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Le retour du Journal de Bord

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Le retour du Journal de Bord - Page 4 Empty Re: Le retour du Journal de Bord

Message  Julio Mer 2 Nov - 4:47

Merci pour ce post David.
Je ne crois pas qu'il serve à rien, c'est comme ce que l'on écrit cela peut déjà nous
"auto éclairer" parfois ? (et c'est déjà une grande chose je crois)

Pour vivre l'échange, je crois que c'est plus possible quand on est moins sur le coté apprentissage où "perfectionnement" technique , où l on doit être attentif à nos posture, l'angle des mains, les pieds etc ... dans ce cas là on fait mais on vit moins l'échange.
Une fois il y avait deux Uke ceintures vertes qui avaient montré une enchainement et qui l'avaient rendu vivant dans l'intensité et parce qu'il étaient "dedans" je crois.
Quand j'avais fait du "sport" martial et la compétition qui va avec, on donnait énormément d'importance au moindre coup qui nous touchait et donc je crois on vivait là aussi l'échange , bien que à mains nues, chaque coup reçu on le considérait comme fatal et une faute de notre part de ne pas avoir réussi à parer ou esquiver.
Le piège c'est de pas tomber dans cet extrême dans lequel on tombe si facilement, de se sentir comme en situation de danger ou compétition, ou vrai combat comme dans une agression et ne mettre trop de pression mais de la pression qui va plus bloquer nos techniques, plutôt que la pression contrôlée et que Tori envoie dans l'échange exprès et dans un but précis.
J'ai réussi à un des derniers cours a bien rester relaxé, sans être trop relâché et sans donner l'impression que j'étais hyper paresseux , ou comme si je ne travaillais pas , et
j'étais plus dans le moment avec Uke, en faisant attention à ce qu'il se passait, à ma distance, aux ouvertures aussi.
Je ne sais plu qui avait dit, que si on est lent dans les mouvements , au moins on est libre de les interrompre et les changer à tout moment , un coude qui apparait devant le visage de Uke quand celui ci avance, pouvant tout changer tout à coup.
Même sur un mouvement déterminé, le rendre vivant c'est peut être aussi être conscient de notre mouvement et que par exemple à moitié on pourrait faire tout autre chose, ou mettre une légère variation imperceptible qui change quelque chose physiquement ou mentalement, ou c'est peut être aussi simplement être dans le bon timing, et en synchro et harmonie avec Uke ?
Un Sensei de Karaté disait qu'il fallait imaginer des couteaux dans les mains et pieds de l'adversaire ou plutot qu'il fallait "les voir".
Peut être ça peut aider à etre plus dans l'échange ?

Après sur la limite de "jouer" , même si je sais pas encore ce que ça veut dire , je crois
qu'il ne faut pas hésiter à simuler un Kikaku ken pour lui montrer qu'il était trop près, cela lui permettra de faire un peu plus attention la prochaine fois.
Je crois pas que lui montrer ses ouvertures sera négatif , sauf si on insiste trop , il suffit de suggérer des fois même cela suffit, après quitte à lui de prendre ou pas ces remarques.
Et nous aussi on a des ouvertures , quand on nous corrige c'est que positif normalement.
Après "jouer" par rapport à ce que l'on nous montre, je sais pas , vaut mieux avec notre niveau coller au mieux à ce qui est montré.
Mais un Uke, une fosi le mouvement terminé je n'avais plus de vigilance du tout en a profité pour me faire une sorte de shako ken au visage si je me souviens bien, mais presque en jouant sans esprit de supériorité , c'était peut être ça aussi "jouer" ?


C'est l'expérience et vécu personnels que j'ai sur ces points , après comme dit Jean François on se trompe peut être aussi !
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Le retour du Journal de Bord - Page 4 Empty Re: Le retour du Journal de Bord

Message  David Dim 20 Nov - 4:47

Je ne peux pas assister au stage parce que je travaille, mais je me dis que je peux quand même prendre le temps d'écrire sur le forum de nin. Au moins, si je ne peux pas pratiquer physiquement, je peux pratiquer mentalement!

