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Le retour du Journal de Bord

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Message  Julio Mar 9 Nov - 0:22

Merci pour ce post David.

J'y trouves beaucoup de points que j'ai déjà vécus et je suis dasn ces cas des fois.
Moi aussi je trouves du mal des fois à la motivation, je n'ai pas non plus de famille ou de proches sur Paris non plus pour me remonter le moral quand j'en aurai besoin des fois , certains cours je suis KO à cause de la journée avant même d'avoir commencé physiquement ou mentalement, mais j'apprends à faire avec et je me forces s'il
faut.
Comme j'avais lu dans une ancienne interview d'un maîte de Karaté Shorinji Kempo,
qui s'entraînait même par temps mauvais dehors et quand il n'avait pas du tout envie :
"Il faut savoir se faire violence dans la vie"

J'essaie de ne pas oublier , comme le dit Jean François on ne peut pas progresser dans le confort mental et physique.

Gambatte.
Julio
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Message  Admin Mar 9 Nov - 0:30

Merci pour ta réponse julio a bientôt et courage a tous

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Message  David Jeu 11 Nov - 5:24

Merci Julio, j'avais besoin de lire ce que tu m'as écrit, j'avais besoin de me botter les fesses et j'ai commencé à le faire. En fait, j'ai écrit mon dernier post justement parce que je sentais que le vent commençait à tourner et qu'il me manquait le petit effort supplémentaire pour revenir sur le droit chemin.

À titre informatif, j'ai recommencé mes lectures (lentement, mais en progressant), et je reprends lentement confiance en moi sur le tatami et, par extension, je reprends goût à la pratique. Pour faire une comparaison douteuse, le ninjutsu est ma trampoline: j'était en train de tomber. Pendant le premier mois, le ninjutsu a absorbé ma chute, puis je suis arrivé à un statu quo lundi et depuis, je me sens remonter. Réellement. Lentement, mais réellement.

En commençant ce post, je tiens à remercier Basile qui assure l'intérim pendant que les ambassadeurs de notre Dojo se font combler d'éloges au Japon (5è Dan pour Jade, 14è Dan pour Virginie, Uke d'Hatsumi pour Jean-François, félicitations à vous tous!). Comme j'aime le dire, chaque pratiquant a une signature propre en ninjutsu et celle de Basile ne fait pas exception, et comme il n'enseigne pas souvent, c'est "rafraîchissant" et ça nous donne un autre point de vue sur les techniques.

La géométrie
La phrase suivante pourra sembler étrange, mais c'est ce que je remarque de plus en plus depuis la semaine dernière: les Gohos ne sont ni plus ni moins que de la géométrie à l'échelle humaine! Pensez-y, le corps est mécanique, chaque membre (bras, jambe) est une ligne et chaque articulation est un point de pivot. Les Gohos ne sont que la manipulation en 3D de ces points de pivots. C'est ce qui fait que, sur un Ura Gyakku, l'angle du coude altère la torsion, que faire la torsion plus près ou plus loin de l'articulation change (parfois drastiquement) la réponse de Uke à la torsion, que faire la torsion plus près ou plus loin de soi va entraîner différentes réactions chez Uke, etc. Bref, si on oublie la technique et qu'on regarde les mathématiques derrière la technique, on peut remarquer un plus grand nombre de possibilités pour les mêmes torsions. Évidemment, comme tout problème théorique, il faut revenir à la pratique pour voir si la solution qu'on propose est efficace!

Bref, si la torsion ne fonctionne pas, voyez si, en changeant une variable (un angle, un pivot, un point de contact, etc), vous y parvenez. Et même si votre technique fonctionne, cherchez tout de même si vous pouvez l'améliorer!

Pourquoi la règle Sempai (ancien) / Kohai (nouveau) est nulle
1- Parce qu'elle apporte l'ordre dans le Dojo. Tout le monde sait que le chaos et l'anarchie sont préférables à l'ordre.
2- Parce qu'elle responsabilise chacun vis-à-vis les nouveaux. Avoir des responsabilités, c'est mal!
3- Parce qu'elle soumet chacun à la sagesse des anciens. L'esclavage est condamné par l'ONU.
4- Parce que c'est la ligne de transmission logique du savoir. L'art des ninja est secret, le savoir ne devrait pas se transmettre!
5- Parce qu'elle récompense les anciens pour leur expérience. L'expérience devrait être leur seule récompense.
6- Parce qu'elle apporte le respect entre les pratiquants. Le respect est une valeur désuète.
7- Parce qu'elle favorise l'ensemble du groupe à l'individualisme. L'individualisme est le dieu de l'Occident.
8- Parce qu'elle libère les ceintures noires et professeur de répondre à nos questions. Ils s'occupent déjà des inscriptions, des trucs administratifs, de donner des cours et de leur propre progression, alors qu'ils devraient être des sur-hommes et des sur-femmes! À bas la paresse!

Pour ceux et celles qui n'auront pas deviné, je suis, évidemment, sarcastique. Mais je veux revenir sur les points cités plus haut pour expliquer la règle Sempai / Kohai (soit pour ceux et celles qui ont manqué les explications de Basile, soit pour les autres qui désireraient avoir un petit résumé sous les yeux).

La règle Sempai / Kohai soumet le nouveau à l'ancien. Tous les gens qui se sont inscrits au Dojo avant vous ont des droits sur vous et des obligations envers vous, tout comme VOUS avez des droits sur les gens inscrits après vous et des obligations envers eux. Vous avez tous les droits sur les nouveaux, (en n'oubliant pas que les plus anciens ont ces mêmes droits sur vous, alors il ne faut pas abuser des nouveaux si vous ne voulez pas vous faire abuser à votre tour). Vous ne POUVEZ pas répondre à un Sempai, ni même le corriger sur sa technique (sauf s'il le demande), il a toujours raison, jusqu'à ce qu'un de SES Sempai le corrige. Plus le fautif est ancien, plus sa marge de manoeuvre est mince et plus la correction est sévère. Et comme le Sempai de tout le groupe est Jean-François, et que c'est de lui que découlent toutes les règles du Dojo et qu'il a le dernier mot sur tout, c'est comme ça que l'ordre est maintenu dans le Dojo, du plus ancien au plus nouveau.

Vous êtes un(e) Sempai et vous avez un pouvoir divin sur les nouveau, la vie est belle, n'est-ce pas? Pas tout à fait, car vous avez aussi des obligations vis-à-vis les nouveaux. Vous DEVEZ les informer sur le code de vie du Dojo (comment entrer sur le tatami, comment faire le salut, leur rappeler qu'il est INTERDIT de se faufiler sous les crochets derrière le pilier dans le Dojo, leur rappeler qu'il ne faut pas faire trop de bruit dans les vestiaires, leur rappeler qu'il faut bien fermer son casier avant de quitter) et les aider lors de certains exercices (comment faire le crocodile, la larve, telle ou telle roulade, etc). Vous n'êtes cependant pas tenus de les aider à s'améliorer lorsque vous pratiquez avec eux (c'est un choix personnel: on laisse le nouveau apprendre la technique par la pratique et la recherche personnelle, ou on l'aiguillonne vers certaines clés? Personnellement, j'opte pour l'aide, c'est plus laborieux, mais ça donne un meilleur Uke Wink ). Vous êtes donc RESPONSABLES de vos Kohai, jusqu'à un certain point, mais vous devez répondre de certaines de leurs actions. Si un Kohai vous pose une question, vous devez y répondre de votre mieux, dans le doute, dirigez-le vers un de vos Sempai

Si un Sempai vous donne un ordre, vous DEVEZ y obéir au meilleur de vos capacités. Parfois ce sera pour vous améliorer, parfois ce sera pour améliorer votre Sempai, parfois vous n'aurez aucune idée de pourquoi vous devez le faire. Qu'à cela ne tienne, vous le faites, un point c'est tout. Quand je pratique avec un Kohai, j'ai tendance à l'évaluer assez rapidement, plus le Kohai est bon, plus je lui en demanderai, parce que je sais qu'il pourra m'en offrir davantage. Si son niveau est faible, alors j'aurai tendance à exiger moins de lui (ou d'elle), mais d'exiger tout de même qu'il fasse des efforts pour améliorer la base. Quand un Sempai me donne un ordre, je m'efforce d'y obéir de mon mieux. C'est d'ailleurs comme ça que le savoir se transmet. J'ai moi-même été tout nouveau, nous l'avons tous été. Nous avons progressé chacun à notre manière et nous vous proposons les clés qui nous ont fait évoluer. Obliger les Kohai à obéir à leur Sempai, c'est s'assurer que les anciens ne perdent pas complètement leur temps à donner des clés qui ne seront pas utilisées.

Vous comprendrez qu'avec ces devoirs, le Sempai n'est pas "récompensé" par ses droits pour avoir "enduré" Jean-François pendant plus de temps que son Kohai. Ce n'est pas une récompense, mais un juste retour des choses: le Sempai, peu importe son grade, a emmagasiné plus de savoir que son Kohai, même si ce dernier a un grade supérieur.

Par l'obéissance aveugle envers ses Sempai, le respect est maintenu. Les plus anciens sont tous des gens très respectueux, s'ils voient qu'un de vos Sempai vous manque de respect, ils vont intervenir. Ce n'est pas à vous de vous faire justice. Pour ceux qui ne me croient pas, en octobre, j'ai pratiqué avec un tout nouveau, ceinture blanche, débutant, bref, un Kohai. J'allais oublier de faire mon salut quand il m'a salué. Comme j'était déjà presqu'en Ichimonji, j'ai fait un salut de qualité médiocre, et tout de suite Jean-François m'a repris: "David, mais qu'est-ce que c'est que ce salut de merde?" Et j'ai repris mon salut, pour qu'il confère le respect dû à mon Kohai.

La règle Sempai / Kohai est ce qui garde le groupe cohérent. C'est ce qui fait que, pour l'erreur d'une personne, il arrive que tout le groupe paie. Y compris les innocents, y compris les ceintures noires. Parfois même, SURTOUT les ceintures noires (l'image de pompes à une main sur le parquet, il y a deux ans, me revient en tête). C'est cette règle qui fait que personne n'élève sa tête au-dessus du reste du groupe, que le groupe prime sur l'individualité.

Enfin, le fait d'avoir une hiérarchie qui implique tout le monde permet de libérer les ceintures noires et le professeur qui ont beaucoup d'autres soucis à régler. Il y a de bonnes chances que, si vous avez une question et que vous la posez en remontant de Sempai en Sempai, vous trouverez une réponse longtemps avant d'atteindre quelqu'un qui est très occupé par l'administration du cours.

Finalement, je veux ajouter deux ou trois petits trucs sur la règle Sempai / Kohai. D'abord, c'est que vous n'aurez pas la même latitude en passant d'un Sempai à l'autre. Il y a d'abord une raison personnelle: certains sont plus ou moins à cheval sur les règles que d'autres. Par exemple, ceux qui se souviennent de Nirina, qui était le Sempai qui suivait Jean-François et Virginie, se rappellent peut-être qu'il était aussi un des moins pointilleux sur le respect qu'on lui devait, du moins à mon souvenir. Il y a ensuite une raison interpersonnelle (si la chimie est bonne sur le tatami entre vous et un Sempai, il sera peut-être moins rigide envers vous qu'envers un autre Kohai avec qui la chimie est moins bonne). Personnellement, j'ai tendance à être beaucoup moins ouvert avec une personne qui, à sa première année, a l'orgueil de venir me corriger, sur un ton fanfaron voire insultant (vécu à quelques reprises l'an dernier, heureusement pas encore cette année!) qu'avec quelqu'un qui pratique à fond, avec sérieux et silence.

Une autre remarque que je veux faire sur la règle Sempai / Kohai, c'est que je vous encourage fortement à devenir le Sempai que vous voudriez avoir (compréhensif, discipliné, attentif, etc), puisque ce sont des qualités qui vous parlent à VOUS, vous deviendrez donc une personne meilleure à vos yeux.

La dernière remarque que je vais dire est la suivante: vous ferez toujours une erreur ici ou là quant à l'application de la règle, c'est normal! J'en ai fait une cette semaine, et j'en fait au moins deux graves par année, même les ceintures noires en font parfois au Japon, personne n'est à l'abri d'une erreur. Si ça vous arrive, excusez-vous humblement, notez quelle fut votre erreur et tâchez de ne plus la reproduire. Vos Sempai seront généralement compréhensifs pour une première offense et vous expliqueront calmement quelle fut votre erreur, et pourquoi c'est une erreur.

Si mes Sempai trouvent des erreurs ou des oublis, je les prie de me corriger!

Le respect et la communication
Je ne sais pas pourquoi, mais je veux unir ces deux concepts dans mon post. Le respect apporté par la règle Sempai / Kohai est principalement d'ordre humain: je respecte l'individu qui est devant moi. Cependant, sur le tatami, dans la pratique, je considère que le respect entre Tori et Uke passe par le don de soi, agir à fond, ne pas se retenir.

Agir à fond, attaquer à fond, frapper à fond, tordre à fond, etc me permet de pratiquer comme il se doit, et permet à mon ou ma partenaire d'avoir un bon ressenti sur la technique à accomplir. À l'opposé, le respect c'est aussi d'encaisser à fond, de ne pas broncher, pour permettre à mon Tori de bien pratiquer. Je ne dis pas que le respect c'est de frapper comme un bourrin, mais de faire une bonne frappe.

