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Le retour du Journal de Bord

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Le retour du Journal de Bord - Page 3 Empty Re: Le retour du Journal de Bord

Message  lauri Lun 31 Jan - 6:03

Je vais juste apporter quelques précisions:

Pour les formes de frappes nous avons vus:

-kakato qui est une frappe avec le talon
-futsu keri qui est une sorte de cou de pied fouetté
-soku gyaku, frappe avec les orteilles
-soku gyaku tsuma geri frappe avec le gros orteille.
-keri hage cou de pied dans l'ombre de uke

sanshin keri: direct
gyaku keri: indirect


et lorsqu'on situe le ventre c'est Gorin et non pas Hara.

lauri

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Message  David Sam 5 Fév - 10:33

Bonjour public en délire (parce que, pour être de mon public, il faut effectivement être en plein délire! Razz ). Ce soir, j'écris un peu comme un bête qui va à l'abattoir, et qui le sait . . .

D'abord et avant tout, un grand merci à Audrey, Raphael et Laurianne pour avoir chacun apporté une contribution très appréciée!

Ensuite, Audrey, je vais répéter ce qui a déjà été dit sur le forum, mais qu'on ne répète jamais assez : c'est très bien de se poser des questions, mais chercher à tout prix des réponses, c'est néfaste et nuisible.

En troisième lieu, je vais répondre à Raphael. Je t'ai balancé deux galets dans un message privé et je m'apprête à te lancer les Alpes en pleine tête, mais je suis convaincu que ce que j'écrirai ici passera mieux que ce que j'ai écrit en message privé (d'où le fait que je le laisse public). Je vous avertis tout de suite : je serai extrêmement prétentieux et présomptueux, en prétendant comprendre ce que pensent à la fois Jean-François et Raphael, et en prétendant pouvoir t'aider. Il est fort probable que je sois dans l'erreur à 100%, mais au moins je m'assume et je prends la totale responsabilité de ce que je vais écrire. Je veux aussi m'excuser de chausser les bottes de ton Sempai, ce que je ne suis pas, et probablement d'aller beaucoup plus loin et plus fort qu'il ne m'est permis dans les limites de la règle Sempai / Kohai, mais je me place en ce moment dans une relation Humain / Humain et, pour les quelques prochains paragraphes, au diable la règle Sempai / Kohai.

Raphael, je ne connais pas ta vie et je ne sais à peu près rien de toi, si ce n'est par tes posts ou ton attitude au Dojo. Ce que j'écrirai est donc basé à 100% sur mes impressions. Quand j'ai étalé ma vie sur le forum, je l'ai fait en pensant exactement à toi, parce que tu me fais un peu penser à moi dans mes mauvaises années. Jean-François, je crois, veut te casser comme on casse une huître pour en tirer la perle, mais tu as trop peur pour te laisser casser et tu t'accroches à ta coquille. Moi, au contraire, je vais te traiter comme un bernard l'hermite, en te montrant ta carapace et en voulant te faire comprendre qu'il est temps que tu sortes de ta prison. (je vous ai prévenu que je ferais dans le prétentieux!)

Je vais commencer par un "wake-up call".

Raphael a écrit:Quand je te lis je suis forcé de me dire, "raph tu n'es pas généreux dans tes post".
Souvent, après avoir posté je relis mon post et je me dis : "c'est pas terrible" et pour me consoler je me dis "tu fais ce que tu peux" (puis je faire ce que je ne peux pas ?).
L'esprit c'est un problème, et je constate que le miens est bien malade
De l'illusion, mon esprit en fabrique en permanence et je m'y conforme dans le présent.
car j'ai conscience que pratiquer avec moi n'est pas chose facile (voir peu agréable...
se murer dans nos carapace respective (attitude dans laquelle j'excelle... pauvre de moi).
je dois dire que je n'ai pas le courage et l'intelligence d'écrire le miens en réponse
J'écris abîme car en ce qui me concerne c'est pas un trou, c'est trop profond...
et je doute qu'un forum publique sur "nin jutsu"soit le lieu adéquate pour vomir mon passé mal digérer
Ça, c'est ce qui se trouve uniquement dans les deux derniers posts que tu as écrits sur ce fil (et je me dois de rajouter qu'il n'y a rien de positif pour contrebalancer). Quelle est l'impression qui ressort de ces extraits? Moi, je comprends que tu te méprises, peut-être même que tu te détestes. Je n'ai que deux envies : soit de rajouter mon mépris au tien, soit te prendre en pitié. C'est vraiment ce que tu veux, la pitié? Ça t'avancerait à quelque chose que tout le groupe pleure sur ton sort?

Épictète a dit : "(...) ne dis pas: "Tout le monde me déteste." Qui ne détesterait un pareil homme!" (Épictète, Entretiens, I, 18, 19)
Tu sais, de la philosophie, je pourrais t'en citer pendant des heures!

Tu n'as pas confiance en toi, visiblement, et, comme moi-même je l'ai si bien fait à l'époque, tu combles ce manque de confiance par de l'orgueil. Tu veux te prouver à toi-même quelque chose, mais tu n'as pas confiance en toi, alors tu veux le prouver aux autres, comme si l'admiration des autres rajouterait de la valeur à ce que tu es. Malheureusement, c'est faux. Derrière cette porte, il n'y a qu'une spirale qui accélère sans fin, parce que sa confiance dépend de plus en plus des autres.

Tu n'es pas ce héros que tu voudrais être, Raphael, c'est vrai et tu cherches à le cacher, ou à te racheter. Or, ce que tu ignores, c'est que tu es bien mieux : tu es Raphael Jarry, mais seulement si tu acceptes de le laisser sortir, mais tu as peur. C'est normal. Si tu savais combien de fois j'ai reculé par peur (du refus, du rejet, du jugement des autres, etc... oui, toutes des abstractions, rien de concret, pire! J'aurais préféré par moments affronter la mort plutôt que d'affronter le jugement de mes pairs (qui sont aussi dans le même piège, à la différence près qu'ils le cachent mieux que toi))! Le problème, vois-tu, c'est que la peur, si on ne la prend pas par les cornes, elle nous vainc sans combattre. Je ne te cacherai pas que maintenant c'est beaucoup plus facile pour moi. J'aurais envie de dire : une fois qu'on sait, on se demande comment c'est possible d'avoir attendu aussi longtemps avant de comprendre.

Mes conseils sont les suivants (parce que ça ne sert à rien de critiquer si on n'essaie pas d'apporter des solutions) :
1- Arrête de dire du mal de toi, il y a déjà assez d'imbéciles sur cette terre qui disent du mal de soi, tu n'as pas à en rajouter une couche.
2- Cette petite voix qui te dit que tu n'es bon à rien, ne l'écoute pas. Elle est probablement là en permanence entre tes deux oreilles, elle n'a pour force que ce que tu lui donnes. Elle revient parfois me hanter, mais j,essaie de la balayer du revers de la main. (j'en reparlerai plus bas, pendant mon retour sur la semaine dernière).
3- Au lieu d'écouter la voix, commence à faire ce que te disent tes tripes.

J'ai parlé très librement et j'ai bien dépassé les limites d'expression fixées à un Kohai. Si l'on considère que ça mérite sanction, je la prendrai, en ne disant pour ma défense que, même si ça n'est pas évident à voir, je ne l'ai fait que par amitié pour Raphael. De plus, évidemment, comme je lance la première pierre, je me trouve en bonne position pour me faire lapider moi-même sur la place publique. Je ne suis pas parfait, alors si vous (qui que vous soyez) avez des griefs contre moi, c'est le moment ou jamais de les exprimer.

Retour à la programmation normale
Bon, maintenant que tout le reste a été évacué, revenons à nos moutons. La semaine dernière s'est déroulée un peu comme la semaine précédente, mais avec des émotions plus vives encore. J'ai vraiment eu du plaisir lundi, à un point tel que, par moments, je me demande si je n'ai pas frôlé le cabotinage. Mais, entre deux éclats de rire, je crois avoir bien travaillé et, sans aller jusqu'à dire que rire améliore la pratique, je crois que d'être plus détendu n'a certainement pas nui. . .

Autant le cours de lundi ne fut que du plaisir, autant celui de mercredi a été un mauvais cours. Pour vous donner une petite idée, on m'a dit des choses que je n'avais pas entendues depuis plusieurs mois : "David, tiens-toi droit!" ; "Tu peux chuter, tu sais." ; "C'est quoi ça, un Ichimonji ou un Jumonji? Peu importe, ta posture c'est de la merde."

J'aimerais pouvoir vous dire que la différence entre les deux cours étaient mes Uke, mais ça serait cacher la vérité. C'est vrai que j'ai eu de très bons Uke lundi et un débutant mercredi, mais ça n'explique pas la différence de qualité de pratique. Je n'ai simplement pas cette constance dans la pratique ; je m'ajuste inconsciemment au niveau de mon Uke, tant mieux s'il est bon. S'il l'est moins, la qualité de mon travail descend. Si je ne crois pas un instant en ce qu'il fait, on dirait que j'arrête de faire attention à ma propre pratique. Ce que Jean-François disait à propos du sabre (avoir l'air d'un mauvais sabreur baisse le niveau de son adversaire) s'applique donc à moi.

Bon, avant qu'on m'accuse de traiter tous les pratiquants du Dojo d'être mauvais, mercredi, je pratiquais avec un débutant qui, bien que mauvais, est bien meilleur que ce que j'ai pu être à mes débuts, preuve qu'il y a de l'espoir (ou pas, tout dépendant de l'opinion qu'on a de mon évolution Razz )

Ceci dit, je ne veux pas tant parler de mon mauvais travail que de l'impact que ça a eu sur moi. Depuis quelques semaines, je suis comme sur un nuage : ce que je fais n'est pas parfait, certes, mais ça me satisfait amplement et, d'une certaine manière, je suis fier. Le cours de mercredi a presque fait effondrer cette sensation : est-ce possible que je fasse de la merde depuis 2 ou 3 semaines sans m'en apercevoir? (Ça c'est la petite voix dont je parlais plus haut, celle qui veut que je doute de moi). Or, je me suis vite rappelé que Jean-François n'a pas la langue dans sa poche. Il n'est pas venu me féliciter de mon travail, mais il ne m'a pas fait de reproches non plus pendant les dernières semaines. J'ai été mauvais mercredi ; l'important, c'est que je ne le reste pas.

À mon signal, lapidez-moi. À vos marques, prêts, allez-y!
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Message  raph Lun 7 Fév - 4:13

Dans un premier temps, bonjour David et merci pour ton post (réponse) ainsi que pour le message privé auquel j'ai répondu. Rassure toi, je ne souhaite pas te lapider (y manquerais plus que ça...), et à mon avis les pratiquant(e)s du "dojo" ne le souhaite pas non plus.

Je suis content qu'il y est un échange, et le serais encore si il m'est possible d'en tenir compte en y appliquant des solutions dans un futur proche. Les solutions à appliquer ne sont ni plus ni moins que ce que nos professeurs nous demandent, à savoir : "travailler lentement, être précis, laisser l'ego au vestiaire...", en gros faire ce qu'on nous demande, et pas ce qu'on croit (ou ce que l'on veut...).

Pour répondre au fait que tu pense que je me m'éprise (amour de soi), je te dirais qu'il fût un temps c'était vraiment le cas et cela m'a fait faire de belle erreur pour ne pas dire d'autre chose. Quand j'écris les phrases que tu as cité, je le fais avec un soucis de sincérité, et ce que je décris je ne le déteste pas (mais je ne l'aime pas non plus...). Mon idée est de mettre des mots sur ce qui déconne chez moi afin d'apporter une réflexion, un échange et peut être dans le meilleur des cas un changement (mais pas une auto-flagellation avec des mots...). Je suis heureux d'avoir apporté des améliorations à mon quotidiens ainsi qu'a celui de mes proches et je ne pense pas être un bon à rien pour diverses raisons. Actuellement, il me semble être quelqu'un d'assez joyeux dans mon malheur, peut être par orgueil ? Mais tu l'as toi même dit, parfois cela peut sauver (l'orgueil).

En ce qui concerne le manque de confiance en soi, je te répondrais OUI, absolument, dans le mille. Les raisons de ce manque de confiances sont diverses et variés, si on les abordes autant sur un plan psychique que sur un plan physique (c'est lié...). Au jours d'aujourd'hui j'y vois une amélioration mais pas un changement conséquent en ce qui concerne cette problématique (tout comme pour l'amour de soi...).

La peur, OUI, je suis très peureux de nature... mais on est là pour travailler dessus, quand on pratique le "nin-jutsu". A ce sujet, je ne sais pas trop quoi dire (la peur peut être ?), c'est pourquoi je prend le temps de la réflexion et je développerais le sujet peut être dans un prochain post.

Sinon, j'accepte tout naturellement tes conseils, et t'en remercie.

A bientôt.
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Message  David Mar 22 Fév - 8:41

Ah, ça fait longtemps que je n'ai pas écrit sur le forum! J'ai beaucoup de choses à dire (comme d'habitude, quoi!).

Pour répondre au fait que tu pense que je me m'éprise (amour de soi), je te dirais qu'il fût un temps c'était vraiment le cas et cela m'a fait faire de belle erreur pour ne pas dire d'autre chose. Quand j'écris les phrases que tu as cité, je le fais avec un soucis de sincérité, et ce que je décris je ne le déteste pas (mais je ne l'aime pas non plus...). Mon idée est de mettre des mots sur ce qui déconne chez moi afin d'apporter une réflexion, un échange et peut être dans le meilleur des cas un changement (mais pas une auto-flagellation avec des mots...). Je suis heureux d'avoir apporté des améliorations à mon quotidiens ainsi qu'a celui de mes proches et je ne pense pas être un bon à rien pour diverses raisons. Actuellement, il me semble être quelqu'un d'assez joyeux dans mon malheur, peut être par orgueil ? Mais tu l'as toi même dit, parfois cela peut sauver (l'orgueil).
Si j'ai parlé de ça, c'est parce que c'est une chose que j'ai remarqué chez les gens qui n'ont pas confiance en eux : ils ont tendance à se diminuer verbalement et, à force de se le répéter, ils finissent par se convaincre qu'ils sont pires qu'ils ne le sont réellement. Ou alors, ils répètent leurs défauts ad nauseam et deviennent insensibles au point de ne plus progresser. Évidemment, j'ai des défauts (dont certains que je ne reconnais pas encore), mais la façon d'en prendre conscience et de les exposer est aussi importante. C'est pourquoi j'ai fait mention de cela, je trouve que le vocabulaire est un détail très important.

En ce qui concerne le manque de confiance en soi, je te répondrais OUI, absolument, dans le mille. Les raisons de ce manque de confiances sont diverses et variés, si on les abordes autant sur un plan psychique que sur un plan physique (c'est lié...). Au jours d'aujourd'hui j'y vois une amélioration mais pas un changement conséquent en ce qui concerne cette problématique (tout comme pour l'amour de soi...).