Tiens, commençons par le dernier cours. Je me suis moqué gentiment de Jean-François et il s'est servi de moi comme uke pour se venger. Si vous me demandez mon avis, ça en vaut doublement la peine, même si j'ai eu mal à la tête jusqu'au lendemain midi! Évidemment, je ne suis pas particulièrement fier des explications que j'ai données, mais je crois que c'est symptomatique de moi : j'ai besoin de temps pour réfléchir. Étrangement, voir l'action me demande moins de recul que de la vivre. Surtout que, dans mon cas, j'avais peur d'avoir mal, parce que, honnêtement, ça faisait très mal et de plus en plus mal. Du coup, très rapidement je me suis mis à anticiper la douleur (et à avoir des réflexes nerveux) au lieu d'essayer de me concentrer sur ce que faisait Jean-François. C'est ce qui fait que j'ai eu de la difficulté à expliquer le deuxième mouvement : je préférais serrer les dents et fermer les yeux plutôt que de m'ouvrir à la douleur et d'apprendre. C'est ce genre de réflexion qui fait que je me sens indigne d'être le uke de Jean-François : Laurianne, Ilona et les ceintures noires sont plus ouvertes pour recevoir son enseignement en tant qu'uke ; moi, de mon côté, je ne suis pas capable d'absorber l'information, Jean-François perd donc du temps avec moi . . .

Mais je me souviens aussi de ce stage sur les omote gyaku, où j'étais le uke de Jean-François et, après quelques heures, j'avais commencé à observer Jean-François et à noter, de près, quelques détails que je n'arrivais pas à voir ou comprendre de loin . . . Dois-je conclure que je comprends rapidement quand on m'explique, mais extrêmement lentement quand on me montre? Ça ne serait pas surprenant : je suis plutôt intellectuel et je mentalise beaucoup ma pratique.

Mais l'indignité, elle me suit à peu près partout au nin cette année : quand on fait des armes (bo ou ken), j'ai vraiment la sensation de tout faire de travers (trop de force, pas assez de déplacements, mouvement chaotiques, etc), et quand on ne fait pas des armes, j'ai aussi l'impression que je suis nul. Mes ichimonji sont mauvais, mes déplacements sont mauvais, même chose pour mes attaques et tout le reste : je sens que je travaille plus mollement, même si je m'applique à ne pas paresser. Et je ne parle même pas de la notion de danger! Je doute beaucoup de la qualité de ce que je fais et je ne crois pas que je puisse passer le blâme sur mes uke . . .

Mais j'essaie de me raccrocher aux observations positives : si Jean-François me prend pour uke, c'est probablement parce que je ne suis pas si nul que je le pense. J'ai eu droit à quelques bons commentaires, aussi. Cependant, même si je comprends de tout cela que je ne fais pas *que* de la merde, je n'en suis pas convaincu. Et je rame.

"On comprend quand on arrête d'essayer de comprendre", disait Jean-François récemment. À ce rythme, ça n'est pas prêt d'arriver! Je veux trop les clés pour arrêter de vouloir les avoir, surtout que mon temps est compté.

Or, il ne faut pas croire que je vais au cours dans un pessimisme total et complet, ni que je quitte dans le désespoir. Je suis généralement de bonne humeur (comme d'habitude), mais mon moral baisse quand je repense à mes "performances" aux cours. Bref, le désert, je suis en plein dedans, et je n'en vois pas la fin . . .
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Message  David Mar 29 Nov - 0:08

Ces jours-ci, je suis à fleur de peau. Et pour les prochaines semaines, ça risque d'être de pire en pire. Il se prépare de grandes choses, très tristes et très heureuses : d'un côté, je me prépare mentalement à vous faire non pas mes au revoir, mais bien mes adieux ; de l'autre côté, je me prépare pour le voyage de ma vie, à Rome et à Naples. Si je songe à ce que je vais vous dire dans un peu plus d'un mois et demi, je songe aussi à mes débuts, à qui j'étais, à tout ce qui a changé chez moi, aux bons moments, aux moins bons moments... et les larmes me montent aux yeux. Si je prépare mon voyage, je songe que, dans un mois et demi, je vais voir de mes yeux le forum romain et tous les monuments que je n'ai vu qu'en photos, que je vais visiter des sites comme Ostia, Tarquinia, Capua, Cumae, Pompéi et autres... là aussi je combats des larmes (mais de joie, cette fois-ci). Eh oui, je sens que je vais beaucoup chialer dans quelques semaines!

