chose qui me sois arrivée personnellement.

Nous pratiquons ou nous tentons de pratiquer un art vivant.

lauri

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Message  David Dim 27 Déc - 10:34

Heu... je crois que je me suis mal exprimé, vraiment mal exprimé! (ou alors je me suis bien exprimé, mais alors là je n'ai rien compris du tout!)

De ce que je crois comprendre, tu me reproche de dire que les formes actuelles sont mauvaises, c'est bien ça? De m'accrocher aux "anciennes" formes? Ce ne sont que des formes. Les gogyos carrés montrés pendant une partie de l'an dernier ressemblaient très peu à ceux que l'on fait depuis le stage, est-ce qu'ils sont meilleurs? Non. Moins bons? Non plus. Ce sont les mêmes gogyos, mais différents. Les gogyos que Nirina a fait et qui étaient statiques sont meilleurs que ceux que je fais, peu importe le déplacement que j'effectue. Sa forme est différente de celle qu'enseigne Jean-François? Tant mieux, Nirina voit plus loin que la forme.

Quant à moi, je sais qu'il y a plus que la forme, mais l'essence même des gogyos m'échappe, alors je me rattache à ce que Jean-François nous montre et je compare avec ce qu'il a montré. Non pas une critique (je ne crois pas avoir jugé de la qualité d'enseignement de Jean-François), mais une comparaison: "dans la version 1, le bras était ici, dans la version 2, le bras est plutôt là, hormis cela, tout me semble pareil".

Comment expliquer: bien que je sache qu'il nous faut voir au-delà de la forme, je m'attache à la forme montrée, non pas parce que je le veux, mais parce que je (et par "je" je veux dire mon corps) n'ai pas encore compris ce qu'il y a derrière la forme et je ne me suis pas libéré de la forme, j'en suis encore esclave. Bref, la forme est mon harnais de sécurité qui m'empêche de trop m'éloigner de ce que je dois trouver, mais c'est aussi la laisse qui m'empêche d'explorer ce qu'il y a au-delà. Et je crois, pour compléter l'analogie, que plus on voit de forme, plus on se donne de la corde pour explorer plus loin et plus loin encore, jusqu'à ce qu'on se débarrasse de la corde...

J'ai l'impression que je ne fais que me répéter depuis 3 paragraphes et que je ne suis pas plus clair qu'au premier... Enfin, je suis à court d'idées et de mots pour m'exprimer. Tu as compris ce que j'ai voulu exprimer? Est-ce que c'est bien ce que tu me reprochais? Est-ce que je me suis bien expliqué?

Si tu me reproches plutôt de ne pas comprendre ce qu'il y a derrière les nouvelles formes, je ne mentirai pas: ce n'est pas impossible. Nous n'avons pas le même niveau d'expérience dans la pratique, et cela influence ce que l'on peut comprendre de l'enseignement de Jean-François. Je vais ouvrir une petite parenthèse autobiographique pour bien expliquer.

Il y a quelque semaines, je me suis retrouvé à une soirée-casino où une des tables était occupée par un homme qui mélangeait trois cartes (un 5 de trèfles, un 5 de pique et un 5 de carreau) et il fallait que les joueurs devinent où se trouvait le 5 de carreau. À un certain moment, nous n'étions que deux joueurs et le "croupier" a dit: "Si ton voisin a bien suivi, il trouvera la bonne carte et pas toi." Et, effectivement, mon voisin a trouvé la bonne carte. Ensuite le "croupier" s'est exclamé: "Vous ne regardez vraiment pas les cartes de la même façon vous deux!" En fait, il avait assez d'expérience dans le domaine pour savoir "comment" on suivait ses gestes! Il avait tellement souvent manipulé les cartes qu'il en était rendu à lire ses joueurs. Bref, il avait un degré d'expérience supérieur au mien et grâce à cela il pouvait voir et sentir des choses dont je n'étais pas capable.

C'est fort possible que tu comprennes des choses qui vont de soi à tes yeux et que, par mon manque d'expérience, non seulement je ne les voie pas, mais que j'interprète même à l'opposé... Si c'est le cas, alors s'il-te-plaît, explique moi que je comprenne!

Enfin, je n'avais pas l'intention de souiller ou de rabaisser le travail de Jean-François et, s'il se sent insulté de ce que j'ai écrit, alors je m'en excuse.
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Message  Admin Lun 28 Déc - 1:41

heureusement que je te connais bien !!!! Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy
ton problème est que tu réfléchis plus vite que tu ne "penses"...
ça c'est un cadeau

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Message  David Jeu 7 Jan - 2:27

Posture ichimonji et posture de la vie de tous les jours

J'ai parlé plus tôt de ma posture ichimonji qui était mauvaise. En fait, on me reproche d'être toujours penché vers l'avant. Ce n'est pas nouveau, l'an dernier on m'en avait parlé aussi et je m'en étais même aperçu moi-même en me voyant dans le miroir, et même cet été, à Montréal, Manolo et Esthelle m'ont fait la remarque. C'est ce pourquoi Basile était venu me parler aussi souvent (à juste raison!) lors de ce fameux cours où mon mental avait été monopolisé.

Plus récemment, alors que j'aidais à ranger les tatamis, on m'a dit que j'avais l'air d'une tortue tellement j'étais recroquevillé sur moi-même, et c'est là que j'ai commencé à prendre conscience de la portée de ce défaut. Depuis, j'essaie de prendre conscience de mon corps (et surtout de mon dos) pendant la journée et le constat est dévastateur: je suis soit penché vers l'avant ou vers l'arrière en quasi-permanence! Je ne me tiens presque jamais droit!

Je rectifie la situation, mais dès que je perds cette conscience, mon dos retourne à sa posture affaissée, épaules tombantes, bas du dos courbé, etc. Même en ce moment, je n'ai pas encore fini ce premier chapitre et vous n'avez pas idée du nombre de fois où je me suis corrigé dans ma posture assise! C'est désespérant, mais je ne dois pas abandonner: certaines choses me semblaient impossibles l'an dernier et sont devenues des automatismes cette année (rien de très extraordinaire, rassurez-vous, comme d'avoir le second poing armé à la ceinture ou à l'épaule lors de l'attaque) c'est peu, mais c'est encourageant!


Regarde-moi dans les yeux quand je t'attaque!

Je dois avouer: j'écoutais Jean-François parler à deux autres élèves et j'ai fait ce qu'il leur a dit. Il disait de regarder son adversaire dans les yeux et c'est ce que j'ai fait (encore une fois, ce n'est pas nouveau, mais il me faut toujours un bon laps de temps avant que je réalise la portée de ce qu'on me dit), mon tori/uke ne le faisait pas, bien entendu, et je pouvais prédire où serait sa prochaine frappe simplement parce qu'il fixait la cible quelques secondes avant de frapper.

Bien sûr, ce soir-là j'ai eu ce réflexe de fixer les yeux de mon tori/uke, mais les cours suivants, j'avais déjà "oublié" de le faire (ce qui donnait à mon partenaire tous les indices nécessaires pour prévoir mes attaques). Un autre automatisme à acquérir et développer!


Câlin-jutsu et briser l'attaque

Les deux dernier cours ont porté sur briser l'attaque avant qu'elle ne survienne, ou la briser en cassant le rythme, les intentions, en jouant avec le cerveau d'uke. Bien sûr, il y a le problème de la connivence consciente ou inconsciente, mais j'ai cru avoir un peu plus de succès en ajoutant un peu d'intention dans mes mouvements.

Ça me met moi-même dans une situation particulière, car je ne suis pas vraiment en mode "combat", même si je sais que je vais introduire une technique ou deux entre les leurres (tendre la main comme pour la serrer, sourire, faire semblant de remarquer quelque chose au sol ou derrière uke, etc), et je ne suis pas vraiment non plus en mode "pacifique", puisque je sais que quelque chose s'en vient . . .

Ceci dit, j'ai trouvé ça très enrichissant, ça permet justement de se détacher un peu de son mental, puisqu'on travaille dans une zone à mi-chemin entre le combat et la paix, une zone où le mental n'est pas tout-à-fait à l'aise (enfin, mon mental en tout cas!)

Et j'ai adoré la séance de câlin-jutsu, mais c'était surtout pour les câlins (ça me manque beaucoup ici, parce que je n'ai pas d'amitiés établies depuis des années que je peux prendre dans mes bras en toute aise).
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Message  David Ven 22 Jan - 3:12

Je tiens à m'excuser de ce que cette entrée dans mon journal de bord cette semaine sera plutôt désorganisée: j'ai accumulé de la matière depuis quelques temps déjà et il n'y a pas vraiment de lien entre les différents thèmes que je veux aborder...