La peur, OUI, je suis très peureux de nature... mais on est là pour travailler dessus, quand on pratique le "nin-jutsu". A ce sujet, je ne sais pas trop quoi dire (la peur peut être ?), c'est pourquoi je prend le temps de la réflexion et je développerais le sujet peut être dans un prochain post.
La confiance en soi et vaincre sa peur sont deux aspects qui prennent beaucoup de temps à vaincre et qui ne se vainquent pas en se disant "Aujourd'hui, je décide que j'ai confiance en moi!". Comme le mental, ce ne sont pas des défauts qui se travaillent consciemment, mais au contraire qui empirent si on fait des efforts conscients pour les régler : on compense l'un par l'orgueil et l'autre par la témérité. Ce sont des travaux de longue haleine : c'est un marathon, pas un sprint!

Les points à améliorer
Justement, parlant de témérité, c'est un des points dont Laurianne m'a fait prendre conscience, il y a une semaine. Je dois commencer à prendre conscience des dangers, tout comme je dois commencer à prendre conscience des ouvertures. C'est une grande étape pour moi : je dois me convaincre que j'ai le niveau assez élevé pour remarquer tout ça. Voir une ouverture là où il n'y en a pas est tout aussi dangereux que de ne pas voir un danger qui est présent, au même titre que ne pas voir une ouverture ou voir un danger qui n'existe pas peuvent me faire perdre du temps par excès de prudence... Je dois me faire confiance, mais surtout avoir conscience! Dure tâche!

Dans la suite des conseils qu'on m'a donné pour progressé, Virginie, la semaine dernière, m'a dit d'être plus grand dans mes mouvements. Je commence à peine à être à l'aise dans mes (petits) mouvements! Depuis le début, je vois ma taille comme une arme à double tranchant : elle m'est très utile sur certains points, mais elle joue contre moi sur d'autres. J'entretiens donc une espèce de relation amour-haine avec ma taille sur le tatami ; surtout qu'on dit toujours qu'il faut travailler plus bas, alors quand on me dit d'être grand, je le fais en restant bas sur mes jambes... Aussi, je crois, au début on est plus à l'aise en combat à très courte distance, probablement à cause des films ou je ne sais pas quoi. Virginie me faisait remarquer que mes mouvements étaient grands, mais pas autant qu'ils ne pourraient l'être. Je suis donc dans une distance médiane, mais je dois chercher à m'étendre encore et couvrir tout l'espace que je peux couvrir! Encore une dure tâche, celle de sortir de mon carcan mental qui veut me limiter au petits mouvements.

Finalement, toujours dans la catégorie de ce que je dois travailler, il y a les coups de pied. Jean-François m'a pris de court (je voulais écrire à ce propos dès avant le stage) en mettant le focus du stage sur les coups de pied. Mon problème est que je ne suis pas stable sur ma jambe d'appui et que je "compense" mon instabilité en lui donnant une direction : je monte sur la pointe du pied lorsque je lance mon autre jambe. Je n'ai aucun chi! Encore un truc sur quoi travailler!

Uke et la pratique
Entre le dernier post et le post actuel, je suis tombé sur un très mauvais uke. Je me suis souvenu que, la dernière fois où j'avais eu un mauvais uke, j'avais ajusté mon niveau à la baisse, un peu par paresse, et je m'étais dit que je ne tomberais pas dans le piège une seconde fois. J'ai donc travaillé plus fort encore, mais j'ai trouvé cela extrêmement frustrant : autant mon uke était aussi agile qu'une statue et aussi détendu qu'un homme qu'on menace d'un fusil, autant les techniques qu'on demandait à travailler demandaient de la douceur et de la souplesse. Heureusement, j'ai pu changer d'uke et, même si le second n'était pas un bon tori, il avait au moins le mérite d'être un bon uke. Évidemment, je me pose la question : jusqu'où puis-je blâmer uke dans ma pratique et jusqu'où suis-je moi-même à blâmer?

Le stage et la démonstration
Lors du stage, nous, débutants et anciens, avons travaillé sur les Goho et sur les coups de pied. J'ai eu la chance de servir de uke à Jean-François pendant qu'il expliquait Omote Gyaku pas-à-pas et, d'aussi près et avec autant de détails, j'ai pu saisir des tonnes de données que je n'avais jamais vu. Je l'ai dit en fin de stage : mes deux peurs bleues sont Omote Gyaku et le Sui No Kata. Dimanche dernier, j'ai fait mes meilleurs Omote Gyaku à vie! Oui, ça bloquait sur la fin (d'abord mentalement, puis physiquement), mais d'habitude, ça bloque depuis le début. Bon, je sais que Jean-François ne peut pas venir m'expliquer personnellement chaque mouvement individuellement et que Virginie et les ceintures noires aussi ont mieux à faire que de passer leur temps à tout m'expliquer en détail, mais, ne serait-ce que pour ce moment-là, le stage aura valu la peine!

J'ai d'ailleurs été surpris que Jean-François nous désigne, mon uke et moi, pour faire une petite démonstration devant le groupe. On ne s'était pas porté volontaire, mais ce n'est pas parce qu'on sait qu'on est capable de passer devant le groupe qu'on a nécessairement le désir et (dans mon cas surtout) le courage de le faire. Je suis content que Nicolas ait choisi de faire Ura Gyaku et Musha Dori : ce sont mes deux Goho préférés et aussi ceux que je réussis le mieux. En choisissant de me faire ces deux techniques, il me "forçait" à effectuer leur parèdre (ah!) : Omote gyaku et Mosso Dori, que j'aime moins, surtout parce que je les réussis moins bien. Bref, il me poussait à montrer les techniques sur lesquelles je suis plus faible et, en toute honnêteté, c'est ce que je voulais : comment peut-on espérer progresser quand on ne fait montre que de nos qualités? Pour les coups de pied, j'ai suivi à peu près la même idée : j'ai employé un des coups de pied les plus difficiles (le coup de pied crocheté retourné) que j'ai bien raté, mais j'ai manqué "d'imagination" sur le dernier puisque j'ai fait Futsu Keri (après coup, une foule de coups de pied me sont venus à l'esprit, mais sur le moment, il n'y a eu que celui-là), et je l'ai raté aussi! Honte à moi!... Ou pas Razz

Du travail, encore bien du travail!

Gambatte et à mercredi!
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Message  David Dim 6 Mar - 8:03

Ah, je n'ai pas écrit sur le forum depuis longtemps! Et ce ne sont pas les idées ni les thèmes qui ont manqué ni même le temps, mais plutôt la motivation. J'ai une baisse de motivation générale en ce moment... J'ai beaucoup de trucs à faire et je me sens un peu écrasé par tout ça et, dans une logique implacable, je fais la seule chose qui a du sens : je ne fais rien. Les choses vont changer (la preuve, j'écris sur le forum!). Il y a un peu de n'importe quoi au menu ce soir, et aucun ordre, aucune structure. Des fois, c'est bon de se laisser aller Wink

Je vais commencer en abordant le dernier cours. Lors des roulades, Jean-François m'a fait un joli compliment en me soulignant que j'avais beaucoup progressé. En trois ans, j'ai progressé, j'ai même beaucoup progressé, et je le sais, sauf que, d'une certaine manière, je ne saisis pas toute la portée de ma progression. Je sais que j'ai progressé parce que mon ressenti a beaucoup changé non seulement au Dojo, mais même hors du Dojo. J'en avais déjà parlé, mais je tiens à y revenir. Je me sens plus calme, plus confiant (et je crois que le premier est la conséquence directe du second), plus heureux. Certes je ne suis pas parfait et mes émotions ne sont pas toujours au beau fixe, mais comparé à il y a dix ans, à il y a cinq ans, à il y a trois ans, et même à l'an dernier, ma situation mentale et psychologique s'est améliorée.

Tenez, au lieu de faire un truc chronologique, je vais écrire mon post par thèmes. Donc, je disais que ma situation s'est bien améliorée, mais certaines mauvaises habitudes restent. Je regardais cette vidéo plutôt marrante (30 secondes environ) et je riais de voir le mec B (pour Bienfaiteur) remettre à sa place de façon cocasse le mec A (pour Agresseur). Or, après avoir écouté en boucle la vidéo, je me suis demandé comment j'aurais réagi si j'avais été à la place du mec B et la réponse n'a pas été jolie. Dans plusieurs situations (notamment des situations d'injustice et / ou d'agression), je sens monter beaucoup de violence en moi. Si j'avais vu le mec A menacer une dame, je l'aurais probablement plaqué contre le mur et je serais passé directement en mode confrontation. Or, Jean-François nous apprend à éviter le mode confrontation ; je dois donc commencer à travailler sur mon auto-discipline et sur le contrôle de moi, parce que sinon, je pourrais faire des conneries . . .

Donc, pour revenir à mon propos, Jean-François m'a donc fait ce compliment sur ma progression. Il fallait bien que je fasse un échec critique sur la roulade qui suivait : c'était dans la logique des choses! Or, cet échec était tout-à-fait prévisible : j'avais roulé en ryote et en katate, il ne me restait que le mute. Je ne suis pas très à l'aise avec le mute dans les roulades et, à ce moment, j'ai douté, j'ai hésité, j'ai reculé . . . et j'ai raté. Logique, je vous disais! Quand on hésite, on rate.

Le dernier cours était aussi spécial pour d'autres raisons : jamais en trois ans je n'ai entendu Jean-François dire aussi souvent : "C'est important" dans un cours ; c'était donc un cours très riche en enseignement. Autant de détails qu'il faut non pas apprendre et assimiler avec l'esprit, mais avec le corps. Surtout, il était unique par le degré d'unité du groupe, et pour parler d'unité, je dois nous reporter au cours de lundi dernier.

Lundi, Jean-François avait dit qu'il ne tentait plus de créer une unité dans le groupe parce que "la société nous avait rendus inaptes" a évoluer en un seul corps, en un seul mouvement. Pour le prouver, il a demandé à Laurianne d'enchaîner les Goggyo. Puis il a demandé à Éric d'épouser l'unité de Laurianne. Puis ce fut à mon tour de me joindre. Puis, finalement, celui de José-Miguel. Je ne sais pas de quoi on avait l'air, mais je sais que, de mon point de vue, quelque chose de grandiose s'est produit. Déjà, à la base, enchaîner Chi, Sui, Ka, Fu, Ku, c'est pas gagné, mais j'y suis à peu près parvenu. Je dirais : en grande partie grâce au rythme du "groupe". Ensuite, je ne sais pas pourquoi (peut-être le stress, ou le "groupe", ou autre chose?), mais j'étais absolument épuisé, essoufflé, vidé après deux ou trois séries, mais, malgré tout, j'ai pu tenir le coup, grâce au rythme du "groupe". De l'extérieur, il n'y avait peut-être pas d'unité, ni de rythme commun, mais à l'intérieur de moi-même, j'ai senti que j'étais porté par le "groupe", que nos forces respectives s'étaient combinées pour que l'on puisse, collectivement, y puiser. En tout cas, moi j'y ai puisé.

Déjà, lors du dernier cours, je me remettais un peu de ce ressenti d'unité, alors vous pouvez vous douter un peu de l'impact qu'a eu le rythme et l'unité du groupe de mercredi! Bon, sur le premier Chi no Kata, j'ai presque amputé Jérémie de ses suzu . . . question de distances, vous comprendrez. J'ai ouvert les yeux (oui, je l'avoue!) pour me replacer un peu, et ensuite je n'ai plus ouvert les yeux, j'ai suivi le son du groupe, le bruit du kata . . . et la démarcation entre deux tatami (pour me recentrer)! Quand Jean-François a fermé les lumières, je ne saurais décrire ce qui s'est passé, mais je n'étais plus au Dojo. Pour moi, ce fut une forme de méditation (je n'ai jamais médité, mais si j'avais à décrire ce que j'en attendrais, ça serait ce sentiment). Et je n'étais pas le seul à me sentir étrangement bien suite à ce cours! C'était la magie des yeux fermés.

Dernière chose dont je veux parler, le cours de mercredi de la semaine dernière. Jean-François nous expliquait que d'expliquer un kata mouvement par mouvement c'est se moquer de nous, nous prendre pour des cons. Il rajoutait que le ninja devait faire des choses que personne d'autre ne pouvait faire. Dans ma tête, je me suis souvenu de quelques trucs que m'avait dit Jean-François, Virginie et quelques ceintures noires et j'ai additionné 1 + 1 + 1 + 1 + 1 = 5 (ou, pour faire un mauvais jeu de mots linguistique : Go David!). J'en suis venu à la conclusion qu'il était temps que je quitte le nid, que je vole de mes propres ailes. Non, je ne parle pas de quitter le Dojo pour ne plus jamais y revenir (et Jean-François qui a cru, l'instant d'une seconde, qu'il s'était enfin débarrassé de moi! Razz ), je parle de moins essayer de reproduire la forme que montre Jean-François pour m'intéresser un peu plus à ce qu'il y a derrière cette forme.

Laurianne m'avait dit : "les techniques, tu les connais, tu peux maintenant essayer de passer (et penser) à autre chose". Le problème, c'est : à partir de quand suis-je apte à délaisser la forme que montre Jean-François pour explorer par moi-même? Ou, pour reprendre un lieu commun un peu poétique : quand dois-je m'intéresser à l'arbre et quand dois-je faire attention à ce que l'arbre ne me cache la forêt? Évidemment, la grande peur c'est de me mettre à faire du grand n'importe quoi, à m'éloigner du ninjutsu dans ma recherche de ces fameux waza . . . Est-ce que c'est ça le "truc que je tenais presque" en début d'année? Est-ce que c'est à ça que Jean-François fait référence quand il parle "d'avoir des couilles"?

À suivre . . .
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Message  Julio Lun 7 Mar - 0:17

Merci pour ce post David.

Je suis heureux pour toi que tu sentes une grosse progression sur plusieurs plans, même en Ninjutsu au point que l'on te dise de faire à ta façon. J'espères que tu continueras.

Je vais sortir du sujet et parler d'un petit entrainement personnel, c'était un enchainement de
l'école Kukishinden au sabre , , mais j'ai utilisé celui en métal pour voir ce que cela fait avec le poids.
C'es fou, mais le fait de forcer ou ne pas faire de mouvement précis Et là ,un enchainement
ne marche pas ou demande bien plus de puissance et même le son de la lame n'est pas bon.
Même le mental s'il joue à trop vouloir faire ou à trop chercher quelque chose, même dans ce
cas la technique peut s'en trouver altérée bien moins fluide et bonne.
Je crois que je peut plus progresser avec un sabre qui pèse lourd , avec le Boken ,j'ai l'impression
que dû à sa légèreté on peut plus peut être "tricher". Là aussi je ne parle que de mon expérimentation
et je suis très très loin du niveau d'experts en sabre qui eux savent de quoi ils parlent.
Je me dis le sabre est incroyable voie de progression aussi.