Si j'en parle, c'est parce que ça doit affecter ma pratique, pour le meilleur ou pour le pire. Je ne veux pas y penser, mais je suis forcé de réaliser que tout est éphémère, que mon temps de pratique est compté. Et j'essaie de lâcher prise sur ce que je ne contrôle pas (tiens, on revient à Épictète!). Simultanément, depuis deux ou trois cours, je commence à comprendre un peu mieux certains points de détail du ichimonji et d'autres kamae ou mouvements. Je ne dirais pas que l'un et l'autre sont liés par un effet de causalité (c-à-d que mon lâcher-prise a entraîné la découverte les points de détail), mais par un effet d'entraînement (c-à-d que l'un et l'autre s'auto-renforcent). C'est ce qui donne l'illusion à Jean-François que j'ai l'air bon Razz .

Depuis quelques cours, justement, Jean-François me fait beaucoup de commentaires positifs, que ce soit des petits mots doux ou de simples hochements de tête d'approbation. C'est peut-être en lien avec mon dernier post, ou peut-être parce qu'il le pense vraiment (ou peut-être les deux). Enfin, c'est le genre de question dont je ne perdrai pas de temps à trouver une réponse (déjà que j'ai perdu du temps à me poser la question!). Par contre, bien que ce soit agréable et flatteur, dans une certaine mesure, je sens deux pièges : le premier est de travailler plus fort pour avoir plus de reconnaissance ; le second, de m'asseoir sur mes lauriers en m'auto-félicitant de faire du bon travail. Chaque fois qu'il m'a "complimenté" sur ma pratique, j'ai essayé de ne pas travailler plus fort parce que Jean-François passait à côté de moi, ni de me relâcher après qu'il m'ait "complimenté". Bref, le plus difficile, c'est de faire comme s'il n'avait rien dit... Équanimité : être d'une âme égale, constante. Peut-être aussi que Jean-François fait ça pour me piéger. Au moins, j'ai repéré ces deux pièges et j'essaie de les éviter.

D'ailleurs, au cours de mercredi dernier, on a principalement travaillé sur shizen, icho et fudoza no kamae. Pour shizen, c'est toujours bien d'avoir un petit rappel : il est si facile d'oublier un des nombreux points de détail de la posture! Pour icho et fudoza, je dois avouer que ce sont les deux kamae dans lesquels je suis le moins à l'aise. Je dirais même que je n'ai jamais "réussi" un fudoza avant mercredi, j'étais donc un peu surpris des bons mots de Jean-François! Pour icho, j'ai toujours eu de la difficulté à tenir longtemps. C'est bien qu'on ait travaillé sur ces deux postures! D'ailleurs, pour icho, j'ai triché. D'abord, j'ai changé de jambe à deux reprises, puis j'ai eu droit à un petit cours privé de Virginie (qui m'a grandement aidé) et puis j'ai trouvé un regard encourageant sur lequel m'appuyer quand je sentais que ça n'allait plus et que je perdais l'équilibre ou la force dans ma jambe.

Puis il y a eu le passage du shizen au fudoza et du fudoza au shizen, puis le passage du seiza au iaigoshi, au fudoza, au hanza, au shizen, au ichimonji. Ce fut particulièrement difficile parce que non seulement il fallait exécuter une série complexe de mouvements lents, il fallait le faire en gardant une conscience et une âme égale. Je crois avoir merdé sur les deux plans : d'une part, certains passages d'un kamae à l'autre m'ont posé problème (par exemple, si j'ai réussi à "m'asseoir" de shizen en fudoza, le passage assis de iaigoshi à fudoza m'a été beaucoup plus difficile), d'autre part, je n'ai pas la capacité de garder le focus de mon esprit très longtemps sur la même chose. Appelez ça mon mental bavard ou autre chose, mais je m'épuise très vite à rester concentré sur une certaine période de temps. C'est ce qui fait qu'il y avait des "vides" dans mes kamae : une fois presqu'en posture, mon esprit parcourait la liste des points de détails de la nouvelle posture pour m'assurer que tout était au bon endroit, puis mon mental prenait une petite pause. C'est ce qui fait que Jean-François m'a dit au moins trois fois : "T'es mort, David". Bref, j'ai à travailler mon "endurance" mentale, ma conscience.