Remerciement

D'abord, je tiens à remercier Donia qui, le lundi de la semaine dernière, m'a aidé à garder conscience de mon dos (et donc à garder le dos droit). J'ai beaucoup apprécié, même si je ne l'ai pas dit lors du cours. Merci encore.

Félicitations

Ensuite, je tiens à féliciter Benjamin, qui a su porter le groupe pour l'échauffement et la musculation. Il a su faire preuve des qualités qui font de quelqu'un un meneur: discipline, écoute du groupe et compréhension. Il a bien expliqué chacun des exercices (mon crocodile s'est même amélioré grâce à lui!) et il a mené le groupe avec respect et humilité. Bravo encore!

Retour sur l'enseignement de Laurianne et Ilona

Enfin, pour répondre à la demande de Laurianne (qui voulait un retour sur leur cours) et rassurer Laurianne et Ilona, j'ai beaucoup aimé leur cours et comment elles ont su, au 2è cours, intégrer le "hampa" aux exercices montrés lors du premier cours. La seule chose que je regrette un peu quand ce sont des ceintures noires (pas seulement Laurianne et Ilona) qui donnent le cours, c'est qu'ils portent toute leur attention sur la technique et ne font pas (ou très très peu) de réflexions qui nous amènent à penser au-delà de la technique.

Avant de me faire vilipender sur le forum (parce que je sens que ça s'en vient!), je tiens à préciser ceci: je ne demande pas un exposé magistral ni des grandes pensées sur la nature de l'homme ou des trucs philosophiques profonds et préparés à l'avance. Seulement, je crois qu'il est toujours bon de remettre la technique dans son cadre de la vie de tous les jours et non pas de faire un ura gyakku pour le plaisir de faire un ura gyakku (enfin, parfois, mais pas tout le temps).

À ceci, je souhaite rajouter quelques petites choses: d'abord que je comprends qu'il y a probablement une part de stress à donner cours au groupe et que ça pousse nos sempai à se concentrer sur ce qui est le plus important. Ensuite, que Nirina échappe généralement à cette règle en sortant la technique du dojo pour la remettre dans la rue, ou pour faire des liens avec autre chose (les éléments, par exemple). Et finalement, qu'une simple remarque comme celle de Laurianne (faite il y a trois semaines environ) "Mettez de la vie dans votre technique, amusez-vous, jouez!" (je paraphrase, bien sûr, mais c'était l'idée), suivie d'une petite explication sur la nature du dojo, un laboratoire de la pratique, et pourquoi il est important de ne pas reproduire machinalement les techniques mais de rester conscient, éveillé (en tant que tori/uke), me contente amplement.

Bon, maintenant que je me suis expliqué, vous pouvez me lapider publiquement!

Que représente le ninjutsu pour moi

Le cours de mercredi dernier a commencé par cette question de Jean-François. Il ne l'a posée qu'à trois élèves, mais je crois qu'elle s'adressait à chacun d'entre nous.

Le ninjutsu, pour moi, c'est quelque chose que je cherchais sans le savoir, quelque chose dont j'avais besoin, tout en ignorant que j'en avais besoin (tout comme, à l'opposé, on recherche souvent activement des choses que l'on croit vouloir mais qui, en fait, non seulement ne nous rendent pas heureux, mais même nous nuisent!).

Et comme je suis un fervent stoïcien (dans ma croyance, pas nécessairement dans mon aptitude à mettre ma croyance en pratique), je crois en la prédestination et, par conséquent, je suis convaincu que j'ai découvert le ninjutsu au moment où je devais le découvrir: si ça avait été plus tôt, je n'aurais pas été prêt, et si ça avait été plus tard, ça aurait été trop tard.

Je vois les changements sur mon corps et mon esprit depuis deux ans, changements dans la lignée de ceux qui avaient été entamés depuis environ 7 ans: étrangement, je sens que je suis plus en forme à 28 ans que je ne l'étais à 20 ans et je suis plus calme et plus détaché par rapport aux mauvais bonds de la vie.

Enfin bref, merci Jean-François de m'avoir amené à découvrir autant de choses sur moi-même!

Sensation quasi-mystique

Encore en lien avec le cours de mercredi, je voulais revenir sur la "manipulation" que Jean-François a faite au niveau de mon bassin.

Quand Jean-François m'a dit de fermer les yeux, j'ai senti un halo de chaleur m'envelopper, d'abord la tête, puis les épaules et le tronc. J'ai senti deux mains sur mon bassin (vous savez, quand on sent un toucher, mais on n'est pas sûr s'il y a toucher ou non?). Quand Jean-François m'a dit de me relâcher, j'ai suivi le mouvement que les "mains" donnaient à mon bassin. C'était presque surréaliste!

Je n'ai pas vu la différence entre avant et après dans mon dos (évidemment!), mais j'ai senti une différence!

La deuxième fois qu'il me l'a fait, je n'ai pas eu cette sensation, mais en même temps, j'avais déjà prévenu que mon agilité s'apparentait à une Tour Eiffel en tutu.

Et pour ceux et celles qui pensent que je mens, sachez que, n'étant pas ceinture noire, je ne suis pas sur la liste de paie de Jean-François!

La peur, le doute, l'échec

J'en avais déjà parlé, mais je tiens quand même à y revenir. La peur est notre pire ennemie!

Ça m'est revenu lors de roulades il y a quelques semaines: on faisait la roue et quelqu'un m'a fait un compliment en me disant que ma roue s'améliorait à vue d'oeil.

Bon, avant de penser que je m'envoie des fleurs (ou que je m'en fais envoyer), il faut savoir que je suis très conscient que ma roue n'a pas l'air d'une roue du tout, mais si vous aviez vu les ""roues"" que je faisais l'an dernier, vous auriez remarqué l'immense évolution (pour les nouveaux, ma roue l'an dernier avait l'air d'un attentat terroriste contre les tatamis: je m'écrasais avec fracas)!

Enfin bref, au moment où on m'a dit ça, je me suis mis à réfléchir: pourquoi ma roue est-elle moins moche qu'avant? Je ne suis pas plus flexible, ni plus fort, ni plus intelligent (on pourrait dire moins con, aussi Wink ). Et une autre question a jailli dans mon esprit: pourquoi ma roue d'un côté est-elle beaucoup plus moche que ma roue de l'autre côté?

Et la seule réponse à laquelle j'ai pu penser c'est que j'ai moins peur. L'an dernier, quand, pour la première fois, on a parlé de faire la roue, j'ai dû changer de couleur tellement j'avais peur: je n'ai jamais réussi à faire cette satanée roue! Maintenant, je me lance sans trop me poser de question. Sauf quand je me lance du côté moche, alors là, sachant que je n'y parviens pas, j'ai peur, je me bloque, et, inévitablement, j'échoue.

J'ai aussi réalisé que j'ai moins peur et moins de doute qu'avant. Mercredi, quand Jean-François nous a fait son exemple d'omote spirale, puis rond suivi du déplacement (ou alors le déplacement en cercle avec marche croisée), je me suis dit que je n'y arriverais pas, mais quand est venu le moment de la pratique, au lieu de m'arrêter dans ma peur et mon doute, de cesser le mouvement pour réfléchir, je me suis déplacé, à la recherche de ce que Jean-François avait montré. Parfois, j'ai trouvé ce qu'il fallait faire, parfois j'ai trouvé ce qu'il ne fallait pas faire, mais j'ai trouvé.

Bref, la peur et le doute sont suivis de l'échec: il ne faut pas s'arrêter et réfléchir, il faut continuer et persévérer, voire même se laisser aller!

Le petit détail

J'ai cherché longuement une façon de présenter ce point sans avoir l'air totalement stupide et attardé, mais je n'ai pas trouvé comment l'aborder de façon intelligente, alors voici:

J'ai une très petite douche. Mon rideau de douche est exactement de la bonne longueur pour couvrir ma douche, or j'ai remarqué qu'il ne ferme pas toujours complètement. En "étudiant" un peu le phénomène, je me suis aperçu que mon rideau ferme correctement quand tous les crochets sont bien alignés, et que si un corchet n'est pas droit, il retient le rideau. Bref, que le positionnement de chaque crochet a un impact sur la qualité du positionnement de mon rideau.