J'en parle à quelques reprises sur le forum, parce que c'est quelque chose qui me hante par moment. Quand je pratique avec une fille, ou un frêle jeune homme, j'ai toujours tendance à me retenir parce que je ne veux pas les blesser, mais je sais que, d'une manière, en respectant leur intégrité physique, je leur manque de respect en leur privant de s'habituer à la douleur, en les traitant comme des faibles, d'une certaine manière.

Et pourtant je sais! Je sais qu'Isabelle est la première fille qui, bien que n'étant pas obligée d'aider à mettre et enlever les tatamis, faire l'effort de contribuer. Je sais que, quand Jean-François lui montrait quelque chose, il ne se retenait pas, je sais qu'elle a du courage et de la détermination et plus d'endurance qu'elle ne semble en avoir, et je sais qu'il en est certainement de même pour les autres avec lesquels je me retiens, mais j'ai trop peur de leur faire mal, alors qu'à d'autres, j'ai envie (amicalement) de faire mal!

Or, je remarque aussi que le respect est dans la communication. Plus je dois parler à quelqu'un pour lui expliquer un mouvement, plus, d'une certaine façon, je lui manque de respect en assumant qu'elle ne peut pas comprendre par un simple ressenti. Pour les nouveaux, c'est implicite: les Gohos et les Goggyos leurs posent problèmes et les aider simplement par la gestuelle ne les aide pas souvent. Cependant j'essaie, autant que faire se peut, de limiter ce que j'ai à dire et de laisser mes gestes dire le reste.

J'ai eu la chance, lundi, de pratiquer un peu avec Jérémie et nous avons énormément communiqué! Nous n'avons presque pas parlé, mais Dieu que nous avons échangé! Un regard, une pression ici, un mouvement là étaient autant de manières de partager une erreur, une ouverture, un manque d'attention. La parole n'est qu'une façon de communiquer, et dans le ninjutsu, ce n'est pas toujours la plus riche! Et j'ai d'autant plus de respect pour Jérémie que l'échange fut discipliné, silencieux, mais ô combien riche!

Sur ce, je vous dis: à lundi!
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Le retour du Journal de Bord - Page 2 Empty Merci David.

Message  raph Dim 14 Nov - 12:37

Merci David pour tes post... pourquoi merci ?

Je me rend compte que je n'arrive pas à communiquer comme tu le fais dans tes post, je m'explique. Ce que tu aborde est développer, détaillé avec intelligence, ce qui facilite la lecture et permet d'apporter une réflexion sur un sujet et une ouverture pour un éventuel échange d'idée (point de vue...). Le fait que que tu ne te censure pas, que tu parle avec sincérité, humilité, courage, humour (oui tu es drôle si je puis me permettre)... et j'en oublie, me donne un bonne exemple de ce que peut être un post de qualité ! Oui car je trouve que tu as de grandes qualités humaines et intellectuels (non ce n'est pas une déclaration d'amour...). Quand je te lis je suis forcé de me dire, "raph tu n'es pas généreux dans tes post". Dans ton journal de bord j'y vois beaucoup de la générosité, et cela me fais penser à la phrase : "plus facile de prendre que de donner" (comme disait le chanteur...). Merci encore David, même si tu as des défauts (comme tout le monde, ou presque).

Après réflexion, quand je lis les post de ce forum (les vôtres, les miens...), j'y trouve une certaine richesse, et parfois même une certaine pauvreté. Souvent, après avoir posté je relis mon post et je me dis : "c'est pas terrible" et pour me consoler je me dis "tu fais ce que tu peux" (puis je faire ce que je ne peux pas ?). Du coup, je me sent un peu confus. Je m'explique, tout ces doutes, certitudes, questions, affirmations, remises en question... m'apporte une réel confusion, à tel point que, parfois, je ne sais plus quoi en pensé, de vos post et des miens.

L'esprit c'est un problème, et je constate que le miens est bien malade et que celui des autres (parfois) l'est aussi. L'ouvrage : "de l'amour et de la solitude" (KRISHNAMURTI) me bouleverse, à tel point que je n'arrive pas à le finir. J'écris ceci pour rebondir sur le fait que de vivre dans un endroit où l'on a pas ses racines, ses proches, ses ami(e)s, c'est difficile (c'est aussi mon cas). Vivre sans être esclave de notre esprit c'est tout aussi difficile ! Je me rend compte actuellement que mon esprit m'emprisonne, me ferme aux autres et à ma vrai nature. La plupart du temps, je ne suis pas libre, je ne vie pas, et tout est figé... figé par ce désir de devenir quelqu'un d'autre (un meilleur pratiquant, un homme accomplie socialement et intérieurement...). Ce désir de réussir (ma mort et ma vie... futur, passé) m'aveugle et m'occupe (me préoccupe...). De l'illusion, mon esprit en fabrique en permanence et je m'y conforme dans le présent. Je vois et comprend le mécanisme, mais impossible de s'en défaire. "La vie est simple", comme nous dit Jean François, alors pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple... le fait de me compliquer la vie m'empêche tout bonnement de la vivre pleinement, et d'être en communion avec elle et tout ce qu'elle comprend (solitude, joie, souffrance, amour...). Cette communion avec la vie me semble être une clef de voûte du "nin jutsu" et de l'esprit "ninja" (le non esprit...).

A bientôt.


Raph.

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Le retour du Journal de Bord - Page 2 Empty Re: Le retour du Journal de Bord

Message  Admin Mer 17 Nov - 0:36

merci a david et raphael d'élever le niveau aussi haut
merci beaucoup

david : je prendrais bien ton texte comme reference pour expliquer les rapports sempai/kohai...

raphael : quel chemin parcouru depuis ton arrivée (a titre humain) continue et ne te décourages pas.

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Message  David Lun 22 Nov - 23:08

Raphael a écrit:
Merci David pour tes post... pourquoi merci ?

Je me rend compte que je n'arrive pas à communiquer comme tu le fais dans tes post, je m'explique. Ce que tu aborde est développer, détaillé avec intelligence, ce qui facilite la lecture et permet d'apporter une réflexion sur un sujet et une ouverture pour un éventuel échange d'idée (point de vue...). Le fait que que tu ne te censure pas, que tu parle avec sincérité, humilité, courage, humour (oui tu es drôle si je puis me permettre)... et j'en oublie, me donne un bonne exemple de ce que peut être un post de qualité ! Oui car je trouve que tu as de grandes qualités humaines et intellectuels (non ce n'est pas une déclaration d'amour...). Quand je te lis je suis forcé de me dire, "raph tu n'es pas généreux dans tes post". Dans ton journal de bord j'y vois beaucoup de la générosité, et cela me fais penser à la phrase : "plus facile de prendre que de donner" (comme disait le chanteur...). Merci encore David, même si tu as des défauts (comme tout le monde, ou presque) ( . . . )
Raphael, si tu permets, je vais revenir ""brièvement"" sur ce que je t'ai dit après le cours de lundi dernier. À chaque fois que je clique sur le bouton "envoyer" du forum, j'ai toujours un doute, une peur: est-ce que c'est clair? vais-je être bien compris? est-ce que l'on va accepter ce que j'écris? est-ce que je vais recevoir des claques virtuelles? Ceux qui ont commencé la même année que moi se souviendront peut-être des deux ou trois graves affronts que j'ai fait sur le forum. À l'époque, j'avais songé un moment d'arrêter d'écrire, parce que quand on met ses tripes sur le forum, recevoir une critique peut faire mal! Mais je me suis vite rendu compte que de me cacher de la critique extérieure ne me permettrait pas d'évoluer en tant qu'humain. Écrire ce que j'écris, mais surtout oser le partager, ne demande pas du courage, mais une absence de peur, ce qui est très différent. Comme je l'écrivais quelques lignes plus haut, à chaque fois que je rajoute un post, j'ai un petit (parfois gros) stress, toujours. Par exemple, le dernier post, je me demandais justement si mon "humour" sur la règle Sempai / Kohai serait bien reçu, si je n'allais pas plutôt recevoir des blâmes et des baffes. Parfois, je sais que je vais à l'encontre des idées reçues dans le Dojo, parfois j'ouvre carrément la porte à des critiques, et parfois on me critique là où je ne m'y attendais pas.

Basile un jour m'a dit: ne demande pas comment faire quelque chose, fais-le comme tu le penses ; si c'est bien, on te le dira, et si c'est mal, on te le dira aussi, n'attends pas l'approbation avant d'agir. Et c'est un peu ce que je fais: la petite voix qui cherche à me mettre dans le doute, je ne l'écoute pas, je l'envoie faire un tour quand je clique sur "envoyer". Elle est toujours là, mais je ne me concentre pas dessus, j'essaie de l'oublier, ne serait-ce que cette fraction de secondes. L'autre principe auquel je tiens, c'est de dire ce que je pense réellement, et non ce que je sais qu'on veut m'entendre dire. Jean-François nous enseigne la liberté, ça serait con d'utiliser cette liberté acquise avec effort pour devenir le disciple aveugle de Jean-François! C'est facile de tomber dans la flagornerie, de flatter des ego, ça me rend meilleur lèche-botte, mais ça ne fait pas progresser. Pour citer Kurt Cobain, je préfère être haï pour ce que je suis, plutôt que d'être aimé pour ce que je ne suis pas. Et puis, être confiant, c'est accepter que ses qualités, comme ses défauts, sont partie intégrante de soi-même.

Bref, il faut écrire avec son coeur et mettre sa tête dans un tiroir! Ceci dit, courage, tu es sur la bonne voie, c'est pas moi qui le dit, c'est Jean-François!


Jean-François a écrit:merci a david et raphael d'élever le niveau aussi haut
merci beaucoup
Merci à toi, Jean-François, c'est un peu beaucoup grâce à toi si on est rendu là!

Jean-François a écrit:david : je prendrais bien ton texte comme reference pour expliquer les rapports sempai/kohai...
Oui, avec plaisir! Mais je devrais l'éditer, soit pour rajouter ce que je peux avoir oublié, soit pour l'adapter au format où tu veux le mettre (par exemple, dans une brochure, mon expérience personnelle au "je" pourrait mal passer). Si tu veux, envoie-moi un message privé pour en discuter!

Passons maintenant au sujet principal de l'épisode du jour!

Être dans l'instant présent

Au cours de mercredi dernier, Jean-François nous a fait débuter par les roulades. Les miennes étaient nulles. Non pas dans la forme (je crois que je ne me suis pas "trop" mal débrouillé), mais dans le fond. Dans ma tête, au lieu de simplement essayer de rouler, je me suis retrouvé à me mettre de la pression: "Tu dois être aussi bon que l'an dernier, et ton délai pour retrouver ton niveau est de 5 secondes! Sois bon, MAINTENANT!" Bref, je n'étais pas dans l'instant présent, mais dans un présent différent, un genre de "ce qu'aurait pu être mon niveau si..." et ça s'enlignait pour être un très mauvais cours pour moi . . .

. . . jusqu'à ce que je fasse trois roulades Yoko Nagare avec Jérémie. Jérémie, je le perçois comme le ceinture noire effacé, discret et je dois avouer que, en dehors du Dojo, je ne pense pas souvent à lui, contrairement à beaucoup d'autres. Il faut dire aussi que je n'ai pas eu la chance de pratiquer souvent avec lui, et peut-être que ce manque de contact y est pour quelque chose. Cependant, chaque fois que j'ai pu pratiquer avec lui, autant l'an dernier que cette année, a été un moment magnifique. Bref, nous étions face-à-face, nous tenant par la main, nous regardant dans les yeux, et nous avons fait nos trois roulades. Mais dans son regard, dans sa manière d'être, c'est-à-dire calme, attentif, chaleureux (je ne saurais décrire plus en détail), il a su me ramener dans le Dojo, dans mes tabi, sur le tatami. Grâce à ces trois roulades, j'ai réussi à me préparer pour le reste du cours.

Le reste du cours

La suite du cours était plutôt ironique! Alors qu'à ma première année, le cours "retour Japon" m'avait complètement perdu, et que, l'an dernier, j'avais réussi à suivre parce que j'étais guidé par un Sempai, cette année, j'étais le Sempai et j'ai guidé mon Kohai, qui, sans moi, aurait été complètement perdu!

Je ne dis pas que j'avais la science infuse, ou même que j'ai compris quoi que ce soit, mais simplement que j'ai ramené les mouvements de Jean-François à un dénominateur connu. Mon partenaire, Juan-Miguel, pour ne pas le nommer, semblait écrasé par la simplicité des mouvements et moi-même je me sentais un peu perdu, mais en ramenant aux bases nous avons réussi à nous débrouiller.

Le mouvement semble difficile? Travaillons plus sur le déplacement que sur la technique montrée, cela semble la clé ici. Ça ne marche toujours pas? Jouons alors plutôt sur le déséquilibre, le point de rupture. C'est rare que je dis ça, mais j'ai vraiment l'impression d'avoir aidé mon Uke, d'un état nerveux au début, il est devenu plus calme quand il a compris que je l'amenais sur des terrains connus.

David, tu tiens presque le truc, ne le lâche surtout pas!

Hier, j'ai surtout pratiqué avec Arnaud. J'aime et je déteste pratiquer avec lui. Je déteste, parce que ce qui marche sur les autres ne fonctionne pas sur lui, il est plus massif et plus sensible que les autres Uke et dès que je mets un minimum de force, il le sent et se durcit, rendant la technique impossible à compléter. J'aime travailler avec lui parce que, justement, je dois travailler d'autres notions que je ne travaille pas avec d'autres Uke : le Chi, la conscience, la non-force, etc.