Sinon pour l'évolution comme tu dis quand tu dis avoir beaucoup évolué même en dehors du Tatami; je vais peut être parler d'une expérience personnelle aussi.
Je n'ai peut être pas autant évolué que toi , et je n'ai peut être pas la grande confiance que tu as en toi.
Pour ma part, je me laisses un peu trop guider par mon mental ou plutôt les fausses croyances.
Des fois je le reprends, ou comme hier je commences à penser sur des choses pas trop positives, je me suis dit à moi même d'un coup :
"Hop là , attention, le mental me fait dériver, STOP !!!!!!" et là j'ai arrêté de dériver dans les pensées.
Bref c'est pas toujours je réussis à me corriger. Je crois c'est des efforts permanents.
C'est incroyable mais , j'ai réussi à garder de la positivité dans les transport en commun.
Même à transformer quelque chose de pas super terrible en bien.
Dans les transports, je remarques deux personnes qui me regardent tout en rigolant , disons que j'avais mes écouteurs et plutôt que penser en me disant plein de trucs ou en m'énervant , ou plutôt que souhaiter que l'on arrive rapidement, je me suis dit à moi même : "tant mieux, au moins vous serez joyeux pendant un petit moment".
Bref au final on a tous été content si on peut dire !
c'était peut être le fait que je regardes dehors tout détendu la obuche ouverte qui les a fait rire ?
je ne sais pas ? C'est peut être pour ça que nous nous détendons jamais totalement ? le fait de vouloir garder une image qui imposerait un minimum de respect !
Voilà disons que je crois c'est aussi ça que j'aimerai appeller ma propre méthode : "auto bousculer son mental" , c'est peut être aussi se bousculer dans la vie , ne pas suivre la routine ?
Voilà c'était mon point de vue personnel.
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Message  David Jeu 10 Mar - 10:54

Il y a beaucoup de choses au menu ce soir, alors, sans plus tarder, je vais commencer.

Lundi : un cours pas à la hauteur
Je veux revenir d'abord rapidement sur le cours de lundi. Je ne suis pas satisfait du travail que j'ai accompli et je ne peux pas blâmer mes uke, puisque j'en ai eu de très bons. Ce n'était pas un mauvais cours non plus : je n'ai pas honte de ma pratique, seulement ce n'était pas à la hauteur de ce que je peux faire. J'ai réfléchi et j'ai hésité ; deux choses à éviter sur le tatami (en fait, je réfléchis et j'hésite très souvent, mais lorsqu'il est temps d'agir, j'essaie de laisser ces deux adversaires de la pratique le plus loin possible dans mes pensées). Malheureusement, on dirait que pratiquer avec certaines personnes m'incommode plus. Zoumana, par exemple, est un de ceux avec qui j'aime le plus pratiquer, mais c'est aussi un de ceux avec qui je réfléchis et j'hésite le plus, comme si son grade remettait en question le mien . . . comme si je me sentais indigne de pratiquer avec lui et qu'une partie de moi essayait de le prouver. Enfin, j'ai hésité et échoué sur des mouvements que j'aurais dû réussir (en même temps, qu'est-ce que la réussite et l'échec?). D'un autre côté, j'ai développé un petit côté vicieux (j'en avais déjà un ; je devrais donc dire que je l'ai encore plus développé!) puisque, lors de l'immobilisation, si j'ai un bras de libre (ou une main) et que je suis à portée de doigts, je tente de pincer des parties tendres du corps (intérieur des cuisses ou des bras, cou, etc), ce qui donne parfois des réactions intéressantes, comme un relâchement suffisant pour que je puisse me libérer! Mais c'est parfois un pari risqué et je peux me retrouver dans une situation encore moins confortable qu'au début. Au moins, ça force mon tori à être vigilant lors de l'immobilisation!

Mercredi : un cours pas à la hauteur non plus
J'ai énormément de choses à dire à propos du cours de mercredi . . . et je ne sais pas par où commencer . . . en fait, si, je sais que je vais commencer par le salut, mais je ne sais pas ce que je vais en dire en premier. Je crois que je vais commencer en disant que j'avais senti, dès que j'ai mis les pieds sur le tatami, que ça serait un cours pénible et dur. Je ne sais pas pourquoi, mais je savais, ça sentait le roussi, ça sentait la bombe à retardement . . .

Or, tout cela était de ma faute. Oui, malgré que Jean-François ait souligné la qualité de mon salut, c'est de ma faute : je ne peux pas accuser mes kohai de ne pas connaître leur salut, puisque ça serait me dérober de ma responsabilité envers eux, tout comme je ne peux pas moralement reporter la faute sur mes sempai, puisque je connais parfaitement les règles du salut et ça devrait être à moi de la montrer à mes kohai. J'ai toujours senti que j'étais un leader silencieux, qui montre la voie non par mes paroles, mais par mes actes ; il faut croire que c'est trop passif comme stratégie. Je dois être plus actif, et probablement plus sévère, comme sempai. Dommage, mais s'il le faut, il le faut.

Remarquez bien que je ne m'excuse pas, non pas parce que ça serait demander que mes sempai me prennent pour un irresponsable, mais plutôt pour les mêmes raisons qui font que, d'habitude, je ne recherche pas à outre-mesure un coupable : c'est perdre du temps qui pourrait être utilisé efficacement à chercher des solutions. Je reviendrai probablement plus loin sur la notion d'excuses, mais pour l'instant, je veux revenir à la source de problème : le salut.

Hier, j'ai vu les saluts de tout le monde (sauf les miens, bien entendu) et, bien que je n'ai pas l'ancienneté ni le grade de Laurianne ou de Ben, j'ai remarqué différentes erreurs d'un pratiquant à l'autre. J'ai surtout remarqué la grimace pincée en sourire que Jean-François affichait pour ne pas (et là j'hésite) soit mettre mal-à-l'aise les pratiquants (comme je le crois), soit éviter de sombrer dans des émotions plus négatives. Une chose de sûre, j'ai senti cette honte et, comme l'a dit Laurianne, moi aussi j'ai souffert. Beaucoup même.

J'ouvre une parenthèse : Laurianne avait d'ailleurs fait référence à un événement de lundi, où une ceinture blanche a fait quelque chose de mal lors du salut. Je dois avouer que je n'ai pas vu / entendu ce qu'il a fait / dit / pas fait / pas dit et que j'ignore jusqu'à ce jour ce dont il est accusé. Encore une fois, c'est de ma faute : je devrai être plus vigilant à l'avenir. Fin de la parenthèse.

Le salut commence dès qu'on se déplace pour se mettre en position : on se déplace avec honneur, pas en gambadant, en sautillant ou même en se dépêchant. Avec honneur. Avec respect. D'abord respect de soi ; je suis de ceux qui pensent qu'en se respectant soi-même, on en respecte tout le reste (sempai, kohai, sensei, dojo, pratique, etc) beaucoup plus aisément. On se lève de notre seiza avec honneur ; on se déplace vers notre place avec honneur ; à l'ordre du sempai, on se remet en seiza avec honneur ; à l'ordre de Jean-François on dit "Shikin haramitsu daiko myo" (Dans toute expérience, il y a un enseignement à tirer) ; on frappe des mains deux fois (ce n'est pas un vulgaire applaudissement! les mains doivent se couvrir totalement l'une l'autre) ; on salue ; on frappe à nouveau des mains une fois et on salue encore une fois. Dans le cas d'un début de cours, à l'ordre du sempai, on dira : "Onegai shimasu" (S'il-vous-plaît, commencez ; notez bien que le "u" de shimasu n'est pas prononcé) ; dans le cars d'un salut de fin de cours, on dira plutôt : "Domo arigato gozai mashita" (Merci pour tout). Le tout, je le répète, se fait avec honneur ; si vous ne le faites pas avec honneur pour le dojo, le sensei ou les autres pratiquants, faites-le au moins avec honneur pour vous-même, que diable!

Petite réflexion
Jean-François disait qu'un maître parle toujours de ce dont il a manqué ; pour lui, c'était l'amour, et c'est vrai que Jean-François parle très souvent d'amour au dojo. De mon côté, je ne suis pas un maître, certes, mais si vous avez lu seulement le dernier paragraphe (sans même parler de mes autres posts), vous aurez certainement remarqué que je parle beaucoup de confiance en soi, de l'importance de laisser derrière soi ses hésitations et ses doutes. Si on m'applique les mêmes règles, on a un résumé exact de mon enfance et de mon adolescence. Or, je crois que si Jean-François peut parler d'amour comme il le fait ; et moi, de confiance en soi comme je le fais, c'est que, d'une certaine manière, on a réussi à combler réellement ce manque, pas simplement le compenser. Enfin, ce que je dis n'engage que moi, mais il y a quelques années, je n'aurais jamais pu parler de confiance en soi comme je le fais maintenant : c'était un sujet trop tabou pour moi! Enfin, dernière précision sur le sujet, j'ai comblé ce manque, mais j'ai encore parfois des rechutes, et c'est bien lors de ces moments que c'est le plus difficile pour moi!

Après l'honneur, les honneurs
Dernier sujet que je veux aborder. Jean-François a donné le sixième kyu a Nicolas, un grade bien mérité! Et quoi de mieux que de célébrer en pratiquant avec moi! Bref, en deuxième partie de cours, nous alternions Nicolas, Adrien et moi quand Jean-François a fait irruption de notre côté du tatami. Il avait des yeux souriants, comme j'aime les voir, mais un peu plus encore que d'habitude. Un regard qui me donnait à penser qu'il (je ne sais pas trop comment l'exprimer) nous mettait hors de cause pour les incidents précédents (mais, si c'était le cas, ce fut inutile, comme vous l'avez constaté Razz ) et il nous a fait sentir différents mouvements (comme, par exemple, le Chi-Sui-Ka Ura Gyaku). Le genre de truc vraiment riche en ressenti : la menace à peine voilée du Chi, l'invasion imprévisible du Sui et l'illusion de la douleur du Ka. Et moi, ma seule réponse, comme à chaque fois (ou presque) que Jean-François me fait un mouvement, c'est ce petit rire idiot, qui est ma seule façon d'exprimer toute cette diversité d'émotions : surprise du mouvement, joie d'avoir pu ressentir plusieurs subtilités, peur (hey, que vous le vouliez ou non, Jean-François qui vous fait un truc, ça fait toujours un peu peur!!), surprise quant à la douleur (ou à son absence), mais surtout, surtout, honneur d'être privilégié. Je n'ai pas besoin de grades si je peux continuer à avoir cette forme de reconnaissance!

Enfin, j'ai essayé non pas tant de répéter les mouvements de Jean-François que de retransmettre mes ressentis sur mes uke, parfois avec de jolies surprises, parfois moins . . . mais ça fait partie du jeu!

Sur ce, je vous laisse, jusqu'à la semaine prochaine!
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Message  Julio Ven 11 Mar - 4:17


Pour les ceintures noires, j'ai aussi pratiqué avec deux ceintures noires à un moment donné
par hazard et c'est vrai on se sent un peu une "merde" à coté et vraiment inférieur sur le tatami.
Donc je n'étais pas à l'aise, en plus c'étaient des fois où ça allait pas du tout; donc je me sentais encore plus mal avec en plus devoir cacher ma souffrance personnelle les jours où ça allait pas.
En plus comme c'est comme des frères d'armes si on peut dire,on se dit mieux vaut pas mettre
notre grain de sel ou les gêner.
Mais si on travaille avec un ceinture noire, je crois on devrait en profiter au maximum sans trop
se poser de questions, plutôt que de faire comme on fait.
Comme avait dit Amine une fois, si on rate, on rate, il faut pas trop y réfléchir ou trop se compliquer la vie.
On a chacun notre niveau et notre style comme avait dit Jean François une fois,
et on pourra peut être apporter quelque chose même à un ceinture noire, au moins un échange de pratique , et comme chacun a un mental différent et un corps différent, des réactions différentes, ça permettra au ceinture noire de pratiquer d'une manière qu'il ne connait pas dans un contexte différent, car Uke est différent.
Moi même je suis un Uke qui met pas à l'aise. Et forcément on retombe dans l'échange entre Tori et Uke.
Si on est pas à l'aise, Uke ne le sera pas non plus, c'est un mirroir.

Après je suis d'accord avec toi sur l'honneur, j'ai presque envie de dire, la pratique c'est la pratique de chacun, quand on fait des techniques, on s'améliore pour soi même.
Si on fait de travers ou si on est pas sincère le reste le sera par endroits; là bien des fois je n'étais pas sincère débordé par les évènements de la vie ou par mon mental, trop absorbé par ma petite vie.
Je crois qu'il faut essayer venir avec l'envie de progresser et découvrir des choses.
Mais on se doit d'essayer d'arriver l'esprit moins encombré de la journée ,comme avait dit Jean François parfois il faut savoir oublier qui on est sur le tatami.
J'en suis pas encore là mais j'avances, enfin j'essaies.

Voilà c'était mes points de vue sur le sujet.
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Message  David Ven 11 Mar - 12:50

Petits chanceux que vous êtes, deux posts en une semaine! Je sais, je vous gâte, mais vous le méritez bien (et moi aussi, d'ailleurs!)

Retour sur la notion d'excuses
J'avais dit que je reviendrais sur la notion d'excuses. Je vais le faire rapidement. Jean-François a dit que personne au Dojo n'a commis autant d'erreurs que Ben. S'il a la première place, je revendique fièrement la deuxième! Dieu sait que je me suis excusé souvent! En plus, en tant que Canadien, j'ai cet espèce de propension à m'excuser pour tout ou rien. Faites un test : bousculez un Canadien (pas moi!) et je vous parie qu'il va s'excuser (oui oui, l'épisode de How I Met Your Mother est 100% exact à ce sujet!), même si VOUS êtes le/la coupable! C'est dans nos gênes, c'est dans notre mentalité "britannisée". Enfin bref, je m'excusais tout le temps, même pour des trucs qui ne me concernaient pas, Jean-François pourra vous le confirmer! Avec le temps, j'ai commencé à comprendre que j'étais responsable de mes actes, que demander pardon ne règle rien.

Dans la vie de tous les jours, je m'excuse comme tout le monde, puisque c'est une convention : 95% du temps, on demande pardon non pas tant pour demander pardon que pour admettre qu'on a fait du tort. On demande pardon, alors que, dans les faits, on est désolé (il y a là toute une nuance à saisir!). Pour les 5% du temps qui restent, quand on demande vraiment sincèrement pardon, c'est qu'on n'arrive pas à se pardonner soi-même et que, si la victime nous pardonne, on "devrait" y arriver nous aussi. Évidemment, on n'y arrive pas. Enfin, moi je n'y arrivais pas.

L'autre attitude souvent (surtout en politique, d'ailleurs), c'est de trouver un coupable, de pointer du doigt, comme si trouver un coupable nous retirait la responsabilité de trouver une solution : "C'est de SA faute, ce n'est pas pas à MOI à réparer les dégâts, mais à LUI." Quelle attitude puérile! Une phrase d'un film dont j'ignore le titre m'avait marqué : "N'importe quel gamin peut faire des dégâts, mais ça prend un homme pour ramasser." Alors voilà, tout ça pour dire : ne vous excusez pas et ne cherchez surtout pas à porter la faute sur quelqu'un d'autre! On n'est jamais plus libre que lorsqu'on est capable d'admettre qu'on a fait des bêtises et qu'on répare les pots cassés.

Un petit pas pour mon corps, un grand pas pour mon esprit!
Aujourd'hui est un grand jour! Je ne crois pas avoir abordé le sujet récemment, mais j'y songe depuis l'an dernier. Dans le Dojo, il faut prendre sa place : si je me laisse marcher sur les pieds par un kohai, c'est que je n'ai pas su prendre ma place. Ceux qui sont observateurs auront peut-être remarqué que, lors des cours, je me tiens souvent juste à côté des ceintures noires ; les anciens en connaissent la raison ; un peu comme, pour le salut, on se place en ordre de sempai à kohai, lors de la pratique, la position sur le tatami exprime aussi l'ancienneté. L'an dernier, je fuyais ma place concrète sur le tatami, jusqu'à ce que je la reprenne. Ceci dit, j'ai toujours un peu fui ma place abstraite au Dojo, mon droit de sempai, si vous préférez. Prendre une place géographique est une chose, prendre une place morale en est une toute autre!!!