C'est une remarque totalement stupide, je le sais, mais ça m'a un peu rappelé le stage de bases de l'an dernier, quand on voyait quel impact avait le mouvement quand on ne se déplaçait qu'avec la cheville, le genou ou la hanche. Bref, chaque crochet représente une articulation et le déploiement du rideau représente le mouvement: chaque petit détail a un impact sur notre mouvement, son amplitude, sa qualité.

J'ai deux exemples à donner, et ensuite j'arrête de vous embêter avec mes remarques idiotes, je le jure!

Premier exemple: au travail, je suis derrière un comptoir qui m'arrive à mi-cuisse quand je suis debout (et on me demande d'être assis le moins souvent possible et de ne pas me mettre à genoux non plus). Au début, j'étais toujours penché vers l'avant pour manipuler l'ordinateur ou pour écrire, mais c'est contre le travail personnel que je fais sur moi-même (c-à-d de garder le dos droit), alors j'ai remarqué qu'en pliant les genoux, j'arrive à descendre à une hauteur acceptable pour garder le dos droit. Oui, c'est forçant pour les cuisses, mais il faut ce qu'il faut!

Deuxième exemple: dans le métro. Quand le métro accélère ou s'arrête, on est inévitablement lancé dans une direction ou dans l'autre. L'accès à une barre pour se retenir n'est pas toujours facile et il faut parfois recourir aux membres de son corps pour ne pas être précipité sur ses voisins. J'étais un grand partisan du blocage articulaire (jambes écartées, tendues, et c'est l'articulation du genou qui absorbe le choc), mais depuis un certain temps, je tente le shizen no kamae... C'est un petit détail de posture qui a un grand impact! Les jambes sont détendues, rapprochées et ce sont les muscles des jambes qui absorbent le choc, en pliant ou dépliant les genoux. C'est une posture qui prends beaucoup moins d'espace que le blocage articulaire et qui est totalement stable dans son instabilité. Et je me surprends même à penser au brin d'herbe caressé par la brise qui suit le mouvement du vent.

Il en va de même dans plusieurs mouvements qui me semblent, sur le coup, inconfortables, et, en ayant conscient de mon corps, je remarque qu'en pliant les genoux, ou en pivotant légèrement le bassin ou en changeant un petit détail dans ma posture, le mouvement devient beaucoup plus agréable, voire même naturel...

Bon, comme promis, j'ai fini de vous embêter pour cette semaine!
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Message  Julio Ven 22 Jan - 3:23

Ton texte est très clair et pas du tout m'embêtant à lire.
En plus c'est très instructif sur beaucoup de points (je rate les roulades car je dois aussi avoir de la peur et non confiance et ça doit être pire chez moi Laughing ).

Merci.
Julio
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Message  ilona Lun 25 Jan - 12:50

Es-tu prêt à te faire lapider sur place?
Petite réponse à tes remarques intéressantes à propos des cours donnés par les ceintures noires (en l'occurence Laurianne et moi)...car ce sujet je l'ai abordé et je vais te dire ce que j'avais dit:
en gros, pour nous il est plus facile de corriger vos techniques qui sont donc physiques que vos mouvements plus accès sur les principes. Je pense que tu l'avais remarqué.
Je pense que c'est du à notre niveau de pratique...pour moi (pour nous?) il est difficile de vous expliquer ce que nous expérimentons, ce que nous vivons. Nous vivons les techniques, les mouvements et on vous demande de faire de même. Nous n'avons pas encore toutes les clefs en main pour vous faire partager tout ceci. Mais je sais que tout ce que je vous dis, tout ce qu'on vous raconte, émane de la vie que l'on met, émane des principes que l'on voit à chaque geste, chaque kamae, chaque déplacement, chaque intention....et nous rigolons du fait que vous ne vivez pas ce que nous vivons. Car on essaye à chaque fois de mettre des mots pour vous rendre tout ça plus limpide, mais nous rigolons de nos discours car ce n'est pas en regardant et en expliquant la vie, que l'on vit.
Et je sais que parmis toutes les informations que l'on vous donne, elles visent principalement les ceintures noires d'abord puis les anciens-ceintures vertes, puis les débutants.
Et comme quand Jean-François nous fait cours, nous même ne retenons seulement ce que nous comprenons, croyons comprendre, ou même ne comprenons pas.

Ce que je veux dire en fait, pour finir, c'est que j'ai l'impression qu'on vous donne tout ce qu'on connait mais peu de gens (débutants et ceintures vertes) comprennent (ou l'applique). Mais c'est normal et ce n'est pas grave!

PS: par rapport à ce cours, je vous trouvez tous meilleurs lors du 2ème cours que le 1er cours, car justement, on va chercher les principes et le naturel, chacun à son niveau et une compréhension différentes, tout est juste et tout est faux, donc plus difficile à corriger! (qu'une "simple" forme physique)... Smile

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Message  David Ven 5 Fév - 10:13

Julio a écrit:Ton texte est très clair et pas du tout m'embêtant à lire.
En plus c'est très instructif sur beaucoup de points (je rate les roulades car je dois aussi avoir de la peur et non confiance et ça doit être pire chez moi ).
Merci. Pour revenir sur la confiance et les roulades (mais la confiance influe sur tout), je crois que je suis arrivé à un plateau pour la roue: depuis quelques semaines, je n'ai pas évolué d'un poil, en partie parce que je sais à quel moment de la roulade je bloque et je perds toujours confiance à ce moment-là... Bref, tu n'es pas le seul, et tu n'es pas le pire.

Ilona a écrit:Es-tu prêt à te faire lapider sur place?
Si ça peut répondre à ta question: je préfère être lapidé pour avoir donné mes opinions que d'être encensé pour avoir donné l'opinion qu'on voulait que je donne.

Pour répondre au reste de ton message (je ne le copie pas puisqu'il est assez long et affiché juste au-dessus), je commence à penser de plus en plus que certaines choses ne peuvent s'enseigner, seulement être vécues, et parmi ce qui peut être enseigné, je crois que tout ne peut pas être compris de la même manière par tout le monde, que plus on en connaît sur un sujet, plus on peut apprendre du même enseignement, plus on peut voir de nuances et de complexités...

C'est ce qui fait que je corrige de moins en moins souvent mes kohai, seulement quand je vois qu'ils font une erreur de positionnement ou qu'ils semblent complètement perdus, je crois qu'une partie de l'apprentissage doit être faite par soi-même. Pour citer un film (La Matrice), vous ne pouvez que nous montrer la porte, c'est à nous de la franchir...

Pratiquer malade

La semaine dernière, je ne me sentais pas bien, je suis arrivé au cours avec un début de nausée, mais je me disais que j'allais probablement pouvoir la surmonter et que, de toute manière, ça me permettrait de voir quelle est la portée du contrôle que j'ai sur mon corps.

D'abord, pendant l'étirement et la muscu, j'ai senti que la nausée l'emportait, mais je me suis concentré sur les exercices et j'ai pu repousser ce qui devait être inévitable. C'est lors des premières techniques du cours que j'ai clairement senti mon corps me dire qu'il en avait assez. J'ai donc demandé à quitter le tatami et j'ai assisté au cours à partir du banc, mais même là, la nausée me déconcentrait, je n'ai pas tout suivi, mais j'ai essayer de porter attention plus aux techniques de sabre que Jean-François montrait à l'invité mystère qu'aux techniques qu'il a montré au groupe.

Après coup, je ne sais toujours pas si ce fut une bonne idée de tenter de me pousser à bout malgré les signes (la nausée m'a suivi pendant 48 heures environ, c'est d'ailleurs la raison de mon absence lors du cours de mercredi): est-ce que j'ai empiré ma situation en pratiquant ou est-ce que c'était inévitable? Je ne le saurai jamais (et je m'en balance pas mal), mais j'en ai retiré au moins deux aspects positifs:

J'ai pu suivre un cours de sabre (plutôt un demi-cours, j'ai pas pu tout suivre)! Et j'ai pu me rendre compte que plus j'ai mal, plus j'ai le dos courbé (et moins ça me dérange). Le dernier constat tient aussi pour les seiza, quand je sens que mes genoux vont exploser, j'ai presque le menton au sol tellement mon dos est courbé!