Le problème, c'est que lorsque je n'arrive à rien, je cherche et après un temps à chercher sans trouver, je stresse et je "creuse ma propre tombe" en me mettant plus de pression pour trouver et en quittant le moment présent pour embrasser mon mental : le goût du succès, la honte, la peur, voire même la haine de l'échec, etc...

Enfin bref, je me démenais avec Arnaud à ne pas trouver, sentant que je n'arrivais à rien, lorsque j'entends Jean-François dire: "Mais qu'est-ce que c'est que cette merde!" Ça sentait le coup de gueule, mais j'étais convaincu qu'il m'était attribué. Quand il a commencé à tirer à boulets rouges sur les ceintures noires, je le prenais aussi pour moi, parce que je sais que je peux faire mieux, mais je n'y arrive pas. Et même quand il a félicité les ceintures vertes, rouges et blanches pour leur travail, je me mettais dans le groupe des gens qui peuvent donner plus, et mieux, mais qui n'y arrivent pas / ne le font pas.

Il faut me comprendre : quand un ceinture noire fait mal un mouvement, on lui dit qu'il est ceinture noire et qu'il ne peut pas se permettre d'avoir ce faible niveau. Moi, qui suis ceinture verte, et même pas haut gradé en plus!, je n'ai pas droit à plus de latitude : David, tu es un ancien, tu ne peux pas te permettre d'avoir ce niveau. Bon, j'en conviens, on ne me demande pas d'avoir le niveau d'un ceinture noire, mais on me demande de faire mieux que beaucoup d'autres, de par mon ancienneté. C'est donc un peu normal, non pas que je me considère comme un ceinture noire, mais que je considère que j'ai moins de marge de manoeuvre que les 3/4 du Dojo.

Enfin bref, j'en étais à ces réflexions quand Jean-François dit: "David, tu tiens presque le truc, ne le lâche surtout pas!" Je suis désolé, mais je ne le crois pas. Les seuls trucs que je "tiens" en ce moment sont ma nullité, ma perplexité et ma détresse. Et encore, ce sont plutôt eux qui me tiennent, et par la gorge en plus!

J'en entends déjà des qui vont me dire : qui es-tu pour juger de ton niveau, pour remettre en question Jean-François quand il te fait un constat / compliment. À cela je répondrais que je ne juge pas ma technique, mais je juge ce que vous ne voyez pas : je juge le fond, et pas la forme. Le fond, c'est ce qui se passe entre mes deux oreilles quand je fais la forme. Le fond, c'est la petite voix qui dit : "Tu y arriveras pas." ou encore "Une ceinture blanche est capable de faire ce que tu n'arrives pas à accomplir après 2 ans de pratique." Le fond, c'est ce que j'écris depuis le début de ce chapitre. Pas que du négatif, mais trop peu de positif. Le fond, c'est ce qui empoisonne ma pratique depuis mon retour au Dojo en octobre.

Le "truc que je tiens", c'est le fond, c'est ce que je dois changer, c'est l'ennemi à abattre. Alors je ne comprends pas, mais pas du tout! Surtout que le cours où Jean-François me fait ce "compliment", comme un con, j'oublie ma carte au Dojo!

Bon, j'en aurais plus à dire, mais je vais m'arrêter ici.
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Message  David Lun 29 Nov - 5:33

La petite histoire d'un mercredi qui a bien débuté, mais très mal fini
Ce mercredi, j'étais de bonne humeur, joyeux et calme pour la majeure partie de la journée. Tout allait bien. Or, lorsque j'ai quitté ma demeure pour le Dojo, je me suis mis à songer à mon dernier post, et je me suis convaincu, chemin faisant, que ça n'allait pas aussi bien que je le pensais. Exaspéré en arrivant au Dojo, je n'ai pas porté attention lorsque j'ai posé mon badge . . . mais ce n'est pas tout. Un peu à vif par l'émotion négative qui m'avait envahi, je n'ai eu aucune "pitié" lorsque j'ai vu quelques nouveaux mettre les tatamis sans attention (pas posés perpendiculairement, partant dans des angles opposés, etc). Dès ce moment, j'étais rongé par la colère envers eux. Puis, juste avant le salut, Jean-François et Virginie nous ont fait "méditer" un peu, pour nous détendre. Ça m'a calmé *légèrement*, mais après le salut, comme j'allais prendre ma place tout à côté des ceintures noires, place qui me revient de par mon ancienneté, trois ceintures blanches se sont glissés derrière moi et ont pris "ma" place. J'ai été refoulé à l'autre extrémité du tatami. Si j'étais en colère avant, alors là je me suis mis à voir rouge. Je voulais souffrir, et je voulais que tout le monde souffre lors du cours, tellement j'étais emporté par la rage. Puis, lorsqu'est venu le temps de pratiquer, sachant que j'aurais démoli un Kohai qui aurait fait l'erreur d'allumer une seule étincelle en moi, j'ai décidé de choisir une Uke débutante avec qui je n'ai pas l'impression de perdre mon temps quand je donne des indications. Du coup, j'étais beaucoup plus calme et même au deuxième cours, quand j'ai changé de Uke, j'en ai choisi un avec qui j'aime pratiquer, mais le mal était déjà fait. Pendant la pratique au bô, j'étais estomaqué par le manque de conscience des autres pratiquants (sempai et kohai réunis) qui maniaient le bâton de façon dangereuse, sans faire attention aux autres autour, mais est-ce que moi-même je portait attention à mon maniement du bâton?

L'allégorie de Jean-François sur la traversée du désert, puis du fleuve, s'applique à moi d'une manière spéciale : peinant à garder la tête hors de l'eau depuis quelques semaines, hier, j'ai carrément décidé de descendre plus profond dans les flots et tenter volontairement de me noyer, simplement pour prouver que j'avais raison, ou que Jean-François avait tort . . . et à la fin, tout faire pour prouver cela n'a pu prouver qu'une chose, je suis parfaitement capable de faire preuve d'immaturité. Je ne m'excuse pas auprès de Jean-François pour ma pratique de mercredi, d'abord parce qu'il n'en a rien à faire de mes excuses, et, à plus forte raison s'il est offusqué de ma pratique, parce que je devrais être encore plus offusqué de moi-même.

Enfin, s'il y a des leçons à tirer (et il y en a : shikin haramitsu daiko myo), c'est que:
1- Je ne serai jamais assez profond dans la merde que je ne puisse creuser encore mon trou.
2- Je suis capable de redevenir immature, même si je croyais m'être départi de ce défaut l'an dernier.
3- C'est irresponsable de ma part de demander aux débutant et aux anciens d'avoir conscience de ce qu'on fait au Dojo si je ne suis pas capable de prendre conscience moi-même de ce que je fais au Dojo.

Ma résolution? Ne PAS me racheter dans la pratique mais plutôt essayer de faire table rase des dernières semaines. Oublier les mauvais moments et repartir à zéro. Pourquoi ne pas me racheter? Parce que si je le fais, je vais me fixer des objectifs, et donc, donner une prise supplémentaire à mon mental pour me jouer d'autres tours. Si au contraire je fais table rase (et que je réussis à oublier ces mauvais jours), mon mental n'aura que l'emprise qu'il avait auparavant.

Sur ce, à ce soir!
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Message  David Mer 8 Déc - 6:34

Retour sur une semaine plus zen
Un cours avec des roulades et des armes, ouais! Que pouvoir demander de plus? Très peu, sinon de faire les mouvements comme il se doit. Et même ça, j'y arrive. Je ne dis pas que je fait tout parfaitement, mais que je fait beaucoup mieux que lors de la semaine du dernier post. Et je ne me mets même pas de pression mentale! Il faut dire que j'écoute de la musique qui me met de bonne humeur et plein d'entrain juste avant de quitter pour le cours, et même au Dojo, l'ambiance est beaucoup plus conviviale et moins tendue! Je ne sais pas si mes mouvements sont mieux qu'avant ou même si je rends les techniques vivantes, mais je suis de nouveau en paix avec moi-même! Simplement pour ça, je suis satisfait de mon travail au Dojo. Et en plus, comme si ce n'était pas assez, j'ai de la musique en tête de façon quasi-permanente!

Et justement . . .
Et justement, je me demandais, et j'aimerais bien tenter le coup ne serait-ce qu'une seule fois... Quel serait le résultat si je pratiquais avec de la musique dans mes oreilles? De la bonne musique, entraînante, qui me donnerait envie de danser en pratiquant... Est-ce que ça donnerait plus de vie dans mon mouvement? Est-ce que ça apaiserait davantage mon mental? Ou est-ce que, au contraire, ça affecterait négativement mes mouvements? Enfin, c'est un test auquel je pense de plus en plus depuis deux ou trois cours...

Mon égoïsme (ma paresse?) et mon Uke
Depuis mon retour au Dojo cette année, je suis plus égoïste que par les années passées. Mon égoïsme ne se manifeste pas par un refus d'aider un Kohai (au contraire, je crois que, cette année beaucoup plus que les autres, je tiens à aider mes Kohai du mieux que je peux), mais par mon choix de Uke. J'ai mes Uke préférés (nous avons tous des Uke préférés!), et c'est d'abord avec eux que je veux pratiquer (mais mes vrais Uke préférés préférés sont ceintures noires maintenant, alors malheureusement je ne peux plus pratiquer avec eux Sad Ceci dit, j'ai d'autres Uke préférés Wink )

Comme, en tant que Sempai, je dois faire un effort pour éviter que deux ceintures blanches pratiquent ensemble, je ne peux pas toujours pratiquer avec mes Uke préférés (même si parfois j'essaie quand même Wink ). Cependant, j'ai remarqué que, quand je pratique avec des ceintures blanches, je pratique plus souvent avec les filles qu'avec les hommes. Laissez-moi vous arrêter avant que vous ne développiez des pensées perverses! Je pratique avec elles parce qu'elles n'ont pas un défaut que tous les débutants hommes ont : elle ne mettent pas (ou trop peu) de force!

Je suis passé par là moi-même, en tant qu'homme, on nous a éduqué, d'une certaine manière, à être fort : quand une technique ne fonctionne pas, au lieu de chercher dans le déplacement ou dans le déséquilibre de Uke, bref de faire dans la douceur et la dentelle, on se crispe et on "compense" par la force ce qu'on ne parvient pas à réussir par la douceur. Le problème n'est pas tant que les débutants mettent de la force (il m'arrive encore d'en mettre, après plus de 2 ans de pratique!), mais c'est la certitude que certains débutants manifestent après leur mouvement, alors que je sais très bien qu'ils ont tout faux. Et dans ces cas, je sais que ça ne sert à rien de leur expliquer qu'ils n'ont pas compris... et je me retrouve avec un mauvais Uke qui refuse d'évoluer... C'est donc peut-être plus par paresse que par égoïsme que je préfère travailler avec les filles débutantes : il y a beaucoup moins de trucs à expliquer avant d'obtenir un "bon" Uke.

Les filles, elles, n'ont pas ce problème. Oui, parfois elle vont mettre de la force, mais, consciemment ou inconsciemment, la plupart (en tout cas, dans la cuvée 2010-2011) sait que ce n'est pas bon. Les femmes, selon moi, commencent une étape en avant des hommes. Elles ont un défaut en moins, mais le défaut suivant, elles l'ont beaucoup plus profondément ancré en elles : le manque de confiance.

C'est un autre défaut que nous avons tous, quand nous commençons à comprendre, que de ne pas avoir confiance en notre mouvement, en notre technique, bref, en nous. C'est ce deuxième défaut qui, à date (selon moi et d'après mon expérience) est le plus dur à se débarrasser, parce qu'on s'affronte soi-mêmes, d'une certaine manière. Les filles avec qui j'ai pratiqué cette année (nouvelles ou moins nouvelles) commencent toutes avec ce défaut, mais pas celui de la force. J'ai donc l'impression, d'une certaine manière, de pratiquer avec quelqu'un d'un peu plus avancé qu'un vrai débutant ceinture blanche...

Je disais que les hommes mettent tous de la force en commençant, et que certains se complaisaient dans leur non-compréhension du ninjutsu. Je tiens à spécifier que je ne veux surtout pas généraliser cette affirmation non plus. J'ai eu de très belles surprises avec certains Uke mâles ceintures blanches cette année (que je crois, d'ailleurs, être les plus jeunes du Dojo...), qui mettent de la force, mais qui sont à l'écoute quand on leur dit que ce n'est pas bon, et qui essaient de mettre moins de force (ils n'y parviennent pas toujours, mais on sent l'effort, et simplement ça, c'est encourageant).

Enfin, cette année, à chaque cour, j'essaie de me gâter en pratiquant avec mes Uke préférés, ceux et celles avec qui je sais que je peux aller chercher un peu plus loin... Vous me pardonnerez mon égoïsme, mais moi aussi j'ai envie d'évoluer! Razz

Edit: Désolé si c'est pas clair, je ne me suis pas relu... je le ferai ce soir ou demain.
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Message  David Jeu 9 Déc - 7:50

Bon, j'ai relu le texte précédent et comme le cours d'hier était sans précédent pour moi, j'ai même pris le temps d'écrire mon ressenti, encore à chaud. Je sais que je vais avoir l'air de me vanter, qu'à cela ne tienne, je ne veux pas mentir sur ma réflexion. Voici donc :

L'inspiration
Hier, c'était un drôle de cours! J'étais ultra-motivé et joyeux à cause de la neige (enfin, ça me rappelait ma patrie), mais dès que les échauffements, la musculation et les roulades ont commencé, je ne le sentais plus. J'avais l'impression que ce serait un loooong cours, parce que j'étais beaucoup trop dans ma tête et pas assez dans l'instant présent. Puis, dès les premiers mouvements de Jean-François et pendant toute la première partie du cours, je me suis trouvé comme inspiré par une force plus grande que moi ; j'étais en feu.