Aujourd'hui donc est un grand jour! J'habite dans une maison d'étudiants ; nous sommes quelques centaines à vivre sous le même toit et à partager certaines pièces communes. Les cuisines font partie de ces pièces partagées par la communauté. Comme dans toutes communautés, il y a des gens irresponsables : ceux qui ne nettoient pas leurs couverts et leur vaisselle, qui laissent leurs détritus sur les tables, ceux qui laissent leur bouffe traîner ici et là, ceux qui rangent leurs couverts sales avec les couverts propres (parce que, eux, non seulement ils sont irresponsables, mais en plus ils n'assument pas leur irresponsabilité!), etc. J'ai vite compris que, si personne ne prenait sa responsabilité, la cuisine se transformerait vite en cauchemar.

Alors, ça fait trois ans que, non seulement je me tape la vaisselle sale de mes "colocataires", mais je le fais sans rien dire : un peu à l'image de ce leader silencieux dont je parlais dans mon dernier post. J'avais même en tête, par moment, cet espèce d'idéal stoïcien : le sage qui se sacrifie pour sa communauté. Bref, un espèce d'idéal romantique. Le pire, c'est que j'ai toujours profondément détesté laver la vaisselle... mais je l'ai fait quand même et je le fais encore. Enfin bref, mon but n'est pas de décrire comment je lave la vaisselle, mais de raconter un truc particulier.

Depuis quelques semaines, il y a un voisin qui se fait "de la soupe" : il remplit une marmite avec des légumes et de l'eau, la couvre et quitte la cuisine. La marmite pleine déborde tout le temps (et on parle parfois d'un litre d'eau, parce que monsieur revient pour rajouter de l'eau). Vous aurez compris qu'il ne nettoie pas derrière lui et que c'est toujours dégueulasse quand il a fini. Cela fait quelques semaines que j'ai envie de lui dire, parfois même agressivement, de nettoyer l'espace commun, mais c'est toujours moi qui finit par nettoyer derrière lui. Mais ce soir, ha ha!

En fait, je n'ai pas eu le courage quand il était dans la cuisine et j'ai nettoyé après son départ, mais j'étais presque furax. Lors du trajet qui me séparait de la cuisine à ma chambre, je me suis imaginé cogner à sa porte, le traiter de sale porc, lui balancer quelques insultes à la gueule et lui faire des menaces. Puis j'ai songé à Jean-François qui arrive à passer (pas toujours subtilement) des commentaires négatifs, mais sans y mettre d'animosité ni de colère. Bref, j'ai cogné à la porte de mon voisin et je lui ai dit, gentiment, que j'apprécierais s'il pouvait nettoyer derrière lui parce que j'en avais marre de le faire à sa place. Je vous fais grâce de la discussion, mais il s'est dit honteux et désolé. Évidemment, seul l'avenir me dira si le problème est réglé, mais ça n'est pas si important.

JE SUIS ALLÉ COGNÉ À SA PORTE POUR LE CORRIGER! Vous imaginez? Moi! Je suis, littéralement, allé chercher et prendre ma place morale. Qui de mes sempai, il y a trois ans, aurait pu même DEVINER qu'un jour j'y arriverais!!!

Bon, "une fois n'est pas coutume", me direz-vous. Certes, mais dans le même élan que ce geste, j'ai pris conscience que, au Dojo, je suis entouré de ceintures noires et que mon autorité de sempai est à la hauteur de la leur sur mes kohai (pas sur les ceintures noires par contre, il ne faut pas déconner non plus! quoique, si on m'ouvre une porte, comme avec Raphael, il n'est pas dit que je ne l'enfoncerai pas si j'ai des choses à dire!!).

Bref, chers kohai, ce qui est une magnifique nouvelle pour moi risque d'en être une magnifique pour vous aussi : il est fort probable que désormais je dirai tout haut ce que je pense tout pas depuis un bon certain temps!

PS : Ça peut vous sembler complètement stupide, mais l'émotion m'étreint un peu en ce moment ; j'ai comme un petit noeud dans la gorge . . . qui aurait pu croire qu'un jour j'y arriverais . . . qui? Pas moi en tout cas!
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Message  Admin Ven 11 Mar - 13:46

Bravo
je suis fier de toi et de ce pas aussi important que celui du premier pas sur la lune...

enfin tu t'affirmes!!!!

merci Very Happy

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Message  raph Dim 13 Mar - 0:30

Tout d'abord, merci David pour tes deux derniers post. Cela dit, je me permet d'écrire mon ressentis après lecture de tes écris.

Concernant la notion d'excuse, je partage ta position sur le sujet. J'y ajouterais que je suis conditionné comme beaucoup à m'excuser dans la vie de tout les jours, notamment dans les transports en commun. Actuellement, les gens sont impolies dans le métro, le RER, le bus, le tramway, c'est un constat qui m'afflige... ces personnes ne s'excuse pas quand elles bouscules quelques pour se frayer un chemin et n'attendent pas que les passagers sortent du wagon. De plus, rare sont ceux qui laisse leurs place assise aux personnes du troisième âge (voire du quatrième...). Vous l'avez compris, les transports en commun c'est violent. Ma réflexion à ce sujet c'est de rappeler à ces personnes, sans agressivité et avec le sourire des phrases d'usage (de politesse...) que j'aime à dire actuellement dans ces moments là quand mon humeur le permet. L'objectif n'est pas de les rééduquer mais de briser le silence avec bonne humeur, car je ne verrais pas pourquoi les transports gâcherais ma journée. Je pense que les gens (moi y compris) sont tellement habitués à la violence qui règne dans les transports en commun, et dans leurs vies (travail...), qu'ils la subissent en silence.
En ce qui concerne le "nin jutsu" au "dojo", plus le temps passe, moins je m'excuse quand je pratique sur les "tatami", c'est un constat. Il m'arrive d'essayer de rassurer mes partenaires quand ils s'excusent à chaque fin de mouvement réussis. Ils s'excusent d'avoir provoqué chez moi une petite douleur (que j'ai bien mérité...), la phrase que je dis le plus souvent est : "on est la pour travailler". Il est vrai que c'est notre rôle en tant que "sempai" de parler avec les "koai" de la notion d'excuse, afin de pratiquer plus pour parler moins sur le "tatami". Ma réflexion à ce sujet est la suivante, si on parle sur les "tatami" c'est qu'on avait peut être pas assez communiqué en dehors ?

Prendre sa place dans le "dojo"... oui c'est difficile quand on est timide, et qu'on manque par conséquent de confiance en soi. Cela dit, je suis souvent du côté des ceintures blanches non pas pour profiter de ma pseudo supériorité technique qui n'est pas ("nin jutsu = no technic"), mais vraisemblablement pour suivre une indication que l'on nous a donné en début d'année, à savoir : "évitez de laisser pratiquer une ceinture blanche avec une ceinture blanche". Je pense que c'est important de donner ce que l'on sait à un pratiquant qui débute afin qu'il progresse. A noter, que je ne sais pas grand chose mais que ce je sais (ou crois savoir...) j'essaye de le donner à ma façon, sans doute maladroitement parfois. On nous dit parfois : "vous êtes responsable de votre niveau", j'ajouterais que l'on est responsable du niveau de nos "koai", même si on ne peut pas pratiquer à leurs places. Je me dis que l'on a des comptes à rendre à nos "sempai". Cela dit, j'ai plaisir à pratiquer avec des "anciens" car il y a moins d'hésitation, et que c'est plus facile, plus confortable et plus "douillet".

Anecdote sur la maisons des étudiants, concernant le problème "hygiène de la cuisine collective". Pour te rassurer David, non tu n'es pas le seul à nettoyer le "caca" des autres et à en faire la remarque aux principaux protagonistes de l'histoire. Pour ma part, j'ai le même type de problème, c'est sur mon lieu de travail, dans l'atelier où je construit des instruments de musique. Dans cet atelier, il y a des W.C... depuis qu'on a déménager dans ce lieu de travail, c'est moi qui nettoie les W.C, car si je ne le fais pas c'est jamais fait. Je pense que c'est important d'avoir bon coeur, cela dit, nous ne sommes pas indispensable... je m'explique, que ce soit moi pour les W.C ou toi pour cuisine, ces lieux n'ont pas besoin de nous nécessairement et de nos interventions façons "Mr PROPRE" (pour la coupe de cheveux...) pour être respecté. Tu remarquera David que tu es, encore une fois, un niveau au dessus de moi, tu as de la chance mais j'assume.

Pour répondre à la phrase : "si on m'ouvre la porte comme avec Raphaël, il n'est pas dit que je ne l'enfoncerais pas si j'ai des choses à dire...". Oui, c'est vrai, et c'est un exemple à suivre, me semble t'il. Je pense qu'avec moi tu n'as pas eu à défoncer la porte puisqu'elle était ouverte. Je m'explique, je sentais qu'il y avait un problème mais j'avais des difficulté à le comprendre, j'avais donc répondu à un de tes post afin d'ouvrir le dialogue, en t'invitant à me communiquer ce qui te semblais important. C'est chose faite, et c'est tant mieux, merci encore !

Après lecture du paragraphe, "petite réflexion", qui aborde le manque de confiance en soi. Après réflexion, je me dis que ce manque de confiance en soi est probablement dû à un manque d'amour pour soi. Une fois, Virginie nous avait dit que ce qui lui semblait important était : "s'aimer soi même". Pour faire l'expérience de ce qu'est véritablement l'amour, il est nécessaire d'en faire l'expérience intérieurement, de s'aimer... plus facile à dire qu'a faire, et les ouvrages sur le sujet abondent, c'est pourquoi, il ne faut pas confondre connaissance et expérience ! Je me dis qu'on est beaucoup dans le "dojo" et en dehors à avoir cette problématique d'amour de soi, et qu'il n'y a pas de recette miracle si ce n'est : "le travail" ("rien ne résiste au travail", nous a t'on dit un jour...).

Le "dojo rei". En rentrant chez moi ce soir là, je me suis dis : "on est pas à l'abris d'oublier quelques chose d'aussi récurent que le salut...". Et bizarrement, le lendemain, ça n'a pas loupé ! Jean François vient vers moi pour me demander de l'attaquer afin d'expliquer le mouvement et qu'est ce que je fais ? J'oublie de le saluer avant de commencer... il me alors: "et le salut ?", je me suis immédiatement penché pour saluer le plus bas possible (si ma tête avait pu toucher mes genoux elle l'aurait fait). Ce n'est pourtant pas dans mes habitudes d'oublier de saluer avant les mouvements, car symboliquement, cela me semble très important, pour ne pas dire beau (un beau geste...). En ce qui concerne mon salut devant tout le monde, je pense qu'il n'était pas d'une grande qualité (peu d'énergie, beaucoup de dispersion...). Cela dit, le "dojo rei", en fin de cours, est un moment vécu comme le plus intense en ce qui me concerne. j'y ai souvent vécu (intérieurement...) des choses sur lesquels j'aurais des difficultés à mettre des mots (des rêves éveillés, des sensations...). C'est un moment riche en enseignement, c'est véritablement magique, et la puissance qui s'en dégage est conséquente. J'avouerais, que la magie n'est pas toujours au rendez vous, mais qu'elle est habituellement présente et qu'il y a une enseignement qui se présente à nous (ou pas).

Merci, et à bientôt.

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Message  Nicolas GUEGAN Dim 13 Mar - 14:58

Bonsoir à tous!

Comme d'habitude je suis encore en retard ^^'''' je ne suis pas ministre mais presque lol!


J'aimerai revenir sur le salut.


Ce qui s'est passé mercredi dernier m'a profondément choqué. Pratiquant maintenant depuis plus de 8 ans le Kendô et étant dans ma deuxième année de pratique dans le Ninjutsu, je trouve ça scandaleux que le salut ne soit pas quelque chose de connu et d'acquis par tous les pratiquants.

Comme disait Lauriane mercredi le salut c'est ce qui ouvre, débute le cours, donc la pratique. On rentre dans un nouveau monde, on se crée un monde, dans lequel on pratique avec le plus de sincérité possible en laissant de côté nos soucis quotidiens. Ce qui se passe hors du tatami reste en dehors du tatami et ce qui se passe dessus reste dessus. Cela est délimité avec le salut de début de cours et le salut de fin de cours.

Vous allez me dire, "oui mais certains n'ont jamais pratiqué d'art martiaux de leur vie et donc ne sont pas sensible à ça"

Oui certes, mais quand j'ai commencé le Kendô je ne savais pas à quoi resemblait un salut mais le deuxième jour je savais parfaitement ce qu'il fallait faire.

Pour le Ninjutsu avant même de participer à mon premier cours je connaissais déjà par coeur "Shikin Hara Mitsu Daiko Myo"

Tout est sur le site! Et quand on s'intéresse un minimum à quelque chose on s'informe. Je ne dis pas connaître le site dans ces moindre recoins mais j'en ai explorer une bonne partie. A chaque fois que j'ai du temps libre j'essaye de faire un tour sur le site, d'une part pour voir s'il y a des nouvelles maj et d'autre part pour continuer l'exploration de ce site qui est très riche en information.

Donc voilà, étant sincère dans ma pratique, à chaque fois j'essaye de mettre tout ce que j'ai que se soit au Kendô ou au Ninjutsu et ça ma fait mal au coeur que voir qu'autant de personne qui ne savaient pas saluer. Pour moi c'est la base de toute pratique. En générale on reconnait la rigueur d'un pratiquent à son salut. Cela est assez véridique au Kendô.

Je me suis vraiment senti mal pour Jean-François ainsi que pour les anciens qui y mettent toutes leur tripes et qui se donnent à fond, je dirai même qui se dévouent à fond pour le Ninjutsu. Et voir que autant de personne ne prennent pas au sérieux le salut, pour moi c'est vraiment un manque de respect en vers la pratique mais aussi envers ceux qui y mettent tous leur coeur (Kokoro no Budo) mais aussi qui se dévouent pour nous, qui donnent le meilleur d'eux même pour nous faire comprendre ne serait-ce qu'une seule chose(que se soit qour un technique, ou un principe) durant un cours.

Voilà. J'ai surement été un peu dur, et j'espère vraiment que ce qui a été observé mercredi dernier était une erreur de parcours et que cela ne se reproduira plus. Dans la pratique il faut s'installer une certaine rigueur si non on dévie facilement. Et si cette déviance se fait déjà pendant le salut, pratiquer ne veut alors plus rien dire. Donc s'il vous plait, pour vos senpai, pour votre professeur et surtout pour VOUS instaurez vous cette rigueur.

Je rappelle que le salut est détaillé ici: http://www.bujinkan-paris.com/pages_site/traditions/dojo.htm

Quant à moi je vous promet d'être plus attentif et de corriger les erreur que je vois de la part de mes kohai. Car s'il y eu autant de déviance, je suis également en faute pour ne pas avoir fait attention à ce que faisait mes kohai. Et j'en courage tout le monde si vous me permettez, chers senpai, à en faire de même.