Réussir l'impossible

Lors du stage, à chaque nouvelle frappe et nouvelle technique que Jean-François montrait, je me disais: "Mais je ne pourrai jamais reproduire ça!" Et puis arrivait la mise en pratique et je ne réfléchissais plus. Ça m'a permis de me vider de la crainte de l'échec, de la peur de la complexité et ça m'a permis de me laisser guider. Je ne dirai pas que j'ai réussi parfaitement toutes les techniques (loin s'en faut!), mais j'ai réussi à ne pas trop bloquer lors de l'exécution.

Somme toute, je suis assez fier, non pas des techniques que j'ai pu faire, mais de l'évolution depuis la dernière année.

Je tiens aussi à remercier tous mes uke, sans exception (mais avec une mention spéciale à Thomas), qui m'ont permis de frapper sans retenue et qui m'ont à leur tour frappé sans retenue. Je trouve que le respect au Dojo passe aussi par là...


L'ours

Parlant du stage, je dois absolument évoquer l'expérience que j'ai vécue avec Jean-François. Lors d'une des techniques en chaco ken, tori devenait en quelque sorte un ours qui éventrait uke et le dépeçait et j'ai eu l'honneur de vivre la sensation en ayant Jean-François comme tori.

Avant de décrire le ressenti, je dois avouer que j'étais un peu dubitatif quant aux ceintures noires qui fuyaient devant Jean-François à la fin de la technique. Je me disait que soit ils exagéraient, soit il y avait quelque chose que je ne pourrais pas ressentir à cause d'un manque de sensibilité... et pourtant!

Pourtant, j'ai pu sentir au moins une partie du danger qu'a représenté Jean-François, parce que derrière ses yeux pétillants et son sourire bienveillant, j'ai vu un ours de 2,5 mètres se lever pour m'abattre, sans désir, sans colère, impassible.

Je suis resté au sol quelques secondes (minutes?) à essayer de bien comprendre tout ce que j'avais ressenti. Pendant ce temps, Jean-François a fait la technique à trois autres élèves, puis, comme pour en rajouter une couche, il a chargé sur moi et j'ai littéralement figé, encore chaud du ressenti précédent, un peu désemparé, effrayé. C'était toute une expérience et maintenant je comprends mieux les ceintures noires qui fuient à l'approche de Jean-François, parce qu'ils sont capable de ressentir le danger encore mieux que moi!

Bref, merci Jean-François de m'avoir fait vivre ça!


M&M, Maltesers et Smarties

Avant de parler du cours de mercredi dernier, je veux simplement remarquer que ça paraît que Jean-François est en régime, parce que l'an dernier, lorsqu'il avait abordé le même sujet, il avait parlé de patates, de carottes et de poireaux! Wink (je sais que mon humour ne passe pas toujours très bien à l'écrit, alors je souligne que c'est une BLAGUE et que je ne cherche aucunement à insulter Jean-François, ni les végétariens ou les mangeurs de chocolat!)

Tout comme l'an dernier, ce fut un cours très instructif. Instructif tant au plan philosophique (Il faut "remplir" sa ceinture, nous sommes des gentlemen, il faut s'estimer à sa juste valeur, etc) qu'au plan de la pratique, où on a pu effleurer la profondeur du ninjutsu. LES COMBINAISONS SONT QUASI-INFINIES!

L'an dernier, lors de l'équivalent de ce cours, j'avais bloqué à chaque étape (torsion, frappe ou étranglement? frappe? d'accord, quelle frappe? fudo ken? d'accord, où?... etc) alors que cette année, sans nécessairement affirmer que j'avais des mouvements fluides et gracieux, il y avait beaucoup moins de mouvements parasites, et, sur les 4 ou 5 techniques que j'ai "inventées", une était particulièrement belle et pas trop ratée.

En même temps, c'est aussi ce cours qui m'a permis d'évaluer un peu le chemin qui reste à faire comparativement au chemin parcouru: seulement trois éléments choisis dans les diverses familles et j'avais encore des hésitations, on est loin des ceintures noires qui peuvent improviser sur demande! Enfin bref, une note positive (mon évolution personnelle) et une mention qui reviens à chaque cours: du travail, encore plus de travail!


Le changement

Je dois aborder ce sujet, même si cela paraît un peu contraire à ce que je vais dire, mais ça touche un peu ce fantastique post d'Amine et un peu ce que disait Jean-François il y a plusieurs semaines.

Pour faire une longue histoire courte, il m'est arrivé un "malheur" il y a quelques semaines et j'ai été un peu surpris par ma réaction. Pour vous donner une idée, si ce malheur m'était arrivé il y a dix ans, j'aurais déprimé et j'aurais songé à m'ouvrir les veines. S'il m'était arrivé il y a environ 8 ans, j'aurais détesté les trois responsables et j'aurais cherché à me venger. Il y a 5 ans, j'aurais méprisé et médit d'eux. Il y a 3 ans, j'aurais cherché à me faire prendre en pitié. L'an dernier, j'aurais cité du Épictète ou du Sénèque jusqu'à plus-soif. Et quelle fut ma réaction cette année? Un sourire, la tête droite, sans rancoeur, sans mépris, sans haine.

Certes, j'ai senti des mauvais sentiment monter, je me suis posé toutes sortes de questions. Mais j'ai décidé de refuser de chercher les réponses, et de ne pas alimenter les sentiments négatifs qui se réveillaient en moi, bref, j'ai refusé d'alimenter mon mental. Je suis resté véritablement et sincèrement gentil, serviable et respectueux. C'est après coup que j'ai réalisé que mon orgueil avait énormément diminué et que je n'avais pas remarqué l'amélioration.

C'est un changement que j'ai amorcé il y a environ 8 ans. J'ai touché le fond du baril (n'ayez crainte, le fond de mon baril était plutôt douillet quand je le compare avec d'autres!) et je n'en suis toujours pas venu à bout (Jean-François parlait de 10 ans, mais je crois que ce sera beaucoup plus long dans mon cas). Petit à petit, mes défauts se sont estompés et continuent de s'effacer lentement (soit pour faire place à des défauts "moins graves", soit pour faire ressortir des qualités).

Les anciens se souviendront peut-être, l'an dernier, je citais un philosophe à presque chaque post que j'écrivais sur le forum, puis j'ai subitement arrêté. Non pas que j'ai arrêté d'apprécier la philosophie (j'y tiens toujours autant), mais parce que lentement il y a eu un changement: j'ai commencé à "vivre" les préceptes que je lisais et que je (me) récitais. Et j'ai commencé à réaliser que la théorie c'était bien beau, mais rien ne peux exprimer la pratique. Alors qu'Amine lisait sur son mental, moi je citais de la philo...

J'ai aussi réalisé que ce nouveau "pas en avant" depuis l'an dernier était dû principalement au ninjutsu, à tout ce qu'il m'avait apporté sur le plan personnel (et visiblement, ce qu'il continue de m'apporter), à tout ce que Jean-François m'avait appris à découvrir sur moi-même.

Finalement, Jean-François, pour répondre à ton regard "accusateur" lors de ton monologue du dernier cours, je crois que que j'ai une plus grande confiance en moi depuis un an, parce que l'orgueil est inversement proportionnel à la confiance. Et c'est vrai que je commence à accepter les "dons" que j'ai reçus (et je ne parle pas du ninjutsu, où mon principal don est de pouvoir faire la technique malgré mon dos en arc de voûte!). Mais, comme pour le reste, c'est un long processus, un chemin parsemé de pièges et d'embûches.

Bon, c'est bien assez pour cette semaine, à lundi sur le tatami!
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Message  lauri Ven 5 Fév - 22:35

Tu crois que tu n'avance plus en ce moment mais c'est faux, et puis de toute façon le résultat ne nous appartient pas, seuls les efforts fournis nous appartiennent.
Tu te corrige seul sur tes postures, ton dos, et tu sais presque faire la roue!
Tu fais preuve de plus de courage qu'avant.

Comme on dit: gambatte!!

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Message  ilona Jeu 11 Fév - 3:53

Gambatte!

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Message  David Dim 21 Fév - 6:34

Merci Laurianne et Ilona, c'est toujours agréable de se sentir épaulé dans notre progression, dans les moments de doute, mais aussi quand tout va bien. C'est vrai que, parce que je ne vois pas d'amélioration ne signifie pas nécessairement qu'il n'y en a pas. Enfin, je remercie souvent Jean-François, mais je tends à oublier qu'il n'est pas le seul à m'enseigner, il y a aussi les ceintures noires, mais également mes sempai et kohai plus directs. Enfin bref, je vais prendre un petit instant pour vous dire un grand merci à tous!