Je ne dis pas que j'étais bon, c'est à Jean-François d'en juger, mais j'ai fait de nombreux mouvements et jamais deux fois le même. En plus, j'étais à l'écoute du corps d'Uke sans lui forcer mes directions, je ne me suis pas accroché à mon arme (quand j'en avais une) et, pour la première fois, je me suis retenu de faire ce que je voulais faire, pour plutôt faire autre chose (pas tout le temps, bien sûr, mais à quelques reprises, je me suis dit : "je ne peux pas faire ça, c'est trop facile, trop prévisible!" Et j'ai plutôt opté pour la surprise que pour la force). Même mon Uke n'en revenait pas après le cours (et pourtant, nous avons travaillé souvent ensemble!).

J'aime bien croire que ce fut une inspiration divine : ça me rappelle un peu ces poètes grecs et latins qui remettent leur oeuvre dans les mains des Muses, au lieu de vanter leur propre talent. Parce que, sincèrement, je ne sais pas si je pourrai reproduire, non pas les mêmes mouvements, mais le même esprit de pratique . . . Ce que j'ai fait hier, bien que j'en sois fier (très fier, même), ne m'appartient pas.

L'autre raison qui me pousse à croire que c'était une inspiration et non un talent, fut le changement dans ma pratique entre le premier et le second cours : quand les frappes sont devenues plus ciblées et plus précises, ma qualité de travail a considérablement diminué, je n'ai plus senti cette liberté et cette ouverture que j'avais avec Uke, l'inspiration m'avait quitté . . .

Est-ce ça, le fameux "truc" dont parlait Jean-François? Je ne le sais pas, mais hier, pendant une heure environ, je tenais quelque chose de vraiment bien et agréable, et ce quelque chose ne voulait pas me quitter (bien qu'il ait fini par le faire à la pause). La bonne nouvelle reste néanmoins que j'ai touché à cette inspiration et que, avec la pratique et sans trop m'y accrocher, je pourrai peut-être y goûter à nouveau!

Je veux aussi rapidement revenir sur une réflexion que j'ai faite après le cours. J'ai souvent dit que quand on pratique, il ne faut pas douter, or hier, je n'ai pas douté, mais je n'ai pas eu confiance non plus. C'était une absence de doute plutôt qu'une présence de confiance. Peut-être que, quand on "est", tout simplement, tout ça n'importe plus?

Réflexion personnelle
Qu'est-ce qui fait que je considère que ma pratique s'est autant améliorée depuis quelques cours? Est-ce la magie des nouveaux tabis et guêtres du Japon? Est-ce parce qu'on utilise des armes? Est-ce la nouvelle orientation que donne Jean-François à ses cours? Est-ce la musique que j'écoute et qui m'égaye? Est-ce parce que j'ai retrouvé mon humeur positive? Aucune de ces réponses? Toutes ces réponses?
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Message  Julio Jeu 9 Déc - 11:18

Merci pour ces posts David !
Ce n'est pas évident de s'exposer comme cela surtout dans un forum public.
Pour ce qui est des points du Uke préféré ou de la musique
j'aimerais te donner mon point de vue à moi selon mon expérience.
Après certains ceinture noires ou des maitres comme Jean François auront je sui s sûr un discours autre je crois.

Pour les ceintures blanches, il m'est déjà arrivé justement de pratiquer avec "une" ceinture blanche et d'être surpris par sa puissance de shuto à la gorge; même par rapport à des ceintures vertes bien avancées.
Les ceintures blanches ont tout à apprendre sur certains points , mais le fait d'expérimenter
sans des idéées ou techniques préconcçuescar ils découvrent, peut faire que des fois on peut être agréablement surpris et se dire :
"ben dis donc ça me parait bien plus fluide et efficace qu'avec tel ceinture verte" !
Après tu ne dois pas être le seul à être égoiste , j'ai aussi certains Uke que je préfères, te je reconnais que toujours pratiquer avec eux, c'est être égoiste quelque part et ne pas savoir ce que veut dire "donner".
La vie n'est pas faite pour garder je crois, mais plus pour donner et apporter aux autres !
Sinon je crois on ne sert à rien sur cette terre !
C'est vrai que cela demande du courage aussi.


Pour la musique , je crois cela a forcément un impact : tout dépend de la musique que l'on
écoute , si c'est de la musique qui bouge trop ou énervée, je doute que l'on arrive dans un état serein au Dojo.
Ensuite il faut se méfier, la musique c'est une déformation de la réalité, c'est comme prendre un verre avec des amis en quelque sorte , on oublie tous les tracas et la réalité
et justement on est en dehors de la réalité.
Je sais que la musique me permet de garder un minimum de "Zen" par rapport à tout ce qui peut avoir lieu dans les transports en commun par exemple.
Quand on ne veut pas être "touché" par les "bavardages désagréables" si on peut dire
de personnes frustrées ou de personnes dans leurs erreurs intérieures !
Surtout quand on se dit, ailleurs en voiture ou scooter on aurait pas à supporter la "connerie" ou "critiques" de telles personnes !
Je crois la musique peut être bénéfique pour compenser l'effet non naturel et non forcément positif de la journée , si la musique rend positif c'est pas mauvais.
Ensuite il ne faut pas tomber dans le piège et imaginer mille et une merveilles via la musique quand la réalité est autre que celle que l'on imagine au futur ou au passé.

Je dirais le plus important est l'état d'esprit , si on garde un état d'esprit , des objectifs positif , même face à ce qu'il se passe à l'extérieur comme des critiques non fondées,
ou notre simple imagination qui nous dit que l'on est pas assez bien etc ....
En gardant des points positifs et des objectifs en tête alors on peut les oublier et rester
plus ou moins centré, ou plus présent dans l'instant présent et optimiste.
C'est ce que je m'aperçois.

J'appliques aussi "Shikin Aramitsu Daiko Miyo" à la vie de tous les jours..
Chaque fois quelque chose tourne de travers je me dis c'est forcément que je n'ai pas fait ce qu'il fallait ou que je n'avais pas le bon état d'esprit positif.
Je me dis des fois que c'est envoyé par le ciel ou l"univers, pour que je changes ma vision des choses ou mon état d'esprit et pour que je ne reste pas dans mes illusions figées.

Je crois c'est comme avait dit Jean François , pourquoi se compliquer autant , on devrait être heureux maintenant !
Pour ma part je parles trop intérieurement, mois de bavardages et interrogations par rapport au futur , à l'incertain , quand on y arrive permet de plus se laisser aller
et être plus présent.

Voilà , c'est mon point de vue du moment.
Malheureusement je ne suis pas sûr qu'il dure quelques jours Laughing

Gambatte.
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Message  lauri Ven 10 Déc - 5:12

David, il y a une phrase qu'on a souvent entendu au dojo: "il est bon de se poser des question mais pas de vouloir y répondre".
Peu importe ce qui t'a fait vivre cette sensation, la preuve est que tu ne l'a pas cherché mais qu'elle est venue d'elle même.
Peut être que tu était tout simplement prêt à vivre cela.
Mais chercher des réponses, c'est s'accrocher à quelque chose et déjà commencer à le figer.



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Message  David Mer 22 Déc - 0:55

Julio a écrit:Après tu ne dois pas être le seul à être égoiste , j'ai aussi certains Uke que je préfères, te je reconnais que toujours pratiquer avec eux, c'est être égoiste quelque part et ne pas savoir ce que veut dire "donner".
La vie n'est pas faite pour garder je crois, mais plus pour donner et apporter aux autres !
Tu as bien raison Julio, je dois faire l'effort de partager mes Uke!

Julio a écrit:Ensuite il faut se méfier, la musique c'est une déformation de la réalité, c'est comme prendre un verre avec des amis en quelque sorte , on oublie tous les tracas et la réalité
et justement on est en dehors de la réalité.
(...)
Ensuite il ne faut pas tomber dans le piège et imaginer mille et une merveilles via la musique quand la réalité est autre que celle que l'on imagine au futur ou au passé.
Je dirais le plus important est l'état d'esprit (...)
Là-dessus, je dois t'avouer que je suis en désaccord avec la première phrase et en accord avec la dernière : supposons que l'on met la ville à feu et à sang et que je décide, malgré tout, d'aller me marrer avec des potes au bistrot, la réalité est *justement* que je suis en train de me marrer, que les raisons soient bonnes ou mauvaises de le faire. Ceci dit, c'est vrai que la musique n'a pas de vertus "magiques", mais elle change l'état d'esprit, et c'est surtout là-dessus que j'aurais aimé expérimenter...

Laurianne a écrit:David, il y a une phrase qu'on a souvent entendu au dojo: "il est bon de se poser des question mais pas de vouloir y répondre".
Peu importe ce qui t'a fait vivre cette sensation, la preuve est que tu ne l'a pas cherché mais qu'elle est venue d'elle même.
Peut être que tu était tout simplement prêt à vivre cela.
Mais chercher des réponses, c'est s'accrocher à quelque chose et déjà commencer à le figer.
Tu as totalement raison, j'essaie d'apprendre à laisser aller, or c'est difficile de simplement avancer dans la vie en prenant ce qui passe, mais en ne s'y accrochant pas! C'est de la philosophie sur le tatami, et la philosophie, la vraie (c-à-d la vivre plutôt que la dire et l'expliquer), c'est énormément difficile! Mais j'y travaille, j'y travaille!

Objectifs et déceptions
La semaine dernière, je me suis payé un petit cadeau, mais un cadeau qui s'avérera empoisonné! J'ai travaillé avec mes deux partenaires préférés, qui sont maintenant ceintures noires : Guillaume et Zoumana. Dans le cas de Guillaume, ce fut un beau coup du hasard, lorsque Jean-François a divisé le groupe en deux pour éviter de s'entre-tuer au ken et au bô ; dans le cas de Zoumana, c'était prémédité : le groupe était très peu nombreux et on a pu se le permettre.

Après coup, seul un immense sentiment de honte me reste en tête : ils sont à des années-lumière de moi dans leur pratique! Avec Guillaume, je mettais ça sur le dos du ken, puisqu'il en avait fait beaucoup plus que moi l'an dernier et qu'il avait nécessairement atteint un meilleur niveau que moi, mais avec Zoumana, ce fut un choc total, inévitable et il était impossible pour moi de ricocher la faute sur autre chose que sur moi-même : alors que, l'an dernier, je lui suis venu en aide à quelques reprises (parfois même sans le savoir!), cette année, j'ai dû lui demander de m'aider, parce que je n'arrivais à rien! Il avait développé une telle sensibilité que je me suis senti à nouveau ceinture blanche, à mes débuts il y a deux ans!

Pour moi, c'est un choc, un vrai, et sur plusieurs niveaux. D'abord, je réalise qu'ils ont progressé tellement plus vite que moi que je ne peux m'empêcher de me blâmer : suis-je si paresseux? suis-je si emmêlé par mon mental? Ensuite, je perds mes repères, puisque j'avais l'habitude de me comparer à eux, de me mettre sensiblement à leur niveau. Évidemment, la question qui se pose est maintenant : est-ce que nous étions vraiment sensiblement du même niveau ou ai-je été si imbu de moi-même que je me suis élevé sur un piédestal? Finalement, ça remet en cause l'objectif que je m'étais fixé...

Quand j'ai débuté il y a deux ans, je voulais devenir ceinture noire, parce que c'était un but en soi (à l'époque, j'étais tout plein d'orgueil et quoi de plus honorable que d'être ceinture noire?). L'an dernier, je voulais être ceinture noire pour avoir la reconnaissance de Jean-François (vous remarquerez que c'est un peu la même raison qu'auparavant, mais seulement filtrée et plus raffinée).

Cette année, je réalise que mon grade n'a pas d'importance : plusieurs de mes Kohai ont un grade plus élevé que le mien et ça ne me dérange pas, parce que, pour paraphraser un historien romain que j'aime beaucoup, l'éclat émane de la personne, non du grade (Jean-François parlait de la nécessité pour le pratiquant de "remplir sa ceinture"). Je n'ai pas besoin non plus de la ceinture noire pour avoir la reconnaissance de Jean-François : il me taquine et il est sévère avec moi, preuve qu'il se soucie de moi. Non, je n'ambitionne plus de la ceinture noire pour ces raisons futiles, bien au contraire! Plus je m'en "rapproche", plus je sens le poids qu'elle pèse sur les pratiquants et plus je me demande si je serais capable de subir une pareille pression et continuer à prendre du plaisir à pratiquer . . . De plus, devenir ceinture noire, ça serait me couper de nouveaux Uke avec lesquels j'aime bien pratiquer!

Non, cette année, la seule et unique raison que j'avais de devenir ceinture noire, c'était pour pouvoir pratiquer avec d'autres ceintures noires (et pas tous, en plus!), dont principalement Zoumana et Guillaume, parce que c'était avec eux que j'avais développé ma plus grande complicité dans la pratique. Maintenant que je réalise que je ne suis plus "digne" de travailler avec eux, j'en viens à une double conclusion : je ne veux plus devenir ceinture noire ; de toute façon, à regarder ces premiers dan, je n'ai pas ce qu'il faut pour le devenir.