Désolé David d'avoir "spamé" ton poste mais comme tu es beaucoup lu je me suis permis d'envahir ton espace d'expression Razz

A mercredi sur le tatami Very Happy

Nicolas




Nicolas GUEGAN

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Message  David Mar 22 Mar - 7:28

Bon, j'ai pas envie de m'attarder en introduction, puisqu'il y a beaucoup de choses à écrire et j'ai peu de temps pour le faire. Je vais commencer par quelques réponses.

Julio, je ne sais jamais quoi te répondre. Je ne comprends jamais sur quoi tu peux rebondir pour en arriver à écrire ce que tu écris. J'ai un peu l'impression que mes posts ne sont qu'un prétexte pour toi de parler de ce que *tu* veux parler. Tu racontes tes anecdotes et tu passes plus de temps à décrire les événements que d'en tirer des conclusions. J'ai toujours un peu le sentiment que la seule réponse que je peux te donner c'est : "Ah bon". Regarde les posts d'Audrey, elle n'écrit pas beaucoup et elle fait deux fautes par mot, mais elle a une pensée articulée et elle raconte sa vision "intime" de la pratique. Elle est sincère, et pour ça je prends toujours le temps de lui répondre. Raphaël écrit beaucoup moins souvent sur le forum, mais ses posts sont beaucoup plus sincères qu'auparavant et je vais prendre le temps de lui répondre. Dans ton cas, je ne me contenterai que de ceci : "Ah bon."

Admin a écrit:Bravo
je suis fier de toi et de ce pas aussi important que celui du premier pas sur la lune...
enfin tu t'affirmes!!!!
merci
Non, merci à toi de m'avoir montré le chemin! J'ai énormément progressé, mais maintenant je dois regarder plus la route devant moi que la route derrière moi, si je veux continuer à progresser!

Raphaël a écrit:Ma réflexion à ce sujet c'est de rappeler à ces personnes, sans agressivité et avec le sourire des phrases d'usage (de politesse...) que j'aime à dire actuellement dans ces moments là quand mon humeur le permet. L'objectif n'est pas de les rééduquer mais de briser le silence avec bonne humeur, car je ne verrais pas pourquoi les transports gâcherais ma journée. Je pense que les gens (moi y compris) sont tellement habitués à la violence qui règne dans les transports en commun, et dans leurs vies (travail...), qu'ils la subissent en silence.
Je crois que tu résumes bien ma grande faiblesse. Cette violence me révolte et, comme l'être imparfait que je suis, je songe toujours à répondre à la violence "silencieuse" par la violence ouverte. Je ne le fais jamais, j'absorbe l'excès de vapeur et je suis toujours à deux doigts d'exploser. Je dois commencer à corriger les gens sans animosité et avec sourire car la confrontation amène la confrontation. Je dois devenir le roseau et cesser d'être le chêne...
Raphaël a écrit:Tu remarquera David que tu es, encore une fois, un niveau au dessus de moi, tu as de la chance mais j'assume.
Ça peut sembler mielleux, mais je commence à comprendre qu'il faut arrêter de rêver à ce que l'on veut devenir et tout simplement le devenir. Bref, comme Jean-François dit souvent : on est tous capable d'avoir, du jour au lendemain, le niveau de Jean-François, nous seuls nous en empêchons. Je suis capable d'être encore meilleur que cela ; tu es capable d'être meilleur que moi, meilleur encore que ce que tu désires devenir. Il suffit de passer du monde du mental au monde des actes. C'est une réalité que je commence à peine à comprendre.
Raphaël a écrit:Pour répondre à la phrase : "si on m'ouvre la porte comme avec Raphaël, il n'est pas dit que je ne l'enfoncerais pas si j'ai des choses à dire...". (...) Je pense qu'avec moi tu n'as pas eu à défoncer la porte puisqu'elle était ouverte.
Ce que je voulais dire, c'est que tu as ouvert la porte à la critique, mais je suis allé bien au-delà du "mandat" que tu m'avais donné : dans un cas tu voulais que je critique ta pratique et je suis allé jusqu'à critiquer ta façon d'être et de penser ; dans l'autre cas, tu demandais notre opinion sur ton départ du dojo et, encore une fois, j'ai dépassé ce mandat en critiquant ta manière d'agir. C'est ce que je voulais dire par "enfoncer la porte ouverte" : aller plus loin que ce à quoi tu t'attendais.
Raphaël a écrit:Je me dis qu'on est beaucoup dans le "dojo" et en dehors à avoir cette problématique d'amour de soi, et qu'il n'y a pas de recette miracle si ce n'est : "le travail"
Ce que je me dis de plus en plus, maintenant que je commence à prendre *réellement* confiance en moi (enfin, il me semble), c'est que *JE* suis la personne la plus importante de ma vie. *TU* devrais être la personne la plus importante de ta vie (pas de la mienne! Razz ). Une fois que j'ai compris cela, j'ai compris que je devais arrêter de faire des choses uniquement pour l'amour de mes proches, pour l'argent, pour des raisons extérieures, puisqu'une nouvelle variable s'est rajoutée dans la balance : MOI ! Je crois cependant qu'il s'agit plus d'une notion de respect de soi que d'amour de soi (l'un ne va pas sans l'autre, évidemment, mais je crois que la nuance est importante). Ceci dit, je ne sais pas quelle fut la clé pour moi. Je crois que le travail m'a surtout permis de m'ouvrir les yeux sur qui j'étais et qui je pouvais être, et ce travail me permet de pousser toujours plus haut et plus loin ce "qui je peux être". Le travail nous apprend à nous connaître!

Nicolas a écrit:J'ai surement été un peu dur (...)
Pas assez à mon goût, si tu veux mon avis! Je ne reviendrai pas sur ce que tu as dit, pour moi, c'est complet et j'abonde dans ton sens.

Nicolas a écrit:Désolé David d'avoir "spamé" ton poste mais comme tu es beaucoup lu je me suis permis d'envahir ton espace d'expression
Ne t'excuse pas de spammer mon post, excuse-toi plutôt de ne pas le faire plus souvent, fainéant! Razz

Bon, maintenant que je me suis occupé des réponses, passons aux choses plus sérieuses!

Un contre cinq (ceintures noires)
Dans le cours de lundi de la semaine dernière, Jean-François a mis à l'épreuve Ilona puis Laurianne d'"affronter" quatre ceintures noires (Basile, Mamadi, Zoumana et Ilona ou Laurianne), simplement en se déplaçant et en projetant le regard. Déjà, dans la façon de passer la même épreuve, on a pu assister à deux techniques complètement différentes : d'abord Ilona qui se déplaçait naturellement et qui évitait les attaques en se servant, au passage, du regard, puis Laurianne qui affrontait plus les attaques avec le regard et se déplaçait moins qu'Ilona. Les deux techniques étaient très intéressantes à regarder et à étudier.

Puis, Jean-François a demandé si quelqu'un voulait essayer. Il a dû voir que je voulais vraiment essayer, je n'ai juste pas osé me lever, mais je devais avoir les yeux grands comme . . . euh . . . enfin, de grands yeux! Je dois avouer que j'ai été surpris : je savais que ma "projection de regard" ne projetait rien d'intéressant, alors j'ai compensé en me déplaçant plus. Avec cinq ceintures noires contre moi, j'étais convaincu de me faire allumer rapidement. Je crois que Jean-François avait raison lorsqu'il disait que mes adversaires avaient été gentils avec moi ; jusqu'à un certain point, je me suis dit qu'ils s'étaient abaissés à mon niveau! Il reste que ce fut un moment intense pour moi, surtout quand mes uke se plaçaient autour de moi : j'étais très tendu et j'essayais de me "calmer" en résolution shizen (vous m'avez peut-être vu sursauter en me retournant quand Basile a fait un peu de bruit derrière moi). Une fois que l'attaque fut lancée, ça allait mieux, je n'avais pas le temps d'être stressé. Oui, j'ai été débordé à plusieurs reprises, mais je n'ai pas décroché de ce qu'il fallait faire. Je peux me tromper, mais je crois m'en être pas trop mal sorti, compte tenu de mon niveau . . . Enfin, que je m'en sois bien ou mal sorti n'importe peu, c'était un moment riche en émotions et en ressentis!

L'aimant
Lors du même cours, Jean-François a montré le mouvement que je qualifierais d'"aimant", puisque le bras de uke se trouve collé à l'endroit où Jean-François le place (ventre, poitrine, visage, etc), même s'il se déplace! J'ai eu de la chance quand Jean-François est venu me montrer le mouvement. Ça n'a pas marché. En fait, j'ai senti quelque chose de très subtil quand Jean-François a réessayé en y mettant plus d'effort (quoi? il faut bien qu'il travaille lui aussi! Razz ), mais Jean-François ne pouvait pas se déplacer aussi rapidement, sinon il perdait le lien. Mais j'ai senti quelque chose . . . Je ne suis probablement pas assez sensible (pour l'instant) pour ce genre de mouvement, mais je le suis assez pour d'autres. La sensibilité, comme toute chose, est une qualité qui se développe.

Le cours de mercredi et le stage
Je tiens à remercier Jean-François pour tous ces "souvenirs" et toutes ces "marques" d'affection qu'il m'a tendrement distribuées lors du stage de dimanche. Je ne souhaite pas revenir sur ce qui a été vu pendant ce stage car je crois que c'est quelque chose qu'il ne faut pas essayer d'intellectualiser, mais plutôt d'intégrer. Je veux surtout revenir sur la notion de plaisir, mais aussi de remise en question. Est-ce que les ceintures noires prennent du plaisir à pratiquer? Non, pas vraiment, ont-ils dit.

- "Si vous prenez du plaisir à pratiquer, disait Jean-François, il est temps d'arrêter."
- "Mais je prends du plaisir à pratiquer et je ne veux pas arrêter!" (c'est Virginie qui disait que je prenais toujours tout au premier degré! Wink )

Puis j'ai réfléchi (oui oui, ça m'arrive!) et je me suis dit que je n'aimais pas particulièrement l'échauffement, encore moins la musculation (ça n'empêche pas que j'essaie de me donner à fond) et que, pour la pratique, ça dépendait vraiment de mon uke. Il y a plein de techniques que je n'aime pas particulièrement faire, quelques unes que je n'aime pas du tout faire, et une ou deux que j'aime bien faire (et encore, de moins en moins : l'habitude tue le plaisir). Je ne prends pas de plaisir parce que Jean-François me frappe ou parce que j'ai mal. Ce que j'aime de la pratique, ce n'est pas la pratique, mais ce que j'apprends sur moi et sur les autres. Je me drogue à la découverte. Bref, je n'aime pas faire un mouvement, j'aime plutôt ce que j'en apprends ; je n'aime pas la pratique, j'aime ce que j'en tire. Bref, si j'aime la pratique, c'est justement parce que c'est un mal nécessaire. Et c'est justement pour ça que ça dépend du uke : certains uke m'aident à en apprendre plus sur moi et sur les autres, alors qu'avec d'autres, j'ai l'impression de gesticuler pour rien. Voilà pour la notion de plaisir.

Il reste la notion de remise en question. "Si vous ne vous remettez pas en question, ça ne sert à rien de pratiquer." Bon, je sais, Jean-François n'a pas dit ça comme ça, mais c'est la façon dont je l'ai retenu. Évidemment, comme je prends toujours tout au premier degré, je me suis vite demandé si je me remettais assez souvent en question. J'en ai parlé avec quelques pratiquants qui m'ont dit de bien gentilles paroles :

- "Quand tu fais quelque chose, tu es vraiment confiant, mais s'il faut le faire différemment, tu vas changer ta manière de faire tout en restant aussi confiant."
- "Quand je te lis sur le forum, tu ne fais que ça, te remettre en question."

C'est bien gentil tout ça, mais je traverse présentement un "dos d'âne" sur la grande route de la pratique : à force de me faire dire que j'ai progressé, j'en suis venu un peu à croire que "c'est bon, ça y est, je peux me mettre en mode automatique ; j'avancerai tout seul." Tout le lustre que j'ai "gagné", je suis en train de le perdre justement parce que je me dis que j'ai progressé. À force de me faire dire que je suis meilleur qu'avant, j'ai fini par regarder la route parcourue plutôt que de me concentrer sur la route à parcourir. Même le petit compliment, bien qu'il fasse chaud au coeur, me nuit dans ma pratique, puisque "si je l'ai eu une fois, c'est bon, ça va", alors que je sais très bien que réussir une fois ne veut rien dire. Je suis relativement capable de me ressaisir après un mauvais mouvement, je me dis "c'était nul" et je recommence en essayant de faire comme si ça n'était jamais arrivé. Mais un petit compliment, il flotte toujours dans ma tête pour revenir me hanter aux pires moments. D'orgueilleux, suis-je devenu vaniteux? Sachez cependant une chose, je ne pense pas que je me force à faire mieux quand je sais que Jean-François me regarde, je ne crois pas que je me pavane pour recevoir des compliments . . .

Mercredi n'était pas un bon cours pour moi (tout dépendant du sens qu'on donne à "bon pour moi"). On a commencé avec des projections de type judo que je suis incapable de faire (j'essaie, mais même à l'époque où je faisais du judo (c'est-à-dire il y a très très longtemps), je n'y arrivais pas!). Puis, lors des ukemi, on s'est un peu plus concentré sur l'otoshi, probablement celle dans laquelle je suis le moins performant. Puis on a fait des attaques coup de pied, encore une fois, sans contredit mon attaque la moins réussie. Si j'ai été un peu "chanceux" qu'on ne remarque pas à voix haute la nullité de ma projection de type judo, je me suis malgré tout fait reprocher ma chute otoshi par Jean-François et mon attaque coup de pied par Virginie. Virginie a même été agressive dans sa manière de me reprocher mon attaque, preuve que je le méritais vraiment.

Lors du stage, Jean-François m'a reproché d'avoir cessé de m'exercer chez moi et m'a aussi reproché mon manque de déplacement (entre autres, mais ces reproches-ci précisément étaient uniquement dirigées contre moi, alors que les autres critiques s'adressaient plutôt à tout le groupe). Je ne suis pas triste ou fâché de m'être fait corriger, et je n'en suis pas heureux ni fier non plus ; ces remarques m'indiquent seulement ce que je dois améliorer à présent, ce sur quoi je dois concentrer mon travail.

Jean-François, Virginie et les ceintures noires ne peuvent pas passer leur temps à m'aider moi, personnellement, à progresser. Lors de certains cours, ils vont passer me voir à plusieurs reprises, et lors d'autres cours, ils ne viendront pas du tout. Ce que je me dis, c'est que s'ils ne viennent pas me voir, c'est soit parce qu'ils voient que je progresse, soit, au contraire, parce qu'ils voient que je suis trop nul et me laissent dans ma merde. Quoiqu'il en soit, qu'ils viennent me voir ou non, je sais qu'ils m'observent (et pas que moi, mais tout le groupe) et ce sont les commentaires négatifs, bien plus que les positifs je crois, qui m'aident à progresser. Ce sont eux, encore une fois, plus que les positifs, qui m'aident un peu à me situer dans ma pratique, à essayer de savoir "où j'en suis rendu" (bien que cela reste entièrement subjectif).