Le mur

Je veux d'abord revenir sur la "machine à kata" de Jean-François il y a deux semaines. Je crois que ce que j'ai retenu de plus important c'était non pas les techniques, mais ce qu'il y avait entre les techniques, un peu comme les kamae. Je m'explique:

À la fin du cours, j'ai perçu le ninjutsu comme un mur qu'on construit. Jean-François et les ceintures noires nous donnent des pierres (techniques, frappes, étranglements, etc), qu'on polit en pratiquant avec nos collègues sempai ou kohai. Or, ce qui fait que le mur ne s'écroule pas, c'est le ciment que chacun met entre chacune des pierres, et ce ciment c'est la distance, le déplacement.

Si polir et ajuster les pierre est difficile et ardu, avoir un ciment efficace et l'étendre en quantité suffisante est selon moi le plus compliqué de tout, parce que mon mur ne ressemblera pas à celui de Laurianne, ni à celui de Benjamin ou de Julio, etc. C'est MON mur, et il n'y a que moi pour trouver comment appliquer mon ciment!

J'ai déjà commencé à remarquer ces petits détails de direction et distance (j'ai une plus grande portée, alors mes déplacements ne peuvent pas ressembler à ceux de personne d'autres), mais il y a encore beaucoup de travail avant d'arriver à quelque chose de bien mesuré et surtout de naturel, "d'automatique", si je puis m'exprimer ainsi... À travailler!

La honte

Ceux qui étaient là au cours de mercredi d'il y a deux semaines ont sûrement entendu les commentaires de Jean-François à mon égard. En gros, Jean-François avait dit, à la suite du salut de fin de cours que j'avais abandonné mes bonnes résolutions de l'an dernier, et que je n'étais pas suffisamment musclé, que j'avais tout dans la tête et rien dans le corps... Je dois avouer que je me suis senti insulté. Non pas insulté de ce que Jean-François m'avait dit (comment en effet s'insulter d'entendre la vérité?), ni même des circonstances dans lesquelles il l'a dit (je ne me suis pas arrêté et ne m'arrête toujours pas au fait que Jean-François m'a repris devant tout le groupe), mais insulté du fait que, comme l'an dernier, il aura fallu qu'un autre me fasse remarquer que je n'avais pas mes propres intérêts à coeur.

Le premier réflexe de mon mental fut de me trouver des excuses, mais bien vite (avant même la fin du sermon de Jean-François), j'ai réalisé que j'étais inexcusable et que, plus je cherchais à me défendre, plus j'avouais ma culpabilité, sans avoir la maturité d'en assumer la responsabilité.

Ensuite, lors du retour chez moi, mon mental a continué à analyser la situation. Le constat de mon mental fut dévastateur: je suis devenu paresseux! Non seulement sur le plan physique, mais sur beaucoup d'autres plans aussi... Je dois me botter les fesses! Ceci dit, ce n'est pas mon mental qui fera que je me reprendrai en main, on change sa vie en agissant soi-même, non pas en pensant et en espérant: il faut changer ce que l'on FAIT pour changer ce que l'on EST. Pour information, je me suis remis à la musculation, mais j'essaie de ne pas prendre l'effort fourni pour acquis...

Je laisse encore un peu la parole à mon mental, parce que je crois avoir fait une découverte intéressante (pour moi) qui pourra m'éviter de tomber dans le même piège. Je ne me souviens plus de comment j'ai arrêté de m'entraîner chez moi, je me souviens que cela s'est fait progressivement, mais que, ayant pu garder mon habitude pendant des mois l'an dernier, j'étais confiant que je pourrais reprendre facilement n'importe quand.

Et ça m'a fait penser à un article que j'ai lu à propos d'une étude sur les gens qui arrêtent de fumer: les gens qui ont pleinement confiance qu'ils peuvent arrêter facilement sont ceux qui vont récidiver la cigarette beaucoup plus fréquemment que ceux qui pensent qu'ils ne seront pas capable. La raison? Leur confiance les amène à se mettre en position de tentation plus fréquente, et à force de s'exposer à des sources de tentation, ils finissent par y tomber. Bref, ma confiance dans mon changement m'a amené à m'exposer à de plus fréquentes sources de paresse, jusqu'à ce que je m'y abandonne.

Pour conclure ce "chapitre", je citerai Jean-François lors d'un cours sur les roulades: "Il faut rester humble par rapport à la pratique." Seulement, je modifierais un peu la phrase: "Il faut rester humble par rapport à soi-même."

L'honneur

Évidemment, il y a un moment sur lequel je ne peux m'empêcher de revenir: j'ai été le uke de Jean-François!!! Ce fut tout un honneur pour moi, j'étais nerveux! Je ne voulais pas le décevoir! Enfin, je ne veux pas revenir tant sur mon ressenti en tant qu'uke que sur le ressenti entre les deux shuto (à la base du cou et au milieu du cou) que Jean-François m'a administrés, parce que l'effet fut entièrement différent et, selon moi, digne de mention.

Le premier shuto, à la base du cou, était puissant (vous m'avez vu m'écrouler), mais j'ai quand même pu me redresser ""rapidement"", c'est à dire que le shuto a atteint mon corps, mais que je suis quand même resté conscient de la situation.

Le second shuto envoyé au milieu du cou a eu un effet tout différent et je n'ai trouvé qu'une seule manière de le décrire, désolé pour l'intermède un peu "geek" qui va suivre. Lors du second shuto, mon cerveau était un ordinateur que Jean-François a mis en redémarrage (un reboot, si vous préférez). Je ne me suis pas écroulé, mais je suis resté complètement immobile, pendant que je voyais le logo Windows et que mon cerveau chargeait les programmes, si vous me permettez l'expression. C'est un 15 (30? 45? 60? je n'en ai aucune idée!) secondes pendant lesquelles j'étais non seulement inoffensif, mais entièrement à la merci de Jean-François.

Qui aurait pu prévoir que quelques centimètres feraient une telle différence??

Voilà, c'est tout ce dont j'avais à dire cette semaine, à bientôt pour la suite de mes aventures dans le monde de la découverte de moi et du ninjutsu!
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Message  Julio Lun 22 Fév - 0:34

Merci , c'est toujours un plaisir et aussi instructif de lire tes posts.

Je dirai que moi aussi et beaucoup d'autres on a vite fait de tomber dans le piège des habitudes,
de la routine, et se laisser devenir plus fénéant. On remet des fois au lendemain , ou l'on se dit , je pratiquerai ou ferai cela plus tard etc ...
Moi par exemple , je me dis des fois, "allez faut je sois vigilant et essaie de faire un régime par exemple" !
Des fois je ne suis pas assez vigilant et me dis : "c'est pas grave , je ferai deux fois plus d'efforts demain", ce que je ne fais finalement pas.
Comme Jean François l'a dit des petits efforts réguliers ont plus de chance de réussir qu'un gros effort d'un coup.
C'est comme si l'on devait se surveiller ou s'analyser de temps en temps soi même au final.
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Message  David Mer 17 Mar - 5:56

Depuis quelques semaines, j'accumule des sujets, mais je ne sais pas trop si je dois en parler et comment je dois les aborder... C'est un gros fouillis dans ma tête et je sens que tout ce que je veux aborder est relié, mais je ne sais pas quel est le fil conducteur, ni comment il unit le tout. Bref, ça rend compliqué pour moi d'exprimer ce que je veux dire car je ne sais pas trop comment articuler ma pensée et je n'ai pas envie de me prendre des baffes sur le forum pour m'être mal exprimé... Ceci dit, si j'attends d'avoir une pensée claire avant de poster, il se peut que ça dure des semaines, voire des mois, alors je vais voir ce que je peux faire cette semaine. Désolé pour l'ordre décousu du texte, ça sort comme ça me vient en tête.

Le fouillis dans ma tête, ou quand le mental, l'égo et tout le reste s'en mêlent
D'abord, je veux revenir sur le stage de sabre. Ça remonte à loin, n'est-ce pas? Je suis allé au stage avec beaucoup d'attentes et j'avais peur d'être déçu. Et déçu j'ai été! Ce n'est pas l'enseignement de Virginie et Jean-François qui m'a déçu, mais moi-même. Le début du stage était pénible pour moi, j'avais énormément de difficulté à dégainer de façon fluide.