Ceci dit, je ne suis pas triste et je ne parle pas du tout d'abandonner : j'ai encore beaucoup de choses à travailler sur moi-même avec le nin, je dois simplement cesser d'avoir des objectifs et simplement prendre ce que le nin me donne. Non je ne suis pas triste, seulement déçu et nostalgique de voir le temps emporter le passé avec lui . . .

Petite leçon de respect virtuel
Dans les grandes villes, Paris ou Montréal, le respect est une chose très rare et qui me donne toujours un petit frisson de bonheur quand je le vois entre étrangers ou que je le vis avec un(e) inconnu(e). Même dans la maison où j'habite, dans la Cité U, le respect est une chose très rare, puisque l'anonymat permet à certains résidants de polluer des espaces communs sans être découverts. Bref, le Dojo est à peu près le seul endroit où je sais que je vais trouver le respect entre pratiquants, un respect profond et une franche camaraderie. Or, le Dojo ne se termine pas à la porte de l'édifice, il se poursuit jusque sur ce forum.

J'ai remarqué, lorsque j'ai écrit mon dernier post, que le forum était presque devenu inactif, j'ai donc noté le nombre de vues que mon fil avait (1180 vues). Voilà, j'écris mon premier post depuis ce décompte et le fil compte maintenant 1260 vues. Ça fait 80 vues depuis la dernière fois. Vous trouvez ça respectueux, vous, lecteurs ingrats?

Le respect, ce n'est pas nécessairement de venir écrire : "Oh David, comme tu es beau, intelligent, drôle et cultivé!" (quoique mon ego en serait vainement flatté Wink ). Non, le respect c'est de partager, de donner lorsque l'on prend et pas seulement de prendre, prendre, prendre. Depuis mon dernier post, Julio a écrit son ressenti sur le forum, Audrey aussi et Laurianne m'a répondu. 3 personnes ont donné au groupe en prenant, 3 personnes sur 80 vues! Et je ne parle que de moi et de mon fil!!

Jean-François et ses ceintures noires donnent sur le tatami, c'est donc le minimum de leur donner en retour sur le forum. Et si, par bonheur, ils participent sur le forum, il faut le voir comme un honneur et un bonus. Mais, à moins qu'on me dise que Jean-François, Virginie et chaque ceinture noire du groupe est venu consulter mon fil 4 à 5 fois en l'espace d'une semaine, je trouve que vous, cher groupe, manquez énormément de respect envers moi, en osant venir lire mon Journal de Bord sans laisser aucune trace de votre passage "anonyme" sur le forum ; envers les autres qui ont écrit, pour les mêmes raisons ; et envers Jean-François, Virginie et les ceintures noires en ne leur donnant pas de retour sur leur enseignement.

Honte à vous, bande d'égoïstes.
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Message  Julio Mer 22 Déc - 2:48

Merci pour le post David !

Pour ce qui est de l'objectif de la ceinture noire, je crois au fond de nous certains se disent que c'est un signe de
reconnaissance ou d'un certain niveau atteint dans la pratique.
Après il faut garder en tête d'aller le plus haut possible, ne pas atteindre une ceinture mais atteindre le niveau de Jean François , Virginie (même si on peut rêver); je crois viser haut et aller le plus loin possible même
si on y arrive pas; comme t ule dis l'important c'est essayer, travailler, se remettre en question.
Ce que j'évites c'est trop me mettre la pression, des fois je veux trop bien faire , donc je me mets trop la pression
et je loupes tout.
De mon coté j'essaie de plus penser à essayer de travailler en qualité , ce qui n'est pas évident, surtout en fin de journée où on est pas toujours Zen , surtout après les transports bondés et la journée avec ses soucis.
Je gardes comme ligne le travail, même si le grade a son importance et sa marque de reconnaissance.

Pour ce qui est du respect, dans les grosses villes on peut arriver au début avec une équanimité ou un mental
plus serein, et l'ambiance etc ... peut nous faire changer.
On devrait considérer la ville comme le Ninjutsu et essayer de créer et garder un état serein ? ou équanime ,
voire dégager de l'amitié sans le montrer autour de nous ?
Dans mon cas je critiques , même si je progresses depuis les débuts du Ninjutsu sans me dire des choses à chaque personne croisée. Il m'arrive des fois de me dire dans ma tête à une personne en face :
"C'est bon , je suis comme toi, j'ai aussi envie de rentrer chez moi après une journée pas facile"
L'image et ma différentiation parisien/non parisien qui était constante en moi s'est un peu effacée , ne veut pas dire grand chose ; même ci cela existe des fois.
Ca doit être en moi aussi la peur du regard de l'autre et de ne pas être apprécié ou de mal me comporter comme
une phrase ou un mot de trop !
Je crois je devrais me dire tout le temps : " Je ne suis pas apprécié et on n'a pas à m'apprécier"
comme cela ce serait réglé.
Le respect c'est être capable d'oublier ses soucis , de ne pas mettre ses images collées directement sur les personnes en face de soi et de se sentir ou reconnaitre la bienveillance des autres ou simplement se sentir à égalité ?
Peut être pour repecter les autres, ne faut il pas se respecter avant tout soi même d'abord ? ( ou s'apprécier ??)
Sinon je crosi un minimum de politesse ,cela doit aider , mais sans chercher à en faire trop .
Pour ma part , je reconnais avoir bien du travail encore à ce niveau là.

Voilà c'était mes points de vues du moment.
Julio
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Message  David Mar 28 Déc - 10:38

D'abord, merci Julio de t'impliquer autant sur le forum (je crois que tu es celui qui poste le plus ici!), et, pour répéter ce que je t'ai dit au Dôjo, surtout ne t'excuse pas de participer sur ce fil. Ce n'est pas *mon* fil, et ce n'est pas tant *mon* journal de bord qu'*un* journal de bord. Toute contribution est appréciée (et pas seulement sur ce fil, mais ailleurs aussi sur le forum!). Si ce que j'écris vous donne des idées ou fait germer une réflexion, vous êtes non seulement les bienvenus mais même encouragés à la mettre ici pour compléter ou nuancer ce que je partage avec vous. Le fait que je suis un ancien ne signifie pas que mon point de vue est toujours le meilleur, ni même toujours bon!

Maintenant, pour revenir plus directement sur ton post, pour la question des grades, je suis entièrement d'accord avec toi : il faut faire ce qu'il y a à faire et ne pas se soucier du reste (ou tenter de ne pas se soucier du reste), le grade ne veut rien dire. Par contre, pour la question de respect, tu es passé à côté de mon commentaire : j'ai atteint un certain niveau de paix avec moi-même qui fait que je ne me frustre pas quand on me manque de respect dans la rue, parfois même ça me fait rigoler. La plupart des gens n'ont pas appris le vrai respect, on ne peut pas logiquement leur en vouloir de ne pas nous témoigner ce qu'ils ne connaissent pas, non? En fait, mon commentaire portait beaucoup plus sur les gens qui viennent sur le forum et qui prennent sans donner.

Je crois que la notion de respect est assez forte au Dôjo pour pouvoir affirmer que tout le monde devrait avoir ne serait-ce qu'une base du respect : beaucoup de posts ont une vingtaine de vues et aucune réponse. Ça fait une dizaine ou une vingtaine de personnes qui les consultent. Si tout le monde écrivait un post une fois de temps en temps, au moins je pourrais me dire que chacun contribue dans le domaine de ses capacités. Je ne demande pas nécessairement de voir émerger des dizaines d'autres journal de bord, ni même de lire de longues introspections sur la nature profonde du bien et du mal chez l'Homme ou de lire un style de génie ; un simple post qui énumère les techniques vues au cours et qui revient sur un ou deux détails me suffirait amplement. Qu'avons-nous au lieu de cela? Dix à vingt personnes qui viennent sur le forum comme des sangsues. Tant qu'à ça, aussi bien envoyer mes textes par courriel directement à Jean-François. Mais comme le groupe est plus important que l'individu, je continue de participer en public, et je continue d'espérer que d'autres contribuent à leur manière.

Bon, passons maintenant aux choses sérieuses. Je vais commencer en disant que, ce soir, je n'ai pas trop la tête à écrire et que, par conséquent, je serai bref.

La forme versus l'essence
Si vous étiez absent au cours d'hier, vous avez manqué un grand cours, très spirituel, très philosophique et très profond. On s'est fait dire, entre autre, que l'on possédait tous une parcelle de dieu en nous et que nous étions tous des dieux, d'une certaine manière (évidemment, sous-entendu qu'il fallait agir en tant que tel). Or, ce n'est pas tant sur ce point que je voudrais revenir que sur celui qui a ouvert le cours : le mobile ou, si vous préférez, l'essence.

C'est ma troisième année de ninjutsu, évidemment, on m'a fait faire des goggyos plus souvent qu'à mon tour, mais pour moi, ce qui différenciait Chi de Sui, Sui de Ka, Ka de Fu, c'était la forme. Et pourtant, on me martelait que Chi c'est la puissance ; Sui, la fluidité ; Ka, l'explosion ; Fu, l'absorption. Il ne restait qu'un petit trait intellectuel à faire, et en bon universitaire que je suis, c'est quelqu'un d'autre qui a dû l'épeler pour moi! La forme n'est qu'un "prétexte" à l'essence! Après le cours d'hier, j'ai réalisé qu'on peut faire tous les goggyos en Chi, ou en Sui, ou en Ka, ou en Fu.

Ce qui est probablement une évidence pour beaucoup d'entre vous m'a frappé de stupeur hier (enfin, pas seulement de stupeur, Jean-François m'a quand même administré plusieurs shutos assez violents alors qu'on pratiquait Chi no kata dans une forme Sui!). Il ne me reste plus qu'à développer ces quatre essences : puissance, fluidité, explosion et absorption.

D'ailleurs, petite question idiote : comme certains éléments s'opposent (eau feu, air et terre), est-ce que maîtriser l'essence d'un élément rend plus difficile la maîtrise de l'essence de son élément opposé?

Petite astuce de caribou-jutsu
Avant de vous laisser, un petit conseil pour circuler aisément, rapidement et sécuritairement sur la glace. Vous connaissez tous le fameux "shizen dans le métro", eh bien appliquez maintenant le "shizen sur la glace"! C'est tout aussi efficace et testé au Canada, foi de bûcheron!

Si vous marchez les genoux pliés en levant très peu les pieds du sol, je vous garantis que vous pouvez courir sur *toute* surface glacée. Évidemment, tout comme il ne faut pas accélérer d'un coup ou freiner abruptement, si vous voyez une pente, il faut la suivre et non la combattre, exactement de la même manière qu'en ninjutsu il faut être attentif à Uke (la glace) et conscient de son environnement. Même chose pour les surfaces glacées inégales ou bossées, mieux vaut pour vos fesses de suivre le mouvement que de tenter une manoeuvre maladroite!

Bref : shizen et à l'écoute du mouvement qu'indique la glace!
David
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Message  Nicolas GUEGAN Mer 29 Déc - 6:08

Oui, effectivement le caribou no jutsu est efficace, j'ai travaillé mon shizen ainsi ces derniers temps, faute de temps pour venir au Dojo, je pratique quand je sors de chez moi^^.
"La pratique commence en dehors du Dojo"

Pour compléter ta technique ^^, j'ai également remarqué que plus on est bas mieux c'est comme par exemple un bon ichimonji bas sur glace nous permet de ne pas glisser non plus et de rester stable. Bon par contre pour la marche là ça pose quelques problèmes ^^'''

Pour en revenir aussi à ce que tu disais sur le fait de ne pas combattre la glace, et de se laisser aller (ça je l'ai appris en faisant du ski alpin, si on essaye de se mettre sur ses cars pour résister à une plaque de glace c'est la chute assurée...) cela me fait penser à une goutte d'eau. L'eau se laisse glisser sur la glace quand celle-ci est en pente. Je pense que quand on aborde un descente verglacée il faut l'aborder avec cet état d'esprit en plus du "Caribou no jutsu" Smile

Voilà c'était le point météo

Nicolas GUEGAN

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Message  David Mer 12 Jan - 6:55

D'abord, merci Nicolas d'avoir complété le petit guide du "Caribou no jutsu"! C'est vrai que j'ai omis que plus on était bas, plus on était stable!

Maintenant, passons aux choses sérieuses. Il y a maintenant deux semaines que je ne suis pas venu sur le forum et que je n'ai rien écrit... C'est que j'avais très peu à dire... Non pas que les cours sont nazes ou que je m'en fous, loin de là, mais c'est que, parfois, les notions parlent à mon corps, mais je cherche à ne pas trop m'arrêter à penser à ce que je ressens. La seule chose que j'aurais à dire c'est que je sens quelque chose. J'ajouterais : quelque chose de positif. Au-delà de ça, je préfère ne pas trop y penser... et, ça tombe bien, je n'y pense pas trop.

Commençons par le cours de mercredi, il y a deux semaines. Ce cours a porté sur les éléments, pour répondre à une question posée sur le forum (si c'est pas un incitatif à poster, ça! Razz ) : y a-t-il un élément plus fort qu'un autre? Nous avons touché à tous les éléments en contre d'autres éléments et nous avons aussi touché aux éléments chinois. J'ai le sentiment que je suis plus près du métal que d'un autre élément. Et mon chi est loin... et je ne parle pas des autres éléments! Enfin, j'y reviendrai...