Vous comprenez qu'après avoir travaillé icho et fudoza, le cours d'hier sur bobi no kamae, c'était un peu les vacances! Enfin, à moitié. Je crois que bobi n'est pas tant physique que mental, en tout cas c'est ce que j'ai ressenti en voyant Jean-François et en "affrontant" Ilona. Mais je n'ai pas eu à tenir bobi très longtemps, donc ça a plutôt bien été de ce côté.

Finalement, un truc dont je voulais parler dans mon dernier post mais que j'ai oublié. Je voulais parler du visiteur George de Géorgie (je n'ai jamais su son vrai nom!). Je me souviens, à la pause, Jean-François nous avait ordonné d'aller s'asseoir avec lui et les ceintures noires "par politesse". Évidemment, c'était logique. Mais un ou deux jours plus tard, je me suis rappelé de mon premier cours au Dojo. À mon inscription, Jean-François m'avait dit que Laurianne avait passé quelque temps au Canada. Puis, au premier cours, Laurianne était venue s'asseoir naturellement à côté de moi et avait entamé la conversation en disant : "Jean-François m'a dit que tu viens du Canada, j'ai vécu là-bas." Du coup, je m'étais senti un peu moins seul et un peu plus accepté. Je ne crois pas que Jean-François lui ait ordonné de venir me parler, je crois que Laurianne est une bonne personne et qu'elle l'a fait de son plein gré. Et comme je repensais à mes débuts, j'ai eu honte de ne pas avoir accueilli le nouvel arrivant de mon propre chef. Dans mon dernier post, je disais que je n'apprenais et ne comprenais pas vite si je vivais la leçon plutôt que de me la faire enseigner, on est en plein dedans ici... À méditer, donc.

Je tiens à vous prévenir que je risque de parler de plus en plus de mon départ dans les prochains posts. J'ai déjà commencé le printemps dernier, mais ça risque de prendre de plus en plus de place. Il ne faut pas m'en vouloir, c'est un deuil douloureux que je m'apprête à vivre et c'est un peu ma façon de faire sortir le trop-plein d'émotions. En plus, ça me met face à plein de questions techniques dont j'aurai à discuter avec les ceintures noires et Jean-François... Mais bon, il ne faut pas mettre la charrue devant les caribous (ou, comme le temps des fêtes approche à grands pas, ne pas mettre le traîneau devant les rennes!), chaque chose en son temps. D'abord la pratique, puis les questions techniques : on traversera le pont quand on sera à la rivière.

Oh, en passant, Jean-François, hier tu m'as dit que je me décidais à devenir bon juste avant que je parte. Ce à quoi je répondrai qu'il faut bien que je m'applique à vous donner matière à vous ennuyer de moi! Razz
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Message  David Mer 21 Déc - 0:49

Il y a longtemps que je n'ai pas écrit. Disons que la semaine qui a mené au stage, le stage lui-même et le cours de lundi suivant le stage n'ont pas été les meilleurs moments de ma vie. J'ai fait beaucoup d'erreurs et je n'ai pas vraiment envie de revenir sur ce que j'ai dit ou fait durant cette période.

Passons donc immédiatement au cours de mercredi dernier. J'aime beaucoup les cours sur les points de détail parce que, à la fin du cours, on a vu tellement de détails qu'il est certain qu'on s'est au moins un peu amélioré. Travailler sur le blocage pendant 3 heures, ça n'est pas l'activité la plus palpitante, j'en conviens, mais c'est parfois nécessaire. Et il y a tant de détails à maîtriser! Il ne faut pas ouvrir le bras qui tombe, il faut que le bras tombe naturellement, il faut qu'il soit tiré puis poussé par le genou, la main doit revenir au niveau des yeux et du nez, elle doit être légèrement inclinée, le bras ne doit pas être tendu ni trop plié. En fait, il faut presque ramener le bras en position ichimonji, poing fermé. Et il ne faut pas oublier, quand on répète le mouvement, d'ouvrir la main entre chaque "moulinet" du bras! Beaucoup de détail ; beaucoup de travail.