Puis, après le discours de Jean-François sur le mental (qui semble être devenu un leitmotiv sur le forum depuis), je me suis mis en quête de le limiter. Mon premier exercice fut de me forcer à penser à quelque chose pour noyer mon mental dans du superflu pour que je dégaine sans que mon mental ne s'y mêle (bref, bloquer les: "dégaine comme ceci", "non, bouge comme cela"). Enfin, j'ai vite réalisé que ça n'avait aucun impact sur la qualité (ou l'absence de) de ma pratique.

Je crois que plus je vais chercher à vider mon mental, plus au contraire je vais l'activer. Je crois que c'est quelque chose sur lequel j'ai peu, ou plutôt pas, d'emprise directe. Alors je laisse aller. Je constate mon amélioration sur ce point depuis l'an dernier (alors que je ne cherchais pas à vider mon mental), je me dis que le reste pourra probablement se faire sans que je m'y efforce et que, si je m'y efforce, je n'y arriverai pas de toutes façons...

Je dois admettre que je me définis comme quelqu'un de mental, très mental. Mon premier contact avec n'importe quoi est toujours mental: observation, étude, questionnement, compréhension, etc. Est-ce que mon mental fait de moi une personne mauvaise? Non. Est-ce que ça fait de moi un mauvais pratiquant (à mon niveau)? Peut-être, peut-être pas, qui suis-je pour en juger?

J'ai remarqué, au cours du stage, qu'à un certain moment, j'ai été fier d'un ou l'autre des mouvements que j'ai fait et ça m'a donné une meilleure confiance en moi, et j'ai constaté que je travaillais un peu mieux par la suite. Si hésiter et douter de soi est un gage d'échec, est-ce que, à l'inverse, la confiance est une marque de succès?

Pour changer légèrement de sujet, mais rester dans l'idée du paragraphe précédent, mes gohos se font mieux cette année que l'an dernier et je crois que c'est en grande partie dû au fait que je "connais" les mouvements (contrairement à l'an dernier où tout était nouveau et où je croulais sous l'immensité des données à tenir en compte perpétuellement), bref, parce que j'ai une meilleure confiance en ma capacité de réussir le mouvement... non pas que j'y parvienne toujours, ni même souvent, mais mieux, définitivement mieux.

Et puis, c'est tout ce qui me motive depuis un certain temps: non pas la qualité absolue de ce que je fais, mais la qualité relative de ce que je fais: je sens que je m'améliore lentement. J'essaie d'oublier les félicitations des autres (Éric, qui me dit que je m'améliore dans la muscu des abdos, Laurianne, qui voit une progression au niveau de ma roue, même Jean-François qui me félicitait de mes roulades la semaine dernière) pour me concentrer sur ce que MOI je perçois comme amélioration. Bien sûr, mon égo et mon orgueil sont nourris par ces témoignages, mais je sais bien, au fond de moi-même, que je ne peux être fier d'une évolution que je ne remarque pas.

Les kyu, la ceinture noire, les dan, oui, bien sûr que je les veux, mais tout ceci n'est, finalement, que la marque d'une reconnaissance extérieure. Que Jean-François me dise que je roule bien ne me fait pas rouler mieux et si je portais la ceinture noire, je ne serais pas un meilleur pratiquant que je le suis en ce moment et, à l'inverse, me faire rétrograder ou critiquer ne ferait pas de moi quelqu'un de plus mauvais. Oui, ça m'affecte de voir certains de mes kohai me dépasser dans les grades, mais je garde en tête que je ne suis pas eux, qu'il n'y a pas de prix pour celui qui atteint le plus haut grade le plus rapidement possible, que je ne compétitionne pas avec eux, mais bien avec moi-même.

Au final, je sais que je ne mérite pas mon 8è kyu, et je suis déjà 7è (c'est un peu le paradoxe de la chose, j'aspire plus haut sans y aspirer et en sachant très bien que je suis déjà plus haut que je ne devrais l'être)! Mais ce n'est qu'un chiffre, j'essaie de me rattacher de plus en plus à ma progression personnelle, celle que JE remarque, autant dans ma vie personnelle que sur le tatami. J'essaie de me rattacher de plus en plus aux forces et aux faiblesses que je perçois en moi et, sans vouloir offenser personne, basta pour ce que les autres pensent.

Je me rends compte que je ne vais pas au cours pour l'enseignement de Jean-François, ni de Virginie, ni des ceintures noires, ni de tel(le) ou tel(le) pratiquant(e), mais pour ce que j'en tire. L'enseignement prodigué au cours n'est pas une fin en soit, mais un outil dont je me sers dans plusieurs autres aspects de ma vie. Je regarde ce que j'étais avant le nin et je remarque que j'ai autant progressé sur le plan personnel depuis que je fais du nin qu'auparavant j'ai progressé quand j'ai découvert la philosophie. C'est ce qui fait que, pour moi, Jean-François et Virginie sont des gens que je respecte énormément et que j'admire beaucoup.

Or, et je dois m'en défendre depuis quelques semaines, je ne les adule pas aveuglément non plus. Tout comme avec Épictète et Sénèque, ce que Jean-François et Virginie nous enseignent est divisé en trois catégories: ce que je comprends et accepte, ce que je comprends mais n'accepte pas (lire plutôt: avec quoi je suis en désaccord) et ce que je ne comprends pas et réserve pour plus tard. De la même manière, je ne cherche pas à devenir ni Virginie, ni Jean-François, ni Sénèque, ni Épictète, mais moi; non seulement moi, mais le meilleur moi que je puisse devenir, et force est de constater que leurs enseignements à tous sont autant d'outils qui m'aident à y parvenir, d'où le respect et l'admiration que j'ai pour eux. Et bref, après réflexion, je les respecte pour les changements que j'opère moi-même en moi, petit à petit.

Or, pour atteindre mon objectif (devenir le meilleur moi possible), "Il faut travailler, le résultat ne nous appartient pas." nous dit sans cesse Jean-François. C'est à la fois vrai et faux. Ce que je veux dire par là c'est que c'est vrai dans la mesure où le type de résultat (victoire ou défaite) ne dépend pas uniquement de moi, que des centaines de facteurs font que je peux vaincre aujourd'hui et perdre le même combat demain (ou inversement); or, c'est faux dans la mesure où, si je tire la leçon à tirer (shikin haramitsu daiko myo), le "résultat" m'appartiendra pour toujours. Et je crois que, pour être plus fidèle à ce que je comprends de la pensée de Jean-François, il faudrait simplement sortir ce bon vieux proverbe français: Fais ce que dois, advienne que pourra.

Finalement (eh oui, il faut bien finir un jour!), je veux revenir sur ce que j'ai vu ailleurs sur le forum. Comme je l'ai dit plus haut, j'ai l'impression que le mental est devenu un sujet d'actualité et tous veulent l'anéantir au plus vite. Je l'ai dit plus haut et je le répète, plus je vais vouloir étouffer mon mental, plus il se débattra et, au final plus je voudrai m'en débarrasser, plus il sera présent. Je trouve donc comique de lire que certains vont se priver d'écrire sur le forum pour nouer leur mental. Enfin, peut-être que je me trompe (et je laisse le soin à mes sempai de me reprendre si tel est le cas), mais ce n'est pas le forum qui développe le mental (Jean-François demanderait-il à ses étudiants de participer à un projet qui nous nuirait? Exigerait-il que ses ceintures noires participent au forum caché si c'était contre leur intérêt?). Je ne crois pas non plus que c'est la teneur du propos qu'on écrit qui développe le mental. Je crois fortement que c'est le but (personnel, conscient ou inconscient) dans lequel on écrit sur le forum qui développe le mental (ou non).

Poster pour partager une expérience ou un ressenti, pour présenter un questionnement ou pour confronter des idées, je ne crois pas que ça développe le mental. Mais poster (comme je l'ai fait l'an dernier et même, je l'avoue, quelquefois cette année) pour les autres (pour impressionner, pour avoir de l'attention, etc) développe l'égo et le mental. Bref, n'arrêtez pas de poster! Demandez-vous simplement qu'est-ce qui vous pousse à écrire.

Sur ce, je vous laisse pour mieux vous retrouver dans quelques heures, sur le tatami!
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Message  Admin Mer 17 Mar - 10:25

merci David ....
que de changements depuis que tu es arrivé....tes propos sont très justes....

merci encore

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Message  David Mer 21 Avr - 4:29

Bonjour et bienvenue à cette suite du roman feuilleton entamé le mois passé!