Lundi de la semaine passée est un cours que j'ai à la fois adoré et détesté. J'ai adoré parce que je me suis donné à fond et j'ai recherché et appris beaucoup avec Arnaud (blocage, shuto [plus le bras est chiffon lors de la frappe, plus la frappe pénètre, selon nos observations], chi). Malheureusement, comme je me suis donné à fond, je me suis épuisé, vidé, lessivé (j'ai eu des douleurs musculaires jusqu'à jeudi!). À la fin du cours, j'étais plus ou moins à bout de patience et, malgré que j'adore recevoir des commentaires d'Ilona et de Laurianne, me faire dire sans cesse que je n'ai pas de chi me rendait de mauvaise humeur (elles l'ont fait poliment et elles avaient bien raison, sauf que, sur le coup, ça a mal passé). J'adore travailler avec Arnaud, j'ai donc puisé dans mes réserves pour lui servir de "bon" uke, mais quand je devenais tori, tout partait en vrille : épuisé, j'avais la tête complètement ailleurs ; j'en avais marre et je ne pensais qu'à quitter le Dojo. Quand il a fallu passer devant le groupe, je m'en foutais, je ne voulais que terminer le cours. J'ai essayé de faire un mouvement correct, sans plus. Je crois que si j'avais eu un autre partenaire qu'Arnaud, je n'aurais pas survécu au cours, ou j'aurais arrêté de faire des efforts... Merci Arnaud! Merci aussi Ilona et Laurianne!

J'ai peu à dire à propos de mercredi dernier sinon que, pour le jumonji no kata, entre le blocage et le boshi ken à butsumetsu, la meilleure image que j'ai pour illustrer le mouvement du bras, c'est la roue de train. On pourrait peut-être même parler de "déplacement du bras" en irini tenkan (ou irini tanken?) : droite dans une sphère. Enfin, c'est mon point de vue.

Quant au cours de lundi dernier, j'ai bien aimé voir les formes différentes, des """nouveaux""" kamae ; particulièrement le "ichimonji pour les nuls", qui permet d'avoir l'air inoffensif, de passer sous l'attaque et, avec le poing au coude, de donner une forte frappe à courte distance. La revue de Hiken Jû Roppô était aussi très intéressante, avec les variantes à double ou même triple frappe!

Bon, voilà mon "résumé" de deux semaines de pratique. À ce soir!
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Message  Julio Jeu 13 Jan - 23:07

Je crois j'ai aussi le même effet quand je suis épuisé ou la journée
n'a pas été agréable du tout, je perds patience intérieurement.
Concernant les remarques au Dojo, quand Jean François nous critique il a entièrement raison et c'est comme cela que l'on peut progresser, donc c'est sûr qu'il faut apprendre
comme ce que l'on dit au début du Salut : "Shikin Haramitsu DaiKo Myo"

J'ai l'impression que maintenant j'apprends dans la vie de tous les jours aussi, suivant la situation, les gens , mon état d'esprit , etc ... on peut apprendre tout le temps et tenter de corriger ses illusions.

Quand j'étais épuisé , chez moi aussi avant c'était une perte de patience immédiate, maintenant avec l'expérience dans ces journées, c'est beaucoup moins rapide et des fois je réussis à lâcher prise un peu.
Comme l'avait dit Jean François faut essayer des fois de diminuer les désirs intérieurs ( comme le fait de ne pas rester dans l'effort )
Donc moi aussi je ne suis pas présent dans le moment et pas entièrement même aujourd'hui.
Il n'y a pas de calme ou sérénité alors je ne suis présent qu'à moitié car d'un coté je veux suivre le cours et de l'autre je veux aussi rentrer me reposer. Ou des fois je ne veux plus rien faire ou pareil je fais des techniques "merdiques", comme si je laissais tomber tout, comme une fuite devant l'illusion d'aversité peut être.
Je sens quand même que se corriger mentalement un minimum permet et essayer de trouver du calme et de la paix et permet de revenir à une respiration un peu meilleure dans ces cas.
Et on se revigore un peu j'ai l'impression.
Quand je suis fatigué ou extenué par la journée, j'ai des fois du mal à suivre le rythme ou à aller vers Uke , mais je crois je me forces un peu , et aller à l'encontre de nos habitudes c'est comme on nous le répète souvent : il faut aller un peu plus au delà de nos limites pour progresser.

Et comme on nous l'avait dit une fois, on devrait faire ce qu'on peut quelle que soit notre condition , "Sur un champ de bataille, même si on est pas en forme, il faut survivre".

Donc si on est pas en forme ou épuisé, j'ai pas envie de dire c'est mieux, mais peut être que oui des fois car on doit faire sans chercher à forcer justement si on veut pas plus s'épuiser ou tout laisser tomber. Je crois ça peut être un très bon entrainement de temps en temps aussi de s'entrainer quand on est à bout physiquement et mentalement.
On doit faire avec moins de force et peut être ça oblige à plus se concentrer sur la technique et faire comme avait dit Jean François : "Faire les choses dans l'économie de mouvement sans mettre de force et mouvements parasites"
Faire sans mouvements apparents ou faire comme si tout était caché y compris les techniques.

C'est peut être ça aussi aller au delà un peu plus des limites.


Gambatte.
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Message  Arnaud Lun 17 Jan - 4:15

Après une petite lecture de l'ensemble du Journal de Bord de David, et des commentaires des intervenants, je remarque souvent des thèmes qui rebondissent. Une petite synthèse, comme un waza qui s'exprime de lui même, me monte a la tête et me fait me poser des questions auxquelles je ne sais répondre, mais le fait de poser ces questions sur le forum leur donneront peut être un sens.
- Comment faire ? En faisant ... Complexe ...
- Sans chi, on ne peut rien faire.
- Notre ressenti d'une technique est t'elle "mauvaise" si on ne fait pas ?

Un principe que j'aime bien m'appliquer et de se mettre a observer mes pensées. Se placer comme un observateur de tout ce qui passe dans notre tête. Pourquoi ? Pour voir les choses comme moi je ne pourrai les voir.

Ces derniers temps, j'essaye d'extraire ce que je peux de ce qu'on me donne. Je veux faire en étant, sans paraitre faire... Et c'est incroyable effectivement quand on fait quelque en y croyant vraiment ...

La vie change !

@David, Gambatte, je découvre aussi pleins de choses lors de notre pratique ! Et merci pour tes posts.


Arnaud

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Message  David Sam 22 Jan - 9:35

Bonjour à tous et bienvenue à une nouvelle édition du Journal de bord. Cette semaine, c'est un long post, ne serait-ce que pour expliquer ma perception du cours de mercredi. Il faut dire que j'ai passé deux jours là-dessus . . . Et je peux vous dire que, si j'ai déjà eu des doutes à poster quoi que ce soit sur le forum, ce soir, ça bat tous les records!

En guise de partage avec Laurianne
Laurianne nous a parlé un peu de sa "vie de merde", et Jean-François a passé une bonne partie du cours a nous expliquer la vie. J'ai dû faire un petit sourire idiot pendant tout ce temps, car je suis passé par certaines de ces étapes et j'en vois d'autres se dresser devant moi. Au début, je ne voulais envoyer ce texte qu'à Jean-François et Laurianne ; le premier parce que je lui dois bien ça, et Laurianne, en "remerciement" pour son témoignage du dernier cours. Finalement, j'ai changé d'avis : si ce que j'écris peut aider ne serait-ce qu'une seule personne, alors aussi bien partager mon expérience avec tout le monde.

Puisque Laurianne nous a raconté sa vie, je vais vous raconter la mienne (vous pouvez arrêter de lire ici si ça ne vous intéresse pas Razz ). Je ne veux pas donner trop de détails, pour éviter de créer un malaise, mais je vais probablement donner plus de détails que Laurianne, pour vous permettre de comprendre un peu mieux ce que j'ai vécu et ce que le ninjutsu m'a apporté. Je tiens à lancer un avertissement : je n'écris pas ceci pour faire pitié avec mon passé, ni pour me vanter sur mes "progrès", mais parce que je suis en paix avec mon passé et avec moi-même.

Tout petit, j'étais curieux, ouvert aux autres, pas gêné du tout et je n'avais peur de presque rien. L'école a tout changé. J'étais intelligent (oui oui! Razz ) et, dès la première année, on s'en est pris à moi autant physiquement que mentalement. Je n'avais pas beaucoup d'amis, mais j'en avais de bons... jusqu'en 4è année. Mon meilleur ami est devenu mon pire ennemi et je suis devenu officiellement la risée de l'école. On se moquait plus de moi que de l'enfant handicapé, ça vous donne une idée. À partir de l'âge de 12 ans, le suicide habitait mes pensées ; j'y songeais déjà avant, mais c'est devenu systématique à partir de 12 ans. Entre 12 et 21 ans, je ne crois pas qu'il se soit passé une seule journée sans que j'y songe comme "solution" à mes problèmes. Mais attendez, le pire est à venir!

Au secondaire, l'équivalent du collège, je n'avais aucune confiance en moi. Je me suis trouvé à être le meilleur ami de la personne la plus ridiculisée de l'école. Quand j'ai eu ma poussée de croissance, les choses se sont améliorées et ont empiré : on ne se moquait plus de moi au grand jour, mais on le faisait dans mon dos. Conséquence : je suis devenu paranoïaque, mais vraiment paranoïaque, pour vrai de vrai. Dans le métro, dans le bus, j'étais complètement figé parce que j'étais persuadé que non seulement tout le monde me connaissait, mais que tout le monde se moquait de moi.

Donc voilà, j'ai 18 ans, je suis psychologiquement démoli, aucune confiance en moi, presque pas d'aptitude sociale. Et je n'ai pas encore atteint le fond du baril! J'entre au Cégep (l'équivalent, je crois, du lycée). J'ai eu la chance de me faire des amis qui ont su me faire savoir ce que c'était que d'attirer l'attention de tout le monde, et j'ai commencé à être moins paranoïaque et, de là, à rebâtir confiance en moi. Évidemment, quand on n'a pas beaucoup confiance en soi et qu'on veut en avoir beaucoup rapidement, on utilise l'orgueil pour combler les trous. Et quand on n'a pas confiance en soi, on se couvre d'orgueil.

Évidemment, vous comprendrez que, côté amoureux, c'était le néant. Bien sûr, je "tombais amoureux" (enfin, c'est ce que je croyais à l'époque), seulement je finissais toujours blessé, meurtri, ce qui, vous vous en doutez, n'aide pas à monter une confiance en soi. Je croyais que l'amour était la seule solution possible à mes malheurs qui n'impliquait pas ma mort : le jour où je serais en couple, ma vie changerait pour le mieux, ce serait le paradis.

Pendant longtemps, donc, j'étais un être de chair et d'orgueil. Je vous parlais du fond du baril. Je l'ai atteint à 21 ans. À cette époque, j'étais amoureux d'une collègue de travail ; tous mes copains de travail le savaient. Or, un jour, elle s'est fait un copain, c'était un collègue de travail qui était au courant de tout. Et rapidement, tous les autres ont été mis au courant, dont mon meilleur ami de l'époque. Mais on m'a tout caché et j'ai tout appris un mois plus tard, dans des circonstances plutôt déplaisantes. La peine d'amour, couplée à l'orgueil massacré m'ont mis au pied du mur. Si, auparavant, je ne m'ôtais pas la vie sous prétexte que "si tu te tues, David, ils auront gagné" (oui, vous avez bien compris, mon orgueil est ce qui m'a gardé en vie), à ce moment là, ça ne servait plus à rien. J'avais déjà perdu, alors mourir ou pas . . . Mais, étrange chose qu'est la vie, au plus profond de mon abîme, j'ai songé à ma petite soeur, encore mineure à l'époque, et je me suis dit que ça serait irresponsable de ma part de lui laisser ça dans les mains avant qu'elle atteigne maturité.

Et j'ai encaissé la vie, en pleine gueule, pendant des mois. Et j'ai fait un pacte de suicide avec moi-même pour en terminer à 25 ans, si certaines conditions n'étaient pas remplies (vous comprendrez qu'elles ont été remplies Wink ). Entretemps, je devais continuer à vivre au pied du mur, dans la déprime la plus profonde. Je me suis retrouvé face au miroir : pourquoi est-ce que j'ai une vie de merde? C'est quoi mon problème? Sur le coup, mon orgueil est passé en haine contre les autres, puis, lentement, en mépris.

La vie fait bien les choses, parfois. C'est exactement pendant cette période de merde et de questionnements que je suis tombé sur Épictète. Tiens, ça fait longtemps que je n'ai rien cité de lui, je vous donne le passage qui a changé ma vie, comme un chrétien vous donnerait un passage de la Bible :

[quote="Épictète, Le Manuel, XV]Mais combien se vendent les laitues ? Suppose que ce soit une obole. Quelqu'un donc verse son obole et emporte les laitues. Toi, tu n'as rien versé et tu n'as rien emporté. Ne pense pas avoir moins que cet emporteur ; car, s'il a les laitues, tu as, toi, l'obole que tu n'as pas donnée.

Il en est de même pour le reste. Un tel ne t'a pas invité à un repas ? C'est que tu n'as pas donné à celui qui convie le prix qu'il vend son repas. Il le vend contre des compliments ; il le vend contre des prévenances. Paye, si tu trouves avantage, le prix auquel il vend. Mais si tu veux à la fois ne rien payer et recevoir, tu es un insatiable et un sot."[/quote]

Le soir où j'ai découvert le Manuel d'Épictète, je l'ai lu trois fois de suite. Ce passage a complètement changé ma vie ; Épictète me disait, du haut de sa sagesse : David, tu ne fais rien et tu veux tout. TU ES le problème. Et j'ai lu de la philosophie romaine, j'ai dévoré Épictète et Sénèque, qui m'apportaient, dans ma détresse, des bouées de sauvetage auxquelles m'accrocher.