Bon, j'ai assez écrit, j'en ai marre Razz Je parlerai du cours d'hier dans mon prochain post!
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Message  David Lun 28 Mar - 4:37

La semaine dernière n'a pas été une mauvaise semaine, même si les cours de ninjutsu ne se sont pas déroulés comme je l'aurais voulu. Encore une fois, je crois que je vais aborder les événements par thème et pas par chronologie.

Prendre sa place
Lors de ma première année, mon modèle était Ben, et je me souviens vaguement que j'affirmais que Ben aimait le groupe à la façon d'un père (ah, si j'avais accès à mon premier Journal de Bord!), parce qu'il était dur, mais avec un côté gentil, au lieu d'être dur et méchant, comme on voit parfois dans la vie de tous les jours. Puis, l'an dernier, Ben n'assistait presque plus au cours (je comprends ses raisons) et je l'ai un peu perdu de vue. Depuis les événements de la cuisine, je commence à prendre ma place au Dojo et en dehors et je remarque que, d'une certaine façon, il est resté le modèle que je cherche à reproduire : la dureté de Basile avec le sourire de Laurianne (ça vous rappelle pas un post écrit le 30 janvier?).

Oui, je commence à prendre ma place au Dojo : lundi, les ceintures noires sont arrivés avec un peu de retard et j'étais donc le sempai du groupe. Quand Laurianne est arrivée et m'a demandé de diriger les échauffements, j'étais déjà sur le tatami et je m'apprêtais à le faire, justement. Auparavant, j'aurais attendu qu'un sempai prenne l'initiative, mais pas cette fois-ci! C'est de MA responsabilité. Ce n'est pas tout, non seulement je prends ma place, mais en prenant ma place, je remets aussi mes kohai à leur place, que ce soit en rabaissant les prétentieux ou en relevant les timides (le poète Virgile disait que la mission de Rome était de relever les humbles et d'abaisser les orgueilleux!). Je pratiquais à intervalle entre deux groupes de kohai et j'intervenais souvent auprès du même groupe, parce que le sempai, moins gradé, ne faisait pas d'effort apparent, à un point tel que je croyais qu'il était kohai! Alors j'ai dit à Audrey, que je croyais être sempai, qu'elle devait se faire respecter et enseigner à son partenaire. Puis, quand on m'a fait comprendre que c'était la situation inverse, j'ai tout de suite critiqué le sempai en lui disant qu'il devait donner l'exemple, peu importe la différence de grade.

J'essaie de reprendre mes kohai parfois avec humour, parfois avec diplomatie, parfois avec sérieux, tout dépendant de ce que la situation demande. Je dois, comme je l'ai dit préalablement, devenir le roseau, mais je dois surtout continuer à prendre ma place.

Un tuteur physique . . .
Mercredi, Ilona et Laurianne en ont eu marre de me voir travailler penché vers l'avant et m'ont condamné à ce qu'elles croyaient être le supplice du tuteur : un bandeau à la Rambo et, lié par le bandeau et la ceinture, un hanbo qui me force à me tenir droit. Certains se sont moqués de moi ou ont eu le sourire, mais pour moi, ce fut une révélation : avec le hanbo, j'ai pu prendre conscience de mon dos à chaque instant et à me repositionner en conséquence. même mon seiza s'en est trouvé amélioré! Le seul hic à l'expérience était que le bandeau tombait à chaque chute et que, pour éviter de trop perdre de temps, j'ai dû resserrer davantage le bandeau, à un point tel que j'en ai eu mal à la tête. Je n'ai arrêté de le porter que lorsque Laurianne m'a permis de l'enlever, non pas parce que j'en avais marre, mais parce qu'il tombait trop fréquemment, sinon, je l'aurais gardé. En fait, j'ai tellement apprécié l'expérience que je songe à la reproduire à la maison (mais il me faut un bâton, ce que je n'ai pas à Paris). Pour conclure ce chapitre, j'ai même été surpris, en rentrant chez moi, d'avoir les muscles du dos moins endoloris qu'à l'habitude . . . un effet secondaire du hanbo?

. . . et psychologique
"Ce que je vais te dire va te faire de la peine, David, mais tu prends du plaisir : tu ne fais que ce que tu sais faire. Tu dois maintenant trouver ta voie, ton naturel."
- Laurianne

C'est vrai, c'était vrai lundi lors de la roulade "starting block" et ça l'était aussi pour les gohos mercredi.

- J'ai peur de trop m'éloigner du mouvement, j'ai peur de faire du n'importe quoi.
- Tu vois, tu as peur. C'est qu'en essayant que tu vas savoir si tu es allé trop loin.

C'est pas faux. Basile me disait, l'an dernier, fais comme tu penses, après, nous on te corrigera s'il le faut. Ça revient un peu au même. Comment savoir que ce que je fais est bon si je ne fais rien? Oui, j'ai peur. Oui, je me sens perdu. Oui, je me sens seul. Mais c'est MA voie à trouver, et je ne suis pas vraiment seul ; d'autres ont parcouru des chemins similaires avant moi et seront là pour me guider dans cette nouvelle étape. Pour l'instant, je m'accroche à une chose : je fais le contraire de ce que mon mental me dit ; c'est du moins ce que j'ai essayé de faire mercredi. Le problème, c'est que le mental revient au galop, mais si je sais faire avec confiance ce qu'on me dit de faire, pourquoi n'aurais-je pas confiance quand c'est moi qui me dit quoi faire?

- Merci Laurianne de m'avoir montré la voie!
- Je t'ai montré la voie sans te la montrer!

Oui, mais elle m'a dit "va derrière cette montagne. Au moins, je sais vaguement dans quelle direction avancer. Il me reste du travail à faire, et, d'une certaine manière, j'en suis bien content!
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Message  David Dim 17 Avr - 11:03

Bon, allez, ça fait longtemps que je n'ai rien écrit, je vais faire un effort ce soir. En fait, si je ne m'abuse, cela fait trois semaines que je n'ai pas posté une ligne sur le forum et la raison en est bien simple : je n'ai rien à dire. Pas "je n'ai rien à dire" parce que (éclair de génie) j'ai tout compris, ou que (malheur!) l'enseignement n'a pas été bon, bien au contraire! Je n'ai rien à dire parce que je suis fatigué. Pas seulement fatigué, mais exténué, déchiré de chez déchiré. Je n'ai absolument AUCUN souvenir de ce qui s'est passé il y a trois ou deux semaines, et j'aurais de la difficulté à vous dire avec qui j'ai pratiqué cette semaine. Je baille aux corneilles et je fais des efforts pour ne pas m'endormir sur le tatami entre les deux cours. Je dors mal et peu (selon mes propres critères) et j'ai l'impression que ce que je fais depuis trois semaines, c'est de la merde totale. Évidemment, c'est mon impression parce que je suis fatigué, moins concentré (ou plus concentré, mais pour moins longtemps), moins énergique, moins curieux, plus bougon, etc.

Pour ceux et celles qui ont peur que ma fatigue me rende dangereux envers les autres et moi-même, sachez que, comme je suis conscient de ma situation, je me questionne toujours à savoir si je suis "apte" à suivre le cours avant de risquer de blesser quelqu'un. Donc quand je sentirai que je ne suis pas capable de maîtriser mes mouvements, j'assisterai sur le banc. À date, mes décisions semblent avoir été bonne, je ne crois pas avoir blessé personne (quoique... je n'en ai peut-être AUCUN souvenir!).

La raison pour laquelle je continue à pratiquer malgré tout est double : d'une part, le ninjutsu me donne un stimulus d'énergie (après quoi je ne m'endors pas, je m'évanouis!) et me garde en forme. L'autre raison vient du fait que, pratiquer quand on n'est pas au top, c'est (et je ne suis pas le seul à l'affirmer) une excellente voie de progression. En début d'année, alors que j'étais sans contredit au plus profond de ma "déprime saisonnière", Jean-François m'avait dit que je tenais presque le truc. Sans nécessairement oser croire que travailler dans la fatigue et l'épuisement vont me "montrer le chemin" et me "faire voir la lumière", je considère qu'il y a probablement des enseignements que je peux en tirer (dois-je vraiment le répéter? "Shikin Haramitsu Daiko Myo"). Même si je ne le vois pas et ne le sens pas maintenant, l'enseignement est là, ou arrivera tôt ou tard. Et, qui sait, peut-être même que je progresse!

Et puis, aujourd'hui, quand je suis arrivé au stage, je n'avais pas envie de quelque chose de trop sérieux. Je suis heureux de voir qu'on a tous pu pratiquer de façon, je ne dirais pas "moins sérieuse", mais "plus légère". L'atmosphère était plus à la rigolade que d'habitude, mais, je crois, sans nuire au travail. Cela conclue bien mon dernier stage de l'année avec vous.

À lundi pour d'autres aventures!
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Message  David Lun 18 Avr - 10:58

Aaaaaargh! Maudit forum!
Ou plutôt devrais-je dire maudit mental! Chaque fois que je dis sur le forum que je fais de la merde, on dirait que je commence à creuser ma propre tombe en me convainquant que je ne peux pas faire mieux. Oui, je suis fatigué, et oui, je travaille moins bien que d'habitude, mais j'ai été faible et j'ai carrément laissé Laurianne me détruire aujourd'hui. Elle a fait des critiques sévères mais justes, et au lieu de les "prendre comme un homme", je suis retombé dans tous mes défauts. Tous mes démons sont remontés à la surface, et très rapidement. D'abord elle a critiqué ma ushiro nagare. C'est vrai que je triche dans mes roulades : je les prépare, je me donne une petite poussée, un petit élan. Elle l'a remarqué et a commenté. Je l'ai mal pris (pas dans le sens que j'étais en colère contre Laurianne, mais que j'ai commencé à m'enfoncer dans mes doutes). Alors, quand on est passé à des roulades un peu plus inhabituelles, je me suis écroulé comme une merde. Et à chaque fois que je m'écroulais, je travaillais de moins en moins bien.

Puis, quand on a commencé à faire des techniques, j'ai été jumelé à Jérémie. Je me suis rapidement dis que je travaillais trop mal, que je n'étais pas digne et que je lui faisais perdre son temps. Vous comprendrez qu'on ne travaille jamais mieux quand on se met ce genre de pression inutile. Puis Laurianne nous a fait travailler sans les bras. Ce fut un désastre! Pourtant, je devrais connaître mes goggyo et ne pas les exécuter si mal, mais en travaillant sans les bras, j'ai réalisé à quel point je compensais mes mauvaises postures et mes mauvais déplacements par mes bras. J'ai arrêté de croire en ce que je faisais. Puis, quand Basile est arrivé, il s'est rajouté l'intimidation de travailler avec un ceinture noire avancé. Nous avons alterné à quelques reprises, et j'ai rapidement commencé à interpréter certains regards et certains agissements. Quand je travaille avec ce que je considère être des mauvais uke, j'ai toujours cette sensation que je me laisse violer. Horreur, j'ai interprété les regards et agissements de mes partenaires comme s'ils étaient dans cette situation passive! Ça ne pouvait plus durer. J'ai fui dès que j'ai pu. Un pratiquant a quitté et je suis immédiatement allé le remplacer, fuyant avec un soulagement certain les ceintures noires.

Puis, à la mi-cours, nous n'étions que 6 à pratiquer. Quand Adrien est arrivé, j'ai cru qu'il allait alterner avec mon uke et moi. Quand Laurianne l'a envoyé travailler avec les ceintures noires, je l'ai très mal pris pour moi. Je sais, je travaillais mal, mais j'ai ressenti ça comme une forme de désaveu, une manière à Laurianne de dire : "Oui David, moi aussi j'ai remarqué que tu travaillais particulièrement mal ce soir." J'ai même cru, à un certain moment, qu'Ilona et Laurianne parlaient dans mon dos. Et je ne vous dis pas le nombre de fois où j'ai songé à quitter le cours de ce soir en courant et pleurant! Tous mes vieux démons qui sont remontés. TOUS : manque de confiance en moi, fuite, ramener tout à moi-même, même la paranoïa est revenue!

J'ai réalisé à quel point je me laissais entraîner dans ce cercle vicieux et j'ai travaillé, j'ai ramé, j'ai galéré pour arrêter ma chute et revenir à un niveau de pratique plus acceptable. Il m'a fallu ÉNORMÉMENT d'efforts pour maîtriser mon mental et, après le cours, quand les filles ont voulu me jouer un tour en cachant ma carte, je n'avais ni l'énergie, ni l'état d'esprit pour les suivre dans leur "délire". J'ai quitté très rapidement le Dojo : le cours m'avais complètement drainé et je n'avais la tête à rien du tout, je venais d'affronter tous mes démons en un combat ininterrompu de trois heures. Je suis sorti victorieux de l'affrontement contre moi-même, mais dans quel état? Et je sais maintenant que ce n'est que partie remise.

Les leçons du jour :
- Il n'y a **AUCUN** acquis. Pour paraphraser Épictète, il faut constamment faire attention à son mental, tout comme, quand on marche, on fait attention à ne pas poser le pied sur un clou et on évite de cogner les meubles. J'ai arrêté de porter attention et je m'en suis mis plein la gueule.
- Quand les démons refont surface, retourner ses démons en mode "veille" est fichtrement épuisant et le combat est facile à perdre ; il ne tient qu'à un fil.
- Ultimement, bonne nouvelle, si on y met suffisamment d'efforts, on peut vaincre (temporairement?) et revenir à la normale. Car oui, en ce moment, je sens que mes démons sont retournés là d'où ils sont venus et je suis redevenu le "bon vieux David" que j'étais avant le cours.

Bref, du négatif, mais surtout (et, je crois, c'est important à garder en tête), du positif.
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Message  Julio Mar 19 Avr - 10:24

David, ce post m'a interpellé parce que moi aussi je suis aussi des fois
dans une situation qui ressemble donc je vais parler de mon expérience plutôt que parler de ce que tu as écrit car je ne vois rien à critiquer !

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Il y a des jours cours où pareil , la journée j'en étais arrivé à détester Paris et ses transports en commun et les gens
dedans qui des fois je me dis s'ils ne pourraient pas se mêler de leur vie plutôt et le pire on se connait pas du tout !
Ou des fois ça a été la journée des conflits au travail qui donnent aussi envie de partir bien loin de tout !
Dans ces jours là arriver au Dojo, et pas avoir le corps et esprits là, on je ne suis pas au beau fixe ; et après avoir des critiques négatives des Sempais , alors que je ne veux que bien faire justement chez moi ça additionne de gros mal à l'aise. Après je veux rentrer chez moi rapidement ou tout fuir et je me sens comme pas du tout chez moi nulle part, comme étranger à tout ce qui m'entoure , perdu je ne sais où.

Avant avec tout ça plus les critiques des Sempais je me mettais en mode : "Je sui un nul"
et je me sentais tout petit, et comme rien du tout ou comme quelqu'un qui allait tout faire de travers à chaque fois !
Et là je faisait n'importe quoi , parce que mentalement je voulais plus affronter, je ne voulais
plus faire quelque part, j'abandonnais et parce que je me disais "je ne vais que rater".
J'étais comme bloqué dans ce rôle , surtout quand on nous regardait après je pensais tout de suite :
"Je vais encore être nul, ou je ne peux que rater" !
Je crois qu'il me manque de la volonté dans ces moments, de la volonté de faire , de réussir de pas abandonner,
ou la volonté de se battre un peu plus, même avec peu de moyens !