Lundi, nous avons surtout travaillé les sanpo. Ça tombe bien, on ne les a pas vus souvent depuis octobre. Et, Laurianne et Ilona ont fait des kata en mélangeant sanpo et goho. Dans quelques uns de ces kata, nous avons aussi joué avec l'intention : armer un shuto, mais passer en musha dori sans frapper, mais tout en gardant la menace. Elles ont créé un ou deux kata de shuto, ce qui tombe bien : le shuto est probablement la frappe avec laquelle je suis le moins à l'aise... Pratiquer les shuto est toujours quelque chose de bon pour moi! J'ai continué à jouer un peu avec l'intention et le résultat a été bien encourageant! Il fallait éviter l'attaque en ura, et passer en doko no kamae. La main en doko ne faisait rien, mais l'autre faisait un blocage. J'ai tenté et réussi à vider le poing du blocage et remplir celui du doko. J'observais mon uke, dont l'attention était dirigée vers mon poing en doko, et quand j'ai fait mon blocage, il a vraiment été surpris (même si je n'ai pas improvisé autre chose). Et je connais assez mon uke (Nicolas) pour savoir qu'il était sincère. Je *commence* à contrôler mon intention, mais je dois avouer que ce ne fut pas facile et ça m'a demandé beaucoup de concentration.

Par contre, si je commence à contrôler mon intention, mes juji aruki, eux, laissent amplement à désirer! En effet, ma marche croisée n'est pas efficace du tout : soit je fais des mini-pas à peu près corrects, soit je fais des grands pas et je décolle les talons du sol et / ou je marche sur le tranchant du pied. Est-ce parce que je suis trop haut sur mes jambes? Est-ce parce que j'ai des trop grosses cuisses? Est-ce à cause de mes problèmes de pied / jambe / dos? Est-ce parce que je n'ai rien compris des juji aruki? Un mélange de tout cela? Aucune de ces réponses? Je n'en sais rien. C'est à travailler.

À ce soir!
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Message  David Mar 31 Jan - 7:46

Bon, voilà, je suis revenu d'Europe en un seul morceau et je me remets lentement du décalage horaire. Maintenant que je suis plus reposé et qu'il neige dehors, je peux faire des trucs plus sérieux, comme écrire sur le forum!

Depuis mon dernier post, il s'en est passé des choses! Commençons par le début :

J'ai été le uke de Jean-François pour les deux cours sur les coups de pied. Je dois avouer que je ne me suis pas senti à la hauteur, mais j'ai fait de mon mieux. D'abord, il y avait la peur d'avoir mal, et je dois avouer que certains coup de pied n'étaient pas de tout repos. Ensuite, j'ai eu quelques réflexes de "survie" où mon corps (mon coude) a bloqué une attaque de Jean-François sans même que j'y pense. Finalement, j'avais peur de ne pas attaquer franchement, de ne pas attaquer correctement, de ne pas réagir correctement, et ainsi de suite. Cependant, j'ai essayé de ne pas me laisser aller dans ces réflexions négatives et, chaque fois que je doutais de moi, je me donnais un petit coup de fouet mental pour hausser mon niveau de pratique.

En même temps que je doutais de moi comme il m'est rarement arrivé dernièrement, j'ai rarement eu autant de commentaires positifs et de marques de reconnaissance de Jean-François. J'étais donc non seulement dans le doute, mais dans l'instabilité : est-ce que je méritais ces bons commentaires ou est-ce que Jean-François me les a faites parce que je quittais quelques jours plus tard? À la fin, sachant que je ne pourrais jamais le deviner, je me suis résolu à croire que c'était un peu des deux : je les mérite en partie, et Jean-François les soulignait plus parce que j'allais quitter.

Puis est venu le dernier cours. J'ai eu l'honneur d'être "sensei" pendant presqu'une heure! Caribou-sensei, ça sonne bien, vous ne trouvez pas? J'ai même songé à une graphie plus "japonaise" : Karibu-sensei! Trêve de plaisanterie, Jean-François a attaqué ce qui est probablement mon point le plus faible : les noms japonais. Je connais les frappes et la plupart des kyusho, et les techniques de base (goho, goggyo, sanpo) ne posent pas problème, mais j'ai beaucoup de difficulté avec les noms de certaines techniques, par contre. Je crois m'en être pas trop mal sorti, mais pas trop bien non plus...