Mais connaître et répéter des paroles de sagesse, ça n'est pas être sage ; ça ne reste que savoir et répéter. S'il m'arrivait un malheur, je répétais comme un mantra ce que l'un ou l'autre philosophe aurait dit, jusqu'à ce que je sois apaisé. Ça n'était pas naturel, mais ça faisait l'effet escompté. Je n'étais toujours pas heureux, mais j'étais beaucoup moins triste. Puis j'ai eu une copine (eh oui! pour les curieux, j'avais 23 ans). Je me souviens très bien m'être dit : "Tu as une copine, tu es donc maintenant heureux." Vous comprenez que j'ai vite déchanté. Déjà, je n'étais pas amoureux de ma copine, c'était cette fille qui remplissait ce rôle, mais ça aurait pu être n'importe qui d'autre. Et puis je l'ai laissée vite fait, parce que ça n'était pas comme dans les films avec le happy ending.

Puis j'ai eu une ou deux autres copines, mais j'ai vite réalisé que si on n'est pas heureux seul, on ne peut pas être heureux en couple ; que le couple, ça ne rajoute pas du bonheur, ça en enlève là où il y en a pour en saupoudrer là où il n'y en a pas et que, bref, pour en profiter pleinement, il faut déjà être heureux.

Fast forward jusqu'à quelques mois avant mon départ pour Paris. J'ai 27 ans, je commence très lentement à me défaire de mon orgueil, mais je n'ai pas vraiment confiance en moi. Je suis, à peu de choses près, ce que les anciens anciens ont vu lorsque j'ai débuté le ninjutsu. À une chose près. Il reste un événement qui va marquer ma vie à jamais : une fille, dont j'étais "amoureux", désirait avoir une aventure avec moi. Elle avait un copain, donc moi, par principe je refuse et je résiste. Le copain en question l'apprend et me fait des menaces. Eh oui, j'ai été le seul à faire la bonne chose, et évidemment, c'est moi qui doit payer. . . Il faut croire qu'aucune bonne action ne reste impunie! bref, je n'avais jamais reçu de menaces sérieuses auparavant (des trucs de gamins à l'école, mais pas depuis la vie adulte). Je prends panique : s'il ne sait pas se battre, j'en viens facilement à bout (c'est un nabot), mais s'il sait se battre, je suis dans le merde!

Cet été là, comme à mon habitude, je travaille au Festival de Jazz de Montréal et je demande à mon superviseur sécurité de me montrer quelques techniques "si un ivrogne vient foutre le bordel dans ma zone" (quelle astuce! Wink ). À chaque jour, il me montre une clé de bras différente, puis on se lie un peu plus d'amitié. il m'annonce qu'il fait du ju jitsu depuis plusieurs années, me dit que je devrais moi aussi suivre des cours d'arts martiaux. Je lui réponds que je ne suis pas très en forme, que je n'ai probablement pas ce qu'il faut pour être un bon pratiquant. Il me répond : "Ouais, c'est vrai que ne pas être en forme, c'est une très bonne raison de ne pas faire du sport!" Je lui demande alors quel art martial peut m'apporter ce que je cherche, c'est-à-dire des frappes, des torsions, des armes et, surtout, une philosophie. Il prend 10 secondes pour y penser et me répond : le ninjutsu. Je ne sais pas c'est quoi. Il parle de ninjas. Je ris. J'arrive à la maison, je fais une recherche "ninjutsu Paris" sur Google. Le site de Jean-François apparaît au sommet de la liste. À l'époque, le site il était pas aussi génial que maintenant, mais c'est à deux pas de la Cité Universitaire, où je sais que je vais habiter.

Et, comme ils disent en anglais : The rest is just history.

Pour refaire un lien avec ce que Jean-François a dit mercredi, le cours dont je me souviendrai toute ma vie fut le premier cours 100% roulades. À la fin du cours, j'ai réalisé que j'avais fait beaucoup plus que je m'en croyais capable, et je sentais même capable d'aller plus loin encore. À ce moment, j'ai réalisé que je ne connaissais pas mon plein potentiel. Auparavant, je ne voyais que des défauts, puis j'ai commencé à voir quels étaient mes vrais défauts, puis j'ai commencé à voir mes qualités et, le plus dur dans mon cas, à les accepter. Et je ne m'excuse plus pour tout et pour rien. Et j'ai vite cessé de répéter des phrases de philosophes, parce que, depuis deux ans et demie, je sens que je "vis" ma sagesse.

Et maintenant, je crois que vous pouvez comprendre qu'un truc aussi idiot que le fait que je porte un chapeau de cowboy revêt une importance symbolique à mes yeux : j'ose faire ce que je veux et j'ai la maturité de prendre la pleine responsabilité de mes actes, alors que pendant bien longtemps, je n'aurais jamais eu le courage de m'afficher et me différencier si clairement des autres.

Que ça se voit sur le tatami ou non, bien franchement, c'est le dernier de mes soucis. Moi je sens et je vis le changement et je peux vous garantir qu'il est bien réel. Oui, j'ai peur de retomber aussi bas que je l'ai été, mais je fais attention. Alors, quand Jean-François nous a mis devant notre miroir, dans mon cas ça fait 8 ans que j'affronte le mien, et il me fait de moins en moins peur, parce que je sais ce qu'il reflète : moi. Et, pour finir en réconfortant ceux qui pourraient s'inquiéter : non, je ne songe plus au suicide ; si je ne l'ai pas fait à l'époque, croyez-moi quand je vous dis que je ne le ferai certainement pas maintenant! Cependant, tenir la mort par la main pendant aussi longtemps m'a fait mépriser la vie. Bref, je ne souhaite pas mourir, pas plus que je ne souhaite vivre ; quand mon heure sera venue, je ne crois pas que je vais pleurer.

Vengeance sur un Kohai!
Mercredi d'il y a deux semaines, nous avons pratiqué Omote Gyakku sous toutes ses formes. À un certain moment, il fallait faire Omote en se défaisant d'un étranglement. Jusque là, tout va bien. Puis, Jean-François a demandé à ses ceintures noires, devant tout le groupe, d'improviser un contre sur cette même technique (étranglement, contré par omote gyakku, contré par ?). Je ne me souviens plus exactement de qui est passé (Basile, Ben, Guillaume et Jade, j'en oublie probablement une paire), ce dont je me souviens, par contre, c'était à quel point j'étais estomaqué de les voir aller avec un certain naturel pour improviser une technique efficace. Je me suis tout de suite dit que je ne serais pas de taille à reproduire l'exercice. Si on l'avait pratiqué avant, ça aurait bien été, mais improviser? Non!

Alors, je suis en seiza et je regarde avec intérêt les mouvements que font les ceintures noires et je me dis que je ne serais pas capable d'improviser. Puis, Jean-François demande à Nicolas de se choisir un uke pour être le suivant. Nicolas me regarde et me nomme. Nooooooon! J'ai dû le fusilier du regard, le pauvre! Mais quel dieu ai-je offensé pour mériter ça? Bref, on se salue et je passe à l'attaque (il faut bien qu'il souffre un peu après m'avoir fait ce mauvais coup!). Je l'étrangle, il commence à me faire omote gyakku. Je commence un mouvement, je me mets à douter, à hésiter. je m'arrête pour regarder un peu ce que j'ai. Je finis tant bien que mal un mouvement. Jean-François dit que c'était pas un mouvement logique. Il a cent fois raison! Je recommence. Je stresse. Je ne me souviens plus du tout de ce que j'ai fait, mais je sais que ce deuxième mouvement était vraiment meilleur que le premier (bon? je ne sais pas, mais définitivement meilleur). Puis je dois faire un troisième mouvement. Je n'ai aucune idée de ce que j'ai bien pu faire, ni même du résultat.

Puis c'est à Nicolas d'agir. Vous ne l'avez pas vu (enfin, pas aussi bien que moi), mais il a failli mourir d'un infarctus, le pauvre. Ses mouvements étaient bons, mais il était vraiment stressé et il mettait beaucoup de force. Évidemment, je dis ça, mais je n'étais probablement pas mieux que lui quand c'était mon tour! Étrangement, on a survécu tous les deux à cet exercice de courage. Et on s'en est reparlé lors du retour à la maison. On en a même ri. 5 minutes de stress intense pour une trentaine de minutes de bonheur. Et une leçon à retenir : on est tous capable, qu'on le sache ou non, suffit d'y croire un peu!

N'empêche, je me vengerai, Nicolas. Tu m'entends? JE ME VENGERAIIIIIII !!! Razz

Un cadeau de moins en moins empoisonné
Ah, pratiquer avec les ceintures noires! Pratiquer avec ses uke préférés! Il n'y a pas si longtemps, je tombais de haut en pratiquant à nouveau avec Zoumana et Guillaume. J'ai pu retenter l'expérience lundi, mais avec les deux en même temps! Joyeuse expérience!

Bon, je dois avouer qu'au début, je doutais et j'avais de la difficulté. C'est vrai qu'ils ont beaucoup progressé depuis l'an dernier, mais c'est à moi à m'ajuster, pas à eux! Lentement, j'ai haussé mon niveau. Je ne peux pas dire que j'ai réussi à atteindre le leur, mais j'ai réussi à faire de belles choses tout de même. Oui, j'ai fait des erreurs, j'ai raté des déplacements, des torsions, des frappes. Mais compte-tenu de l'exercice (réagir à une double attaque), je considère que je ne m'en suis pas trop mal tiré.

Puis, comme si ce n'était pas assez, mercredi dernier, après le super-discours de Jean-François à haute teneur philosophique, j'ai pu pratiquer d'abord avec Raphaël. Comme il est mon Sempai, je dois faire attention à ce que je vais dire, libre aux ceintures noires et à mes Sempai de me censurer s'ils en voient la nécessité. Je dirai seulement que, pour qu'un mouvement fonctionne sur Raphaël, il faut qu'il soit particulièrement réussi, et, à ce titre, j'ai eu droit à de belles surprises. En poursuivant un peu sur le travail commencé avec Arnaud, et avec les conseils de Virginie (le mode binaire "plein / vide"), je commence à réaliser toute la puissance de la non force, ou, si vous préférez, du vide (enfin, ce que moi j'appelle "vide"). Conscience, présence, intention sont les aspects sur lesquels je commence à travailler de plus en plus et je commence à peine à tâter ce nouveau monde qui me reste à découvrir.

Puis, au deuxième cours, j'ai eu droit à un double cadeau : pratiquer avec des armes, et avec Zoumana. Bizarrement, même s'il m'est supérieur dans la technique, je continue à le voir comme un petit frère. Je sais quand il est capable de mieux faire et je ne me gêne pas d'exiger de lui de travailler à la hauteur de son talent, même si cela revient parfois à exiger de lui plus que ce que je peux exiger de moi-même. En même temps, j'ai cette responsabilité d'avoir un assez bon niveau pour ne pas lui faire perdre son temps avec moi : il est ceinture noire, après tout.

Mon futur en tant que Sempai
De plus en plus, je me rends compte que j'arrive à la croisée des chemins. Je dois prendre une décision importante qui a à la fois un impact sur le tatami et en dehors du Dojo : quel type de Sempai dois-je devenir. À ce sujet, j'ai deux modèles principaux : Laurianne, Sempai douce et maternelle, et Basile, Sempai droit et paternel. Je vous le dirai tout de suite : je ne veux pas devenir un Sempai comme Basile, non pas que je ne l'aime pas, mais je n'aime pas quand il est dur avec le groupe. D'un autre côté, être comme Laurianne, c'est un peu me trouver une excuse pour me complaire dans mon désir d'éviter la confrontation : il y a des choses qui m'énervent chez certains de mes Kohai (attitude chez certains, manque de conscience chez d'autres, etc) et je n'aime pas être celui qui intervient et qui doit faire le méchant.

Pour continuer dans ma réflexion, si je ne prends pas ma place de Sempai, personne ne la prendra pour moi, et comme je deviens de plus en plus sensible au (manque de) respect dans le Dojo, je risque de me créer des problèmes de santé si je laisse les choses évoluer sans intervenir. Finalement, je risque de devoir devenir comme Basile pour, je le crois, les mêmes raisons que lui : non pas que je le veux, mais parce qu'il le faut. Et je crois que ça me fera évoluer, parce qu'enfin je devrai prendre ma place.

Et si je devenais un mélange de Basile et de Laurianne??

PS : Si auparavant je m'étais "mis à nu" sur le forum, là, je considère que je me tiens devant vous vêtu d'une seule feuille de vigne . . .
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Message  Julio Jeu 27 Jan - 1:01

Merci pour ce post David.

Je retiens surtout une phrase que je ne dois pas oublier :
"tu ne fais rien et tu veux tout".

. Je suis resté dans l'illusion , sans penser que l'effort est nécessaire pour avancer.

Je voulais aussi tout sans faire d'effort ou sans réaliser que cela impliquait des efforts , quelque que soit l'effort
mental ou physique. Je me disais même que changer de lieu , de situation ou trouver une âme soeur changerait tout,
alors que maintenant j'en doutes un peu et je me dis que l'effort est nécessaire.
Je crois cela rejoint aussi l'effort mental , car je suis resté trop d'années dans l'illusion ou le mécontentement des fois, j'ai appris que ce n'est pas forcément les autres non plus qui font que quelque chose n'irait pas ,c'est plutôt en moi que j'ai dû chercher des réponses par rapport à ce que je pensais; à mes points de vues ou à mon "armure".
J'ai du trouver des axes d'amélioration et des réponses en moi, et je crois pas que c'est fini loin de là.
Je dois découvrir comment être bien présent, comme le dit Jean François, seul le travail et les efforts comptent.
Après à quel point est ce que j'en fais ? je crois pas assez encore !