Je voulais revenir sur le post précédent, parce qu'il est la clé de la réflexion qui me porte depuis que je l'ai écrit. Le passage qui m'a le plus marqué dans mon précédent post, c'est cette simple phrase:
David a écrit:(c'est un peu le paradoxe de la chose, j'aspire plus haut sans y aspirer et en sachant très bien que je suis déjà plus haut que je ne devrais l'être)"

J'ai beaucoup réfléchi à cette phrase et j'ai réalisé tout plein de choses (et aussi en parlant avec certains collègues de pratique à la fin des cours). J'arrive à une croisée des chemins: j'ai encore besoin de reconnaissance extérieure, mais je réalise qu'elle est frivole, que ce n'est qu'une tape dans le dos, rien de plus... Lentement mais sûrement, j'ai de moins en moins de choses à prouver aux autres, mais toujours des choses à me prouver à moi-même. Je sens ma confiance en moi revenir, une confiance que j'ai toujours recherchée, que j'avais mépris pour de l'orgueil, pour un faux air de supériorité... mais je n'en suis pas encore arrivé à avoir une confiance pleine et entière en moi. Certes, cette confiance m'a aidé à intégrer, à vivre des préceptes philosophiques que je me répétais sans cesse, que je comprenais intellectuellement, mais pas vraiment... J'accepte aussi de plus en plus certaines de mes qualités et certains de mes talents et non plus seulement mes défauts, mais comme il est difficile de se juger et s'apprécier à sa juste valeur!!!

Au moment où j'écrivais cette phrase citée plus haut, cela faisait plusieurs semaines que je me sentais ignoré de Jean-François et des ceintures noires et je sentais que j'étais abandonné à progresser "par moi-même", même si j'étais complètement perdu: je savais que j'exécutais mal telle ou telle technique, mais je ne savais pas pourquoi ni quoi faire pour m'améliorer... Jean-François disait au Dojo que tant qu'on cherchait, il ne pouvait pas nous aider, et autant j'aurais voulu qu'il m'aide, autant je ne pouvais nier que je cherchais à me prouver certaines choses.

Et puis, en parlant avec Zumana, j'ai réalisé que je ne pratiquais qu'avec les nouveaux, j'avais même assimilé le réflexe de me précipiter le plus loin possible de l'air frais réservé aux ceintures noires, de me "cacher" à l'extrémité du Dojo réservé aux débutants. J'avais tellement intégré mon rôle de Sempai (enseigner à mes Kohai) que j'en avais oublié mon rôle de Kohai (apprendre de mes Sempai). Et, bien qu'on apprends toujours, même en pratiquant avec les nouveaux, on n'apprend pas les mêmes choses qu'avec quelqu'un de notre niveau ou de niveau supérieur... J'en étais venu à me sentir indigne de la place que je devais occuper au Dojo, cette place qui est la mienne. Je ne me sentais plus confortable de travailler avec Guillaume, Zumana, Benjamin et Arnaud, des anciens avec qui j'ai toujours eu une grande affinité et avec qui j'avais toujours pris un immense plaisir à pratiquer. Et, le fameux soir de cette fameuse discussion, je m'étais promis de me remettre à pratiquer avec les anciens, de reprendre MA place au Dojo... et...

Et je l'ai fait! J'ai travaillé avec des anciens, avec mes Sempai, même travaillé à l'endroit réservé aux ceintures noires (qui ne pratiquaient pas, n'ayez crainte, je ne leur ai pas volé leur place!). À la fin de ce premier cours, j'avais senti une différence, un changement, je ne savais pas quoi, mais il y avait quelque chose de légèrement changé dans l'air. Puis les résultats n'ont pas tardé à se faire sentir: j'ai reçu des conseils et des retours plus fréquents de Laurianne et Ilona, j'ai été le uke de Jérémie et de Laurianne, et, depuis peu, Jean-François me fait l'honneur de lui servir ponctuellement de chair à canon, en m'appelant affectueusement son caribou.

Je ne voulais pas me faire dire que je travaillais bien ou mal, je voulais me faire dire comment je pourrais mieux travailler et depuis je reçois aussi des commentaires beaucoup plus constructifs (par ex: Eduardo qui me dit que, lorsqu'on fait la roue, ma première est parfaite [il exagère, certes, mais il implique quand même qu'elle est bonne, ou moins mauvaise], mais que les autres sont nulles, ça m'indique que mon problème est mental; Benjamin qui m'explique que le haut du corps est bien lancé, il ne me reste qu'à mieux lancer ma jambe) et j'en suis très reconnaissant à tous ceux qui m'aident (Eduardo, Benjamin, Laurianne et Jérémie qui ont été très constructifs pour améliorer ma roue - je vais y arriver, j'y suis presque... je sens qu'il me manque un petit quelque chose, mais je vais finir par le trouver!! - Jean-François et Ilona pour les améliorations de mes techniques, j'espère que je n'oublie personne!).

Bref, je remarque plus d'aide depuis que je travaille avec mes sempai: Coïncidence? Complot? Signe divin? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est qu'il y a aussi des effets pervers à cette soudaine "popularité", bien que naissante et somme toute assez rare. Depuis une semaine, je me rends compte que je ne suis plus dans ma technique, plus dans le présent et l'ici, mais je cherche du coin de l'oeil à savoir si Jean-François ou tel ou telle ceinture noire me regarde... Je me trouve dans le maintenant, à essayer d'être dans la tête de queuqu'un qui peut ou pas être en train de me regarder et me projeter dans le futur mental de cette personne! Moi qui me sentais à la croisée des chemins sur le point de me débarrasser de mon besoin de reconnaissance extérieure, j'en ai à nouveau besoin depuis qu'on m'en accorde! C'est déprimant.

C'est déprimant parce que ça me nuit énormément dans ma pratique... hmmm, je reformule: JE me nuis énormément dans ma pratique. Je réalise que je fais souvent mon premier mouvement sans trop de mental (d'habitude), si je le réussis, je mettrai beaucoup moins de mental dans la suite, mais si par malheur j'ai échoué, alors je passe en mode mental complet et je suis incapable d'arriver à un résultat potable, en partie parce que j'ai à me prouver que je suis capable, et en partie parce que je suis déçu de ne pas avoir pu me faire bien remarquer des plus haut gradés...

Et bref, si j'ai parcouru beaucoup de chemin depuis les deux dernières années, il m'en reste encore énormément devant moi, je ne suis pas face au mur, mais dos au mur! Et si je regarde en arrière, c'est pour m'encourager en me disant que j'ai pu parcourir telle distance, je peux encore en parcourir tant; je ne fais pas du surplace perpétuel, je progresse.

Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, je dois garder courage et continuer de travailler.
À bientôt!
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Message  Julio Mer 21 Avr - 10:34

Merci pour ce post David.
Si quelqu'un devait te répondre sur des points avec une réelle expérience , ce seraient plus les Sempais et ceintures noires je crois.

Gambatte.
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Message  David Sam 16 Oct - 2:53

Je suis de retour sur Paris, et, évidemment, cela signifie un retour au Nin Jutsu et, par conséquent, l'inévitable retour de mon Journal de Bord.

Avant de commencer à parler des cours comme tel, je veux revenir rapidement sur mon été, car j'ai pris des décisions qui n'ont pas eu les impacts désirés...

Alors que j'avais passé mon été d'il y a deux ans dans le luxe (la bonne bouffe, la paresse, etc), j'ai décidé de me ressaisir l'été dernier. J'ai donc pris la décision de troquer le bus pour le vélo et d'éviter les restos, pour manger plutôt des petits plats santés faits maison.

J'ai fait énormément de vélo (probablement autour d'une centaine d'heures) à une bonne vitesse de croisière (30-35 km/h) et j'ai pu maintenir ma ligne et même perdre un peu de poids. Je suis fier de mes décisions, bien entendu, mais je croyais qu'elles auraient aussi un impact direct sur ma pratique. Avec tout le vélo que j'ai fait et ma ligne affinée, je croyais que j'aurais la forme physique pour suivre le rythme du groupe lors de la période de muscu et qu'avec mes cuisses bien développées (je peine à mettre mon bas de kimono!), le Ichimonji serait d'une facilité à en rendre jaloux les ceintures noires (j'exagère bien sûr, mais vous avez compris l'idée).