Maintenant je commence à comprendre que seul compte le travail, la qualité que je lui donnes, le niveau de concentration que
j'arrives à avoir , même avec une journée où je suis dégouté de tout et où je me sens perdu , où je me dis je suis
bien nulle part !
Si on me critique avec dégout, c'est que c'est mérité et maintenant je l'utilises pour avancer , pour essayer de trouver comment
corriger , même si la critique est amère, c'est pas agréable , c'est tant mieux , et c'est une leçon à saisir !
Je ne me fixes plus sur l'idée de perdre tout le temps , de ne jamais savoir faire, je travailles maintenant, si j'y arrives ou pas
je me dis même en faisant des efforts ou que je comprends rien à mon corps et esprit, ou qu'ils savent pas interpréter ce qu'on a vu
, je me dis au moins j'essaie !

-----------------

La critique qu'elle quelle soit suggérée ou pas, dite à moitié, devant , dans le dos, ailleurs, ou même en dehors il y en aura tout
le temps ! Qui dit être humain, dit société , dit forcément critique ! Je crois il faut peut être la prendre l'utiliser
comme quelque chose pour alimenter la marmite et avancer en essayant de pas refaire pareil !
Pour le coté parano , je bats les records là dessus, rien que les transports me font automatiquement passer dans ce mode directement.
Mais disons que au cours de hier bizarrement, y'avait des conversations de gradés à certains moments, mais je n'avais pas le temps de
faire attention , y'en avait puis voilà, Tori était là et comptais sur mon attaque et moi j'étais là pour moi et pour faire
avancer Tori.
Moi c'est vrai que mon mental est comme un singe qui bondit partout , mais pour une fois j'ai réussi à moins me disperser !
Des fois la critique quand c'est une grosse claque qui fait mal, au moins je crois que j'oublie pas et je ferai plus attention la prochaine fois !
C'est un peu ce qui s'est passé au Stage je crois, à un cours avant on m'avait dit que je ne faisais pas ce qui était montré comme d'habitude
de manière bien sèche , ça m'a poussé le jour du stage à essayer de me concentrer plus et ça a dû payer !
Quand il fallait enchainer les techniques, j'avais les six ou sept encore en tête sans besoin d'aller lire les notes.
Des fois ça continue de résonner dans ma tête mais j'essaie de passer dans le mode : "Faut rectifier le mieux possible même
si je comprends rien" ! C'est pas pour autant que j'aie forcément confiance en moi , je crois j'essaie de faire confiance
à la technique en ce moment et pas à moi , est ce que c'est mieux ou pas ??
Je suis des fois bien nul, mais au moins je le travailles, c'est dur ou compliqué ou je comprends rien , mais j'espère bien progresser et avancer !

------------------


Je crois travailler quand on est pas là, quand on est à l'ouest, quand on ne veut plus, ça peut avoir du bon.
Dans un combat réel, si on a les idées ailleurs, pas envie de combattre si on est sans issues, il va bien falloir trouver
quelque chose, un moyen d'y arriver ou puiser un peu d'énergie au fond de soi ?

On est pas tous au Dojo à avoir ces chute de moral et c'est tant mieux, mais pour moi quand ça m'arrive maintenant,
je fais avec et j'essaies aussi de trouver des choses positives même quand j'en vois pas sur le moment.
Si j'y arrives pas tant pis , je vais supporter tout jusque à arriver chez moi et aller dormir !

Et comme avait Jean François , on progresse pas dans le confort.


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Message  ilona Lun 2 Mai - 1:44

Je comprends mieux ton manque d'humour à la fin du cours!
Ce qui se passe sur le tatamis ne devrait pas interferer en dehors. Mais je sais qu'il y a des cours où c'est parfois difficile de faire abstraction de ce qu'il s'est passé sur le tatamis.
Il y a des jours où les démons et le mental ne nous quittent plus et c'est vrai que l'effort devient de plus en plus dur...mais c'est déjà pas mal de se rendre compte de tout ça!

ilona

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Message  ilona Lun 2 Mai - 1:50

Très bonne réponse Julio.
Sachez que les critiques ne sont jamais gratuites, de mauvaises intentions, d'abus de pouvoir..ou ce que vous voulez.
On vous critique en "bien" ou en "mal"...et c'est votre mental qui est vexé.
Croyez-en mon expérience!

ilona

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Message  Julio Lun 2 Mai - 22:05

Merci ilona.
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Le retour du Journal de Bord - Page 3 Empty Avec retard, certes, mais surtout avec amour

Message  David Sam 28 Mai - 5:13

Dernière entrée de mon journal de bord, qui couvrira toute la période entre mon dernier post et la fin du cours. J'écris en direct de l'avion et donc, alors que je quitte Paris, je pense à vous!!

Je dois vous avouer que, depuis le mois d'avril, j'ai la tête à Montréal, et de plus en plus à chaque jour. Le forum de ninjutsu n'est pas vraiment l'endroit pour en parler, puisque ça ne concerne pas du tout la pratique, mais ça n'est pas non plus un sujet intime, si vous voulez des détails, je peux vous les donner par message privé ou par mail, mais pas sur le forum. Bon, comme je disais, j'ai la tête à Montréal depuis avril, et je crois sincèrement que ça paraît dans ma pratique...

Sur le chemin du retour, après le cours de lundi, Guillaume me demandait mon impression sur mon dernier cours. Je lui ai répété ce que Laurianne m'avait dit : "Surtout David, ne fais pas d'effort." Je crois que cette maxime s'applique à tous mes cours depuis avril... Je fais moins l'effort de prendre conscience de mon environnement, de ma pratique. Je fais les mouvements, mais sans conviction, sans trop d'intention. Je quitte le cours en ne me souvenant même plus de ce que nous avons vu! Bref, je suis vide depuis avril (et même avant). J'ai mes raisons, elles valent ce qu'elles valent, mais je n'ai pas à m'excuser de mon piètre niveau de pratique : je suis venu aux cours en connaissance de cause, en sachant que je n'étais pas au top. À moi de vivre avec mes choix et mes décisions.

Évidemment, comme c'est le post qui suit mon dernier cours à Paris, je crois qu'un bilan de l'année s'impose. Au niveau technique de la pratique, je n'ai aucune idée de si j'ai progressé ou non, de toute façon, ça n'est pas à moi de me juger, je n'ai pas le niveau pour ça... cependant, je crois avoir été très inégal au cours de l'année... À mes sempai de me dire (ou non) ce que j'ai accompli et ce qu'il me reste à accomplir...

Il me reste à évaluer ma progression personnelle (mentale, psychologique), et là, je crois avoir énormément progressé. Je me souviens à ma première année, j'avais peur du jugement des autres, je longeais les murs (et pas qu'au Dojo!), je me faisais tout petit... Cette année, dans la suite de ma progression des deux dernières années, j'ai continué à prendre ma place au Dojo comme sempai des uns et comme kohai des autres, mais j'ai aussi commencé à comprendre que le Dojo n'est en fait que le microcosme de la société et que, prendre sa place au Dojo sans prendre sa place au-dehors n'est que perte de temps. Je ne parle pas d'imposer mon point de vue aux autres par la force ou l'intimidation, mais bien de ne pas rester muet quand j'ai envie de parler et surtout de faire ce qu'il faut faire quand il faut le faire ("Fais ce que dois, advienne que pourra!"). J'ai aussi réalisé que mes modèles au nin comme au-dehors du Dojo ne sont ni plus ni moins humains que moi et que, à force d'effort et de "faire ce qui doit être fait", je peux devenir moi-même ce modèle (et je ne parle pas ici de me faire lancer des fleurs par les autres, mais bien d'agir à la hauteur de me valeurs et mes principes).

Certains d'entre vous connaissent un peu mes projets pour l'été, sachez que sans le nin, je n'aurais jamais eu le courage d'agir pour essayer de faire voir le jour à ces projets. Oui, il m'en reste encore beaucoup à apprendre, quelques "succès" dans ma progression ne signifient pas nécessairement la victoire totale assurée, mais s'il y a eu succès, c'est que, si je continue à travailler dans le même sens, il y aura peut-être d'autres succès du même genre.

Je me souviens, dans mon premier premier post, il y a trois ans, j'essayais de définir le ninjutsu. Je parlais de stratégie à la hauteur de l'individu (comparativement à la stratégie militaire applicable à des milliers d'hommes), l'an dernier (ou était-ce au début de cette année?), je disais que le ninja était celui qui pouvait réaliser le plus de choses avec les outils en sa possession et les circonstances présentes... maintenant, plus j'y pense, plus le ninjutsu, à mes yeux, c'est la liberté, liberté vis-à-vis soi-même et vis-à-vis des autres. C'est agir selon nos principes en se foutant royalement de l'opinion que les autres pourraient avoir de nous, en se foutant également de notre petite voix qui nous dit parfois qu'il serait stupide de faire ceci ou cela. C'est, non seulement de faire ce qui doit être fait sans se soucier des autres, mais c'est de le faire avec panache et avec conviction, non pas qu'on va réussir, mais qu'on fait la bonne chose. Ça n'est donc pas d'agir au détriment des autres, mais d'agir pour le bien-être commun.

Le symbole même de cette liberté, ce sont les cheveux violets d'Hatsumi, les chihan qui donnent des cours et qui, à la fin du cours, disent ne pas comprendre eux-mêmes ce qu'ils expliquent, c'est aussi Jean-François qui donne son cours en disant des choses qui choqueraient si elles étaient entendues sur la place publique, mais qui découlent souvent d'une logique implacable. Peut-être que ça n'a pas sa place ici, mais une idée me monte immédiatement en tête : kokoro no budo, le Budo du coeur, pas de la tête...

Malheureusement, ou heureusement, le symbole final de cette liberté, ça ne sera pas de devenir 15è dan, ni même ceinture noire, mais ça sera, un jour, de quitter définitivement le Dojo. L'image que j'ai en tête, c'est Jean-François, en oiseau (d'ailleurs, on m'a dit qu'une des significations de Tori, en japonais, est "oiseau"...) qui nourrit ses oisillons (nous), pour nous rendre grands (matures) et forts (responsables). Mais le but ultime de l'oisillon n'est-il pas de quitter le nid, de voler de ses propres ailes?

Oui, je reviens l'an prochain, mais je ne sais pour combien de temps encore, et je me prépare mentalement à l'inévitable : un jour, je quitterai définitivement Paris, la France et l'Europe pour poursuivre ma vie chez moi, loin du Dojo, loin de vous tous. Je dois aussi en tirer du positif...

Je dois aussi parler de l'été qui s'en vient, avant de replonger dans mon quotidien nord-américain. L'été dernier, j'avais fait beaucoup de vélo, énormément de vélo, mais je n'avais pas fait un seul ichimonji. Cet été, ça sera un peu différent : je ne songe pas à abandonner le ninjutsu ni même à prendre des vacances. J'ai trouvé une uke avec qui j'ai l'intention de bien pratiquer. Je compte aussi poursuivre ma bonne (et agréable) résolution de me déplacer en vélo. J'ai quelques projets qui accapareront probablement le reste de mon temps. Bref, mon but est de revenir en meilleure forme, pas trop rouillé du nin et avec des projets en branle. Un été chargé, s'il se déroule comme j'y songe.

Quant à vous, collègues, ou plutôt devrais-je dire copains de pratique, travaillez bien, travaillez bas, amusez-vous et reposez-vous aussi pour que, l'an prochain, l'on soit tous en pleine forme pour se taper dessus et se tordre les membres avec amour!

Et puis, puisque je prévois continuer à pratiquer, je compte aussi poursuivre la rédaction de posts sur le forum... donc on se sera jamais loin!

À bientôt, et surtout passez un bel été!
David
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Message  Julio Dim 29 Mai - 12:11

Merci David.
Il y a des leçons dans ce que tu as mis je ferais mieux d'appliquer.
Prends soin de toi et profites bien du Canada.

Mata Né.
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Message  ilona Mer 1 Juin - 5:34

Bon retour chez toi David...travaille bas et bien aussi! En attendant de te lire de nouveau!

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Message  David Mer 5 Oct - 5:07

J'avais dit que je pratiquerais cet été ; je n'ai pas pratiqué. J'avais dit que j'écrirais au moins un post cet été ; je n'ai pas écrit. Est-ce que cela fait de moi un menteur? Je ne crois pas. Un paresseux? Je ne crois pas non plus. Un procrastinateur? À ce chef d'accusation, je plaide coupable. J'ai reporté, de jour en jour, certaines tâches que je m'étais fixées. Mais je ne suis pas resté assis sur mes lauriers non plus, oh que non!

Oui, j'ai profité de ces vacances pour voir famille et amis ; oui j'ai profité du temps à Montréal pour m'amuser, mais je n'ai pas fait que cela. Mais, reprenons l'histoire là où je l'avais laissée la dernière fois...

[introduire des effets spéciaux pour un flashback ici]

Avant de quitter Paris, je me questionnais à savoir si j'avais pris du poids ou si mon kimono avait rétréci au lavage. En descendant de l'avion, à Montréal, j'ai eu ma réponse : j'avais gagné, dans mes 8 derniers mois sur Paris, la modique somme de 18 kilos, bien répartis autour du bide et des cuisses. Si mon kimono a rapetissé, mon corps a dû se charger de l'étirer un peu...

Oh, je sais très bien ce que certains diront : "Sus à la poutine!", "Le pâté chinois fait engraisser!" et autres déclamations du genre! Laissez-moi vous interrompre tout de suite, je ne blâme pas les excès de frites et de fromage : j'en ai fait des semblables les années précédentes, et pourtant je perdais du poids! Non, l'ennemi de ma taille de guêpe (ou peut-être de gros frelon), c'est le pesto, consommé en quantité phénoménale et sur une base régulière (2 petits pots par semaine).

Mais bon, assez parlé de mes abus alimentaires et revenons à nos moutons. Dans l'heure qui suit mon arrivée, j'apprends que j'ai atteint un poids maximal record de 113 kilos, moi qui étais habitué à maintenir une moyenne de 89. Lors des deux premiers mois à Montréal, 1h15 de vélo par jour et 8 heures de marche quotidienne (liée à mon emploi festivalier), m'ont fait perdre la moitié de mes gains (soit 9 kilos). Le reste de l'été, je l'ai passé à maintenir ce poids (mais j'ai fait des excès, je l'avoue). De retour à Paris, maître de mes courses, je me mets au pain sec et à l'eau! (enfin non, mais disons que je reviens à mes habitudes alimentaires pré-pesto).

Donc, pendant mon été, des efforts physiques (tout déplacement s'est fait à vélo), mais aussi des efforts mentaux. Contrairement aux années précédentes, où je passais la moitié de l'été à me prélasser dans mon confort temporaire, cet été, j'ai mené de front deux projets et demi, m'obligeant à lire beaucoup et à consulter amis et experts. Je n'ai pas touché à ma thèse, mais le retour au boulot d'étudiant est d'autant plus facile que j'ai pris un bon repos des romains tout en ne cessant pas d'activer mes neurones.

Bref, même si, grosso modo cet été (encore!) je n'ai pas fait ce que j'avais dit que je ferais et je n'ai pas respecté mes engagements, au moins, je n'ai pas du tout honte de mon été : au moins, le temps a été employé à d'autres activités autant sinon plus constructives que prévu.