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Message  Julio Jeu 27 Jan - 22:39

En fait je crois je suis mal placé pour donner des solutions ou recettes miracles car ça n'arrive pas.
Je crois aussi que je devrais arrêter de lire des bouquins tel que celui que j'ai lu hier :
"Lacher Prise" il y a des méthodes et tout, pas mal de réflexions intéressantes,
mais je crois qu'il ne faut pas s' "auto illusionner" non plus. Je crois j'ai eu ma part
d' auto illusions ces jours ci. Dans les transports ce matin c'était pas trop marrant, surtout
quand un couple me regardait bizarrement ou en journée avec les "collègues" où il y a
eu une certaine rivalités pour des choses qui n'en valaient pas la peine.
Je crois que le plus important c'est de faire des efforts, et des fois je crois je ferai mieux quand la journée
n'a pas été évidente de peut être ne pas aller au Dojo. Car dans ces moments là peut être que mon "armure"
est là pour ne pas me laisser envahir par des pensées négatives out tout simplement que je ne montres pas
à quel point je ne suis pas heureux, c'est quelque chose que j'évite de montrer , mais je devrais peut être ne pas le montrer mais autrement. Ou comme nous avait dit Jean François sourire parce que la vie est triste ?
Ce qui est bizarre c'est que certains Uke sont toujours en train de rire durant les cours, c'est aussi un point à développer chez moi je crois. Je dois peut être essayer de trouver du détachement par mes propres moyens.


Gambatte.

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Message  David Ven 28 Jan - 3:03

Je vais te répondre rapidement, Julio, mais je vais essayer d'être le plus clair possible.

Dans la vie, tout est une question de perception : si on te frappe dans la rue, tu seras probablement en colère ; si on te frappe au Dojo, tu vas rester calme ; si Jean-François te frappe, tu souriras peut-être ; si tu es masochiste, tu prends ton pied quand on te frappe. Ce n'est donc pas la frappe qui est bien ou mal, mais c'est la perception que tu lui donnes.

Si tu mets des lunettes noires, tu verras tout en noir, et même le positif sera atténué. Si, au contraire, tu décides de sourire le plus souvent possible et que tu es sincèrement joyeux dans la vie de tous les jours, même le négatif aura beaucoup moins d'impact. Et une chose que j'ai remarquée il y a assez longtemps : si tu te forces à être joyeux et souriant, cette énergie positive se transmettra autour de toi et reviendra t'alimenter, comme une lumière qui frappe un miroir et qui revient augmenter la source ; parce que les gens sont inconsciemment très sensibles aux émotions des autres. Alors tu peux rester émotionnellement passif et influençable (et à Paris, c'est pas jojo se laisser influencer par les émotions des autres), ou tu peux influencer les émotions des autres vers le bas (par ta négativité) ou vers le haut (par ton optimisme). Or, comme tout le reste, il faut que l'effort vienne de toi, parce que personne d'autre ne pourra changer ta vie à ta place.

Quelque part, on est tous au Dojo pour changer nos vies, l'important c'est de ne pas baisser les bras devant les obstacles qui se dressent devant nous, et de redoubler d'ardeur quand on est face au plus grand obstacle de tous : nous-même.

Gambatte!

PS: Le "tu" est un "tu" générique, je ne te pointe pas personnellement du doigt.
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Message  David Dim 30 Jan - 7:29

Une semaine, deux cours, deux impressions différentes
Chapitre I, Lundi

Lundi dernier, je m'attendais à un cours plus dur. Suite à mon post de 15 pages sur ma vie et lors duquel "j'écorchais" au passage certains Sempai, je m'attendais à être bombardé de questions, ou à ce qu'on me regarde différemment. Ça n'est pas arrivé. Je m'attendais ensuite à en arracher un peu lors des échauffements et de la muscu, comme à mon habitude. Ça n,est pas arrivé non plus, et non parce que c'était des exercices plus facile. Or, quand les échauffements et la muscu se déroulent bien, j'en arrache toujours un peu au début du cours, étrangement. Ça n'est pas arrivé. Lundi a été un excellent cours : je considère que j'ai bien travaillé, mais surtout, j'ai commencé à devenir le Sempai que je peux et que je crois vouloir devenir. Au lieu de "devenir" Laurianne ou de "devenir" Basile, j'ai combiné mes aspects préférés de l'un et de l'autre : la discipline de Basile avec la douceur de Laurianne. Je ne parle pas d'avoir feint une discipline ou une douceur, à la suite de mon dernier post, j'ai réalisé qu'on peut reprendre quelqu'un sans avoir à être dur. Je crois que c'est la voie que je veux suivre : exprimer mon opinion, voire mon désaccord, sans pour autant forcer un malaise sur mon interlocuteur. Dans la vie de tous les jours, je dois apprendre à me tenir debout, sans pour autant écraser les autres.

Déjà, comme si ce n'était pas assez de bonheur, j'ai pu pratiquer, par rotation, avec deux de mes Uke préférés : José-Miguel et Zoumana. José-Miguel est un peu lent à démarrer le cours, il est un peu dans la lune au début et a besoin d'un certain temps pour se concentrer, pour se "mettre dans l'esprit du Dojo", si je puis dire, mais une fois qu'il est bien concentré, je peux aller plus loin avec lui qu'avec beaucoup d'autres Uke. Zoumana, mis à part l'amitié profonde que je ressens pour lui, c'est aussi un travail sur mon humilité et sur mon ego que de pratiquer avec lui. L'an dernier, en tant que Sempai, j'ai la prétention de croire que je lui en montrais un peu plus qu'il ne m'en montrait, mais cette année, c'est carrément le contraire : il m'en montre plus que je peux possiblement lui en montrer. Somme toute, je le regarde un peu comme un Sempai et c'est bien ce qui est dur pour mon ego, mais j'adore pratiquer avec lui et c'est bien de résorber un peu mon orgueil.

Bref, nous pratiquions tous les trois en rotation et il y avait tant d'amitié dans l'air que je devais me retenir de me lever pour aller leur faire un gros câlin quand ils pratiquaient ensemble! Puis Basile, certainement jaloux de cette amitié et de cet amour dans l'air, est venu nous voler Zoumana. Il mérite les douleurs que Jean-François lui inflige à chaque cours! Razz Blague à part, même sans Zoumana, le cours s'est bien poursuivi et les douleurs ont été bien ressenties!

Une semaine, deux cours, deux impressions différentes
Chapitre II, Mercredi

Mercredi a été un cours complètement différent. Ça n'a pas été un mauvais cours, mais je suis resté avec un mauvais arrière-goût. Et non, je ne parle pas de la douleur! Je n'ai pas mal travaillé, mais j'ai eu cette impression que j'aurais pu donner plus. Comme s'il manquait ce petit effort supplémentaire sans lequel le cours ne pouvait être qu'incomplet. J'ai eu cette mauvais impression d'être maladroit dans mes déplacements, un peu précipité et imprécis sur mes frappes. Bref, un cours qui m'est resté amer, et je suis entièrement à blâmer.

Ceci dit, le cours portait sur les frappes pour qu'on apprenne les noms des ken et des différentes régions du corps. J'aurais aimé lire le post d'un(e) débutant(e) qui répertoriait une partie ou la totalité des noms vu au cours, surtout qu'on trouve un excellent lexique à cette adresse[\url] et un résumé des frappes [url=http://www.bujinkan-paris.com/pages_site/bases%20du%20bujinkan/ken.htm]à cette adresse, mais il faut croire que je suis trop exigeant envers mes Kohai... Alors voilà, je vais le faire moi-même (parce qu'on n'est jamais si bien servi que par soi-même) :
Le "kata des ken"
Fudo Ken à Suigetsu (plexus), suivi d'un
Shuki Ken à Butsumetsu (côtes), enchaîné d'un
Ura Kiten Ken (ou Ura Shuto) à Uko (côté de la gorge), puis
Shako Ken à Gorin (autour du nombril), ensuite
double Shikan Ken (alternés) à Jakkin (biceps), suit un
Ryote Boshiken à Kasumi (tempe), pour finir avec un
Shishin Ken à Murasame (gorge, sous la pomme d'adam et directement au-dessus de la cage thoracique).

On passait ensuite aux coups de pied. Je dois avouer que les noms japonais m'échappent et que je ne trouve rien qui s'en rapproche dans le lexique, je vais donc arrêter ici.

À demain sur le tatami!
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Message  Audrey Dim 30 Jan - 17:13

Je tenais a m'escuser même si je sais que tu ne visais personne en particulier mais m'on manque d'application en ce moment m'effraie moi même résultat sans doute d'un grand laisser aller.
le weekend dernier je réfléchissais sur ma pratique et me posais pas mal de questions sur ce que je sais ou pas et ce que je cherche a travaillé, je me suis dis que j'allais encore trop dans la précipitation ou la recherche du résultat à défaut de travaillé sur les points important du mouvement ou les possibilités dans l'instant et je me demandais pourquoi quels défauts se cachent là dessous le manque de confiance mais surtout des coups et des technique qui n'ont aucuns effets par un grand manque de précision et voilà que lundi à mon retour au dojo (enfin!!) le cours de Laurianne portait sur les frappes on les a vu avec plus de précision afin de voir quel points étaient viser ainsi qu'intégrer leur noms je crois que c'est bien la première fois que je me donne autant du début jusqu'a la fin du cours, ce ne fut pas pour rien j'ai bien travaillé et trouver ce que chercher ou ce qui me manqué et la compréhension de certaines choses.

Pour le cours de mercredi un début de cours tout en douceur avec pour échauffment des boshi ken dans les côtes pardon ( à BUTSUMETSU) Razz et on nous dit qu'on regrettera nos séries d'abdos ben y'a du vrai..
Même si la douleur se faisait sentir je me suis beaucoup amuser.
Plus sérieusement comme tu nous as bien détaillé le premier kata qu'on a vu j'essairai de faire de même pour les cous de pieds en espérant être aussi claire:

Pression sur TOKI (point sur le dessus du pied)
KAKATO GERI (coup de pied avec le talon) à GYAKU ( le tibia)
FUTSU à KOKU (fouété le derrière du genou)
SUMA GERI (frappe avec le gros orteil ) à SAI (l'intérieur de la cuisse)
SUMA GERI à KOE (l'aine)
HIZA KEN? (coup de genou) a HARA(ventre)
SOKUGYAKU GERI ou (yaku kiri????) (coup de pied le long de Uke) à GANKOTSU (menton)
et aussi KIRI à SUZU.

Ensuite on a vu aussi quelques Itami jime (étranglement avec la douleur):
Le premier etait un Itami qui m'a fait pensé a un caméléon: saisie de la peau ou le nez entre les deux doigts ;
sur saisie en Kubi jime on a vu tensui a Nagare,
Mimi jime en Koppo ken
Shishin Ken sur un point entre la lèvre supérieur et le nez ( sa faisait longtemps que j'avais pas pleuré et tant mieu que se soit pour une bonne douleur )

Et aussi un Itami nage (projection par la douleur):
toujours en saisie Kubi jime de Uke boshi ken a butsu metsu pour ouvrir Uke et le deuxième pour l'enmener vers la chute .

Voilà ....gambatte

Audrey

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Message  raph Dim 30 Jan - 23:55

Tout d'abord, je m'excuse de ne pas avoir poster sur ce forum depuis un petit moment... même si l'envie ne manque pas. Audrey, merci pour ton post, il me semble que le coup de pied s'écris " keri " (ou " geri " parfois) et non " kiri ", peut être à tu confondu avec le célèbre fromage (de la vache kiri...) Laughing ?


D'autre part, merci David pour ton post du 22 janvier, je prend le temps de te répondre. Effectivement je suis actuellement ton " sempai ". Par conséquent, n'hésite pas à me faire part de tes ressentis en tant que " koai ", car j'ai conscience que pratiquer avec moi n'est pas chose facile (voir peu agréable... bien que ce soit relatif suivant les partenaires). Si tu veux bien, trouvons des solutions ensemble (ou individuellement si la situation l'impose), de façon à améliorer notre échange plutôt que de se murer dans nos carapace respective (attitude dans laquelle j'excelle... pauvre de moi).

J'ai lu le résumé concernant ta vie, je dois dire que je n'ai pas le courage et l'intelligence d'écrire le miens en réponse (bien qu'il y est des similitudes avec ce que tu as pu vivre). Je pense que je ne suis pas encore assez mûre pour écrire un résumé de mon enfance / pré-adolescence / adolescence et début d'âge adulte (même si l'idée me travail depuis plusieurs années)... besoin de digérer et de comprendre les mécanismes qui m'ont amener dans le l'abîme que j'ai moi même creuser (et en étant aider, car on vie en société...). J'écris abîme car en ce qui me concerne c'est pas un trou, c'est trop profond... et je doute qu'un forum publique sur "nin jutsu"soit le lieu adéquate pour vomir mon passé mal digérer, en ajoutant que ton résumé est bien écris et que ce n'est pas du vomis. Cela dit, il me faudra énormément de temps, de courage, d'intelligence, d'amour, de patience et j'en oublie pour m'en sortir (de mon abîme).


Merci encore, et très bientôt.
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