Que s'est-il passé? Le cours a bien commencé: il semble que je sois un peu plus flexible et j'ai effectivement réussi à suivre le rythme du groupe pendant la muscu (et même les abdos, sauf pour les tractions de jambes où là, je suis convaincu que je ne rattraperai jamais personne!). Le cours s'est malheureusement mal poursuivi: exténué après l'échauffement, j'ai dû quitter le tatami pour éviter de m'évanouir (littéralement, je sentais que j'allais perdre connaissance). J'ai pris plusieurs minutes à me remettre de mes sueurs froides, de mon souffle haleté, de mon coeur qui battait la chamade. Et je suis revenu sur le tatami à temps pour Chi No Kata. "Ha!, me disais-je, mon Ichimonji sera bien bas et je n'aurai même pas mal aux jambes!" Erreur. Pendant la majorité du cours, j'ai cherché à retrouver le niveau que j'avais avant de quitter pour l'été.

Évidemment, je ne regrette pas mes choix de vie de l'été, mais je regrette d'avoir assumé que garder la forme me donnait nécessairement une longueur d'avance sur le tatami. Je savais que le retour serait difficile, mais je ne savais pas qu'il serait *si* difficile: au moment où j'écris ces lignes, j'ai encore mal (jambes, abdos, épaules), et le cours est fini depuis 3 jours!! Il faut être humble vis-à-vis la pratique, et vis-à-vis soi-même!

Cependant, la bonne nouvelle, c'est qu'à la fin du cours, ma pratique commençait à être potable (enfin, considérant la qualité de ce que j'offrais au début, c'était plus acceptable vers la fin). On verra combien de temps il me faudra pour revenir à un niveau similaire à l'an dernier! Gambatte à moi-même!

Les cours sur le banc
Évidemment, les deux premiers cours, je les ai passés sur le banc à vous regarder et à écouter Jean-François. Il a dit deux choses qui m'ont marqué: la première, par sa poésie:

Jean-François a écrit:On pratique l'histoire du Japon.
Enfin, moi je trouve ça joli, mais aussi profond de sens, et de conséquence! Des générations de Japonais nous regardent et nous enseignent, Jean-François n'a pas inventé les Goggyo il y a dix ans, ils existent depuis des siècles. Jean-François ne fait rien de nouveau (bien qu'il soit le seul à pouvoir donner l'âme qu'il ajoute à ses technique, puisque seulement Jean-François peut faire "du Jean-François"), les techniques existent depuis longtemps.

Or, c'est surtout la prochaine qui m'a marquée:


Jean-François a écrit:Être heureux, c'est être parfait.
Cette phrase résume toutes les philosophies du monde entier. Être intrinsèquement heureux, être autosuffisant dans son bonheur, être autarcique dans la joie, ne pas avoir besoin de biens matériels ni d'intervention extérieure, c'est atteindre la perfection en tant qu'être vivant. Une des conditions pour être heureux, c'est d'être libre. C'est ce que le Nin Jutsu m'a apporté l'an dernier: la liberté (une ébauche, certes, mais je suis libre de moi-même). Qu'est-ce que le Nin Jutsu m'apportera cette année? Je le saurai peu avant l'été prochain.

À tous, je suis heureux de vous (re)voir, et vous souhaite Gambatte (avec ou sans accent canadien, je vous laisse le choix) Wink

PS: Je tiens à le préciser, bien que le titre du fil de discussion est "Mon Journal de Bord", il n'est pas réservé qu'à moi et je vous encourage à rebondir sur ce que j'ai écrit, exprimer vos ressentis similaires ou alors me reprendre si vous croyez que je fais erreur. C'est mon journal de bord, parce que j'y écris mes ressentis, mais s'il peut vous apporter quelque chose, et si vous croyez que vous pouvez contribuer (pour moi, pour les autres, mais d'abord et avant tout pour VOUS), alors n'hésitez pas à participer sur ce fil!
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Message  ilona Jeu 21 Oct - 5:20

Bon retour!!! au plaisir de te relire!

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Message  David Lun 8 Nov - 14:37

Je ne sais pas trop par où commencer ce post. Ça fait des semaines que je suis perdu. Sur le tatami et en dehors du tatami... Depuis que je suis de retour en Europe, je suis en mode "loque humaine". Certes, j'ai rempli les nombreux formulaires requis par les différentes administrations, je me suis trouvé un petit boulot, mais l'essence même de mon séjour ici, ma thèse, je n'y ai toujours pas touché.

Ne vous en déplaise, je ne veux pas être ici cette année. Ce n'est pas contre vous, ou contre personne ici, mais je souhaite retrouver ma famille et mes amis et, être ici, un peu contre mon gré, affecte grandement mon moral. Le peu de détermination que j'avais, disparu. Même sur le tatami, que je croyais revoir comme un vieil ami, ma détermination a disparu.

Pourquoi je viens au cours? Je ne le sais pas. Il y a un peu cette attente d'aller chercher quelque chose de nouveau sur et pour moi-même. À ma première année, j'ai goûté un peu à la confiance en moi, la vraie. L'an dernier, j'avais goûté un peu, enfin, à la liberté d'être qui je suis et de faire "ce que je veux", sans la contrainte extérieure et intérieure (que va-t-on penser de moi si je fais ceci ou cela). Il y a donc ce mystère: que me réserve cette année en ninjutsu?

Cependant, la raison principale pour laquelle je reviens cours après cours, c'est que, en quittant le Dojo, je ne regrette pas d'être venu. Notez que je ne jubile pas d'être venu non plus, seulement je n'ai pas été dégoûté de la pratique. J'imagine que ça en choque quelques uns de lire cela.

Je me trouve nul. Pas seulement nul, mais nul nul, voire nullissime, du genre inférieur à ce que je pouvais faire à ma première année. J'ai l'impression que mon corps ne veut / peut plus suivre (je le pousse à bout quand même, n'ayez crainte), surtout à la suite du cours de mercredi dernier: j'ai failli perdre connaissance et/ou faire une crise de je-ne-sais-pas-quoi (hyperventilation? arrêt cardiaque?) après quelques minutes de goggyos, complètement à bout. Ajoutez à cela que j'apporte ma mélancolie générale sur le tatami (je sais, c'est un sacrilège!) et vous avez un joyeux élixir de loque humaine: rien n'y est, ni le moral, ni la forme physique.

Même mes rares "victoires" sont anéanties par le moindre échec. Je me surprend (enfin, pas vraiment) à m'excuser à chaque instant, m'excuser de ma mauvaise qualité de travail à mon/ma partenaire, m'excuser d'avoir mal placé telle ou telle frappe, m'excuser d'y avoir été trop fort, ou au contraire de ne pas y être allé à fond, etc...

Et pourtant, des "victoires", il y en a eues:
Arnaud m'a fait redécouvrir Ura Gyakku, dont je croyais stupidement tout savoir, il m'a fait réaliser notamment que la torsion et la douleur changent (lire s'accentuent) avec l'angle de pliage du coude et que si Uke résiste, feindre un Musso Dori pour revenir en Ura Gyakku est une stratégie d'une efficacité redoutable!
Basile et Éric (ils ont dû se mettre à deux et intervenir plusieurs fois en quelques minutes), m'ont fait réaliser les deux meilleurs Sui No Kata de ma vie. J'ai même cru stupidement, sur le moment, que j'avais effleuré l'essence de Sui!
J'ai réussi à faire un Ka No Kata explosif, et non pas un Ka planté dans le Chi!
J'ai travaillé avec Jérémie et il m'a fait réaliser plein de trucs sur mes Goggyos et mes Gohos, comme par exemple que je m'exposais trop à Uke en contre-attaque.
Et d'autres "victoires" que j'oublie sûrement.

Mais mon mental, si vous me permettez de ressortir ce vieil épouvantail du garde-robe, ne veut se concentrer que sur le négatif. Ça m'amène dans une spirale vicieuse sans fin . . .

Et pourtant, ce soir, je suis revenu du cours la tête haute, presque fier. Non pas parce que j'ai particulièrement bien fait, mais parce que j'ai donné ce que j'avais à donner, j'ai sué bien comme il le fallait, bref, j'ai fait ce que j'avais à faire... et pour la première fois depuis que je suis sur Paris cette année, je crois avoir retrouvé un peu de cette détermination qui m'avait abandonné.

Bref, je crois que je reviens cours après cours parce que j'en ai besoin . . .

PS: Ma mélancolie ne signifie pas que je suis au bord de la dépression ou du suicide, j'ai quand même mes moments de joie et de bonheur, une chance!
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