Je reviens vous embêter encore, mais je ne sais pas combien de temps. Deux ou trois mois? Un an? J'hésite, je tergiverse, je ne sais pas. La seule raison qui me lie à Paris cette année, c'est le ninjutsu, Jean-François et vous, le groupe. Et la question que je me pose est celle-ci : jusqu'où suis-je prêt à sacrifier pour le nin? Et je crois que j'en arrive lentement à ma limite ; non pas que je veuille abandonner la pratique ou que je regrette le temps passé à apprendre et travailler avec vous, mais que l'enjeu (famille, amis, copine, projets d'avenir) n'en vaille plus la chandelle... Enfin, j'en suis encore à la réflexion sur le sacrifice. Il est encore trop tôt pour que je puisse trancher d'un côté comme de l'autre...

Aussi, ne vous méprenez pas. Je ne risque pas de traverser la longue et douloureuse dépression de la dernière fois : je reviens sur Paris totalement optimiste et j'ai un très bon pressentiment (un bon feeling, comme on dit par chez nous) pour l'année qui vient. Ça sent de grandes choses, de grandes réalisations, beaucoup de travail, mais tout autant de plaisir. J'ai compris que choisir Montréal, c'est aussi perdre Paris (et vice versa) et qu'aucune décision ne me rendrait heureux à 100%, je veux donc profiter au max du temps que j'ai d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique. Donc non, pas de tristesse.

Finalement, cette année, je crois savoir ce que "j'attends" des cours de nin. Les années précédentes, j'ai suivi les cours en sachant que je saurais après coup quels furent les bénéfices retirés. J'ai éliminé (ou à tout le moins dompté) mon orgueil, j'ai acquis la confiance en moi et je suis maintenant capable d'accepter qu'on me fasse des compliments (et de m'en faire moi-même, parfois) tout autant que des reproches (en essayant toujours d'éviter d'être passible de reproches, faut pas exagérer, hein!). Cette année, je sais ce que je veux apprendre : je veux apprendre ce que Jean-François nous enseigne vraiment : l'amour. Non pas l'amour de nos proches et nos amis (c'est trop facile), mais plutôt l'amour des étrangers, de nos adversaires, de nos ennemis.

Dans de nombreux posts précédents, j'ai parlé d'une rage qui bouillonne parfois en moi, du manque de patience envers les inconnus qui peuplent mon quotidien et dont le manque de respect envers les autres, le manque de conscience envers leur environnement, me déprime, me dégoûte, m'irrite, me fâche. Je crois que je suis rendu au point où, maintenant que je suis en paix avec moi-même, je veux être en paix avec les autres. Je ne sais pas si c'est ce que je vais apprendre cette année, ni même si j'aurai le temps de l'apprendre, mais je crois qu'essayer enfin d'apprendre ce que Jean-François tente de nous enseigner depuis toutes ces années, ça serait une marque de respect pour lui et pour son enseignement, en plus d'être bénéfique pour moi, pour un peu boucler la boucle de ce que le destin voulais que j'apprenne et passant les portes du Dojo, il y a de cela trois ans.

Enfin, ceci dit, il ne me reste qu'une chose à faire : me retrousser les manches et travailler! À ce soir sur le tatami!

PS : J'ai des papillons dans le ventre! Excitation? Anxiété? Mauvaise digestion? On le saura ce soir!
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Message  David Lun 31 Oct - 14:33

Le post qui suit ne sert à rien et en plus il est très long. Pourquoi il sert à rien? D'abord, ce post est inutile pour moi parce que, j'en suis convaincu, mes problèmes en ninjutsu sont davantage physiques* que mental et, pour réparer mes problèmes physiques, aucun post sur le forum ne pourra y arriver, aussi long soit-il. Même si je philosophais aussi longtemps que je voulais ou que je pouvais (et Dieu sait que je peux! Razz ) sur ces sujets, rien ne remplacera la pratique. De plus, ce post est inutile pour vous, lecteurs, parce que ce dont je vais parler, soit vous le savez déjà parce que vous le vivez ou l'avez déjà vécu, soit ça ne vous dit rien et tout ce que je pourrai dire sur le sujet ne vous servira à rien de toutes façons. Bref, le forum ne peut pas m'aider, et mon post ne peut pas vous aider.
* Jean-François soulignait régulièrement, l'an passé que les gens physiques doivent surtout travailler leur mental en ninjutsu, et que les gens mentaux doivent travailler leur physique... Comme on me dit tout le temps que je pense trop, c'est un peu la preuve que je suis du type mental, et donc que je dois travailler mon physique. D'ailleurs, ça fait deux ans que Nirin', à l'époque, et Jean-François me font comprendre que j'ai un mauvais timing et des mauvais déplacements!

Alors pourquoi ce post? D'abord parce qu'il y a trop longtemps que j'ai écrit sur le forum. Ensuite, j'ai plein de petites notes de cour en cour, mais avec lesquelles je ne peux pas vraiment rien écrire... j'ai des pensées qui se développent, et il faut que je les mette par écrit pour mieux comprendre où se dirige ma réflexion. Lisez ou ne lisez pas, vous êtes avertis.

À l'issue du cours de ce soir, alors que je rentrais chez moi seul, je me suis mis à penser au désert dont Jean-François parlait. Je suis plus que jamais perdu au beau milieu du désert. Je n'ai aucune idée d'où je vais et encore moins d'où je suis en ce moment. Je sens que quelques uns veillent de loin sur moi pour éviter que je ne m'égare trop, mais je suis laissé à moi-même, je progresse (ou je régresse, je n'en ai pas la moindre idée!) seul. Je donne des conseils à ceux que je croise dans le désert, mais comme un bon cordonnier mal chaussé, je ne suis pas capable de m'aider moi-même et il arrive même que mes conseils nuisent plus qu'ils n'aident, comme Laurianne m'a fait remarquer récemment. La seule chose que je sais, c'est que je crois savoir pourquoi je tente la traversée, et je commence à comprendre que le chemin est aussi important, sinon plus, que la destination. J'ai eu une brève période l'an passé où Jean-François s'occupait plus de moi et avait même dit que je tenais presque le truc. Depuis, silence radio. Est-ce que j'ai eu le truc? Pas la moindre idée (mon instinct dirait plutôt non). Je sais encore moins que était le "truc" en question. Tout n'est pas que découragement, par contre : que Jean-François m'ait choisi pour tester Marine, c'est un honneur (même si un orage de shuto a plu sur ma tête). Est-ce un signe que je suis sur la bonne voie? Peut-être. Est-ce un signe que je suis près de l'orée du désert? Rien de moins sûr. Chacun fait sa traversée (enfin, à part tous ceux qui sont "morts" depuis que je suis arrivé au Dojo), chacun à sa manière, et je ne suis même pas sûr que personne puisse vraiment nous aider : nous sommes tous perdus et nous errons... Ceux qui ne sont pas perdus savent, et je me demande de plus en plus si, justement, il n'y a rien à savoir... ou en tout cas rien qu'on puisse apprendre théoriquement, seulement un apprentissage par le vécu.

Je dis que le voyage est aussi important que la destination, voire même plus. Si je dis cela, c'est que je n'ai pas atteint la destination, mais j'ai beaucoup progressé. Il y a une époque pas si lointaine où je pensais à tout le progrès personnel que j'avais fait et je peinais à retenir mes larmes (bon, ok, j'avoue que j'ai encore un peu de difficulté en ce moment! Razz ). J'ai écrit ailleurs les tourments que je m'infligeais en accusant le monde de me les infliger, mais j'ai aujourd'hui atteint un niveau de confiance en moi et, conséquence directe selon moi, de bonheur que je n'aurais pas cru possible il y a cinq ans. Et tout ça, je le répète, sans atteindre la destination, qui n'est rien d'autre que la reconnaissance de Jean-François. Je ne suis pas ceinture noire et je suis loin de l'obtenir, encore moins de devenir 15è dan! Mais, pour moi, le voyage, même s'il s'arrêtait ici et maintenant, en aura valu la peine. Oui, je serais toujours perdu dans le désert, mais c'est MON désert, na!

Je veux aussi parler de mon mental. On m'a toujours dit que je réfléchissais trop, et c'est vrai, mon mental a toujours roulé à 100 milles à l'heure. Maintenant, mon mental roule encore sans cesse à 100 milles à l'heure, mais il y a une différence. Si je ne suis pas capable de faire taire mon mental, je commence à développer l'habileté de ne plus l'écouter. Ne vous méprenez pas, mon mental continue de m'envoyer des centaines de perches, mais j'essaie d'éviter de tomber dans les pièges que je me tends moi-même par des pensées néfastes, des questionnements douteux, voire inutiles ou nuisibles. Pour l'instant, c'est la seule arme que j'ai réussi à employer contre mon mental, et ce n'est pas tant une arme qu'une armure pour me défendre de moi-même. Donc oui, quand Jean-Fraçois disait que je diminuais mon mental, il n'avait pas tort : mon mental me crie à tue-tête et j'essaie de l'ignorer. C'est le mieux que je puisse faire pour l'instant.

Finalement, je veux parler de kiai. À ma première année de ninjutsu, un peu avant le stage shiatsu, Jean-François m'avait fait une immobilisation par la douleur et, bien que je me tortillais comme un diable dans l'eau bénite, je n'ai pas poussé un son. Jean-François avait alors dit que mon méridien poumon était déplacé. Je ne sais pas pour le méridien, mais je sais que je ne suis pas très bavard (par écrit, si, mais pas à l'oral) et je n'ai donc pas l'habitude de crier, encore moins de kiaier. Or, dans toute ma vie, j'ai fait un *vrai* kiai. Cet été, je roulais à vélo quand un véhicule est sorti d'un stationnement sans regarder. Il est tellement passé près de me happer qu'il a en fait touché ma jambe et ma roue arrière a dérapé un peu. En passant devant le véhicule, j'ai poussé un "Heeeeeeeeeey". Or ce "Hey" était différent de tous les cris que j'ai pu faire dans ma vie. D'abord, il était absolument spontané : je n'ai jamais songé le dire, il est simplement sorti tout seul. Puis, le bruit n'a pas émané de mes cordes vocales, mais de mes poumons, enfin, je n'arrive pas à le décrire vraiment, mais ce cri était unique et je ne crois pas être capable de pouvoir le répéter dans un avenir proche...

Pourquoi je parle de ce kiai? Parce qu'il s'est passé quelque chose de spécial ce soir. Quand Jean-François a demandé que je teste Marine, il voulait voir de la vie. J'ai donc attaqué avec plus de conviction que d'habitude (eh oui, je "performe" mieux quand j'ai de la pression et que je suis dans le centre d'attention, mais ça, vous le saviez déjà!). Je ne veux pas tant parler de cette expérience que de ce qui a suivi cette expérience. Alors, je ne sais pas si c'est l'épuisement qui en a découlé ou les nombreux shuto au cou de la part de Marine et de Jean-François, mais quand ce fut au tour d'Ilona et de Laurianne (mais surtout d'Ilona), et que Jean-François parlait des démons et insistait sur les démons, j'ai ressenti quelque chose de mauvais en moi. Je me suis imaginé faire cet exercice, mais d'une manière extrêmement agressive... Pendant que dans ma tête je faisais les mouvements sur mon uke, en seiza j'avais le regard bas et, je l'ai réalisé plus tard, la mâchoire très serrée. Chose surprenante, dans ma tête, au moment de chacune des frappes, je me sentais kiaier naturellement, d'une part comme si le "démon" en moi était un démon crieur, et d'autre part, parce que l'énergie déployée devait sortir sans frapper uke (dans ma tête, je l'aurais gravement blessé, je ne devais donc pas le frapper), et que cette énergie devait sortir par les sons de ma bouche. Ça semble totalement ridicule raconté comme si je m'imaginais être un genre de superman dans ma tête, mais, pour moi, j'ai vraiment touché quelque chose à ce moment-là. Cette intensité de pensée, je n'arrive pas à la recréer en ce moment et je ne l'avais jamais ressentie auparavant, je ne me souviens que vaguement du ressenti...

Finalement (bis), je parlais de mettre de la vie dans le mouvement. C'est probablement un truc qui me cause, mentalement, beaucoup de problèmes (et physiquement aussi, bien sûr). Rendre le mouvement vivant, c'est parfois rajouter un truc qui n'était pas dans le mouvement original. Or, j'ose trop rarement le faire, parce que j'ai toujours peur de trop doser, de sortir du mouvement montré, soit sciemment, soit inconsciemment . . . Par exemple, lors du Omote To Tsuki avec Marine, je dois avouer que je l'ai senti très peu en confiance ; des ouvertures, j'en avais à la tonne, mais j'étais coincé entre rendre le mouvement vivant en prenant ou indiquant ces ouvertures et le fait que je testais Marine. J'étais uke, alors, parfois (je tiens à souligner le parfois, parce que je dois avouer que, de mon point de vue, pour plusieurs mouvements, Marine a très bien fait) je me suis laissé battre. Or, des fois je suis tori et je vois des ouvertures qui m'amèneraient ailleurs, ou qui feraient le même mouvement mais différemment et je ne sais jamais si je *dois*, si je *peux* ou même si on *tolère* que je les prenne... Je crois en avoir déjà parlé avec certains sempai (dont Laurianne, si mon souvenir est exact) et peut-être même sur le forum, mais je ne sais jamais quand vraiment tracer la ligne entre la vie du mouvement et l'improvisation mixte à deux joueurs ayant pour titre "Baston" et que, dans le doute, je m'abstiens très souvent. Bref, je ne sais jamais quels sont les éléments les plus importants du mouvement, ceux que je ne peux *pas* sacrifier, et les autres, plus sacrifiables...

Un jour, peut-être...

PS : Deux derniers trucs que j'ai oubliés d'écrire. D'abord, je disais que je ne savais pas pour combien de temps encore je resterais à Paris. En fait, j'ai réalisé un peu plus tard que j'avais déjà décidé, et depuis longtemps : à moins d'un bouleversement majeur, mi-janvier est la date limite que je me suis fixé depuis des mois, mais que j'ai eu beaucoup de difficulté à comprendre et accepter. J'ai finalement réalisé que ma décision n'est pas contre Paris (et ça veut dire, dans ma tête, contre le Dojo), mais pour Montréal (comprendre ici 90% de toute ma vie).

PS 2 : Jean-François a donné une piste de réflexion pour l'amour du prochain. Cette piste ressemble beaucoup à ce que j'ai pu lire, il me reste maintenant à travailler et à assimiler cette pensée : uke est comme un enfant, il n'est pas responsable de ses actes, c'est pourquoi il faut en prendre soin et l'aimer. Ça me fait penser à ce que les stoïciens disaient (eh oui, on y revient toujours! Razz ) : L'homme (et la femme) qui n'est pas philosophe/sage est un fou ; les dieux le punissent en lui empêchant de séparer les vrais biens des vrais maux. En même temps, est-ce qu'on peut vraiment en vouloir à quelqu'un qui n'a jamais appris ce qu'était le respect? Et si on le lui avait appris, mais qu'il n'était pas capable de l'apprendre? Enfin, ce sont des pistes de réflexion que je dois assimiler. Et, dans le même ordre d'idées, je suis un peu soulagé de savoir que l'être humain est un animal intrinsèquement violent : je me sens moins seul tout à coup! Smile
David
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