Mais c'est à la fin du cours, alors qu'on se mettait en place pour faire le salut, que j'ai compris la portée de ce dernier salut au Dojo. Je me suis dit : ce salut marque la fin de quelque chose, il faut qu'il soit mémorable. C'est ce qui s'est produit : le salut a été puissant, synchronisé, presque parfait ; c'était un magnifique cadeau de départ que tout le groupe m'a fait!

Après le salut, j'ai retenu mes larmes. Pendant que j'ai aidé à ranger les tatamis, j'ai retenu mes larmes. Quand je me suis changé, j'ai retenu mes larmes. Quand Jean-François m'a fait un câlin, j'ai peiné à retenir mes larmes. Quand Jade vu mes yeux rouges et m'a demandé si je pleurais, je n'ai plus pu retenir mes larmes et j'ai pleuré. Bien sûr, je vais revenir vous voir. Bien sûr, je vais pratiquer à nouveau avec vous. Mais, pour moi, c'est la fin d'une expérience qui a marqué ma vie à jamais.

Je suis arrivé au Dojo avec un passé lourd à porter pour moi : dépressions, pensées suicidaires, aucune confiance en moi, orgueilleux jusqu'au bout des doigts, intellectualiser tout jusqu'à mes propres émotions . . . Le ninjutsu m'a aidé à faire le ménage dans ma vie et surtout dans ma tête. À la fin de ma première année, Jean-François m'avait dit de ne surtout pas changer ; je crois que, malgré que je sois différent de ce que j'étais à mon arrivée au Dojo, je n'ai pas changé : je suis maintenant fidèle à moi-même, sans peur, sans gêne, sans honte.

C'est moi qui ai fait le travail, certes, mais sans Jean-François et Virginie pour me guider ; sans Laurianne, Ilona, Ben et Basile pour me servir de modèle ; sans Guillaume, Zumana, Nicolas, José-Miguel, Jérémie, Éric, Jade, Adrien et tous les autres avec qui j'ai pratiqué ; bref, sans vous tous, je ne serais pas rendu où j'en suis dans ma vie. Vous ne pourrez jamais savoir à quel point je vous suis reconnaissant!

Maintenant, parlons un peu de l'avenir. Dans un futur proche, j'ai quelques tâches à remplir, quelques missions à effectuer, mais dès que c'est fait, je m'inscris dans un Dojo de ninjutsu et je continue ma pratique. Je reviendrai probablement en automne prochain pour quelques jours (voire quelques semaines) et je compte bien vous retrouver sur le tatami!

Et si, d'aventures, vous passez par Montréal, contactez-moi!

Merci infiniment pour tout, et à très bientôt! J'ai déjà hâte à septembre / octobre prochain!
I love you Je vous aime tous! Oui oui, même toi, Basile! I love you
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Message  David Jeu 24 Mai - 10:34

Bonjour chers amis de pratique!

Vous me manquez beaucoup, surtout par les temps qui courent! J'aurais aimé que les circonstances soient différentes : j'aurais aimé avoir un emploi pour pouvoir me payer les cours de ninjutsu ici et vous faire des comptes-rendus de mon espionnage. Malheureusement, ce n'est pas le cas. J'ai très peu pratiqué et je suis assez rouillé. J'aurais aimé faire mon Panglosse et vous dire que, à défaut de m'être remis à la pratique, "tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes", mais ce n'est pas le cas non plus. Ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux savent de quoi je parle.

Ce n'est pas un forum pour faire de la politique, encore moins de la politique étrangère à la France, mais ce qui se passe ici me secoue au plus haut point. Quotidiennement, des abus sont commis par ceux-là même qui doivent nous protéger, le climat social est complètement pourri jusqu'à la moelle, la population n'a jamais été autant, aussi profondément et aussi hargneusement divisée. La tension est à couper au couteau. Et moi, je suis déchiré entre le désespoir et la haine.

La haine envers les "agents de la paix", qui n'ont de paix que le nom ; envers les médias de masse, qui essaient de masquer ce que des petits médias indépendants nous montrent en direct ; envers les gens qui défendent leur position non pas à coup d'arguments, mais à coups de mépris et de clichés.

Et le désespoir que rien ne soit jamais plus comme avant dans mon coin de pays, que tout dégénère, que la situation empire irrémédiablement.

Je suis déchiré entre le désir de tuer et l'envie de pleurer. Dieu que j'aurais plutôt aimé vous faire des blagues!

Chaque fois que la colère monte en moi, j'essaie, autant que faire se peut, de me remémorer l'enseignement de Jean-François et l'accent qu'il mettait sur l'amour. L'amour de soi et de ses amis, bien sûr, mais aussi amour de l'adversaire et de l'ennemi. Je songe à Épictète qui disait : s'il faut ressentir une émotion négative envers autrui, que ça soit la pitié plutôt que la haine. Je fais des efforts, Dieu sait que j'en fais! Mais je n'y arrive pas. Et je sombre dans le désespoir.

Laurianne m'a annoncé la magnifique nouvelle concernant le 5è Dan de Ben. Pendant deux minutes, j'ai tout oublié ce qui se passait ici. Je me suis souvenu de vous, mes si chers amis. J'ai oublié Montréal et, pendant deux petites minutes, je suis retourné à Paris. J'ai été si heureux, si fier de Ben, si content pour Jean-François, si comblé que le Dojo, que mon Dojo, compte un 5è Dan de plus dans ses rangs! Vous auriez dû me voir sourire pendant ces deux minutes! Bravo Ben, et merci à toi et Laurianne de m'avoir redonné le sourire!

Malheureusement, le bonheur fut de courte durée, j'ai dû me tirer de ce joyeux rêve et revenir chez moi. Et j'ai eu une envie de pleurer. C'était comme si je venais de me souvenir ce que c'était, être heureux. Et alors que j'écris ces lignes, je pleure.

Qu'est-ce qu'un ninja doit faire? Un ninja doit laisser le Dojo plus propre qu'il ne l'a trouvé en arrivant. Un ninja doit travailler à améliorer la vie de ceux qui l'entourent. Je dois laisser mon entourage plus heureux et ma ville plus belle que lorsque je les ai trouvés. Mais j'ai de la difficulté à simplement rester aussi fort et droit que je l'ai été en vous quittant. Comment puis-je espérer améliorer le sort des autres si je ne suis même pas capable de garder le moral? Je me sens comme le uke de la vie, et elle s'en donne à coeur joie.

J'aurais aimé vous écrire pour vous dire que tout va bien, mais je vous écris pour vous dire que j'ai besoin de vous maintenant plus que jamais. J'ai besoin de vos conseils : que ferait un ninja dans un monde d'injustices croissantes? Comment se retiendrait-il de dégainer l'épée de la mort pour se servir plutôt de l'épée de la vie?

Je vous aime. Vous me manquez.
Caribou

PS : Tout au long de l'écriture de ce post, j'ai pleuré. Les larmes qui ont coulé, je les retenais depuis des semaines. Mon texte aura au moins eu l'utilité de me servir de soupape émotionnelle.

PPS : Jean-François, tu rêvais d'une guerre civile? Affûte tes sabres et prend le premier avion pour Montréal, parce qu'ici, ça s'en vient à grands pas.
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Message  David Ven 25 Mai - 16:04

Je voudrais revenir rapidement sur mon post d'hier. J'ai écrit au paroxysme de mon malaise, mais mon texte m'a fait réaliser quelque chose : je ne prenais pas encore assez de recul, j'étais trop impliqué émotivement. À force de carburer aux mauvaises nouvelles, j'ai fini par me convaincre que rien n'allait plus dans ma vie. Rien n'est plus faux. Mais je n'avais pas le recul pour le réaliser.

Mettre mes émotions par écrit, pleurer un bon coup, m'arrêter quelques secondes m'ont permis de me recentrer. C'est dire comment le forum peut nous aider!

Je vous aime tous quand même et vous me manquez tous beaucoup. Je vous fais des gros câlins!
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Message  lauri Dim 27 Mai - 9:09

A vrai dire j'avais lu ton post comme je te l'avais promis et je ne savais pas comment y répondre.

Le plus dur dans les situations difficiles c'est de trouver le recul pour voir les choses sans l'implication émotive.

Mais je suis d'accord avec toi sur l'utilité du forum, et puis ça permet à l'occasion d'avoir de tes nouvelles.

Bon courage pour tout ce que tu vis, et à bientôt.

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